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Panaches d'Encelade et Dioné : Le vaisseau international
Cassini était en route vers son plus bas passage à ce jour au-dessus
de la région polaire sud de la lune Encelade de Saturne lorsqu'il a pris
cette image des impressionnants panaches. Les panaches sont des jets de glace
d'eau et de vapeur, mélangés avec des composés organiques.
Avec ce survol venant à seulement 74 km, les scientifiques espèrent
en apprendre plus sur la composition, la densité et la variabilité
de ces remarquables caractéristiques d'Encelade. Un jour après
le survol, Cassini a imagé Dioné, une autre des lunes de Saturne.
Depuis une distance de 44.000 km, des caractéristiques comme des cratères
d'impact sont clairement visibles sur le côté de la lune qui fait
face loin du Soleil.
Le troisième vaisseau cargo européen s'amarre
à la Station spatiale : L'ATV Edoardo Amaldi de l'ESA a mené
à bien la première étape de son amarrage au module russe
Zvezda de la Station spatiale internationale. Le contact s'est déroulé
en douceur à 00h31, heure de Paris (22h31 TU) lorsque la sonde d'amarrage
de l'ATV a été capturée par le cône de Zvezda.
Suivez l'amarrage de l'ATV-3 en direct : L'amarrage du
troisième véhicule de transfert automatique, Edoardo Amaldi,
avec la Station spatiale internationale a lieu le jeudi 29 mars à 00h33,
heure de Paris (22h33 T.U.). La retransmission en direct commencera à
00h00, heure de Paris (22h00 T.U.).
Des milliards de planètes rocheuses dans la « zone habitable » autour de naines rouges dans la Voie Lactée
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Un nouveau résultat obtenu par l'instrument « chasseur de planètes » HARPS de l'ESO montre que les planètes un peu plus grosses que la Terre sont très communes dans la zone habitable autour d'étoiles rouges de faible luminosité. L'équipe internationale qui a conduit cette recherche estime qu'il y a des dizaines de milliards de planètes de ce type, rien que dans Voie Lactée et probablement une centaine dans le voisinage immédiat du Soleil. Il s'agit là de la première mesure directe de la fréquence des super-Terres autour des naines rouges, qui représentent 80% des étoiles de la Voie Lactée.
Crédit : ESO/L. Calçada
Cette première estimation directe du nombre de planètes peu massives autour des étoiles de type naine rouge vient d'être annoncée par une équipe internationale qui a utilisé des observations faites avec le spectrographe HARPS sur le télescope de 3,60 mètres à l'Observatoire de La Silla de l'ESO au Chili [1]. Une annonce récente (eso1204), montrant que les planètes étaient omniprésentes dans notre galaxie, avait été réalisée à partir d'une méthode différente qui ne permettait pas de détecter cette importante classe d'exoplanètes.
L'équipe d'HARPS a recherché des exoplanètes en orbite autour de la catégorie d'étoiles la plus commune de la Voie Lactée – les naines rouges (aussi appelées les naines M [2]). Ces étoiles sont faibles et froides comparées au Soleil, mais elles sont très communes et ont une longue durée de vie. Par conséquent, elles représentent 80% de toutes les étoiles de la Voie Lactée.
« Nos nouvelles observations avec HARPS signifient qu'environ 40% de toutes les naines rouges ont une super-Terre en orbite dans leur zone habitable, là où l'eau liquide peut exister à la surface de la planète, » explique Xavier Bonfils (IPAG, Observatoire des Sciences de l'Univers de Grenoble, France), le responsable de l'équipe. «Le fait que les naines rouges soient si communes – on en compte environ 160 milliards dans la Voie Lactée- nous a conduit à l'étonnant résultat qu'il y a des dizaines de milliards de planètes de ce type rien que dans notre galaxie ».
L'équipe HARPS a sondé un échantillon de 102 naines rouges choisi avec soin dans le ciel austral pendant une période de six ans. Au total neuf super-Terres (planètes dont la masse est comprise entre une et dix fois celle de la Terre) ont été trouvées, dont deux se trouvaient dans la zone habitable des étoiles Gliese 581 (eso0915) et Gliese 667 C. Les astronomes ont pu estimer la masse de ces planètes et leur distance par rapport à l'étoile autour de laquelle elles sont en orbite.
En combinant toutes les données, incluant les observations d'étoiles qui n'ont pas de planète, et en regardant la fraction de planètes existantes qui a pu être découverte, cette équipe a été capable de comprendre à quel point il était commun de trouver différentes sortes de planètes autour des naines rouges. Ils ont trouvé que la fréquence de la présence de super-Terres [3] dans la zone habitable est de 41% avec une marge allant de 28% à 95%.
Par ailleurs, les planètes plus massives, semblables à Jupiter et à Saturne dans notre Système Solaire, se sont révélées être rares autour des naines rouges. Moins de 12% des naines rouges sont supposés avoir des planètes géantes (avec une masse comprise entre 100 et 1000 fois celle de la Terre).
Comme il y a beaucoup de naines rouges proches du Soleil, cette nouvelle estimation signifie qu'il y a probablement environ une centaine de super-Terres dans la zone habitable d'étoiles situées dans le voisinage du Soleil, à une distance inférieure à environ 30 années-lumière [4]
« La zone habitable autour des naines rouges, là où le niveau de température permet l'existence d'eau liquide à la surface, est bien plus proche de l'étoile que ne l'est la Terre du Soleil, » précise Stéphane Udry (de l'Observatoire de Genève et membre de l'équipe). « Mais, les naines rouges sont connues pour être sujettes aux éruptions stellaires qui peuvent plonger la planète dans un flot de rayons X ou de radiation ultraviolette, rendant la vie moins probable dans cette zone. »
Une des planètes découvertes dans le sondage des naines rouges d'HARPS est Gliese 667Cc [5]. C'est la seconde planète de ce système d'étoiles triple (voir eso0939 pour la première) et elle semble se trouver à proximité du centre de la zone habitable. Bien que cette planète soit plus de quatre fois plus lourde que la Terre, il s'agit de la plus proche sœur de la Terre trouvée à ce jour. Elle dispose très certainement des bonnes conditions pour que de l'eau liquide existe à sa surface. C'est la seconde planète de type super-Terres découverte dans la zone habitable d'une naine rouge au cours de ce sondage d'HARPS, après Gliese 581d, dont la détection a été annoncée en 2007 et confirmée en 2009.
« Maintenant que nous savons qu'il y a de nombreuses super-terres autour de naines rouges proches, nous devons en identifier plus en utilisant HARPS et les futurs instruments. Quelques une de ces planètes doivent passer devant leur étoile au cours de leur orbite – cette perspective ouvre la possibilité d'étudier leur atmosphère et de rechercher des signes de vie », conclut Xavier Delfosse, un autre membre de l'équipe (eso1210).
Notes [1] HARPS mesure la vitesse radiale d'une étoile avec une précision extraordinaire. Une planète en orbite autour d'une étoile entraîne des mouvements réguliers et périodiques de celle-ci qui s'approche et s'éloigne d'un observateur situé sur Terre. A cause de l'effet Doppler, ce changement de vitesse radiale induit un décalage du spectre de l'étoile vers des longueurs d'onde plus grandes (appelé redshift en anglais) lors de l'éloignement et un décalage vers le bleu (vers les courtes longueurs d'onde, appelé blueshift en anglais) lors de l'approche. Ce changement infime dans la signature spectrale de l'étoile peut être mesuré avec un spectrographe de haute précision tel que HARPS et utilisé afin de déduire la présence d'une planète.
[2] Ces étoiles sont appelées des naines M car elles ont un spectre de classe M. C'est la plus froide des sept classes dans le système le plus simple pour classer les étoiles selon l'ordre décroissant de la température et l'apparence de leur spectre (ces classes sont, dans l'ordre, OBAFGKM).
[3] Les planètes dont la masse est comprise entre une et dix fois celle de la Terre sont appelées des super-Terres. Il n'y a pas de telles planètes dans notre Système Solaire, mais elles semblent très courantes autour d'autres étoiles. Les découvertes de telles planètes dans les zones habitables autour de leurs étoiles sont extrêmement intéressantes parce que - si les planètes sont rocheuses et ont de l'eau, comme la Terre- elles pourraient potentiellement abriter de la vie.
[4] Les astronomes considèrent comme « proche » une distance de dix parsecs. Cela correspond à environ 32.6 années-lumière.
[5] Le nom signifie que la planète est la seconde découverte (c) en orbite autour du troisième composant (C) du système d'étoile triple appelé Gliese 667. Les compagnons stellaires brillants Gliese 667 A et B doivent être spectaculaires dans le ciel de Gliese 667 Cc. La découverte de Gliese 667 Cc a été indépendamment annoncée par Guillem Anglada-Escude et ses collègues en février 2012, environ deux mois après que la version électronique de l'article préliminaire de Bonfils et al. eut été mise en ligne. Cette confirmation des planètes Gliese 667 Cb et Cc par Guillem Anglada-Escude et ses collaborateurs était largement basée sur les observations de HARPS et sur le traitement des données de l'équipe européenne qui avait été rendues publiques via les archives de l'ESO.
Plus d'informations Cette recherche a été présentée dans un article intitulé “The HARPS search for southern extra-solar planets XXXI. The M-dwarf sample”, par Bonfils et al. publié dans la revue Astronomy & Astrophysics.
L'équipe est composée de X. Bonfils (UJF-Grenoble 1 / CNRS-INSU, Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble, France [IPAG]; Geneva Observatory, Suisse), X. Delfosse (IPAG), S. Udry (Geneva Observatory), T. Forveille (IPAG), M. Mayor (Geneva Observatory), C. Perrier (IPAG), F. Bouchy (Institut d'Astrophysique de Paris, CNRS, France; Observatoire de Haute-Provence, France), M. Gillon (Université de Liège, Belgium; Geneva Observatory), C. Lovis (Geneva Observatory), F. Pepe (Geneva Observatory), D. Queloz (Geneva Observatory), N. C. Santos (Centro de Astrofísica da Universidade do Porto, Portugal), D. Ségransan (Geneva Observatory), J.-L. Bertaux (Service d'Aéronomie du CNRS, Verrières-le-Buisson, France) et V. Neves (Centro de Astrofisica da Universidade do Portugal, Portugal et UFJ-Grenoble 1/ CNRS-INSU, Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble, France [IPAG]).
L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Les articles scientifiques: Bonfils et al. et Delfosse et al. - Photos du télescope de 3,6 mètres de l'ESO à La Silla
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comètes P/2012 F5 (Gibbs) et C/2012 F6 (Lemmon)
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P/2012 F5 (Gibbs) Alex R. Gibbs a découvert une nouvelle comète le 22 Mars 2012 sur les images CCD obtenues au cours du Mt. Lemmon Survey. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par L. Buzzi (Schiaparelli Observatory), J. Spagnotto (Observatorio El Catalejo, Santa Rosa), W. H. Ryan et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), P. Birtwhistle (Great Shefford), M. Masek, J. Cerny, J. Ebr, M. Prouza, P. Kubanek, M. Jelinek (Pierre Auger Observatory, Malargue), T. Vorobjov via Kitt Peak, A. Hidas (Arcadia), J. F. Soulier (Maisoncelles), G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton), Hidetaka Sato via RAS Observatory, Mayhill, E. Guido, N. Howes, et G. Sostero (Malina River Observatory, Povoletto).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète P/2012 F5 (Gibbs) indiquent un passage au périhélie le 15 Septembre 2010 à une distance d'environ 1,8 UA du Soleil, et une période d'environ 5,32 ans.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 16 Juin 2015 à une distance d'environ 2,8 UA du Soleil, et une période d'environ 5,2 ans.
C/2012 F6 (Lemmon) Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde découvert le 23 Mars 2012 dans le cadre du Mt. Lemmon Survey a révélé sa nature cométaire après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center suite aux observations de W. H. Ryan et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), P. Birtwhistle (Great Shefford), G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton), L. Buzzi (Schiaparelli Observatory), R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), et H. Sato via RAS Observatory, Mayhill.
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 F6 (Lemmon) indiquent un passage au périhélie le 11 Août 2013 à une distance d'environ 1,7 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquen un passage au périhélie le 24 Mars 2013 à une distance d'environ 0,73 UA du Soleil.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2012 F4 (P/Catalina)
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G. Sostero, N. Howes, A. Tripp, et E. Guido ont retrouvé la comète P/2005 JY126 (P/Catalina) sur les images prises le 21 Mars 2012 au moyen du télescope de 2.0-m f/10 Ritchey-Chretien "Faulkes Telescope South" de Siding Spring, et sur les images de suivi prises le 22 Mars via le télescope 0.25-m f/3.4 de l'Observatoire RAS de Mayhill, NM, U.S.A. La comète P/2005 JY126 (P/Catalina) avait été découverte le 07 juin 2005 dans la course du Catalina Sky Survey, et confirmée par les images prises par C. Hergenrother (Lunar and Planetary Laboratory) avec le télescope de 1,54m de l'Université de l'Arizona. La comète avait été reliée à l'astéroïde répertorié sous la dénomination JY126 découvert par Catalina le 12 Mai 2005. L'objet avait également été retrouvé sur des images du Catalina Sky Survey prises le 17 Avril 2005, et sur des images prises le 03 Mai 2005 au Steward Observatory de Kitt Peak.
Les éléments orbitaux de la comète P/2005 JY126 = 2012 F4 (Catalina) indiquent un passage au périhélie le 04 Juin 2013 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil et une période d'environ 7,27 ans.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2005 JY126 = 2012 F4 (Catalina) a reçu la dénomination définitive de 257P/Catalina en tant que 257ème comète périodique numérotée.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Le vaisseau ravitailleur intelligent de l'Europe en route pour
la Station spatiale : Un lanceur Ariane 5 exploité par Arianespace
a décollé du port spatial de l'Europe à Kourou (Guyane)
aujourd'hui à 4h34 T.U. (5h34 heure de Paris, 1h34 heure locale), emportant
à son bord le véhicule de transfert automatique (ATV) Edoardo
Amaldi de l'ESA, qui doit rejoindre la Station spatiale internationale.
L'ATV, vaisseau spatial le plus complexe que l'Europe ait jamais conçu,
s'apprête à livrer du fret de première importance à
l'avant-poste orbital. Il devra aussi rehausser l'orbite de la station, à
laquelle il restera raccordé environ cinq mois. Edoardo Amaldi
est le troisième d'une série de cinq ATV développés
par l'Europe pour s'acquitter de ses obligations en matière de coûts
d'exploitation de la station. L'ATV Edoardo Amaldi exécute maintenant
une série de manœuvres afin de rejoindre la Station spatiale le 28 mars
à 22h34 T.U. (0h34 heure de Paris), selon les prévisions actuelles,
et de s'amarrer par ses propres moyens au module russe Zvezda.
Articles
marquants dans le Science du 23 mars 2012 (Source : EurekAlert/American
Association for the Advancement of Science) : Une vue plus précise
de Mercure : les résultats de la mission MESSENGER. Les mesures de la
sonde MESSENGER qui tourne autour de Mercure en 12 heures depuis le 18 mars
2011 continuent de donner une image détaillée de la planète
la plus proche du Soleil. Deux études distinctes publiées par
Science Express cette semaine révèlent à quoi ressemble
la surface de son hémisphère nord et suggère qu'il recèle
un profond réservoir de matériau très dense. Utilisant
les données fournies par l'altimètre laser à bord de la
sonde, Maria Zuber et ses collègues ont pu produire un modèle
détaillé du relief de la partie nord de la planète. Cette
carte topographique montre que le relief de la surface de Mercure est beaucoup
moins varié que celui de Mars ou de la Lune. Selon ces chercheurs, ce
qui ressort le plus de l'hémisphère nord est une vaste région
plane contenant une plaine volcanique. Zuber et ses collègues ont aussi
pu examiner le cratère d'impact Caloris large de 1 500 km et déterminer
qu'une partie du plancher du cratère est maintenant plus élevé
que le rebord. Toutes ces caractéristiques montrent que Mercure a dû
avoir une intense activité géophysique durant la plus grande partie
de son histoire. De leur côté, David Smith et ses collègues
donnent les premières mesures du champ gravimétrique de Mercure,
ce qui offre des indices sur l'intérieur de la planète. Ces chercheurs
ont utilisé le suivi radio de la sonde MESSENGER pour déterminer
le champ de gravité de la Mercure et en déduire que sa croûte
est plus épaisse à basse latitude et plus fine vers la région
du pôle nord. Ceci suggère que l'enveloppe externe de Mercure est
plus dense que ce que pensaient les chercheurs et qu'un réservoir profond
de matière, probablement une couche de sulfure de fer, existe dans le
sous-sol. Un tel intérieur diffèrerait beaucoup de celui des autres
planètes telluriques selon les auteurs.
Références :
« Topography of the Northern Hemisphere of Mercury from MESSENGER Laser Altimetry » par M.T. Zuber, E. Smith, E. Mazarico, J. Talpe et D. Yang du Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, MA.
« Gravity Field and Internal Structure of Mercury from MESSENGER » par D.E. Smith, M.T. Zuber et E. Mazarico du Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, MA. Pour une liste complète des auteurs, voir le manuscrit.
Dawn voit de nouvelles caractéristiques en surface sur
l'astéroïde géant Vesta : Le vaisseau spatial Dawn a
révélé des détails sans précédent
sur la surface de l'astéroïde géant Vesta. De nouvelles images
et données soulignent la diversité de la surface de Vesta et révèle
des caractéristiques géologiques inhabituelles, certaines jamais
vues auparavant sur des astéroïdes.
Vista observe le Cosmos en profondeur
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Un abondant trésor de nouvelles données infrarouges mis à disposition des astronomes.
Le Télescope VISTA de l'ESO a créé la plus grande image profonde du ciel jamais réalisée dans l'infrarouge. Cette nouvelle image d'une zone quelconque du ciel a été réalisée dans le cadre du programme d'observation UltraVISTA. On peut y voir plus de 200 000 galaxies. Elle ne constitue qu'une partie d'une énorme quantité d'images entièrement traitées, issue de l'ensemble des programmes d'observation de VISTA, et maintenant mise à disposition des astronomes du monde entier par l'ESO. UltraVISTA est une mine de trésors qui est utilisée pour étudier les galaxies distantes de l'Univers jeune, mais aussi pour bien d'autres projets scientifiques.
Crédit : ESO/UltraVISTA team. Acknowledgement: TERAPIX/CNRS/INSU/CASU
Le télescope VISTA de l'ESO a été braqué sur la même zone de ciel à maintes reprise afin d'accumuler lentement la très faible lumière émise par les galaxies les plus distantes. Au total, plus de six mille poses, représentant un temps d'exposition global de 55 heures, prises avec cinq filtres de couleurs différentes, ont été combinées pour créer cette vue. Cette image réalisée dans le cadre du programme d'observation UltraVISTA est la plus profonde [1] vue du ciel dans l'infrarouge de cette dimension jamais réalisée.
Le télescope VISTA à l'Observatoire de Paranal de l'ESO, au Chili, est le plus grand télescope au monde dédié aux grands sondages de l'Univers. C'est également le plus puissant télescope infrarouge pour les sondages en service actuellement. Depuis sa mise en service en 2009 (eso0949) la grande majorité de son temps d'observation a été allouée à de grands sondages publics, certains couvrant de grandes parties du ciel austral et d'autres ciblées sur de petites zones. Le sondage UltraVISTA a été consacré au champ COSMOS ([2], eso1124, heic0701), une zone du ciel pratiquement vide en apparence qui a déjà été étudiée de manière intensive avec d'autres télescopes, parmi lesquels le télescope spatial ESA/NASA Hubble [3]. UltraVISTA est de loin le plus profond des six sondages de VISTA et permet de dévoiler les objets les moins lumineux.
Les données des sondages réalisés avec VISTA – plus de 6 terabytes d'images au total - sont en cours de traitement dans des centres de données répartis en Europe avant d'affluer ans les archives scientifiques de l'ESO pour être mises à disposition des astronomes du monde entier.
A première vue, les images UltraVISTA paraissent quelconques, avec quelques étoiles brillantes et un peu partout, des étoiles plus faibles. Mais en réalité, la plupart des ces objets les moins lumineux ne sont pas des étoiles de la Voie Lactée, mais de très lointaines galaxies, contenant chacune des milliards d'étoiles. En agrandissant l'image afin qu'elle occupe tout l'écran et en zoomant, on en découvre de plus en plus. De fait, au total, on peut dénombrer plus de 200 000 galaxies sur cette image.
L'expansion de l'Univers décale la lumière des objets lointains vers les plus longues longueurs d'onde. Cela signifie que la plupart de la lumière des étoiles venant des galaxies les plus distantes que nous pouvons observer se retrouve dans la partie infrarouge du spectre lorsqu'elle arrive sur Terre. VISTA, en tant que télescope infrarouge ultra sensible avec un grand champ, est particulièrement puissant pour repérer les galaxies distantes de l'Univers jeune. En étudiant les galaxies dans la lumière décalée vers le rouge, à des distances de plus en plus grandes, les astronomes peuvent également retrouver la manière dont les galaxies se sont formées et ont évolué au cours de l'histoire du cosmos.
Un examen minutieux de l'image permet de dévoiler des objets rougeâtres dispersés parmi les galaxies de couleur crème, plus nombreuses – Ce sont essentiellement des galaxies très lointaines, vues telles qu'elles étaient quand l'Univers n'avait qu'une petite fraction de son âge actuel. L'analyse péliminaire des images du sondage UltraVISTA, combinées avec des images prises avec d'autres télescopes, ont révélé la présence de nombreuses galaxies, vues telles qu'elles étaient quand l'Univers avait moins d'un milliard d'années et quelques-unes sont même vues à des époques encore plus précoces.
Bien que la présente image d'UltraVISTA soit déjà la plus profonde image infrarouge de cette taille existant à ce jour, les observations continuent. Le résultat final, d'ici quelques années, sera encore plus significatif.
Les grands sondages sont des ressources indispensables aux astronomes et l'ESO a mis en place un programme [4] afin que le riche héritage de VISTA et de son compagnon observant dans le visible, le télescope dédié au sondage de l'Univers du VLT (VLT Survey Telescope - VST, eso1119), soit accessible pour les astronomes pour les décennies à venir.
Notes [1] les astronomes utilisent le mot profond pour exprimer le fait que les images prises avec de très longs temps de pose cumulés peuvent détecter des objets les plus faibles possibles. Normalement, de nombreux clichés de courtes poses sont pris et sont ensuite recombinés numériquement.
[2] UltraVISTA a réalisé des images du champ COSMOS. Ce champ couvre une surface d'environ dix fois celle de la pleine Lune (environ deux degrés carrés), soit une taille similaire au champ du télescope VISTA, dans la constellation du Sextant. Il a été cartographié par une multitude de télescopes, ce qui signifie qu'une série d'études et de recherches peuvent bénéficier de cet ensemble de données.
[3] Les nouvelles observations du programme UltraVISTA fournissent des observations très profondes du champ COSMOS dans l'infrarouge, qui complètent les observations obtenues à différentes longueurs d'onde par d'autres télescopes depuis la Terre et l'espace.
[4] Les données provenant des télescopes de l'ESO sont habituellement directement stockées dans de gigantesques archives numériques. Mais, une nouvelle initiative appelée Phase 3, consiste à collecter les données de l'ESO ayant été spécifiquement traitées par des groupes d'astronomes en Europe et à les mettre à disposition ainsi traitées et donc directement prêtes à être utilisées. Le traitement des grandes images astronomiques, telles que celles des télescopes dédiés aux grands relevés, est un véritable défi et nécessite d'importantes ressources informatiques et l'expertise de spécialistes. Aussi, la fourniture de données uniformes totalement traitées et décrites de manière compréhensible, au lieu des données brutes des télescopes, aide considérablement la communauté à exploiter pleinement les données.
Plus d'informations L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Le site du projet UltraVISTA - Les données publiques de VISTA - Plus d'informations à propos du sondage COSMOS
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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INTRUS 2012 EG5, un astéroïde de type Apollo
d'environ 48 mètres de diamètre observé pour la première
fois le 13 Mars 2012 par Pan-STARRS 1, annoncé par la circulaire MPEC 2012-E52, passe le 01 Avril 2012 vers 09h47 UTC (±54mn)
à une distance d'environ 230.760 km ou environ 0,60 LD (1 LD = Distance
moyenne Terre-Lune = 380.000 km) de la surface de notre planète. Peu
avant, le 31 Mars 2012 vers 22h45 UTC (±51mn), l'astéroïde
passera à une distance d'environ 360.155 km (0,947 LD) de la Lune.
Comètes C/2012 F1 (Gibbs), C/2012 F2 (PANSTARRS), C/2012 F3 (PANSTARRS)
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C/2012 F1 (Gibbs) Alex R. Gibb a annoncé sa découverte d'une nouvelle comète sur les images CDD obtenues le 16 Mars 2012 dans le cadre du Catalina Sky Survey. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par de nombreux autres astrométristes.
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 F1 (Gibbs) indiquent un passage au périhélie le 21 Février 2012 à une distance d'environ 2,5 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 19 Février 2012 à une distance d'environ 2,5 UA du Soleil.
C/2012 F2 (PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte le 16 Mars 2012 par l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) avec le télescope Pan-STARRS 1 de 1,8 mètre d'ouverture, de l'Université d'Hawaii, situé au sommet du Haleakala sur l'île de Maui (Hawaii, USA). Des images de confirmation ont été obtenues par R. S. McMillan (LPL/Spacewatch II) et par P. Forshay (Mauna Kea).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 F2 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 27 Juillet 2012 à une distance d'environ 2,4 UA du Soleil. Il est cependant probable que cette comète soit de courte période.
Les observations supplémentaires indiquent qu'il s'agit bien d'une comète périodique avec un passage au périhélie le 10 Avril 2013 à une distance d'environ 2,9 UA du Soleil. La comète P/2012 F2 (PANSTARRS) a une période d'environ 15,8 ans.
C/2012 F3 (PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte le 16 Mars 2012 par l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) avec le télescope Pan-STARRS 1 de 1,8 mètre d'ouverture, de l'Université d'Hawaii, situé au sommet du Haleakala sur l'île de Maui (Hawaii, USA). Des images de confirmation ont été obtenues par P. Forshay (Mauna Kea). L'objet figurait également sur des images antérieures à la découverte, prises le 19 Janvier 2012 avec le télescope Pan-STARRS 1.
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 F3 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 04 Avril 2015 à une distance d'environ 3,4 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquen un passage au périhélie le 06 Avril 2015 à une distance d'environ 3,4 UA du Soleil.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2012 E3 (PANSTARRS)
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Une nouvelle comète a été découverte le 14 Mars 2012 par l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) avec le télescope Pan-STARRS 1 de 1,8 mètre d'ouverture, de l'Université d'Hawaii, situé au sommet du Haleakala sur l'île de Maui (Hawaii, USA). Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton), W. H. Ryan et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), T. H. Bressi (LPL/Spacewatch II), et P. Forshay (Mauna Kea).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 E3 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 01 Mai 2011 à une distance d'environ 3,68 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 12 Mai 2011 à une distance d'environ 3,8 UA du Soleil.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2012 E2 (SWAN)
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Une nouvelle comète a été détectée le 08 Mars 2012 par Vladimir Bezugly sur les images en ultraviolet obtenues les 04, 05 et 06 Mars 2012 par l'instrument SWAN (Solar Wind ANisotropies) à bord du satellite SOHO (Solar and Heliospheric Observatory).
Crédit : SWAN/SOHO (LATMOS-IPSL, Université Versailles St-Quentin, CNRS, France)
Il s'agit de la toute première comète appartenant au groupe de Kreutz détectée par l'instrument SWAN. Lorsque la comète est devenue visible dans le champ du coronographe LASCO C3 du satellite SOHO, puis dans celui du LASCO C2, elle est apparue comme un objet brillant, bien que non exceptionnel, mais son éclat a rapidement diminué lors de son approche au périhélie, laissant supposer que la comète a connu un sursaut d'éclat dix jours avant son passage au périhélie. La comète a également été observée les 11 et 12 Mars dans le champ du coronographe SECCHI HI-1 du satellite STEREO-B.
La comète SWAN dans le champ du coronographe
LASCO C2 du satellite SOHO.
Les éléments orbitaux de la comète C/2012 E2 (SWAN) indiquent un passage au périhélie le 15 Mars 2012 à une distance d'environ 0,0069520 UA du Soleil.
Comme bon nombre de comètes s'approchant trop près du Soleil, la comète C/2012 E2 (SWAN) ne semble pas avoir survécu à son plongeon final.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Des astronomes utilisant Hubble découvrent des quasars agissant comme des lentilles gravitationnelles
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Des astronomes utilisant le télescope spatial Hubble ont trouvé plusieurs exemples de galaxies contenant des quasars, qui agissent comme des lentilles gravitationnelles, amplifiant et tordant les images des galaxies alignées derrière elles.
Les quasars sont parmi les objets les plus lumineux dans l'Univers, éclipsant de loin toute la lumière des étoiles de leurs galaxies hôtes. Les quasars sont alimentés par des trous noirs supermassifs. Pour trouver ces rares cas de combinaisons galaxie-quasar agissant comme des lentilles, une équipe d'astronomes a sélectionné 23.000 spectres de quasars dans le Sloan Digital Sky Survey (SDSS). Ils ont recherché l'empreinte spectrale de galaxies à des distances beaucoup plus grandes qui se sont avérées justement être en alignement avec des galaxies de premier plan. Une fois que les candidates ont été identifiées, la vue perçante de Hubble a été utilisée pour rechercher des arcs gravitationnels et des anneaux (indiqué par les flèches dans ces trois photos de Hubble) qui seraient produits par effet de lentille gravitationnelle.
Crédit : NASA, ESA, and F. Courbin (EPFL, Switzerland)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Publication du nouvel Atlas du ciel entier en infrarouge de
la mission WISE : La NASA a dévoilé un nouvel atlas et catalogue
du ciel entier en infrarouge montrant plus d'un demi-milliard d'étoiles,
de galaxies et autres objets capturés par la mission WISE (Wide-field
Infrared Survey Explorer). WISE a été lancée le 14 décembre
2009, et a cartographié l'ensemble du ciel en 2010 avec une sensibilité
bien meilleure que ses prédécesseurs. WISE a recueilli plus de
2,7 millions d'images prises en quatre longueurs d'onde infrarouges de lumière,
capturant tout, des proches astéroïdes aux galaxies lointaines.
Depuis lors, l'équipe a traité plus de 15 milliards d'octets de
données retournées. Une version préliminaire des données
WISE, couvrant le premier semestre du ciel étudié, a été
faite en Avrier dernier. Le catalogue WISE de l'ensemble du ciel répond
à l'objectif fondamental de la mission. Les expositions individuelles
de WISE ont été combinées en un atlas de plus de 18.000
images couvrant le ciel et un catalogue répertoriant les propriétés
infrarouges de plus de 560 millions d'objets individuels trouvés dans
les images. La plupart des objets sont des étoiles et des galaxies, en
nombre à peu près équivalent. Beaucoup d'entre eux n'ont
jamais été vu auparavant.
Les habitudes alimentaires des Galaxies adolescentes
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De nouvelles observations effectuées avec le très grand télescope (VLT) de l'ESO apportent une contribution majeure à la compréhension de la croissance des jeunes galaxies. Suite à une étude approfondie, il est en effet apparu aux astronomes que les galaxies avaient changé leurs habitudes alimentaires au cours de leur adolescence - durant la période comprise entre 3 et 5 milliards d'années après le Big Bang. Au tout début de cette phase, de lents flux de gaz constituaient leur repas préféré, mais, plus tard, les galaxies grandirent principalement en cannibalisant d'autres galaxies, de plus petite taille.
Crédit : ESO/CFHT
Les astronomes savent depuis quelques temps déjà que les galaxies primordiales étaient bien plus petites que les impressionnantes galaxies spirales et elliptiques qui peuplent notre Univers actuel. Au fil du temps cosmique, les galaxies ont pris beaucoup de poids mais leur nourriture et leurs habitudes alimentaires demeurent encore bien mystérieuses. De nouvelles observations ont porté sur l'adolescence – la période qui s'étend de 3 à 5 milliards d'années environ après le Big Bang – d'un échantillon de galaxies soigneusement sélectionnées.
En utilisant les instruments très perfectionnés installés sur le VLT de l'ESO, une équipe internationale a découvert la réalité des faits. En un peu plus d'une centaine d'heures d'observation, l'équipe a collecté l'échantillon le plus complet et détaillé à ce jour de galaxies riches de gaz à ce stade précoce de leur développement [1].
"Deux scénarios de croissance des galaxies rivalisent actuellement : de violents processus de fusion lorsque de grosses galaxies avalent de plus petites, ou un flux de gaz lent et continu avalé par les galaxies. Ces deux scénarios peuvent conduire à la formation de nombreuses nouvelles étoiles" explique Thierry Contini (IRAP, Toulouse, France), qui dirige l'étude.
Les résultats nouvellement obtenus plaident en faveur d'un changement majeur dans l'évolution cosmique des galaxies, lorsque l'Univers était âgé de 3 à 5 milliards d'années. Les lents flux de gaz (eso1040) semblent avoir joué un rôle important dans la formation des galaxies de l'Univers jeune, puis ce fut au tour des processus de fusion entre galaxies.
"Pour comprendre les mécanismes de croissance et d'évolution des galaxies, nous devons les observer de la façon la plus détaillée possible. L'instrument SINFONI, installé sur VLT de l'ESO, est l'un des outils les plus puissants au monde permettant de disséquer les galaxies jeunes et lointaines. Il est l'équivalent du microscope des biologistes" ajoute Thierry Contini.
Les galaxies lointaines observées dans le cadre de cette étude apparaissent telles de pâles et minuscules taches dans le ciel. Mais la grande qualité d'image obtenue à l'aide de l'instrument SINFONI du VLT [2] permet aux astronomes de cartographier le contenu et les mouvements des différentes parties des galaxies. Certaines de ces images ont révélé quelques surprises.
"A mes yeux, la plus grande surprise fut la découverte de l'absence de rotation du gaz contenu dans de nombreuses galaxies. De telles galaxies n'ont jamais été observées dans l'Univers proche. Aucune des théories actuelles ne prédit cela" déclare Benoît Epinat (LAM, Marseille, France), un autre membre de l'équipe.
"Nous ne nous attendions pas non plus à ce que tant de jeunes galaxies de notre échantillon montrent une aussi forte concentration d'éléments lourds dans leur périphérie". C'est exactement l'inverse de ce que nous observons dans les galaxies actuelles", ajoute Thierry Contini.
L'équipe vient tout juste de commencer à explorer leur riche série de données d'observations. Elle envisage également d'observer les galaxies à l'aide d'instruments qui seront prochainement installés sur le VLT, et d'utiliser le réseau d'antennes ALMA pour étudier le gaz froid présent dans ces galaxies. A terme, le télescope géant Européen (E-ELT) sera pourvu d'instruments permettant l'extension de ce type d'études plus profondément dans l'Univers primordial.
Notes [1] Cette étude a été baptisée MASSIV (Mass Assembly Survey with SINFONI in VVDS). Le VVDS désigne l'étude de champ profond réalisée à l'aide de VIMOS sur le VLT. VIMOS est un spectrographe multi-objet opérant dans le domaine visible, constitué d'une caméra puissante et d'un spectrographe installés sur le VLT. Il a été utilisé pour cibler les galaxies entrant dans le cadre du projet MASSIV, déterminer leur distance et d'autres propriétés.
[2] SINFONI est l'acronyme de Spectrograph for INtegral Field Observations in the Near Infrared. Cet instrument installé sur le VLT a été utilisé pour les besoins du sondage MASSIV. SINFONI est un spectrographe intégral de champ observant dans le proche infrarouge (1.1-2.45 µm) équipé d'optique adaptative afin d'améliorer la qualité d'image.
Plus d'informations Cette recherche a été présentée dans quatre articles décrivant la campagne d'observation appelée MASSIV publiés dans le journal Astronomy & Astrophysics.
L'équipe est composée de T. Contini (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie [IRAP], CNRS & Université de Toulouse, France), B. Epinat (Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, CNRS & Université d'Aix-Marseille, France [LAM]), D. Vergani (Istituto di Astrofisica Spaziale e Fisica Cosmica-INAF, Bologna, Italie [IASF BO-INAF]), J. Queyrel (IRAP), L. Tasca (LAM), B. Garilli (Istituto di Astrofisica Spaziale e Fisica Cosmica-INAF, Milan, Italie [IASF MI-INAF]), O. Le Fevre (LAM), M. Kissler-Patig (ESO), P. Amram (LAM), J. Moultaka (IRAP), L. Paioro (IASF MI-INAF), L. Tresse (LAM), C. López-Sanjuan (LAM), E. Perez-Montero (Instituto de Astrofísica de Andalucía, Granada, Espagne), C. Divoy (IRAP) et V. Perret (LAM).
L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Les articles dans A&A: Article I, Article II, Article III, Article IV - Le site web de MASSIV - Article sur MASSIV dans ESO Messenger
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Obtenir une image complète d'un sujet insaisissable
: Deux équipes d'astronomes ont utilisé les données de
l'Observatoire de rayons X Chandra et d'autres télescopes pour cartographier
la distribution de matière noire dans un amas de galaxies connu sous
le nom de Abell 383, qui est situé à environ 2,3 milliards d'années-lumière
de la Terre. Non seulement les chercheurs ont été capables de
trouver l'endroit où la matière noire se trouve dans les deux
dimensions à travers le ciel, ils étaient aussi en mesure de déterminer
comment la matière noire est répartie le long de la ligne de vue.
La matière noire est un matériau invisible qui n'émet pas
ou absorbent tout type de lumière, mais elle est détectable par
ses effets gravitationnels. Plusieurs éléments de preuve indiquent
qu'il y a environ six fois plus de matière noire que la matière
"normale", ou baryonique, dans l'Univers. Comprendre la nature de
cette mystérieuse matière est l'un des problèmes en suspens
en astrophysique. Les récents travaux sur Abell 383 fournissent l'une
des plus détaillées images en 3-D prises à ce jour de la
matière noire dans un amas de galaxies. Les deux équipes ont constaté
que la matière noire est allongée comme un géant ballon
ovale, plutôt que d'être sphérique comme un ballon de basket,
et que la pointe du ballon est alignée près de la ligne de vision.
Nouvelle vue d'Herschel sur la formation de planète
géante : Les astronomes ont utilisé l'Observatoire spatial
Herschel pour observer 2M1207, une naine brune particulière avec son
propre disque circumstellaire et un compagnon planétaire cinq fois plus
massif que Jupiter. Ces nouvelles données fournissent la première
image de ce système prise aux longueurs d'onde sous-millimètrique
et montrent que la masse du disque équivaut à plusieurs fois la
masse de Jupiter. La présence d'un disque si massif autour de cette vieille
naine brune agée de de dix millions d'années suggère que
son compagnon planétaire s'est formé directement à partir
de la fragmentation du disque. Ceci rouvre le débat sur la façon
dont les planètes géantes se forment autour des objets stellaires
et sous-stellaires.
Des briques moléculaires de la vie primitive découvertes
dans une comète artificielle : Les premières molécules
de la vie se forment naturellement dans les comètes : c'est ce que suggèrent
des travaux menés par une équipe franco-allemande comprenant les
groupes d'Uwe Meierhenrich et de Cornelia Meinert de l'Institut de chimie de
Nice (Université Nice Sophia Antipolis/CNRS), et de Louis Le Sergeant
d'Hendecourt de l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université
Paris-Sud). Après avoir fabriqué une comète artificielle,
les chercheurs ont analysé ses composants avec une technique unique au
monde. Et il est apparu pour la première fois que les comètes
pourraient renfermer des molécules qui constituaient la matière
génétique primitive : des « acides diaminés ».
Au croisement de la chimie, de la biologie, et de l'astrophysique, ces travaux
soutiennent la thèse selon laquelle les briques élémentaires
de la vie ne sont pas apparues sur Terre mais dans l'espace. Ils viennent d'être
publiés dans la version en ligne de la revue ChemPlusChem.
Dextre au meilleur de sa forme : Record de précision
pour le robot de l'Agence spatiale canadienne. Dextre, le robot bricoleur
de l'Agence spatiale canadienne à bord de la Station spatiale internationale
(ISS), a accompli le travail le plus complexe jamais entrepris par un robot
dans l'espace. Après trois jours (du 7 au 9 mars), Dextre a pu mener
à bien fin les phases initiales de la mission de ravitaillement robotique
(RRM) avec une précision encore inégalée. Cette mission,
qui est le fruit d'une collaboration entre la NASA et l'Agence spatiale canadienne,
a pour but de démontrer qu'il est possible de recourir à un robot
pour ravitailler et entretenir des satellites en orbite, surtout ceux qui ne
sont pas destinés à être réparés. C'est la
première fois que l'on a utilisé Dextre pour une démonstration
de recherche-développement technologique à bord de la station
Nouvelle date prévue de lancement pour l'ATV-3 :
Le lancement du troisième véhicule de transfert automatisé
(ATV) de l'ESA est prévu pour le 23 Mars, avec un lancement programmé
pour 04h31 UTC (05h31 CET).
Un projectile à l'origine des anomalies magnétiques lunaires
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La Lune ne possède pas de champ magnétique global comme celui généré par le noyau de la Terre. Pourtant, les satellites ont détecté de fortes anomalies magnétiques d'origine crustale. Dans une étude publiée le 9 mars dans la revue Science, des chercheurs de l'Institut de Physique du Globe de Paris (CNRS, Université Paris Diderot), du Massachusetts Institute of Technology, et de Harvard University montrent que la plupart de ces anomalies sont probablement liés à des matériaux hautement magnétiques issus de l'astéroïde qui a créé le plus grand cratère à la surface de la Lune.
Des anomalies magnétiques sur la Lune ont été découvertes au cours des missions Apollo, mais leur origine est restée mal connue. Les roches lunaires sont très faiblement magnétiques en comparaison avec les roches terrestres et la majorité des anomalies magnétiques ne correspondent pas à des structures géologiques. Les auteurs de l'article montrent que le plus grand groupement d'anomalies magnétiques sur la Lune est situé à proximité du cratère d'impact le plus important sur le bassin « South Pole-Aitken ». Avec un diamètre de plus de 2000 km, ce cratère sur la face cachée de la Lune se serait formé il y a plus de 4 milliards d'années et est légèrement allongé dans la direction nord-sud.
Les auteurs ont supposé que, si un astéroïde venant du sud est entré en collision avec la Lune avec un angle d'impact oblique, des portions du projectile auraient été déposés au nord du cratère. Et si cet objet possédait un noyau métallique, comme toutes les autres planètes telluriques, de grandes quantités de fer métallique venant du projectile auraient pu acquérir une aimantation stable si un champ magnétique était présent à l'époque, et auraient ainsi pu générer les anomalies magnétiques observées.
Pour tester cette hypothèse, les auteurs ont effectué des simulations numériques de cet impact et ont étudié la distribution des restes du projectile à la surface de la Lune. En supposant que ces matériaux soient aimantés dans un champ magnétique dipolaire ancien, ce qui est suggéré par les études paléomagnétiques des roches lunaires, le champ magnétique résultant a été calculé. La distribution et l'intensité des anomalies magnétiques prédites sont comparables aux observations pour une large gamme de conditions d'impact et de composition de projectiles.
Ce nouveau modèle de l'origine des anomalies magnétiques lunaires implique que la plupart des roches magnétisées responsables des anomalies magnétiques lunaire ne peuvent être dérivés de la Lune elle-même, mais sont plutôt une conséquence de matériaux extra lunaires qui ont été ajoutés par la suite à sa surface. Étant donné que les grands impacts ont souvent lieu lors de l'évolution précoce de notre système solaire, un tel événement pourrait également expliquer l'origine des fortes anomalies magnétiques sur Mars qui entourent un cratère qui est encore plus grand que le bassin South Pole-Aitken sur la Lune.
Référence : Wieczorek, M. A.1, B. P. Weiss2, and S. T. Stewart3 (2012). An impactor origin for lunar magnetic anomalies, Science, doi:10 1-Institut de Physique du Globe de Paris, Univ Paris
Diderot, Saint-Maur des Fossés
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Articles
marquants dans le Science du 9 mars 2012 (Source : EurekAlert/American
Association for the Advancement of Science) : Une ancienne collision pourrait
expliquer des champs magnétiques bizarres de la Lune. Une météorite
qui a frappé la Lune il y a longtemps et créé le plus gros
cratère d'impact du système solaire pourrait être à
l'origine des champs magnétiques étonnamment forts qui émanent
de la croûte lunaire selon des chercheurs. Ces anomalies magnétiques
lunaires ont d'abord été découvertes dans les années
1960 par les missions Apollo mais les scientifiques ont eu du mal à les
expliquer car les roches lunaires ne contiennent pas en général
beaucoup d'ions métalliques, ce qui en fait de pauvres supports de signatures
magnétiques. Dans leur étude, Mark Wieczorek et ses collègues
ont effectué des simulations informatiques détaillées des
principales collisions lunaires comme celle qui a causé le plus grand
et le plus vieux cratère du système solaire connu sous le nom
de bassin Aitken du pôle Sud. Ils suggèrent que des morceaux d'un
astéroïde géant qui ont créé ce bassin sont
devenus très magnétisés au cours de son violent impact
sur la croûte lunaire. Selon leurs simulations, la répartition
des projectiles du choc de l'astéroïde pourrait expliquer la grande
majorité des anomalies magnétiques de la Lune si ces projectiles
avaient été magnétisés par un ancien champ magnétique
lunaire. Un tel champ magnétique a pu être induit par une rotation
différentielle entre le noyau et le manteau de la Lune tôt dans
son histoire selon les chercheurs. Gareth Collins explique plus en détail
ces résultats dans un article Perspective associé.
Référence :
« An Impactor Origin for Lunar Magnetic Anomalies » par M.A. Wieczorek de l'Université Paris Diderot à Saint-Maur des Fossés, France ; B.P. Weiss du Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, MA ; S.T. Stewart de l'Université de Harvard à Cambridge, MA.
« Moonstruck Magnetism » par G.S. Collins de l'Imperial College London à Londres, Royaume-Uni.
Vénus, une exoplanète en transit dans sa zone
habitable : Trois mois avant le dernier passage de Vénus devant le
soleil du 21e siècle, des scientifiques du monde entier se réunissent
cette semaine à l'Observatoire de Paris afin de préparer la campagne,
lors d'un atelier international organisé sous l'égide de l'infrastructure
de recherche europénne Europlanet et le partenariat Hubert-Curien EGIDE/Sakura
franco-japonais.
Trouver des bulles dans la Voie Lactée : Une équipe
de bénévoles a étudié de près les observations
du télescope spatial Spitzer de la NASA et a découvert plus de
5.000 "bulles" dans le disque de notre galaxie, la Voie Lactée.
Les jeunes étoiles chaudes soufflent les bulles dans le gaz environnant
et la poussière, indiquent les secteurs récents de formation d'étoiles.
Plus de 35.000 "scientifiques citoyens" ont passé au crible
les données infrarouges de Spitzer dans le cadre du Milky Way Project
en ligne pour trouver ces bulles révélatrices. Les utilisateurs
ont trouvé jusqu'à 10 fois autant de bulles que les enquêtes
précédentes à ce jour.
La tornade martienne prise sur le vif par un vaisseau spatial
en orbite : Mars Reconnaissance Orbiter a capturé une vue stupéfiante
d'une très haute tour de poussières de plus de 800 mètres
de haut tourbillonnant sur la planète rouge dans une image de l'instrument
HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment). HiRISE a capturé
l'image le 16 Février 2012 pendant que l'orbiteur passait au-dessus de
la région de Amazonis Planitia du nord de Mars. Dans la zone observée,
les chemins de nombreux tourbillons précédents, ou tourbillons
de poussière, sont visibles sous forme de traînées sur la
surface poussiéreuse.
Des galaxies deviennent proches et intimes
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Le VST capture l'image de collisions dans un jeune amas de galaxies
Le VST (VLT Survey Télescope) à l'Observatoire de Paranal de l'ESO au Chili a photographié un groupe fascinant de galaxies en interactions dans l'amas de galaxies d'Hercule. La finesse de cette nouvelle image et les centaines de galaxies photographiées en détail en moins de trois heures d'observation témoignent de la grande puissance du VST et de son énorme caméra OmegaCAM pour explorer l'Univers proche.
Crédit : ESO/INAF-VST/OmegaCAM. Acknowledgement: OmegaCen/Astro-WISE/Kapteyn Institute
L'amas de galaxies d'Hercule (aussi connu en tant qu'Abell 2151) se situe à environ 500 millions d'années-lumière de la Terre dans la constellation d'Hercule. Par de nombreux points, il ne ressemble à aucun autre groupement galactique. Il a à la fois une forme plutôt irrégulière, il contient une grande variété de types de galaxies, particulièrement jeunes, des galaxies spirales à formation d'étoiles et l'on n'y voit pas de galaxies elliptiques géantes.
Cette nouvelle image a été prise avec le VST, le plus récent des équipements de l'Observatoire de Paranal de l'ESO au Chili (eso1119).Le VST est un télescope dédié aux grands relevés équipé d'OmegaCAM, une caméra de 268 mégapixels qui fournit des images couvrant de larges zones du ciel. Normalement, seuls les petits télescopes peuvent photographier en une seule pose des objets aussi grands que celui-ci, mais le VST avec ses 2,6 mètres de diamètre n'a pas seulement un grand champ, il bénéficie également des superbes conditions du site de Paranal pour réaliser très rapidement des images très fines et très profondes.
On peut voir sur cette image des paires de galaxies qui se rapprochent intimement et s'apprêtent à fusionner pour former de plus grandes galaxies uniques. Les nombreuses interactions et le nombre important de galaxies spirales, riches en gaz, en train de former des étoiles dans l'amas d'Hercule, font que ses membres ressemblent aux jeunes galaxies de l'Univers le plus lointain [1]. A cause de cette similitude, les astronomes pensent que l'amas de galaxies d'Hercule est un amas relativement jeune. C'est un groupe de galaxies brillant et dynamique qui va évoluer un jour en un amas plus comparable aux amas de galaxies plus vieux qui sont les plus courants dans notre voisinage galactique.
Les amas de galaxies se forment quand de plus petits groupes de galaxies se rassemblent sous l'effet de leur attraction gravitationnelle. Alors que ces groupes se rapprochent les un des autres, l'amas devient plus compact et plus sphérique. Dans le même temps, les galaxies elles-mêmes se rapprochent les unes des autres et beaucoup commencent à interagir. Même si les galaxies spirales sont les plus nombreuses dans les groupes initiaux, les collisions galactiques déforment finalement leur structure spirale et expulsent leur gaz et leur poussière, stoppant la grande majorité de la formation stellaire. C'est la raison pour laquelle la plupart des galaxies des amas évolués sont elliptiques ou irrégulières. Une ou deux galaxies elliptiques, formées à partir de la fusion de galaxies plus petites et pleines de vielles étoiles, résident habituellement au centre de ces vieux amas.
On pense que l'amas de galaxies d'Hercule est le fruit du regroupement d'au moins trois petits amas et groupes de galaxies qui sont actuellement en train de se regrouper pour former une plus grande structure. De plus, l'amas lui-même est en train de fusionner avec d'autres grands amas pour former un superamas de galaxies. Ces regroupements géants d'amas sont parmi les plus grandes structures de l'Univers. Avec son grand champ et sa qualité d'images, OmegaCAM sur le VST est idéal pour étudier la périphérie des amas de galaxies, là où se déroulent les interactions encore peu comprises entre les amas.
Cette magnifique image ne montre pas seulement les galaxies de l'amas de galaxies d'Hercule, mais aussi de nombreux objets faibles et flous en arrière-plan. Ce sont des galaxies qui sont bien plus éloignées de nous. Plus proches de nous, plusieurs étoiles brillantes de la Voie Lactée sont aussi visibles au premier plan et il y a même quelques astéroïdes qui ont laissé de petites trainées en se déplaçant lentement sur le champ de l'image pendant le temps de pose de la prise de vue.
Notes [1] Les objets de l'Univers très lointains sont vus tels qu'ils étaient quand ils étaient bien plus jeunes, car il faut plusieurs milliards d'années à leur lumière pour nous atteindre.
Plus d'informations Le VST est le résultat d'une association entre l'Observatoire Astronomique de Capodimonte de l'INAF à Naples, en Italie et l'ESO. L'INAF a conçu et fabriqué le télescope en coopération avec des industries italiennes de premier plan alors que l'ESO était responsable de la coupole et du travail d'ingénierie civile sur le site. La caméra OmegaCAM du VST a été conçue et fabriquée par un consortium comprenant des instituts aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie, avec une contribution majeure de l'ESO. Cet équipement est exploité par l'ESO qui est également responsable de l'archivage et de la distribution des données obtenues avec ce télescope.
L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens
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L'astéroïde géocroiseur 2012 DA14 passera à côté de la Terre le 15 Février 2013
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Contrairement à ce qu'annoncent certaines spéculations délirantes de quelques prophètes de malheur, l'astéroïde géocroiseur 2012 DA14 ne s'abattra pas sur notre planète l'année prochaine, selon les chercheurs de la NASA.
Dans cette vue oblique, la trajectoire de l'astéroïde géocroiseur 2012 DA14 est vue passant près de la Terre, le 15 février 2013. Crédit : NASA/JPL Near-Earth Object Program Office
Découvert le 23 Février 2012 par l'observatoire La Sagra dans le sud de l'Espagne, le petit astéroïde 2012 DA14 passera à environ 3,5 rayons terrestres de la surface de la Terre le 15 Février 2013. Bien que sa taille ne soit pas bien déterminée, cet astéroïde géocroiseur est estimé à environ 45 mètres de diamètre. L'astéroïde 2012 DA14 passera à l'intérieur de l'anneau des satellites géosynchrones, situé à environ 35.800 km au-dessus de l'équateur. Son orbite autour du Soleil ne peut pas l'amener plus près de la surface de la Terre que 3,2 rayons terrestres le 15 Février 2013. A cette date, l'astéroïde voyagera rapidement du ciel austral du soir au ciel du matin de l'hémisphère nord avec son approche au plus près de la Terre se produisant vers 19h26 UTC, atteingnant alors une magnitude de moins de sept, qui est un peu plus faible que la visibilité à l'œil nu. Environ 4 minutes après son approche auprès de la Terre, il y a de forte chance qu'il passera dans l'ombre de la Terre pendant environ 18 minutes ou plus avant de réapparaître de l'éclipse. En voyageant rapidement dans le ciel matinal du nord, 2012 DA14 perdra rapidement de son éclat.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2012 E1 (Hill)
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Une nouvelle comète a été découverte par R. E. Hill sur les images CCD prises le 02 Mars 2012 avec le télescope de 1,5-m du Mt. Lemmon. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par E. Pettarin (Farra d'Isonzo), L. Buzzi (Schiaparelli Observatory), H. Mikuz (Crni Vrh), H. Sato (RAS Observatory, Nerpio), T. H. Bressi (LPL/Spacewatch II), R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), P. Birtwhistle (Great Shefford), W. H. Ryan et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton), et H. Sato (via RAS Observatory, Mayhill).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 E1 (Hill) indiquent un passage au périhélie le 19 Juin 2011 à une distance d'environ 7,4 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 04 Juillet 2011 à une distance d'environ 7,5 UA du Soleil.
Avec la découverte de cette nouvelle comète, Rik E. Hill compte désormais 24 comètes à son actif (20 comètes découvertes en tant qu'unique découvreur et 4 découvertes partagées)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2012 BJ98
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Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde, découvert le 26 Janvier 2012 dans le cadre du Mt. Lemmon Survey et de Pan-STARRS 1, et suivi le 31 Janvier par Catalina Sky Survey et le 10 Février par le Mt. Lemmon Survey, s'est révélé être une comète lors d'observations en date du 01 Mars 2012 par le Mt. Lemmon Survey. L'objet a également été identifié sur des observations antérieures à la découverte, prises par Spacewatch les 29 Décembre 2011, et 06 et 14 Janvier 2012.
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 BJ98 indiquent un passage au périhélie le 20 Septembre 2012 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil, et une période d'environ 70,7 ans.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Report du lancement de l'ATV : A l'issue d'un contrôle
de routine, il s'est avéré nécessaire de prendre des mesures
supplémentaires pour s'assurer que l'ATV-3 bénéficie du
niveau maximal d'aptitude au lancement. Il a donc été décidé
de reporter le lancement, initialement prévu le 9 mars.
Le noyau de matière noire défie toute explication dans l'image de Hubble
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Les astronomes ont observé ce qui semblait être un bloc de matière noire laissé au cours d'un naufrage bizarre entre des amas massifs de galaxies. La matière noire s'est rassemblée dans « un noyau foncé » contenant beaucoup moins de galaxies que ce qui serait prévu si la matière noire et les galaxies étaient assemblées. La plupart des galaxies ont apparemment navigué loin de la collision. Ce résultat pourrait présenter un défi aux théories de base de la matière noire, qui prévoient que les galaxies devraient être ancrées à la substance invisible, même pendant le choc d'une collision.
Les premières observations, faites en 2007, étaient si peu communes que les astronomes les ont ignorées et considérées comme irréelles, en raison de l'insuffisance des données. Toutefois, les nouveaux résultats obtenus en 2008 par le télescope spatial Hubble confirment que la matière noire et les galaxies se séparèrent dans le colossal amas de galaxies fusionnant appelé Abell 520, situé à 2,4 milliards d'années-lumière. Maintenant, les astronomes se retrouvent avec le défi d'essayer d'expliquer le comportement en apparence excentrique de la matière noire de cet amas.
Crédit : NASA, ESA, CFHT, CXO, M.J. Jee (University of California, Davis), and A. Mahdavi (San Francisco State University)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Le VLT redécouvre la vie sur Terre
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En regardant la Lune
En observant la Lune avec le très grand télescope (VLT) de l'ESO, des astronomes ont trouvé des preuves de la vie dans l'Univers – sur Terre. Trouver la vie sur notre planète peut apparaître comme une observation triviale, mais l'approche novatrice d'une équipe internationale peut conduire à de prochaines découvertes de la vie partout dans l'Univers. Leur travail est présenté dans un article présenté dans un article de l'édition du 1er mars 2012 du journal Nature.
Crédit : ESO/B. Tafreshi/TWAN (twanight.org)
« Nous avons utilisé une « stratégie » appelée «observation du rayonnement terrestre » pour regarder la Terre comme s'il s'agissait d'une exoplanète » explique Michael Sterzik (ESO), auteur principal de l'article scientifique [1]. « Le Soleil éclaire la Terre et cette lumière se réfléchit sur la surface de la Lune. La surface de la Lune agit alors comme un miroir géant et nous renvoie la lumière de la Terre – et c'est ce que nous avons observé avec le VLT. »
Les astronomes ont analysé la faible lumière du rayonnement terrestre à la recherche des indicateurs, tels que certaines combinaisons de gaz dans l'atmosphère terrestre [2], qui sont les signes révélateurs de la vie organique. Cette méthode fait de la Terre un référent pour de futures recherches de la vie sur des planètes situées en dehors de notre système solaire.
Les empreintes digitales de la vie, ou les biosignatures ne sont pas faciles à trouver avec les méthodes conventionnelles, mais l'équipe a expérimenté une nouvelle approche beaucoup plus sensible. Plutôt que de se contenter d'observer l'intensité lumineuse de la lumière réfléchie dans différentes couleurs, ils ont également regardé la polarisation de la lumière [3]. Cette approche est appelée la spectropolarimétrie. En appliquant cette technique pour observer le rayonnement terrestre avec le VLT, les biosignatures ressortent très fortement dans la lumière réfléchie de la Terre.
Stefano Bagnulo, un des coauteurs de l'étude (Armagh Observatory, Irlande du Nord, Royaume-Uni) explique les avantages de cette méthode : « La lumière d'une exoplanète distante est très largement noyée dans la lumière éblouissante de son étoile, elle est de ce fait difficile à analyser. C'est un peu comme vouloir étudier un grain de poussière à côté d'une puissante ampoule électrique. Mais la lumière réfléchie par une planète est polarisée, alors que celle de l'étoile de l'est pas. Aussi, les techniques de polarimétrie nous aident à distinguer la faible lumière réfléchie par une exoplanète dans l'éblouissante lumière d'une étoile. »
L'équipe a étudié à la fois les couleurs et le degré de polarisation de la lumière de la Terre après avoir été réfléchie par la Lune, comme si la lumière provenait d'une exoplanète. Ils ont ainsi pu déduire que l'atmosphère terrestre est en partie nuageuse, qu'une partie de sa surface est recouverte d'océans et – fait capital- qu'il y a de la végétation. Ils ont même pu détecter des changements dans la couverture nuageuse et dans le volume de végétation à différents moments alors que la lumière de différentes parties de la Terre se réfléchissait sur la Lune.
« Trouver la vie en dehors du Système Solaire dépend de deux choses : tout d'abord que la vie existe ailleurs et, si tel est le cas, avoir la capacité technique pour la détecter, » précise Enric Palle (Instituto de Astrofisica de Canarias, Tenerife, Spain), un des coauteurs. « Ce travail constitue un pas important vers l'acquisition de cette capacité. »
« Au bout du compte, la spectropolarimétrie, en recherchant les processus de la photosynthèse, peut nous dire si la vie sous forme végétative a émergé quelque part dans l'Univers, » conclut Michael Sterzik. « Mais nous ne recherchons certainement pas de petits hommes verts ou la trace d'une vie intelligente. »
La prochaine génération de télescopes, tels que l'E-ELT (the European Extremely Large Telescope – le télescope géant européen), pourrait bien être en mesure de nous apporter la nouvelle extraordinaire que la Terre n'est pas la seule à abriter la vie dans l'immensité de l'Univers.
Notes [1] Le rayonnement terrestre réfléchi par la Lune, également appelé « lumière cendrée », peut facilement être vu à l'œil nu et est spectaculaire avec des jumelles. On le voit mieux quand la Lune est un fin croissant, environ trois jours avant ou après la nouvelle Lune. Tout comme le croissant lumineux, le reste du disque lunaire est alors visible, légèrement éclairé par la Terre lumineuse dans le ciel lunaire.nautes.
[2] Dans l'atmosphère terrestre, les principaux gaz produits de manière biologique sont l'oxygène, l'ozone, le méthane et le dioxyde de carbone. Mais ils peuvent tous apparaître naturellement dans l'atmosphère d'une planète sans présence de vie. C'est la présence simultanée de ces gaz en quantité, seulement compatible avec la présence de vie, qui constitue en fait une biosignature. Si la vie venait à disparaître subitement et que le réapprovisionnement de ces gaz ne se faisait plus de manière continue, ils réagiraient et se recombineraient. Certains disparaitraient rapidement et les biosignatures caractéristiques disparaitraient avec eux.
[3] Quand la lumière est polarisée, ses composantes de champ électrique et de champ magnétique ont une orientation spécifique. Dans la lumière non polarisée, l'orientation des champs est aléatoire et n'a pas de direction privilégiée. L'astuce utilisée dans certains cinémas 3D utilise la lumière polarisée : des images séparées, réalisées avec de la lumière polarisée différemment, sont envoyées à votre œil droit et à votre œil gauche grâce à des lunettes à filtres polarisants. L'équipe a mesuré la polarisation en utilisant un mode spécial de l'instrument FORS2 sur le VLT.
Plus d'informations Cette recherche a été présentée dans un article intitulé : “Biosignatures as revealed by spectropolarimetry of Earthshine”, par M. Sterzik et al. Publié dans la revue Nature du 1er mars 2012.
L'équipe est composée de Michael F. Sterzik (ESO, Chili), Stefano Bagnulo (Armagh Observatory, Irlande du Nord, Royaume-Uni) et Enric Palle (Instituto de Astrofisica de Canarias, Tenerife, Espagne).
L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - L'article scientifique dans Nature
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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La durée du jour allonge... et la rotation de la planète ralentit... sur Vénus !
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Les observations de la surface de Vénus effectuées par le spectromètre Visible and Infrared Thermal Imaging Spectrometer VIRTIS à bord de la sonde européenne Venus Express font penser que la rotation de la planète aurait légèrement ralenti depuis les années 1990, lorsque l'astre était scruté par le radar du satellite Magellan de la Nasa. Une découverte surprenante à laquelle contribuent, notamment, deux chercheurs de l'Observatoire de Paris.
Selon le spectromètre infrarouge de Venus Express, la rotation de la planète Vénus ralentit de 6,5 minutes par jour vénusien (243 jours terrestres). - Crédit : ESA Une animation est visible sur le site de l'Observatoire de Paris, de l'ESA, ou du LESIA
« La planète Vénus est entourée d'une épaisse atmosphère, dense et opaque, qui dissimule l'aspect de son sol au regard extérieur en lumière visible. Heureusement, le registre du rayonnement infrarouge contient quelques domaines de longueurs d'ondes étroits dans lesquels la surface de Vénus peut-être aperçue à travers le manteau gazeux de l'astre. Dès le début de la mission Venus Express de l'Agence spatiale européenne ESA, ces fenêtres ont permis au spectromètre Visible and Infrared Thermal Imaging Spectrometer VIRTIS embarqué à bord de la sonde et exploité sous la coresponsabilité de Pierre Drossart, directeur du LESIA (1) à l'Observatoire de Paris, d'établir des cartes topographiques du sol vénusien. Celles-ci peuvent être confrontées aux images acquises au début des années 1990 par le radar de la sonde Magellan de Nasa. La comparaison des deux jeux de données peut, en principe, mettre en évidence des anomalies locales de température, ou des phénomènes de diffusion dans la basse atmosphère.
Mais, surprise : cette étude a aussi révélé un léger décalage entre les cartes de Venus Express et celles de Magellan. La différence mesurée peut atteindre 20 kilomètres sur les images. Ceci semble contredire l'hypothèse, jusqu'ici considérée comme « naturelle », que la période de rotation de la planète est encore égale aujourd'hui à celle mesurée très précisément par Magellan une quinzaine d'années plus tôt.
La mission radar Magellan avait permis de cartographier la surface de Vénus par l'étude des ondes radio réfléchies. Au cours des quatre années d'exploitation scientifique, la sonde avait également permis de mesurer la vitesse de rotation de la surface, très lente et rétrograde. La comparaison avec les cartes du spectromètre VIRTIS de la sonde Venus Express montre que les cartes différent encore d'un petit angle après compensation de la rotation calculée, et permet de reprendre cette mesure sur une base de 16 ans — le temps écoulé entre les deux missions.
Quand l'atmosphère frotte sur le sol
Les diverses sources d'erreur ayant été écartées, l'interprétation de cette différence est que la durée du jour elle-même a dû changer au cours de ces 16 années. L'écart observé est de 6,5 minutes par jour — à rapporter à la durée de la journée vénusienne égale à 243 jours terrestres, soit une variation relative de 0,45 %. Ce chiffre est 50 fois supérieur à la précision de la mesure de la période par Magellan, et donc jugé fiable. D'autre part, les observations de VIRTIS/Venus Express s'avèrent en accord avec des observations radar récentes menées depuis la Terre.
L'explication la plus probable d'une telle variation tient à l'interaction entre surface et atmosphère : celle-ci est si dense que les frottements modifient la rotation selon les vents et les températures dans la basse atmosphère — le même phénomène existe sur Terre, mais combiné à l'effet des marées ne se traduit que par des variations de l'ordre de la milliseconde par jour. Le haut de l'atmosphère de Vénus tourne bien plus vite que sa surface et ces frottements sont donc particulièrement importants ; ils auraient ralenti celle-ci au cours de la période. Une autre explication possible implique l'échange d'énergie de rotation (moment cinétique) à distance avec la Terre lors des conjonctions entre les deux planètes.
Cette mesure permet indirectement de contraindre les propriétés du noyau de Vénus : plus celui-ci est dense, de grande taille, ou solide, plus efficacement la planète devrait résister à ce type de forces.
Référence Les travaux scientifiques sont décrits dans l'article Period of rotation of Venus estimated from Venus Express VIRTIS images and Magellan altimetry paru volume 217, n° 2, pages 474–483, de la revue Icarus en février 2012.
Ils ont été effectués avec le soutien de l'Agence française de l'espace Cnes et de son homologue italienne l'Agenzia Spaziale Italiana ASI.
Savoir plus Retrouver cette information sur les sites de : - l'Agence spatiale européenne ESA (en anglais)
Note (1) LESIA Laboratoire d'Études Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (Observatoire de Paris, CNRS, Université Pierre et Marie Curie, Université Paris Diderot)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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