|
|
Sources
ou Documentations non francophones
Sources ou
Documentations en langue française
|
Etoiles versus Poussières dans la Nébuleuse de la Carène
|
|
VISTA observe l'une des plus vastes nébuleuses de la Voie Lactée dans le domaine infrarouge
La Nébuleuse de la Carène, l'une des nébuleuses les plus étendues et les plus brillantes du ciel nocturne, a été magnifiquement capturée par le télescope VISTA de l'ESO installé à l'Observatoire de Paranal au Chili. En l'observant dans le domaine infrarouge, VISTA s'est affranchi du gaz chaud et de la poussière sombre situés en périphérie de la nébuleuse et a révélé la présence de myriades d'étoiles, nouvellement nées pour certaines, sur le point de mourir pour d'autres.
Vue infrarouge de la Nébuleuse de la Carène - Crédit : ESO/J. Emerson/M. Irwin/J. Lewis
A quelque 7 500 années lumière de la Terre, dans la constellation de la Carène, se situe une nébuleuse au sein de laquelle naissent et meurent des étoiles. Façonnée par ces événements dramatiques, la Nébuleuse de la Carène constitue un nuage de gaz et de poussière interstellaires diffus, évolutif et dynamique.
Les étoiles massives qui composent cette bulle cosmique émettent d'intenses rayonnements responsables de la brillance du gaz environnant. Au contraire, d'autres régions de la nébuleuse abritent des piliers de poussière sombre au sein desquels se forment de nouvelles étoiles. La Nébuleuse de la Carène constitue donc le siège d'une véritable bataille entre étoiles et poussière, que les étoiles nouvellement nées sont sur le point de remporter – en effet, elles émettent un rayonnement hautement énergétique ainsi que des vents stellaires qui contribuent à l'évaporation et à la dispersion des cocons de poussière au sein desquels elles se sont formées.
Couvrant plus de 300 années lumière, la Nébuleuse de la Carène est l'une des régions de formation d'étoiles les plus étendues de la Voie Lactée. Elle est facilement observable à l'œil nu, dans un ciel sombre et par temps clair. Située à 60 degrés sous l'équateur céleste, elle n'est toutefois visible que depuis l'hémisphère Sud.
Au sein de cette une étrange nébuleuse figure Eta Carinae, l'un des systèmes stellaires les plus particuliers qui soit. Ce monstre stellaire – une curieuse forme de binaire stellaire – est le système stellaire le plus énergétique de cette région du ciel. Il fut l'un des objets les plus brillants du ciel nocturne au cours des années 1830. Depuis lors, sa luminosité a fortement décru, signe que sa fin de vie approche. Il demeure toutefois, à l'heure actuelle, l'un des systèmes stellaires les plus massifs et les plus brillants de la Voie Lactée.
Sur cette image, Eta Carinae figure sous l'aspect d'une tâche de lumière située au-dessus du point d'intersection de la forme en “V” qu'arborent les nuages de poussière. A droite d'Eta Carinae figure la Nébuleuse du Trou de Serrure, de plus modestes dimensions – un petit nuage dense de gaz et de molécules froides au sein d'Eta Carinae, siège de plusieurs étoiles massives, dont l'aspect a également radicalement changé au cours des siècles passés.
La Nébuleuse de la Carène a été découverte dans les années 1750 par Nicolas Louis de Lacaille, alors qu'il observait de ciel depuis le Cap de Bonne Espérance. Depuis lors, elle a fait l'objet de nombreuses photographies. VISTA – le Télescope de Sondage du Ciel Nocturne dans les domaines Visible et Infrarouge – en offre une vue détaillée sur une surface étendue. Sa vision infrarouge révèle les amas de jeunes étoiles enfouis dans la poussière qui serpente au travers de la Nébuleuse de la Carène. En 2014, VISTA fut utilisé pour localiser près de cinq millions de sources de lumière infrarouge au sein de cette nébuleuse, révélant par là-même la vaste étendue de cette zone de formation stellaire. VISTA est le télescope infrarouge le plus grand au monde dédié aux sondages astronomiques. Son vaste miroir, son champ de vue étendu et ses détecteurs dotés d'une extrême sensibilité offrent aux astronomes [1] une toute nouvelle vision du ciel austral.
Notes [1] Le Principal Instigateur de la campagne d'observations à l'origine de cette spectaculaire image est Jim Emerson (Ecole de Physique et d'Astronomie, Université Queen Mary de Londres, Royaume-Uni). Il travailla en collaboration avec Simon Hodgkin et Mike Irwin (Unité de Sondage Astronomique de Cambridge, Université de Cambridge, Royaume-Uni). La réduction de données fur opérée par Mike Irwin et Jim Lewis (Unité de Sondage Astronomique de Cambridge, Université de Cambridge, Royaume-Uni).
Plus d'informations : L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope géant (ELT pour Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens : - Informations complémentaires relatives à VISTA - Autres images de l'ESO relatives à la Nébuleuse de la Carène
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
|
Comètes P/2018 P3 (PANSTARRS), P/2018 P4 (PANSTARRS), C/2018 P5 (PANSTARRS)
|
|
P/2018 P3 (PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte par les membres de l'équipe de recherche de Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8-m. R. Weryk a signalé que les images obtenues le 08 Août de cet objet montrent une FWHM d'environ 1.3" (comparée au 1.05" stellaire) et une queue d'environ 6". La nature cométaire de l'objet a été confirmée par de nombreux astrométristes après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center.
Les éléments orbitaux de la comète P/2018 P3 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 09 Octobre 2018 à une distance d'environ 1,7 UA du Soleil, et une période d'environ 5,2 ans pour cette comète de type Encke (TJupiter > 3; a < aJupiter).
P/2018 P4 (PANSTARRS) Sur la base des images obtenues le 08 Août 2018 avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8-m par les membres de l'équipe de recherche de Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System), R. Weryk a signalé cet objet comme une possible comète, avec une FWHM de 1.2" (comparée à la valeur stellaire de 1.0"). Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux astrométristes ont confirmé la nature cométaire de cet objet. Des images antérieures à la découverte, obtenues le 10 Juillet 2018 par Pan-STARRS 1, ont également été identifiées.
Les éléments orbitaux de la comète P/2018 P4 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 07 Novembre 2018 à une distance d'environ 3,6 UA du Soleil, et une période d'environ 17,1 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
C/2018 P5 (PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte par les membres de l'équipe de recherche de Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8-m. D'après les images obtenues le 11 Août 2018, les membres de l'équipe Y. Ramanjooloo et R. Wainscoat ont signalé que l'objet était une comète avec une FWHM de 1.65" (comparée à la valeur stellaire de 1.5") et une étroite queue s'étendant sur environ 5". La nature cométaire de l'objet a été confirmée par de nombreux astrométristes après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center. Des images antérieures à la découverte, obtenues les 16 et 23 Juin et le 13 Juillet 2018 par Pan-STARRS 1, ont également été identifiées.
Les éléments orbitaux de la comète C/2018 P5 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 26 Février 2019 à une distance d'environ 4,5 UA du Soleil, et une période d'environ 45,3 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Comètes P/2010 A1 = 2018 P1 (Hill), P/2001 T3 = 2018 P2 (NEAT), C/2018 KJ3 (Lemmon), C/2018 O1 (ATLAS)
|
|
P/2010 A1 = 2018 P1 (Hill) Erwin Schwab a signalé sa redécouverte de la comète P/2010 A1 (Hill) sur les images CCD avec un temps d'exposition total de 600s obtenues le 10 Août 2018 par P. Ruiz avec le télescope de 1.0-m f/4.4 de l'ESA Optical Ground Station, Tenerife. La redécouverte a été confirmée le 12 Août par l'équipe de l'Observatório Astronômico do Sertão de Itaparica (OASI).
Découverte le 06 Janvier 2010 par Rik E. Hill dans le cadre du Catalina Sky Survey, cette comète d'une période d'environ 9,1 ans s'était approchée du Soleil à une distance d'environ 1,9 UA lors de son passage au périhélie le 06 Août 2009. La comète P/2010 A1 (Hill) avait été observée pour la dernière fois le 17 Mars 2010.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2010 A1 = 2018 P1 (Hill) indiquent un passage au périhélie le 15 Octobre 2018 à une distance d'environ 1,9 UA du Soleil, et une période d'environ 9,2 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
P/2001 T3 = 2018 P2 (NEAT) Erwin Schwab a signalé sa redécouverte de la comète P/2001 T3 (NEAT) sur les images CCD avec un temps d'exposition total de 600s obtenues le 10 Août 2018 par P. Ruiz avec le télescope de 1.0-m f/4.4 de l'ESA Optical Ground Station, Tenerife. Les observations du 12 Août par l'équipe de l'Observatório Astronômico do Sertão de Itaparica (OASI) ont permis la confirmation de la redécouverte.
Découverte le 14 Octobre 2001 par K. Lawrence, S. Pravdo, et E. F. Helin dans le cadre du programme NEAT, cette comète d'une période d'environ 16,6 ans s'était approchée du Soleil à une distance d'environ 2,5 UA lors de son passage au périhélie le 01 Février 2002. La comète P/2001 T3 (NEAT) avait été observée pour la dernière fois le 07 Juillet 2002.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2001 T3 = 2018 P2 (NEAT) indiquent un passage au périhélie le 09 Juin 2018 à une distance d'environ 2,4 UA du Soleil, et une période d'environ 16,3 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
C/2018 KJ3 (Lemmon) Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde a été découvert sur les images CCD prises le 17 Mai 2018 avec le télescope de 1.5-m dans le cadre du Mt. Lemmon Survey, et a été répertorié comme tel sous la dénomination de 2018 KJ3. L'objet, classifié comme étant un objet transeptunien par le JPL, et répertorié en tant que planète mineure sous la dénomination de 2018 KJ3, n'avait pas montré d'activité cométaire à l'époque. M. Micheli a signalé que cet objet était clairement une comète, avec une queue de 5 secondes d'arc dans les images CCD obtenues le 07 Août 2018 avec le Canada-France-Hawaii Telescope de 3.6-m de Mauna Kea.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète à très longue période C/2018 KJ3 (Lemmon) indiquent un passage au périhélie le 10 Septembre 2019 à une distance d'environ 3,6 UA du Soleil.
C/2018 O1 (ATLAS) Une nouvelle comète a été découvert par l'équipe du projet ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), Mauna Loa, sur les images obtenues le 22 Juillet 2018 avec le télescope Schmidt de 0.5-m f/2.0. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la première confirmation sans équivoque que cet objet est une comète a été rapportée par R. Weryk (Pan-STARRS 1, Haleakala), qui a signalé une FWHM élargie (2" comparée au 1.35" stellaire) et une queue d'environ 6" vers l'est dans les images obtenues le 13 Août 2018. Les non-rapports de caractéristiques cométaires d'observateurs utilisant des instruments beaucoup plus grands ont mis le doute sur les rapports précédents de FWHM élargie. Des images antérieures à la découverte, obtenues les 15 et 20 Juillet par le Palomar Transient Factory (PTF), ont également été identifiées.
Les éléments orbitaux de la comète C/2018 O1 (ATLAS) indiquent un passage au périhélie le 31 Août 2018 à une distance d'environ 1,5 UA du Soleil, et une période d'environ 147 ans pour cette comète de type Halley.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Hubble peint l'image de l'Univers en évolution
|
|
La lumière ultraviolette ajoute la pièce manquante au puzzle cosmique.
Les astronomes viennent d'assembler l'un des portraits les plus complets à ce jour de l'histoire de l'évolution de l'Univers, basé sur un large spectre d'observations par le télescope spatial Hubble et d'autres télescopes spatiaux et terrestres. En particulier, la vision en ultraviolet de Hubble ouvre une nouvelle fenêtre sur l'Univers en évolution, en suivant la naissance des étoiles au cours des onze milliards d’années écoulées jusqu’à la période la plus occupée du cosmos, environ 3 milliards d'années après le Big Bang. Cette photo englobe une mer d'environ 15 000 galaxies - dont 12 000 sont en formation d'étoiles - largement réparties dans le temps et l'espace.
HDUV GOODS-North Field - Crédit : NASA, ESA, P. Oesch (University of Geneva), and M. Montes (University of New South Wales)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Beauté et élégance célestes
|
|
Une multitude de galaxies étincelantes peuplent ce cliché acquis par le Télescope de Sondage du VLT de l'ESO, un télescope de 2,6 m à la pointe de la technologie conçu pour sonder le ciel dans le domaine visible. La multitude de galaxies visibles sur cette image présente des caractéristiques dont l'étude permet aux astronomes de découvrir la structure galactique dans ses moindres détails.
Beauté et élégance célestes - Crédit : ESO/Spavone et al.
Le Very Large Telescope (VLT) de l'ESO est capable d'observer des objets astronomiques de faible luminosité dans les moindres détails. Mais lorsque les astronomes souhaitent étudier la diversité galactique, il leur faut utiliser un autre type d'instrument, doté d'un champ de vue plus étendu, tel le Télescope de Sondage du VLT (VST). Il fut conçu à des fins d'observation de vastes portions des cieux chiliens vierges de toute pollution, et offre aux astronomes des relevés célestes détaillés de l'hémisphère austral.
Les puissantes capacités d'observation du VST ont conduit une équipe internationale d'astronomes à effectuer un relevé de galaxies de type primitif (VST Early-type GAlaxy Survey, VEGAS) [1], puis à étudier un échantillon de galaxies elliptiques dans l'hémisphère austral [2]. Grâce à OmegaCAM, un détecteur ultra-sensible situé au cœur du VST [3], une équipe emmenée par Marilena Spavone de l'INAF – Observatoire Astronomique de Capodimonte à Naples en Italie, a capturé des images d'une grande diversité de galaxies de ce type évoluant dans différents environnements.
NGC 5018 est l'une de ces galaxies. Située dans la constellation de la Vierge, elle apparaît de couleur blanche, laiteuse, près du centre de cette image. A première vue, elle ressemble à une tâche diffuse. Observée de plus près, un mince flux de gaz et d'étoiles – une queue de marée – semble s'échapper de cette galaxie elliptique. Ces petites particularités galactiques que sont les queues de marées et autres flux d'étoiles témoignent d'interactions galactiques et constituent des éléments essentiels à une meilleure compréhension de la structure ainsi que de la dynamique des galaxies.
Sur cette splendide image de 400 megapixels figurent non seulement de nombreuses galaxies elliptiques – ainsi que quelques galaxies spirales, mais également une grande diversité d'étoiles brillantes en avant-plan au sein de notre galaxie, la Voie Lactée. Ces objets, telle l'étoile HD 114746 d'un bleu vif située près du centre de l'image, ne sont pas les sujets principaux de ce portrait astronomique, mais se situent sur la ligne de visée joignant la Terre aux lointaines galaxies faisant l'objet de cette étude. Les traces à peine visibles laissées par les astéroides de notre propre Système Solaire n'en sont pas moins fascinantes. Ainsi, sous NGC 5018 figure la mince traînée laissée par l'astéroïde 2001 TJ21 (110423). Capturée à diverses reprises, au cours d'observations successives, cette faible trace s'étire sur la totalité de l'image. Un peu plus à droite figure l'empreinte laissée par un autre astéroïde, baptisé 2000 WU69 (98603).
Ainsi donc, lorsque les astronomes entreprennent d'étudier les fines caractéristiques de galaxies distantes de millions d'années lumière de la Terre, ils capturent également les images d'étoiles proches, situées à quelques centaines d'années lumière de la Terre, ainsi que les minces traînées d'astéroïdes cheminant à quelques minutes lumière seulement, au sein de notre propre Système Solaire. L'étude des régions les plus reculées de l'Univers s'accompagne donc d'observations tout aussi envoûtantes de notre proche environnement. Tel est le résultat d'une parfaite complémentarité entre les instruments de l'ESO, dotés d'une grande sensibilité, et l'extrême pureté des cieux chiliens.
Notes [1] VEGAS est l'appellation d'une campagne d'observations multi-bandes et profonde des galaxies de type primitif effectuée au moyen du Télescope de Sondage du VLT (VST) par une équipe pilotée par Enrichetta Iodice de l'INAF – Observatoire Astronomique de Capodimonte à Naples en Italie.
[2] Les galaxies elliptiques sont des galaxies de type primitif. Ce qualificatif ne découle pas de leur âge, mais de l'hypothèse jadis envisagée selon laquelle elles évolueraient vers la forme spirale, plus familière. Cette hypothèse est désormais écartée. Les galaxies de type primitif sont dotées d'une forme elliptique et bien souvent dépourvues de gaz, donc caractérisées par un faible taux de formation d'étoiles. L'étonnante diversité de formes et de types de galaxies fait l'objet d'une classification au sein de la séquence de Hubble.
[3] OmegaCAM consiste en un détecteur extrêmement sensible constitué de 32 dispositifs individuels à couplage de charges. Il génère des images dotées de 256 millions de pixels, soit 16 fois plus que la caméra avancée dédiée aux relevés (ACS) du Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA. OmegaCAM fut conçu et construit par un consortium composé d'instituts néerlandais, allemands et italiens, placé sous le pilotage de l'ESO.
Plus d'informations : Cette recherche est présentée dans un article intitulé “VEGAS: A VST Early-type GAlaxy Survey. III. Mapping the galaxy structure, interactions and intragroup light in the NGC 5018 group” par Marilena Spavone et al., qui sera publié dans Astrophysical Journal.
L'équipe est composée de Marilena Spavone (INAF-Astronomical Observatory of Capodimonte, Naples, Italy), Enrichetta Iodice (INAF-Astronomical Observatory of Capodimonte, Naples, Italy), Massimo Capaccioli (University of Naples, Naples, Italy), Daniela Bettoni (INAF-Astronomical Observatory of Padova, Italy), Roberto Rampazzo (INAF-Astronomical Observatory of Padova, Italy), Noah Brosch (The Wise Observatory and School of Physics and Astronomy Tel Aviv University, Israel), Michele Cantiello (INAF-Astronomical Observatory of Teramo, Italy), Nicola R. Napolitano (INAF-Astronomical Observatory of Capodimonte, Naples, Italy), Luca Limatola (INAF-Astronomical Observatory of Capodimonte, Naples, Italy), Aniello Grado (INAF-Astronomical Observatory of Capodimonte, Naples, Italy), Pietro Schipani (INAF-Astronomical Observatory of Capodimonte, Naples, Italy).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope géant (ELT pour Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens : - Photos des Télescopes de Sondage de l'ESO
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
|
Les astronomes découvrent de nouvelles piste pour l'étoile qui ne mourrait pas
|
|
Il faut plus qu'une explosion massive pour détruire l'étoile mammouth Eta Carinae, une des étoiles les plus brillantes de la galaxie de la Voie lactée. Il y a environ 170 ans, Eta Carinae a éclaté, libérant presque autant d'énergie qu'une explosion de supernova standard.
Pourtant, cette explosion puissante n'était pas suffisante pour effacer l'étoile, et les astronomes ont cherché des indices pour expliquer l'explosion depuis. Bien qu'ils ne peuvent pas revenir au milieu des années 1800 pour assister à l'éruption réelle, ils peuvent regarder une rediffusion d'une partie de l'événement - grâce à une certaine lumière capricieuse de l'explosion. Plutôt que de se diriger droit vers la Terre, une partie de la lumière de l'explosion a rebondi et s'est "répétée" sur la poussière interstellaire, et vient juste d'arriver sur Terre. Cet effet est appelé un écho de lumière.
La surprise est que de nouvelles mesures de l'éruption du XIXe siècle, faites par des télescopes au sol, révèlent des matériaux en expansion avec des vitesses records jusqu'à 20 fois plus rapides que les astronomes prévoyaient. Les vitesses observées ressemblent davantage au matériel le plus rapide éjecté par l'onde de choc dans une explosion de supernova, plutôt qu'aux vents relativement lents et doux attendus des étoiles massives avant leur mort.
Sur la base des nouvelles données, les chercheurs suggèrent que l'éruption de 1840 peut avoir été déclenchée par une rixe stellaire prolongée entre trois bagarreuses étoiles frères et sœurs, qui a détruit une étoile et a laissé les deux autres dans un système binaire. Cette bagarre a peut-être culminé avec une violente explosion lorsque Eta Carinae a dévoré l'un de ses deux compagnons, faisant exploser plus de 10 fois la masse de notre Soleil dans l'espace. La masse éjectée a créé des lobes bipolaires gigantesques ressemblant à la forme d'haltères observée dans les images actuelles.
La bagarre entre trois frères et sœurs stellaires tapageurs peut avoir déclenché une éruption Crédit : Illustration: NASA, ESA, and A. Feild (STScI) - Science: NSF and AURA
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
|
|
|