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Comètes P/2020 F1 (Leonard), C/2019 S4 (Lemmon)
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P/2020 F1 (Leonard) Un nouvel objet a été signalé comme cométaire le 16 Mars 2020 par Gregory J. Leonard pour le compte du Mt. Lemmon Survey, notant une chevelure de 8" et une courte queue diffuse de 8"-10" en P.A 280-300°. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux observateurs ont par la suite confirmé la nature cométaire de l'objet. R. Weryk a signalé le 20 Mars sa découverte de plusieurs images de prédécouverte prises par Pan-STARRS 1 et Pan-STARRS 2, obtenues les 03 et 10 Janvier 2019, les 08 et 27 Décembre 2019 et les 25 et 31 Janvier 2020.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète P/2020 F1 (Leonard) indiquent un passage au périhélie le 29 Août 2019 à une distance d'environ 3,9 UA du Soleil, et une période d'environ 17,8 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
La comète est passée à 0,0074 UA de Saturne le 07 Mai 1936. Avant ce passage, la comète avait une distance au périhélie de 9,0 UA et sa période était de 37,9 ans. La comète s'est aussi approchée à 0,91 UA de Jupiter le 04 Février 1944, et à 0,69 UA de Saturne le 18 Mars 1995 [CBET 4737, 2020 March 27].
C/2019 S4 (Lemmon) Un objet, découvert sur les images obtenues le 17 Septembre 2019 avec le télescope de 1.5-m du Mt. Lemmon Survey et ayant reçu à l'origine la désignation de A/2019 S4 (Lemmon), a montré par la suite des caractéristiques cométaires.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète C/2019 S4 (Lemmon) indiquent un passage au périhélie le 07 Avril 2020 à une distance d'environ 3,4 UA du Soleil pour cette comète à très longue période.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
de Michel ORY
Michel Ory, chasseur d'astéroïdes, nous raconte un monde qu'il connait bien : celui de ces petits objets célestes, tout là-haut, et de ceux qui les observent, ici-bas.
Non seulement les astéroïdes, ces « mini planètes » ont, chacun, leur histoire, mais le livre nous entraîne également à la rencontre de ceux qui les observent : un petit monde qui, lui aussi, gagne à être connu ! Un monde en voie d'extinction…
Avec quelques astronomes amateurs, Michel Ory fait en effet partie des derniers Mohicans célestes, dont la vie est rythmée par l'observation du ciel. Car aujourd'hui, force est de constater que le reste de l'humanité ne vit plus en symbiose avec la voûte céleste.
Et pourtant, au-delà des écrans et du virtuel, le ciel étoilé est un patrimoine à préserver, comme le tigre du Bengale ou les grandes pyramides d'Égypte. C'est aussi un formidable terrain d'aventures, à redécouvrir de toute urgence.
Astronome amateur, Michel Ory parcourt inlassablement le ciel depuis près de vingt ans à la recherche de petits corps du système solaire, astéroïdes ou comètes. Ce chasseur infatiguable a découvert, à lui seul, plus de 200 astéroïdes et 2 comètes.
- 144 Pages - 16,00 € - ISBN : 978-2-7465-1782-0 - Dimensions : 17 x 24 cm - Date de parution : 20/02/2019
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Les tsunamis de quasar se propagent à travers les galaxies
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Le rayonnement torride des trous noirs actifs dégage d'immenses quantités d'énergie mécanique dans l'espace
Les prévisions météorologiques pour les galaxies hébergeant des trous noirs monstres et actifs sont venteuses. Engorgé par des matériaux retombant, un trou noir supermassif chauffe tellement de gaz qu'il peut briller 1000 fois plus que sa galaxie hôte. Mais ce n'est pas tout.
Les astronomes de Hubble ont constaté que la région autour du trou noir émet tellement de rayonnement qu'elle pousse le matériel à quelques pour cent de la vitesse de la lumière (une vitesse assez rapide pour se déplacer de la Terre à la Lune en quelques minutes). Ce matériau s'écrase dans les couloirs de gaz et de poussière d'une galaxie hôte, empêchant la formation de nouvelles étoiles. Les vents torrentiels dégagent l'équivalent de centaines de masses solaires de matière chaque année. Et, les prévisions sont que ce temps orageux se poursuivra pendant au moins dix millions d'années.
Crédits: NASA, ESA, and J. Olmsted (STScI)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un télescope de l'ESO observe une pluie de fer tomber à la surface d'une exoplanète
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Grâce au Very Large Telescope (VLT) de l'ESO, des chercheurs ont observé une planète à la surface de laquelle une pluie métallique semble se précipiter. La face éclairée de cette exoplanète géante et ultra chaude voit sa température de surface grimper au-delà des 2400 degrés Celsius, ce qui suffit à vaporiser les métaux dont elle est constituée. Des vents violents transportent la vapeur de fer sur la face opposée, située dans l'ombre, où elle condense en gouttelettes de fer.
Vue d'artiste de la face nocturne de WASP-76b - Crédit : ESO/M. Kornmesser
“Nous pourrions affirmer que cette planète est caractérisée par une météo pluvieuse en soirée, au détail près qu'il s'agit ici de précipitations de fer” précise David Ehrenreich, professeur à l'Université de Genève en Suisse. Ce dernier a conduit une étude de cette étrange exoplanète, publiée ce jour au sein de la revue Nature. Baptisée WASP-76b, elle se situe à quelque 640 années lumière de la Terre dans la constellation des Poissons.
La survenue de cet étrange phénomène s'explique par le fait que cette planète présente toujours la même face, son côté jour, à son étoile parent. Sa face nocturne, de température inférieure, demeure donc constamment dans l'obscurité. A l'image de la Lune sur son orbite autour de la Terre, WASP-76b se trouve “verrouillée par la gravitation” : sa période de rotation autour de son axe équivaut à sa période de révolution autour de son étoile hôte.
Sa face éclairée reçoit de son étoile parent un rayonnement des milliers de fois supérieur à celui que la Terre capte du Soleil. Cet éclairement se traduit par une température de surface élevée, la fragmentation des molécules en atomes, et l'évaporation des métaux tel le fer au sein de l'atmosphère. Le gradient de température entre les faces sombre et éclairée génère des vents violents qui transportent la vapeur de fer du côté diurne ultra-chaud vers la face nocturne caractérisée par une température voisine de 1500 degrés Celsius.
Ce gradient de température entre les faces sombre et éclairée de WASP-76b s'accompagne d'une différence de chimie entre le jour et la nuit, rapporte la nouvelle étude. Grâce à ESPRESSO, un instrument nouvellement installé sur le VLT de l'ESO dans le désert chilien de l'Atacama, les astronomes ont pour la toute première fois mis en évidence l'existence de variations chimiques à la surface d'une planète gazeuse, géante et ultra-chaude. Ils ont ainsi détecté la forte signature de vapeur de fer à la frontière du soir, qui sépare les faces diurne et nocturne de la planète. “Etonnamment toutefois, nous n'avons détecté aucune trace de vapeur de fer à la frontière du matin” précise David Ehrenreich. “ Il s'ensuit qu'il pleut du fer sur la face sombre de cette exoplanète extrême”.
“Les observations indiquent que la vapeur de fer est abondante dans l'atmosphère surplombant la face éclairée – de température élevée – de WASP-76b” ajoute Maria Rosa Zapatero Osorio, astrophysicienne au Centre d'Astrobiologie de Madrid, Espagne, et responsable de l'équipe scientifique d'ESPRESSO. “Une fraction de ce fer se trouve injectée du côté nocturne sous le double effet de la rotation de la planète et de la circulation atmosphérique. A la rencontre de cet environnement plus froid, le fer condense et retombe sous forme de pluie.”
Ce résultat est le fruit des toutes premières observations scientifiques menées en septembre 2018 au moyen d'ESPRESSO par le consortium scientifique à l'origine de l'instrument : une équipe composée de personnels travaillant au Portugal, en Italie, en Suisse, en Espagne et à l'ESO.
ESPRESSO – pour Echelle SPectrograph for Rocky Exoplanets and Stable Spectroscopic Observations (spectrographe à échelle dédié à l'étude des éxoplanètes rocheuses et aux observations spectroscopiques stables) – fut à l'origine conçu pour détecter des planètes de type Terre autour d'étoiles semblables au Soleil. Toutefois, il s'est avéré beaucoup plus polyvalent. “Nous nous sommes rapidement aperçus que la formidable puissance collectrice du VLT, conjuguée à l'extrême stabilité d'ESPRESSO, en faisaient un instrument idéal pour étudier les atmosphères exoplanétaires”, précise Pedro Figueira, scientifique en charge de l'instrument ESPRESSO à l'ESO au Chili.
“Nous disposons désormais d'une toute nouvelle méthode de suivi du climat à la surface des exoplanètes les plus extrêmes”, conclut David Ehrenreich.
Notes : Une version précédente de ce communiqué de presse indiquait par erreur, sur la base d'une étude de 2016, que la distance de WASP-76b par rapport à la Terre était de 390 années-lumière, . Des données plus récentes indiquent que l'exoplanète se trouve à 640 années-lumière.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'une publication à paraître au sein de la revue Nature.
L'équipe se compose de David Ehrenreich (Observatoire astronomique de l'Université de Genève, Genève, Suisse [UNIGE]), Christophe Lovis (UNIGE), Romain Allart (UNIGE), María Rosa Zapatero Osorio (Centre d'Astrobiologíe, Madrid, Espagne [CSIC-INTA]), Francesco Pepe (UNIGE), Stefano Cristiani (INAF Observatoire Astronomique de Trieste, Italie [INAF Trieste]), Rafael Rebolo (Institut d'Astrophysique des Canaries, Ténérife, Espagne [IAC]), Nuno C. Santos (Institut d'Astrophysique et des Sciences d'Espaço, Université de Porto, Portugal [CAUP] & Département de Physique et d'Astronomie, Faculté des Sciences, Université de Porto, Portugal [FCUP]), Francesco Borsa (INAF Observatoire Astronomique de Brera, Merate, Italie [INAF Brera]), Olivier Demangeon (CAUP), Xavier Dumusque (UNIGE), Jonay I. González Hernández (IAC), Núria Casasayas-Barris (IAC), Damien Ségransan (UNIGE), Sérgio Sousa (CAUP), Manuel Abreu (Institut d'Astrophysique et des Sciencesd'Espaço, Université de Lisbonne, Portugal [IA] & Département de Physique de la Faculté des Sciences de l'Université de Lisbonne, Portugal [FCUL], Vardan Adibekyan [CAUP], Michael Affolter (Institut de Physique & Centre dédié à l'Espace et à l'Habitabilité, Université de Bern, Suisse [Bern]), Carlos Allende Prieto (IAC), Yann Alibert (Bern), Matteo Aliverti (INAF Brera), David Alves (IA & FCUL), Manuel Amate (CAUP), Gerardo Avila (Observatoire Européen Austral, Garching bei München, Allemagne [ESO]), Veronica Baldini (INAF Trieste), Timothy Bandy (Bern), Willy Benz (Bern), Andrea Bianco (INAF Brera), Émeline Bolmont (UNIGE), François Bouchy (UNIGE), Vincent Bourrier (UNIGE), Christopher Broeg (Bern), Alexandre Cabral (IA & FCUL), Giorgio Calderone (INAF Trieste), Enric Pallé (IAC), H. M. Cegla (UNIGE), Roberto Cirami (INAF Trieste), João M. P. Coelho (IA & FCUL), Paolo Conconi (INAF Brera), Igor Coretti (INAF Trieste), Claudio Cumani (ESO), Guido Cupani (INAF Trieste), Hans Dekker (ESO), Bernard Delabre (ESO), Sebastian Deiries (ESO), Valentina D'Odorico (INAF Trieste & Ecole Normale Supérieure, Pise, Italie), Paolo Di Marcantonio (INAF Trieste), Pedro Figueira (Observatoire Européen Austral, Santiago de Chile, Chili [ESO Chile] & CAUP), Ana Fragoso (IAC), Ludovic Genolet (UNIGE), Matteo Genoni (INAF Brera), Ricardo Génova Santos (IAC), Nathan Hara (UNIGE), Ian Hughes (UNIGE), Olaf Iwert (ESO), Florian Kerber (ESO), Jens Knudstrup (ESO), Marco Landoni (INAF Brera), Baptiste Lavie (UNIGE), Jean-Louis Lizon (ESO), Monika Lendl (UNIGE & Institut de Recherche Spatiale, Académie Autrichienne des Sciences, Graz, Autriche), Gaspare Lo Curto (ESO Chile), Charles Maire (UNIGE), Antonio Manescau (ESO), C. J. A. P. Martins (CAUP & Centre d'Astrophysique de l'Université de Porto, Portugal), Denis Mégevand (UNIGE), Andrea Mehner (ESO Chile), Giusi Micela (INAF Observatoire Astronomique de Palerme, Italie), Andrea Modigliani (ESO), Paolo Molaro (INAF Trieste & Institut de Physique Fondamentale de l'Univers, Trieste, Italie), Manuel Monteiro (CAUP), Mario Monteiro (CAUP & FCUP), Manuele Moschetti (INAF Brera), Eric Müller (ESO), Nelson Nunes (IA), Luca Oggioni (INAF Brera), António Oliveira (IA & FCUL), Giorgio Pariani (INAF Brera), Luca Pasquini (ESO), Ennio Poretti (INAF Brera & Fondation Galileo Galilei, INAF, Breña Baja, Espagne), José Luis Rasilla (IAC), Edoardo Redaelli (INAF Brera), Marco Riva (INAF Brera), Samuel Santana Tschudi (ESO Chile), Paolo Santin (INAF Trieste), Pedro Santos (IA & FCUL), Alex Segovia Milla (UNIGE), Julia V. Seidel (UNIGE), Danuta Sosnowska (UNIGE), Alessandro Sozzetti (INAF Observatoire d'Astrophysique de Turin, Pino Torinese, Italie), Paolo Spanò (INAF Brera), Alejandro Suárez Mascareño (IAC), Hugo Tabernero (CSIC-INTA & CAUP), Fabio Tenegi (IAC), Stéphane Udry (UNIGE), Alessio Zanutta (INAF Brera), Filippo Zerbi (INAF Brera).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 16 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est l'un des plus grands télescopes conçus exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope géant (ELT pour Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens : - Informations complémentaires concernant ESPRESSO et sa méthode de détection des exoplanètes
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Une nouvelle étude de l'ESO évalue l'impact des constellations de satellites sur les observations astronomiques
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Les astronomes ont récemment fait part de leurs préoccupations concernant l'impact des méga-constellations de satellites sur la recherche scientifique. Pour mieux comprendre l'effet que ces constellations pourraient avoir sur les observations astronomiques, l'ESO a commandé une étude scientifique de leur impact, en se concentrant sur les observations avec les télescopes ESO dans le visible et l'infrarouge, mais également en considérant d'autres observatoires. L'étude, qui considère un total de 18 constellations de satellites représentatives en cours de développement par SpaceX, Amazon, OneWeb et d'autres, totalisant plus de 26 000 satellites [1], a maintenant été acceptée pour publication dans Astronomy & Astrophysics.
Secteur du ciel plus affecté par les constellations de satellites. Crédit : ESO/Y. Beletsky/L. Calçada
L'étude révèle que les grands télescopes comme le Very Large Telescope (VLT) de l'ESO et le prochain Extremely Large Telescope (ELT) de l'ESO seront "modérément affectés" par les constellations en cours de développement. L'effet est plus prononcé pour les expositions longues (de l'ordre de 1000 s), dont jusqu'à 3% pourraient être ruinées au crépuscule, entre l'aube et le lever du Soleil et entre le coucher et le crépuscule. Les expositions plus courtes seraient moins impactées, avec moins de 0,5% des observations de ce type affectées. Les observations effectuées à d'autres moments de la nuit seraient également moins affectées, car les satellites seraient dans l'ombre de la Terre et donc non éclairés. Selon le cas scientifique, les impacts pourraient être atténués en modifiant les horaires de fonctionnement des télescopes de l'ESO, bien que ces changements aient un coût [2]. Du côté de l'industrie, une mesure efficace pour atténuer les impacts serait d'assombrir les satellites.
L'étude révèle également que le plus grand impact pourrait être sur les études à large champ, en particulier ceux effectués avec de grands télescopes. Par exemple, jusqu'à 30% à 50% des expositions avec l'observatoire Vera C. Rubin de la National Science Foundation des États-Unis (pas une installation ESO) seraient «gravement affectées», selon la période de l'année, la nuit et les hypothèses simplifiées de l'étude. Les techniques d'atténuation qui pourraient être appliquées aux télescopes ESO ne fonctionneraient pas pour cet observatoire bien que d'autres stratégies soient activement explorées. D'autres études sont nécessaires pour comprendre pleinement les implications scientifiques de cette perte de données d'observation et la complexité de leur analyse. Les télescopes d'observation à champ large comme l'observatoire Rubin peuvent balayer rapidement de grandes parties du ciel, ce qui les rend cruciaux pour repérer des phénomènes de courte durée comme les supernovae ou les astéroïdes potentiellement dangereux. En raison de leur capacité unique à générer de très grands ensembles de données et à trouver des cibles d'observations pour de nombreux autres observatoires, les communautés d'astronomie et agences de financement en Europe et ailleurs ont classé les télescopes d'enquête à large champ comme une priorité absolue pour les futurs développements en astronomie.
Les astronomes professionnels et amateurs ont également soulevé des préoccupations quant à la façon dont les méga-constellations de satellites pourraient avoir un impact sur les vues immaculées du ciel nocturne. L'étude montre qu'environ 1.600 satellites des constellations seront au-dessus de l'horizon d'un observatoire à mi-latitude, dont la plupart seront bas dans le ciel - à moins de 30 degrés de l'horizon. Au-dessus de cela - la partie du ciel où la plupart des observations astronomiques ont lieu - il y aura environ 250 satellites de constellation à un moment donné. Alors qu'ils sont tous illuminés par le Soleil au coucher et au lever du soleil, de plus en plus pénètrent dans l'ombre de la Terre vers le milieu de la nuit. L'étude ESO suppose une luminosité pour tous ces satellites. Avec cette hypothèse, jusqu'à environ 100 satellites pourraient être suffisamment brillants pour être visibles à l'œil nu pendant les heures du crépuscule, dont environ 10 seraient supérieurs à 30 degrés d'élévation. Tous ces chiffres chutent à mesure que la nuit s'assombrit et que les satellites tombent dans l'ombre de la Terre. Dans l'ensemble, ces nouvelles constellations de satellites feraient doubler le nombre de satellites visibles dans le ciel nocturne à l'oeil nu au-dessus de 30 degrés [3].
Ces chiffres n'incluent pas les trains de satellites visibles immédiatement
après le lancement. Bien que spectaculaires et lumineux, ils sont de courte durée
et ne sont visibles que brièvement après le coucher du Soleil ou avant le lever
du Soleil, et - à un moment donné - uniquement à partir d'une zone très
limitée de la Terre.
Les constellations de satellites auront également un impact sur les observatoires radio, millimétriques et submillimétriques, notamment le réseau Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) et l'Atacama Pathfinder Experiment (APEX). Cet impact sera pris en compte dans d'autres études.
L'ESO, avec d'autres observatoires, l'Union astronomique internationale (IAU), l'American Astronomical Society (AAS), la UK Royal Astronomical Society (RAS) et d'autres sociétés, prennent des mesures pour sensibiliser le public à cette question dans des enceintes mondiales telles que l'United Nations Committee on the Peaceful Uses of Outer Space (COPUOS) et l'European Committee on Radio Astronomy Frequencies (CRAF). Cela se fait tout en explorant avec les sociétés spatiales des solutions pratiques qui peuvent protéger les investissements à grande échelle réalisés dans des installations d'astronomie au sol de pointe. L'ESO soutient le développement de cadres réglementaires qui assureront à terme la coexistence harmonieuse d'avancées technologiques très prometteuses en orbite terrestre basse avec les conditions qui permettent à l'humanité de continuer son observation et sa compréhension de l'Univers.
Notes : [1] De nombreux paramètres caractérisant les constellations
de satellites, y compris le nombre total de satellites, changent fréquemment. L'étude
suppose que 26.000 satellites de constellation au total seront en orbite autour de la Terre,
mais ce nombre pourrait être plus élevé.
[2] Exemples de mesures d'atténuation: calcul de la position des satellites
pour éviter d'observer où l'on passera; fermer l'obturateur du télescope
au moment précis où un satellite traverse le champ de vision; et contraindre
les observations aux zones du ciel qui se trouvent dans l'ombre de la Terre, où les
satellites ne sont pas éclairés par le Soleil. Ces méthodes, cependant,
ne conviennent pas à tous les cas scientifiques.
[3] On estime qu'environ 34.000 objets d'une taille supérieure à 10 cm sont actuellement en orbite autour de la Terre. Parmi ceux-ci, environ 5.500 sont des satellites, dont environ 2.300 fonctionnels. Les autres sont des débris spatiaux, notamment des étages supérieurs de fusée et des adaptateurs de lancement de satellites. Environ 2.000 de ces objets sont au-dessus de l'horizon à n'importe quel endroit et à tout moment. Au crépuscule, environ 5 à 10 d'entre eux sont illuminés par le Soleil et suffisamment lumineux pour être vus à l'œil nu.
Plus d'informations : L'étude, « On the impact of Satellite Constellations on Astronomical Observations with ESO Telescopes in the Visible and Infrared Domains », par O. Hainaut et A. Williams, paraîtra dans Astronomy and Astrophysics, et est disponible ici et sur arXiv.
Liens : - ESO announcement "Satellite Constellations and their Impact on Astronomy" - IAU press release "Understanding the Impact of Satellite Constellations on Astronomy" - AAS post "AAS Works to Mitigate Impact of Satellite Constellations on Ground-Based Observing"
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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