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Comètes C/2019 K4, C/2019 L1 (PANSTARRS), C/2019 K5 (Young), C/2019 L2 (NEOWISE)
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C/2019 K4 Une possible comète a été signalée par Quan-Zhi Ye qui a décrit cet objet comme ayant une chevelure modérément condensée de 6"-8" en diamètre et une large queue d'environ 40" en P.A. 310° sur les images obtenues le 30 Mai 2019 avec le télescope Oschin Schmidt de 1.2-m f/2.4 du projet ZTF (Zwicky Transient Facility) de l'observatoire Palomar. Des observations antérieures à la découverte, obtenues le 24 Avril 2019 par Q.-Z. Ye (Palomar Mountain--ZTF), ont été également identifiées.
Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux astrométristes ont confirmé la nature cométaire de cet objet.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète C/2019 K4 indiquent un passage au périhélie le 16 Juin 2019 à une distance d'environ 2,2 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires de la comète nouvellement nommée C/2019 K4 (Ye) indiquent un passage au périhélie le 16 Juin 2019 à une distance d'environ 2,2 UA du Soleil.
C/2019 L1 (PANSTARRS) Cet objet a été initialement signalé comme une possible comète par Robert Weryk et Richard Wainscoat, qui ont décrit que celui-ci avait une FWHM d'environ 1,9" (comparée au 1,79" +/- 0,04" pour les étoiles voisines) et une large queue de 10" s'étendant en direction de P.A. 255° sur les images CCD obtenues le 12 Juin 2019 par Pan-STARRS 2 avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8-m. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux astrométristes ont confirmé la nature cométaire de cet objet. Des observations antérieures à la découverte ont également été identifiées, obtenues le 30 Mai 2019 par Pan-STARRS 1, le 03 Juin 2019 par le Mt. Lemmon Survey, et le 08 Juin 2019 par Pan-STARRS 2.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète C/2019 L1 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 11 Août 2019 à une distance d'environ 2,8 UA du Soleil, et une période d'environ 31 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
C/2019 K5 (Young) Un objet découvert sur les images obtenues le 25 Juin 2019 avec le télescope de 0.5-m du projet ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), Mauna Loa, a été signalé comme étant cométaire par D. Young. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux observateurs ont confirmé la nature cométaire de cet objet. Des observations antérieures à la découverte, obenues par le projet ATLAS le 17 Mai 2019, ont également été identifiées.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète C/2019 K5 (Young) indiquent un passage au périhélie le 22 Juin 2019 à une distance d'environ 2,0 UA du Soleil pour cette comète à très longue période.
C/2019 L2 (NEOWISE) Un nouvel objet a été signalé comme présentant des caractéristiques cométaires par J. P. Chesley, qui a noté que cet objet montrait clairement une activité cométaire dans les images infrarouges en bandes 3,4 microns et 4,6 microns obtenues le 11 Juin 2019 par le satellite WISE (Wide-field Infrared Survey Explorer) dans le cadre de son programme NEOWISE. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par de nombreux astrométristes.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète C/2019 L2 (NEOWISE) indiquent un passage au périhélie le 01 Avril 2019 à une distance d'environ 1,6 UA du Soleil, et une période d'environ 119 ans pour cette comète de type Halley classique (20 ans < P < 200 ans).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Un chaos trouvé uniquement sur Mars
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Le paysage fissuré, irrégulier et en fouillis que l'on voit sur cette image de Mars Express de l'ESA forme un type de terrain intriguant que l'on ne peut pas trouver sur Terre : un terrain chaotique.
Vue en plan de Aurorae Chaos - Copyright : ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO
La caractéristique visible ici, Aurorae Chaos, est située dans la région ancienne et équatoriale de Margaritifer Terra de Mars. Le terrain ici est très encombré de cratères et montre des signes d'une myriade de caractéristiques fascinantes, dont beaucoup pourraient être liées à l'activité aquatique passée.
Aurorae Chaos en contexte - Copyright : équipe scientifique MGS MOLA de la NASA
Ces images montrent en détail la partie méridionale de Aurorae Chaos, mettant en évidence divers segments de roche fracturée, des sommets mal assortis, des monticules à sommet plat (mesas), des escarpements, des falaises brouillées et des cratères érodés.
Ces caractéristiques se déplacent sur la surface et se connectent à un certain nombre de petits canaux d'écoulement qui se propagent dans cette image à partir du haut du cadre de l'image couleur principale. Ces canaux forment l'extrémité orientale de l'un des éléments les plus célèbres de Mars : un système de vallée géante appelé Valles Marineris, qui pénètre profondément dans la surface et s'étend sur des milliers de kilomètres.
Ce canyon est colossal : environ 10 fois plus long, 20 fois plus large et 4,5 fois plus profond que le Grand Canyon de l'Arizona ici sur Terre. Le Grand Canyon a été creusé par les eaux courantes et constitue donc un excellent exemple d'érosion fluviale - bien que ce type d'érosion soit différent de celui qui a formé Aurorae Chaos. À son extrémité orientale, le canyon martien se jette dans un vaste réseau de dépressions aux parois abruptes qui se tiennent à environ quatre kilomètres au-dessous des plaines environnantes et abritent de nombreux terrains chaotiques.
Vue topographique de Aurorae Chaos - Copyright : ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO
Ces différences de hauteur sont bien illustrées dans les vues topographique, perspective et 3D ci-jointes de cette région, tandis que la position de Aurorae Chaos par rapport aux vallées environnantes et au terrain chaotique est visible dans la vue contextuelle.
La division entre le terrain chaotique et les plaines peut également être clairement vue dans ces images. Le côté gauche (sud) de l'image est nettement plus homogène et plus dépourvu de détails que le confus côté droit (nord), et les deux régions sont séparées par une ligne saillante en diagonale à travers l'image. La zone de transition autour de cet escarpement est particulièrement cassée et fracturée; on pense que cela est dû au fait que la croûte martienne s'étire et se déplace.
Vue en perspective de Aurorae Chaos - Copyright : ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO
L'ancien terrain chaotique que nous voyons sur Mars contient des informations sur la manière dont l'eau pénétrait et interagissait avec la surface de la planète, notamment sur la manière dont elle était transportée, stockée et libérée.
On pense que le terrain chaotique s'est formé lorsque des morceaux de la surface martienne se sont effondrés lors d'événements dramatiques déclenchés par le réchauffement de matériaux contenant de la glace ou des minéraux aquifères, probablement dus à des sources de chaleur climatiques ou volcaniques, ou à l'impact d'un astéroïde ou d'une comète. Cela a libéré de grandes quantités d'eau, entraînant l'affaissement du terrain situé au-dessus. L'eau s'est ensuite écoulée rapidement, laissant derrière elle les schémas brisés et désordonnés observés dans des régions telles que Aurorae Chaos, qui se serait formée il y a environ 3,5 milliards d'années.
Aurorae Chaos en 3D - Copyright : ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO
Cependant, ce ne sont pas seulement des preuves visuelles qui suggèrent que l'eau a un rôle important à jouer ici. La vaste région de Margaritifer Terra contient divers sulfates et d'anciens dépôts d'argile, ce qui indique la présence passée de processus d'évaporation et de flux liés à l'eau; on pense même que certaines argiles ont besoin d'eau stagnante pour se former, ce qui suggère l'existence de vastes flaques d'eau liquide dans cette région.
Au cours des 15 dernières années, Mars Express a imagé divers terrains chaotiques sur Mars, dont Iani Chaos et Ariadnes Colles, à l'aide de sa caméra stéréo haute résolution, et continue d'étudier la surface martienne en orbite aujourd'hui. Notre capacité à explorer Mars sera facilitée par l'arrivée du rover ESA-Roscosmos ExoMars, nommé Rosalind Franklin, et d'une plate-forme scientifique de surface associée, en 2021. Ensemble avec l'ExoMars Trace Gas Orbiter, entré en orbite autour de Mars en 2016, ils poursuivront notre quête pour explorer les secrets de la planète rouge en orbite et depuis le sol.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comètes C/2019 JU6 (ATLAS), P/2000 S4 = 2019 K2 (LINEAR-Spacewatch), P/2007 R1 = 2019 K3 (LARSON)
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C/2019 JU6 (ATLAS) Initialement rapporté le 12 Mai 2019 comme astéroïde par l'équipe du projet ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), Haleakala, et répertorié comme tel sous la dénomination de 2019 JU6, les observations ultérieures de nombreux astrométristes ont montré que l'objet possédait des caractéristiques cométaires.
Les éléments orbitaux paraboliques de la comète C/2019 JU6 (ATLAS) indiquent un passage au périhélie le 31 Mai 2019 à une distance d'environ 2,0 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 01 Juin 2019 à une distance d'environ 2,0 UA du Soleil.
P/2000 S4 = 2019 K2 (LINEAR-Spacewatch) La comète P/2000 S4 (Linear-Spacewatch), observée pour la dernière fois le 21 Novembre 2000, a été retrouvée par Gareth V. Williams dans une astrométrie fortuite présentée par le Pan-STARRS 1 survey et le Mount Lemmon Survey. Aucun détail sur l'apparence physique n'a été fourni.
Tom Gehrels avait rapporté sa découverte d'une comète faible le 02 0ctobre 2000 sur les images prises avec le télescope Spacewatch à Kitt Peak, notant qu'elle avait une queue de 4" en P.A. de 170 degrés. Tim B. Spahr, Minor Planet Center, l'a relié à un objet ayant l'apparence d'un astéroïde observé les 23 et 26 Septembre rapporté plus tôt par LINEAR, puis a trouvé des observations de LINEAR effectuées le 1er Septembre 2000. À la demande de Tom Gehrels, P. Massey a obtenu des images de l'objet en sous-arcseconde avec le télescope Mayall de 4-m de Kitt Peak le 3 Octobre, montrant que la comète avait une structure en forme d'éventail de 4" de long s'étendant en P.A. 0-80 degrés. La comète, d'une période d'environ 19 ans avec un passage au périhélie le 19 Octobre 2000 à environ 2,3 UA du Soleil, avait reçu la désignation de P/2000 S4/LINEAR-Spacewatch.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2000 S4 = 2019 K2 (LINEAR-Spacewatch) indiquent un passage au périhélie le 26 Septembre 2019 à une distance d'environ 2,2 UA du Soleil, et une période d'environ 18,9 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
P/2007 R1 = 2019 K3 (LARSON) La comète P/2007 R1 (Larson), initialement découverte le 04 Septembre 2007 par Steve Larson sur les images obtenues avec le télescope de 1.8-m du Mt. Lemmon survey et observée pour la dernière fois le 16 Février 2009, a été retrouvée par Gareth V. Williams dans une astrométrie fortuite du 31 Mai 2019 présentée par le Pan-STARRS 1 survey et des 29 Mai et 03 Juin 2019 présentée par E. Schwab (Calar Alto-Schmidt).
La comète P/2007 R1 (Larson), d'une période d'environ 14,7 ans, passait au périhélie à environ 4,3 UA du Soleil le 22 Août 2007.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2007 R1 = 2019 K3 (LARSON) indiquent un passage au périhélie le 14 Mai 2022 à une distance d'environ 4,3 UA du Soleil, et une période d'environ 15,0 ans.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Une « aurore cosmique » éclaire la connexion entre deux amas de galaxies
: Dans l'Univers, la matière est répartie le long d'un « réseau cosmique »
constitué de structures filamenteuses, à l'intersection desquelles nous observons des énormes
concentrations de milliers de galaxies, appelées « amas ». Pour la première
fois, une équipe de recherche vient d'identifier un « flot » de champs magnétiques
le long d'un filament reliant deux de ces amas de galaxies grâce aux données recueillies
par le radiotélescope LOFAR (LOw-Frequency ARray). Cette étude, publiée aujourd'hui
dans la revue Science, a réuni des scientifiques de différents instituts européens
dont le CNRS et l'Observatoire de la Côte d'Azur. [Source : Alerte Presse du CNRS et Communiqué de Presse de l'Observatoire de la Côte d'Azur]
Le satellite Mimas, un chasse-neige pour les anneaux de Saturne : Deuxième plus grosse planète du système solaire par sa masse et sa taille, Saturne est surtout connue pour les anneaux qui l'entourent. Ceux-ci sont séparés par une large bande, la division de Cassini dont la formation restait méconnue. Des chercheurs du CNRS, de l'Observatoire de Paris - PSL et de l'Université de Franche-Comté viennent de mettre en évidence que Mimas, un des satellites de Saturne, agissait comme un chasse-neige à distance poussant les particules de glace constituant les anneaux. Ces résultats sont le fruit, avec le soutien de l'International Space Science Institute et du Cnes, de deux études publiées simultanément dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society en Juin 2019. [Source : Communiqué de Presse du CNRS]
Une famille de comètes relance le débat sur l'origine de l'eau sur Terre
: Comment l'eau est-elle arrivée sur Terre ? Les comètes, avec leurs noyaux de glace, semblent
un candidat idéal, mais les analyses ont jusqu'ici montré que leur eau diffère de
celle de nos océans. Une équipe internationale, associant des chercheurs du CNRS au Laboratoire
d'étude du rayonnement et de la matière en astrophysique et atmosphères (Observatoire
de Paris – PSL/ CNRS/Sorbonne Université/Université de Cergy-Pontoise) et au Laboratoire
d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Observatoire de Paris – PSL/CNRS/Sorbonne
Université/ Université de Paris), a cependant établi qu'une famille de comètes
contient de l'eau similaire à l'eau terrestre : les comètes hyperactives. Cette étude,
publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics le 20 mai 2019, s'appuie en particulier
sur des mesures de la comète 46P/Wirtanen par SOFIA, l'Observatoire stratosphérique
pour l'astronomie infrarouge de la NASA. [Source : Communiqué de Presse du CNRS]
L'éclipse solaire de 1919 réapparaît dans les archives de l'Observatoire
de Paris ! : Le centenaire de l'observation de l'éclipse solaire du 29 mai 1919 par des
astronomes britanniques fait l'objet d'un colloque scientifique de l'Union Astronomique Internationale
organisé en partie à l'Observatoire de Paris du 27 au 29 mai 2019. A cette occasion, une
copie sur plaque de verre de l'un des clichés de cette observation historique a été
retrouvée dans les collections de l'Observatoire, une découverte inattendue. [Source :
Observatoire de Paris]
de Michel ORY
Michel Ory, chasseur d'astéroïdes, nous raconte un monde qu'il connait bien : celui de ces petits objets célestes, tout là-haut, et de ceux qui les observent, ici-bas.
Non seulement les astéroïdes, ces « mini planètes » ont, chacun, leur histoire, mais le livre nous entraîne également à la rencontre de ceux qui les observent : un petit monde qui, lui aussi, gagne à être connu ! Un monde en voie d'extinction…
Avec quelques astronomes amateurs, Michel Ory fait en effet partie des derniers Mohicans célestes, dont la vie est rythmée par l'observation du ciel. Car aujourd'hui, force est de constater que le reste de l'humanité ne vit plus en symbiose avec la voûte céleste.
Et pourtant, au-delà des écrans et du virtuel, le ciel étoilé est un patrimoine à préserver, comme le tigre du Bengale ou les grandes pyramides d'Égypte. C'est aussi un formidable terrain d'aventures, à redécouvrir de toute urgence.
Astronome amateur, Michel Ory parcourt inlassablement le ciel depuis près de vingt ans à la recherche de petits corps du système solaire, astéroïdes ou comètes. Ce chasseur infatiguable a découvert, à lui seul, plus de 200 astéroïdes et 2 comètes.
- 144 Pages - 16,00 € - ISBN : 978-2-7465-1782-0 - Dimensions : 17 x 24 cm - Date de parution : 20/02/2019
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Une paire de planètes naissantes directement vues poussant autour d'une jeune étoile
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Pour atteindre la taille de Jupiter ou une taille supérieure, une planète géante gazière doit extraire de grandes quantités d'hydrogène et d'autres gaz du disque dans lequel elle se forme. Les astronomes ont cherché des preuves de ce processus, mais les observations directes sont difficiles, car les planètes se perdent dans la lueur de leur étoile. Une équipe a réussi à faire des observations au sol de deux planètes accumulant de la matière à partir d'un disque. Ceci ne représente que le deuxième système multi-planète à être directement imagé.
Crédit : J. Olmsted (STScI)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
L'ESO contribue à protéger la Terre de dangereux astéroïdes
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Le VLT surveille le passage d'un double astéroïde survolant la Terre à la vitesse de 70 000 km/h
Les potentialités uniques dont il est doté ont permis à l'instrument SPHERE qui équipe le Very Large Telescope de l'ESO d'acquérir les images les plus nettes à ce jour d'un double astéroïde ayant croisé la Terre le 25 mai dernier. Ce double astéroïde ne présentait aucune menace réelle. Les scientifiques ont toutefois saisi l'opportunité de son passage pour tester le système d'alerte destiné aux Objets Géocroiseurs (NEO), et prouver l'efficacité de la technologie développée par l'ESO pour assurer la première ligne de défense de notre planète.
Observations de l'astéroïde 1999 KW4 effectuées au moyen de SPHERE - Crédit : ESO
Le Réseau International d'Alerte aux Astéroïdes (IAWN) a coordonné une campagne d'observations inter-organisationnelle de l'astéroïde 1999 KW4 lors de son passage, le 25 mai dernier, à quelque 5,2 millions de kilomètres de la Terre [1]. 1999 KW4 est caractérisé par un diamètre voisin de 1,3 km et ne présente aucun danger pour notre planète. Son orbite étant bien définie, les scientifiques ont été en mesure de prévoir ce survol et de préparer la campagne d'observations.
L'ESO s'est joint à la campagne au moyen de son installation phare, le Very Large Telescope (VLT). Le VLT est muni de SPHERE – l'un des rares instruments au monde capable d'acquérir des images suffisamment résolues pour permettre de distinguer des deux composants de l'astéroïde, distants de quelque 2,6 km.
SPHERE fut conçu dans le but d'observer les exoplanètes. Il est équipé d'un système d'optique adaptative (AO) à la pointe de la technologie corrigeant des effets de la turbulence atmosphérique et délivrant des images aussi nettes que si le télescope opérait depuis l'espace. En outre, il est muni de coronographes destinés à atténuer l'éblouissement généré par les étoiles brillantes et donc à révéler l'éventuelle présence d'exoplanètes.
Délaissant sa quête nocturne d'exoplanètes, SPHERE a acquis des données permettant aux astronomes de caractériser le double astéroïde. Il est notamment désormais possible de différencier les compositions de l'un et l'autre corps.
“Ces données, combinées à celles acquises par les autres télescopes concourrant à la campagne lancée par l'IAWN, se révèleront essentielles pour évaluer l'efficacité des stratégies de déflection mises en place pour éviter toute collision d'un astéroïde avec la Terre”, précise Olivier Hainaut, astronome à l'ESO. “Dans le pire des cas, les connaissances acquises nous permettront d'anticiper le type d'interaction d'un astéroïde avec l'atmosphère ou la surface terrestre, et donc d'atténuer les dommages causés par la collision”.
“Le double astéroïde a survolé la Terre à plus de 70 000 km/h. L'observer au moyen du VLT a donc constitué un véritable défi” ajoute Diego Parraguez, qui était aux commandes du télescope. Sa grande expertise a toutefois permis de verrouiller le VLT sur l'astéroïde puis de le capturer au moyen de SPHERE.
Bin Yang, astronome au VLT, de préciser : “Lorsque nous avons aperçu le satellite sur les images corrigées au moyen de l'optique adaptative, nous nous sommes réjouis. A ce moment précis, nous avons compris que l'ensemble des efforts consentis en valait la peine”. Mathias Jones, un autre astronome du VLT impliqué dans ces observations, explique les difficultés rencontrées : “Lors de la campagne d'observations, les conditions atmosphériques étaient légèrement instables. En outre, l'astéroîde était faiblement lumineux et se déplaçait à grande vitesse sur le fond du ciel. Les conditions d'observation furent donc particulièrement difficiles et le système d'optique adaptative a crashé à plusieurs reprises. Ce fut génial d'assister au succès de notre dur labeur face aux difficultés !”
Bien que 1999 KW4 ne présente aucune menace réelle, il arbore de grandes similitudes avec un autre système d'astéroïdes binaire baptisé Didymos, susceptible de constituer un danger pour la Terre dans un avenir lointain.
Didymos et son compagnon “Didymoon” constituent les cibles d'une prochaine expérience pionnière de défense planétaire. La sonde DART de la NASA percutera Didymoon dans le but de modifier son orbite autour de son jumeau de plus grandes dimensions. Cette expérience vise à tester la faisabilité de l'hypothèse de déflection des astéroïdes. Après l'impact, la mission Hera de l'ESA survolera les astéroïdes Didymos. Dès 2026, elle collectera des données relatives à la masse de Didymoon, à ses propriétés de surface ainsi qu'à la forme du cratère d'impact de DART.
Le succès de telles missions dépend de la qualité de la collaboration entre organisations. Le suivi des objets géocroiseurs (NEO) constitue l'un des principaux axes de collaboration entre l'ESO et l'ESA. Cet effort de coopération se poursuit depuis la première expérience de suivi réussie d'un objet potentiellement dangereux menée en 2014.
“Nous sommes ravis de jouer un rôle dans la protection de la Terre contre les astéroïdes” déclare Xavier Barcons, Directeur Général de l'ESO. “Nous n'utilisons pas seulement les potentialités étendues du VLT, nous travaillons également avec l'ESA à la création de prototypes d'un plus vaste réseau de détection, de suivi et de caractérisation d'astéroïdes.”
Ce survol rapproché de 1999 KW4 précède d'un mois seulement la Journée des Astéroïdes, une journée officielle des Nations Unies dédiée à l'éducation et à la sensibilisation aux astéroïdes, qui sera célébrée le 30 juin. Cette journée s'accompagnera d'événements organisés sur les cinq continents par des institutions astronomiques majeures telle l'ESO. Le Planétarium et le Centre d'accueil des visiteurs de l'ESO Supernova proposeront une grande diversité d'activités sur la thématique des astéroïdes, et le public est invité à se joindre aux célébrations.
Notes [1] Cette distance équivaut à quelque 14 fois la distance Terre-Lune. Cet éloignement est suffisant pour permettre une étude poussée, et trop important pour constituer une réelle menace. De nombreux astéroïdes de petite taille s'approchent de la Terre à des distances bien inférieures à celle de 1999 KW4, parfois même inférieures à celle de la Lune. La rencontre la plus récente de la Terre avec un astéroïde se produisit le 15 février 2013 : un astéroïde de 18 mètres de diamètre explosa lors de sa rentrée atmosphérique au-dessus de la ville russe de Chelyabinsk. S'ensuivit une onde de choc et des dommages qui occasionnèrent quelque 1500 blessés.
Plus d'informations : L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 16 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope géant (ELT pour Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel »
Liens : - Observations de Didymos effectuées par l'ESO et l'ESA - Blog de l'ESO dédié à la collaboration ESA-ESO - Portail Web technique de l'ESA dédié aux objets géocroiseurs
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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