L'amas ouvert des Pléiades, visible dans la constellation du Taureau (Ares), est l'un des objets célestes les plus célèbres et des plus appréciés des astrophotographes. Observées depuis la plus haute Antiquité, les étoiles principales de cet amas sont visibles à l'œil nu dans le ciel d'automne.

Le repérage de l'amas est grandement facilité par la présence de la constellation d'Orion. Dans le prolongement des trois étoiles centrales d'Orion, Mintaka (delta Orionis), Alnilam (epsilon Orionis), Alnitak (dzêta Orionis), se trouve Sirius (alpha Canis Majoris), tandis qu'à l'opposé, sur une même ligne imaginaire, on trouve la brillante Aldébaran (alpha Tauri) reconnaissable à sa teinte rouge, entourée de l'amas des Hyades (Mel 25). La même ligne se prolonge enfin jusqu'à l'amas des Pléiades (M45, Mel 22).

Répertorié en 1769 sous le numéro 45 du "Catalogue des nébuleuses et amas d'étoiles" établi par Charles Messier (1730-1817) publié initialement dans les Mémoires de l'Académie des Sciences en 1771, l'amas ouvert est également connu des astronomes sous le nom de M45 ou Messier 45.

L'amas des Pléiades, figurant dans le catalogue publié en 1915 "A catalogue of star clusters shown on the Franklin-Adams chart plates" par Philibert Jacques Melotte (1880-1961), est parfois dénommé Mel 22.

Dans la mythologie grecque, les "Pléiades" sont les filles d'Atlas et de Pléione. Zeus métamorphosa les sept soeurs en colombe pour les soustraire au géant Orion, puis en constellation. Les neuf étoiles principales de l'amas portent le nom des parents et des sept soeurs : Mérope, Alcyone, Celaeno, Electra, Taygeta, Astérope, et Maia.

L'amas des Pléiades est parfois surnommé "les Sept Soeurs".

De prime abord, 6 à 7 étoiles sont visibles à l'oeil nu. Un ciel bien sombre, exempt de lumières parasites, et une très bonne vue permettront d'apercevoir entre 9 et 12 étoiles. Mais l'amas dévoile toute sa beauté avec un petit instrument d'observation. Aux jumelles, l'amas est superbe et révèle une trentaine d'étoiles. Les clichés photographiques en montrent plusieurs centaines et permettent de mettre en valeur les nébulosités qui environnent les étoiles principales. Avec un télescope, une centaine d'étoiles sont visibles. Les télescopes puissants ont dénombré aujourd'hui environ 500 étoiles appartenant à cet amas.

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De par sa position dans le ciel, à seulement 4 degrés de l'écliptique, l'amas de Pléiades est souvent occulté par la Lune et les planètes se glissent régulièrement à proximité du célèbre astérisme, le traversant même parfois. Bien que ces rapprochements soient visibles à l'oeil nu, le spectacle prend toute son ampleur au moyen de jumelles ou à l'oculaire d'un instrument d'observation même modeste.

Le 23 Février 2007, l'amas des Pléiades est occulté par la Lune pour les observateurs situés en Europe, tandis que ceux qui seront privés du spectacle de la disparition et de la réapparition des étoiles brillantes derrière le disque lunaire assisteront néanmoins à un superbe rapprochement serré entre notre satellite naturel et le bel amas.

En France, le spectacle du rapprochement du disque lunaire auprès du superbe amas pourra être suivi dès la tombée de la nuit, de préférence aux jumelles. Les observateurs pourront ainsi voir la Lune, en phase de Premier Quartier, glisser lentement et progressivement au fil des heures en direction de l'amas.

L'occultation des premières étoiles brillantes des Pléiades commence en milieu de nuit, aux environs de 23h00 UTC à plus ou moins quelques minutes selon votre lieu d'habitation ou d'observation. Mais les conditions d'observations de cette partie de cache-cache ne sont pas idéales, car au moment de l'occultation des premières étoiles de l'amas, le disque lunaire n'est qu'à quelques degrés au-dessus de l'horizon. Ceci a aussi pour conséquence que la réapparition des dernières étoiles brillantes de l'amas occultées par la Lune sera difficilement visible pour les observateurs européens ne bénéficiant pas d'un horizon bien dégagé.

Pour un observateur situé à la latitude 45° Nord et à la longitude de 0° (méridien d'origine passant par Greenwich), Taygète (19 Tauri) disparaît la première à 23h06 UTC. Quatorze minutes plus tard, à 23h20 UTC, Celaeno (16 Tauri) frôle le disque lunaire.

A 23h22 UTC, Sterope 1 (21 Tauri) et Sterope 2 (22 Tauri) entâment leur disparition derrière le Quartier lunaire. L'étoile 18 Tauri fait de même 7 minutes plus tard, à 23h29 UTC. A 23h31 UTC, Maia (20 Tauri) se cache à son tour.

La réapparition de 18 Tauri intervient à 23h43 UTC, et celle de Taygeta (19 Tauri) à 23h58 UTC. Trois minutes plus tard, à 00h01 UTC le 24 Février, Maia (20 Tauri) réapparaît. A 00h17 UTC, Sterope 1 (21 Tauri) se montre à nouveau, quelques instants avant Sterope 2 (22 Tauri).

La Lune est alors à environ 10 degrés au-dessus de l'horizon.

Pour un observateur situé à Paris, la Lune se trouve à 21 degrés au-dessus de l'horizon lorsque Celaeno (16 Tauri) disparaît à 22h59 UTC. Quelques instants plus tard, à 23h00 UTC, Taygeta (19 Tauri) fait de même.

Sterope 1 (21 Tauri) passe derrière le disque lunaire à 23h18 UTC et Maia (20 Tauri) se cache à 23h20 UTC, deux minutes avant Sterope 2 (22 Tauri).

Il faut attendre ensuite jusqu'à 23h32 UTC pour voir de nouveau Celaeno (16 Tauri). La Lune est alors à 16 degrés au-dessus de l'horizon. A 23h55 UTC, Taygeta (19 Tauri) réapparaît. Maia (20 Tauri) fera de même à 00h02 UTC. A 00h13 UTC, Sterope 1 (21 Tauri) termine sa partie de cache-cache, deux minutes avant Sterope 2 (22 Tauri).

Au Québec (Canada), le spectacle de la disparition et de la réapparition des étoiles les plus brillantes de M45 risque de ne pas être visible, le Soleil illuminant encore fortement le fond du ciel au moment de l'occultation d'une partie de l'amas.

C'est en effet vers 21h40 UTC qu'intervient pour Montréal la disparition de Taygeta (19 Tauri), de magnitude visuelle 4.3, alors que le Soleil est encore à 8 degrés au-dessus de l'horizon.

Vers 23h00 UTC, lorsque la dernière étoile importante de l'amas, Sterope (21 Tauri), réapparaît de derrière le disque lunaire, le Soleil n'est qu'à 6 degrés sous l'horizon.

Les observateurs québéquois auront néanmoins le plaisir d'admirer le disque sélène s'éloigner progressivement du splendide amas au cours de la nuit, un spectacle qu'il sera préférable de suivre aux jumelles pour mieux l'apprécier.

Toutes les heures sont données en Temps Universel Coordonnée (UTC)

Horaires calculés avec Occult Predictions v.3.1.0

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Contact : Gilbert Javaux