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Hubble cartographie un halo géant autour de la galaxie d'Andromède
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Les apparences peuvent être trompeuses. La spirale d'Andromède, la galaxie majeure la plus proche de notre Voie lactée, peut être vue comme un petit objet flou en forme de fuseau dans le ciel d'automne de l'hémisphère nord. Ce qui ne peut être vu parce qu'il est trop faible, c'est un vaste halo de gaz chaud et raréfié qui s'étendrait de la galaxie d'Andromède à la largeur de trois Big Dippers (Grande Casserole). Maintenant, dans l'étude la plus complète du halo monstrueux, les astronomes de Hubble ont cartographié ce plasma ténu, constatant qu'il avait une structure en couches, avec deux coquilles de gaz distinctes et imbriquées. Ils ont également découvert qu'elle s'étendait sur 1,3 million d'années-lumière d'Andromède - à peu près à mi-chemin de notre Voie lactée - et jusqu'à 2 millions d'années-lumière dans certaines directions. Ce réservoir de gaz regorge d'indices sur le passé et le futur d'Andromède, et pourrait offrir un aperçu de l'évolution de notre propre galaxie de la Voie lactée.
Crédit : NASA, ESA, and N. Lehner (University of Notre Dame) Illustration : NASA, ESA, and E. Wheatley (STScI<)>)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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de Michel ORY
Michel Ory, chasseur d'astéroïdes, nous raconte un monde qu'il connait bien : celui de ces petits objets célestes, tout là-haut, et de ceux qui les observent, ici-bas.
Non seulement les astéroïdes, ces « mini planètes » ont, chacun, leur histoire, mais le livre nous entraîne également à la rencontre de ceux qui les observent : un petit monde qui, lui aussi, gagne à être connu ! Un monde en voie d'extinction…
Avec quelques astronomes amateurs, Michel Ory fait en effet partie des derniers Mohicans célestes, dont la vie est rythmée par l'observation du ciel. Car aujourd'hui, force est de constater que le reste de l'humanité ne vit plus en symbiose avec la voûte céleste.
Et pourtant, au-delà des écrans et du virtuel, le ciel étoilé est un patrimoine à préserver, comme le tigre du Bengale ou les grandes pyramides d'Égypte. C'est aussi un formidable terrain d'aventures, à redécouvrir de toute urgence.
Astronome amateur, Michel Ory parcourt inlassablement le ciel depuis près de vingt ans à la recherche de petits corps du système solaire, astéroïdes ou comètes. Ce chasseur infatiguable a découvert, à lui seul, plus de 200 astéroïdes et 2 comètes.
- 144 Pages - 16,00 € - ISBN : 978-2-7465-1782-0 - Dimensions : 17 x 24 cm
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Hubble prend un gros plan de la célèbre comète NEOWISE
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Premières images capturées de la comète après le survol du brûlant Soleil.
Qu'il s'agisse d'un astéroïde surprise, d'une aurore colorée ou d'une éclipse à couper le souffle, le paysage du ciel nocturne est en constante évolution. Lorsqu'un nouveau visiteur apparaît en vue, il est garanti d'attirer l'attention des astronomes professionnels et des observateurs du ciel occasionnels. Eh bien, considérez le télescope spatial Hubble comme les paparazzi du ciel, car il a réussi à prendre les images les plus proches du dernier visiteur du ciel à faire la une des journaux, la comète C/2020 F3 (NEOWISE), après son passage près du Soleil.
La comète NEOWISE est considérée comme la comète la plus brillante visible de l'hémisphère nord depuis Hale-Bopp de 1997. On estime qu'elle voyage à un énorme 65 kilomètres par seconde, ou 232.000 kilomètres par heure. L'approche au plus près du Soleil de la comète a eu lieu le 03 Juillet et elle se dirige maintenant vers les parties extérieures du Système solaire, pour ne pas y repasser avant environ 7 000 ans.
Crédits : NASA, ESA, STScI, Q. Zhang (Caltech) and Z. Levay.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comètes C/2020 P1 (NEOWISE), C/2019 NJ3 (Lemmon), C/2020 P3 (ATLAS), P/2020 P2 = 2009 Q4 (Boattini), P/2011 R3 (Novichonok-Gerke), P/2008 QP20 (LINEAR-Hill), P/2011 U2 (Bressi)
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C/2020 P1 (NEOWISE) Un nouvel objet a été signalé le 04 Août par J. Chesley comme une possible comète figurant sur les images obtenues les 02 et 03 Août 2020 par NEOWISE. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par de nombreux observateurs.
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2020 P1 (NEOWISE) indiquent un passage au périhélie le 20 Octobre 2020 à une distance d'environ 0,3 UA du Soleil.
C/2019 NJ3 (Lemmon) Sam Dean a suggéré qu'un astéroïde de magnitude 20 découvert dans le cadre du Mt Lemmon Survey avec le télescope de 1,5 m le 05 Juillet 2019 pourrait être une comète. Il a trouvé des observations supplémentaires qui suggèrent que l'orbite est parabolique et presque perpendiculaire avec l'objet au périhélie à 4,4 UA en Octobre 2020. [comets-ml 2020 25 juillet]. Alan Hale a utilisé un télescope LCO le même jour pour prendre des images à la position attendue basée sur l'orbite de Sam et a noté la présence d'une comète proche de la position attendue. Ernesto Guido, le 30 Juillet 2020, et Hirohisa Sato, le 01 Août 2020, ont transmis au MPC des rapports sur les caractéristiques cométaires de l'objet.
Les éléments orbitaux hyperboliques de la comète C/2019 NJ3 (Lemmon) indiquent un passage au périhélie le 22 Octobre 2020 à une distance d'environ 4,3 UA du Soleil.
C/2020 P3 (ATLAS) Un nouvel objet a été signalé le 09 Août 2020 comme un possible géocroiseur par l'équipe ATLAS-MLO (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System, Mauna Loa). Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux astrométristes ont confirmé la nature cométaire de l'objet.
Les éléments orbitaux de la comète C/2020 P3 (ATLAS) indiquent un passage au périhélie le 10 Avril 2021 à une distance d'environ 6,7 UA du Soleil.
P/2020 P2 = 2009 Q4 (Boattini) Nicolas Erasmus de l'équipe ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System) a découvert un nouvel objet dans les images obtenues le 11 Août 2020 avec le télescope Schmidt de Mauna Loa. Il a été publié sur la page PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center et le jour suivant, supprimé et inscrit sur la page "Previous NEO Confirmation Page Objects" sous la dénomination de P/2020 P2. A ce stade, il n'y avait aucune MPEC ou CBET qui y était lié. A la suite de la publication sur la page PCCP, Hirohisa Sato avait noté qu'il semblait être une redécouverte de la comète P/2009 Q4, à environ 10' de la position attendue.
La comète C/2009 Q4 (Boattini), observée pour la dernière fois le 28 Mai 2010, avait été découverte le 26 Août 2009 par Andrea Boattini dans le cadre du Catalina Sky Survey, peu avant son passage au périhélie le 19 Novembre 2009 à une distance d'environ 1,3 UA du Soleil.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2020 P2 = 2009 Q4 (Boattini) indiquent un passage au périhélie le 26 Décembre 2020 à une distance d'environ 1,3 UA du Soleil, et une période d'environ 5,5 ans.
La comète est passée à 0,55 UA de Jupiter en Juin 1984, et passera à 0,4 UA de la Terre le 22 Décembre 2020. A cette occasion, elle pourrait atteindre une magnitude proche de 14,5.
Des observations antérieures à la découverte obtenues par l'équipe ATLAS, et datant du 18 Juillet 2020, sont mentionnées sur la MPEC 2020-Q184 publiée le 26 Août 2020.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2020 P2 = 2009 Q4 (Boattini) a reçu la dénomination définitive de 398P/Boattini en tant que 398ème comète périodique numérotée
Redécouverte de la comète P/2011 R3 (Novichonok-Gerke) Seiichi Nakano a trouvé des images de la comète P/2011 R3 (Novichonok-Gerke) dans les données PanSTARRS 1 obtenues les 20 Juin et 18 Juillet 2020 avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8-m. La comète était proche de la position prévue. Sur son orbite actuelle, la comète effectue une série de rencontre avec Jupiter : à 0,87 UA en Octobre 1992, à 0,11 UA en Août 1993 et à 0,45 UA en Avril 2005. Avant ces rencontres, la comète était sur une orbite plus éloignée avec un périhélie à 5,2 UA et une période de 19,4 ans. Il n'a pas encore été attribué de désignation pour ce retour.
La comète P/2011 R3 (Novichonok-Gerke) avait été découverte par les astronomes amateurs Artyom Novichonok et Vladimir Gerke sur les images CCD prises le 07 Septembre 2011 avec le télescope Ritchey-Chretien de 0.4-m à la station TAU de l'Observatoire Ka-Dar près de Nizhny Arkhyz, Russie. Cette première comète découverte depuis le sol russe depuis la dislocation de l'Union Soviétique, s'est approchée au plus près du Soleil le 30 Mars 2012 à une distance d'environ 3,5 UA du Soleil, avec une période d'environ 10,6 ans.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2011 R3 (Novichonok-Gerke) indiquent un passage au périhélie le 05 Octobre 2022 à une distance d'environ 3,4 UA du Soleil, et une période d'environ 10,3 ans.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2011 R3 (Novichonok-Gerke) a reçu la dénomination définitive de 408P/Novichonok-Gerke en tant que 408ème comète périodique numérotée.
Redécouverte de la comète P/2008 QP20 (LINEAR-Hill) Sam Deen a trouvé des images de la comète P/2008 QP20 (LINEAR-Hill) dans les données DECam obtenues avec le télescope de 4.0-m à Cerro Tololo le 15 Janvier 2016 et le 01 Mars 2016. Elles ont été identifiées par Seiichi Nakano comme étant un retour de la comète P/2008 QP20 (LINEAR-Hill). La comète était proche de la position prévue. Il n'a pas encore été attribué de désignation pour ce retour.
Rik E. Hil a annoncé sa découverte d'une nouvelle comète le 23 Septembre 2008, dans le cadre du Catalina Sky Survey. K. Smalley (Minor Planet Center) a identifié la comète avec un objet ayant l'apparence d'un astéroïde découverte le 25 Août par le télescope de surveillance LINEAR, et repertorié comme tel sous la désignation de 2008 QP20. La comète P/2008 QP20 (LINEAR-Hill), observée pour la dernière fois le 21 Février 2008, s'est approchée au plus près du Soleil le 02 Novembre 2008 à une distance d'environ 1,7 UA du Soleil, avec une période d'environ 6,5 ans. Le retour au périhélie du 17 Mai 2015 n'avait pas encore été observée.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux de la comète P/2008 QP20 (LINEAR-Hill) indiquent un passage au périhélie le 02 Janvier 2022 à une distance d'environ 1,8 UA du Soleil.
Redécouverte de la comète P/2011 U2 (Bressi) Seiichi Nakano a trouvé des images de la comète P/2011 U2 (Bressi) dans les données PanSTARRS 1 obtenues avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8-m le 17 Juin et les 17 et 20 Juillet 2020. La comète était proche de la position prévue. La comète est passée à 0,97 UA de Jupiter en Février 2020 dans une rencontre qui a réduit la distance au périhélie, passant de 4,8 UA à 4,1 UA, avec une période passant de 12,7 ans à 10,3 ans. Il n'a pas encore été attribué de désignation pour ce retour.
La comète P/2011 U2 (Bressi) a été découverte par Terry H. Bressi (Steward Observatory, Kitt Peak) dans les images Spacewatch prises le 24 Octobre 2011 avec le télescope de 0.9-m f/3 de Kitt Peak. D'une période d'environ 11,9 ans, la comète a effectué un passage au périhélie le 02 Décembre 2011 à une distance d'environ 4,7 UA du Soleil.
Pour ce nouveau retour, les éléments orbitaux indiquent un passage au périhélie le 04 Novembre 2023 à une distance d'environ 4,1 UA du Soleil et une période d'environ 10,3 ans.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Hubble découvre que la mystérieuse atténuation de Bételgeuse est due à une explosion traumatisante
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La vieillissante étoile supergéante rouge vif Bételgeuse a captivé les observateurs du ciel depuis l'Antiquité. L'ancien astronome Ptolémée fut l'un des premiers à noter la couleur rouge de l'étoile monstre. C'est l'une des étoiles les plus brillantes du ciel nocturne et semble encore plus lumineuse car elle est si proche de la Terre, à seulement 725 années-lumière.
Mais l'étoile change également périodiquement de luminosité, ce qui a été noté pour la première fois dans les années 1830 par l'astronome britannique John Herschel. Les astronomes savent maintenant que l'étoile se dilate et se contracte, s'éclaircit et s'assombrit, sur un cycle de 420 jours.
Cependant, en Octobre 2019, l'étoile s'est considérablement atténuée et a continué de s'affaiblir. À la mi-Février 2020, l'étoile monstre avait perdu plus des deux tiers de son éclat.
Cette diminution soudaine a mystifié les astronomes, qui se sont précipités pour développer plusieurs théories pour le changement brusque. Les observations ultraviolettes du télescope spatial Hubble suggèrent que la diminution inattendue a probablement été causée par une immense quantité de matériau super-chaud éjecté dans l'espace. Le matériau s'est refroidi et a formé un nuage de poussière qui a bloqué la lumière stellaire provenant d'environ un quart de la surface de Bételgeuse.
Hubble a capturé des signes de matière dense et chauffée se déplaçant dans l'atmosphère de l'étoile en Septembre, Octobre et Novembre 2019. Puis, en Décembre, plusieurs télescopes au sol ont observé l'étoile diminuant en luminosité dans son hémisphère sud.
L'étoile géante est destinée à mettre fin à sa vie dans une explosion de supernova. Certains astronomes pensent que la diminution soudaine peut être un événement de pré-supernova. Bételgeuse réside dans Orion, l'une des constellations les plus reconnaissables du ciel. La gigantesque étoile marque l'épaule droite du chasseur.
Crédits : NASA, ESA, and E. Wheatley (STScI)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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ALMA observe le plus lointain sosie de la Voie Lactée
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La galaxie apparaît déformée, semblable à un anneau de lumière sur fond de ciel nocturne
Grâce au Vaste Réseau (Sub-)Milimétrique de l'Atacama (ALMA) dont l'Observatoire Européen Austral (ESO) est partenaire, les astronomes ont mis au jour une galaxie extrêmement lointaine, et donc particulièrement jeune, étonnamment semblable à notre Voie Lactée. La galaxie est si distante que sa lumière a mis plus de 12 milliards d'années à nous parvenir : nous l'apercevons telle qu'elle était lorsque l'Univers n'était âgé que de 1,4 milliard d'années. En outre, elle semble étonnamment calme, contredisant les théories stipulant que l'ensemble des galaxies peuplant l'Univers jeune présentaient turbulence et instabilité. Cette découverte inattendue questionne notre compréhension de la formation des galaxies, et ouvre une nouvelle fenêtre sur le passé de notre Univers.
Image de SPT0418-47 obtenue grâce à une lentille gravitationnelle - Crédit : ALMA (ESO/NAOJ/NRAO), Rizzo et al.
“Ce résultat constitue une véritable percée dans le domaine de la formation des galaxies. Il atteste que les structures que nous observons au sein des galaxies spirales proches de la nôtre ainsi que dans notre propre Voie Lactée étaient déjà en place voici 12 milliards d'années”, précise Francesca Rizzo, doctorante à l'Institut Max Planck dédié à l'Astrophysique en Allemagne, qui a piloté l'étude publiée ce jour au sein de la revue Nature. Bien que la galaxie étudiée par les astronomes et baptisée SPT0418-47 semble dépourvue de bras spiraux, elle présente au moins deux des caractéristiques typiques de notre Voie Lactée : un disque en rotation et un buble, caractérisé par une forte densité d'étoiles autour du centre galactique. C'est la toute première fois que la présence d'un bulbe est détectée dans un Univers si jeune, ce qui confère à SPT0418-47 le statut de sosie le plus distant de la Voie Lactée.
« Le fait que cette galaxie ressemble tant aux galaxies proches de la nôtre constitua une véritable surprise. Ce résultat va à l'encontre de l'ensemble des prévisions des simulations numériques et des données d'observations antérieures, moins détaillées » ajoute Filippo Fraternali de l'Institut d'Astronomie de Kapteyn, Université de Groningen aux Pays-Bas, co-auteur de l'étude. Dans l'Univers jeune, les galaxies étaient encore en cours de formation. Les astronomes s'attendaient donc à ce qu'elles soient caractérisées par une certaine forme de chaos et dépourvues de structures distinctes, typiques de galaxies plus âgées telles que la Voie Lactée.
L'étude des galaxies distantes telle SPT0418-47 est essentielle à notre compréhension de la formation et de l'évolution des galaxies. Cette galaxie est si lointaine qu'elle nous apparaît telle qu'elle était lorsque l'Univers avait à peine 10 % de son âge actuel, sa lumière ayant mis 12 milliards d'années pour nous parvenir. En l'étudiant, nous remontons à une époque à laquelle ces bébés galaxies commençaient juste à se développer.
L'éloignement de ces galaxies les fait apparaître quasiment ponctuelles et faiblement brillantes, ce qui empêche les télescopes les plus puissants de les observer dans leurs moindres détails. L'équipe a surmonté cet obstacle en utilisant l'effet loupe produit par une galaxie voisine – un effet connu sous l'appellation de lentille gravitationnelle, permettant à ALMA d'observer l'Univers lointain – et donc passé – dans des détails sans précédent. Dans cet effet, l'attraction gravitationnelle qu'exerce la galaxie voisine déforme et courbe la lumière en provenance de la galaxie distante, lui conférant une apparence déformée et magnifiée.
L'alignement des deux galaxies étant presque parfait, la galaxie distante faisant l'objet d'une déformation gravitationnelle présente l'aspect d'un bel anneau de lumière autour de la galaxie voisine. L'équipe a reconstitué la véritable forme de la galaxie lointaine ainsi que le mouvement de son gaz en appliquant aux données d'ALMA une nouvelle technique de modélisation informatique. « Lorsque j'ai découvert l'image reconstituée de SPT0418-47, je n'en revenais pas : un coffre recélant mille trésors s'ouvrait à nous », conclut Francesca Rizzo.
« Ce que nous avons découvert est assez déroutant : bien qu'elle forme des étoiles à un rythme élevé et qu'elle soit le siège de processus hautement énergétiques, SPT0418-47 est le disque galactique le mieux ordonné observé à ce jour dans l'Univers jeune » précise Simona Vegetti, également de l'Institut Max Planck dédié à l'Astrophysique, et co-auteur de l'étude. « Ce résultat particulièrement inattendu bouleverse notre perception de l'évolution des galaxies ». Bien que SPT0418-47 présente un disque et d'autres caractéristiques typiques des galaxies spirales contemporaines, les astronomes s'attendent à ce qu'elle évolue différemment de la Voie Lactée et qu'elle se joigne à la classe des galaxies elliptiques, un autre type de galaxies qui, aux côtés des spirales, peuplent l'Univers actuel.
Cette découverte inattendue suggère que l'Univers jeune était peut-être moins chaotique que l'on ne le pensait et soulève de nombreuses questions relatives à la formation d'une galaxie si ordonnée peu après le Big Bang. Cette découverte d'ALMA s'inscrit dans la lignée de la découverte annoncée au mois de mai dernier d'un disque de rotation massif à semblable distance. SPT0418-47 est observée dans des détails plus fins grâce à l'effet de lentille gravitationnelle ; elle est dotée non seulement d'un disque mais également d'un bulbe, ce qui permet de l'assimiler davantage encore que la galaxie précédemment étudiée à notre Voie Lactée telle qu'elle se présente actuellement.
De futures études, menées au moyen notamment de l'Extremely Large Telescope de l'ESO, s'emploieront à déterminer la fréquence de ces « bébés » galaxies à disque au sein de l'Univers jeune, et si elles sont effectivement moins chaotiques que prévu par la théorie, offrant aux astronomes de nouvelles voies pour comprendre comment ont évolué les galaxies.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé “A dynamically cold disk galaxy in the early Universe” à paraître au sein de la revue Nature (doi: 10.1038/s41586-020-2572-6).
L'équipe est composée de F. Rizzo (Institut Max Planck dédié à l'Astrophysique, Garching, Allemagne [MPA]), S. Vegetti (MPA), D. Powell (MPA), F. Fraternali (Institut d'Astronomie Kapteyn, Université de Groningen, Pays-Bas), J. P. McKean (Institut d'Astronomie Kapteyn et ASTRON, Institut Néerlandais de RadioAstronomie), H. R. Stacey (MPA, Institut d'Astronomie Kapteyn et ASTRON, Institut Néerlandais de RadioAstronomie) et S. D. M. White (MPA).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 16 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est l'un des plus grands télescopes conçus exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope géant (ELT pour Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens : - Avis aux scientifiques : vous avez une histoire ? « Pitcher » vos recherches
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Hubble utilise la Terre comme intermédiaire pour identifier l'oxygène sur des planètes potentiellement habitables autour d'autres étoiles
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Hubble utilise notre Lune pour sonder l'atmosphère de la Terre pendant une éclipse lunaire
Les astronautes qui ont regardé la Terre depuis l'espace ont été émerveillés par la majesté et la diversité de notre planète de marbre bleu. Mike Massimino, qui a aidé à entretenir le télescope spatial Hubble en orbite, a déclaré: "Je considère notre planète comme un paradis. Nous sommes très chanceux d'être ici."
Ce qui est époustouflant, c'est que les astronomes estiment qu'il pourrait y avoir jusqu'à 1 milliard d'autres planètes comme la Terre dans notre seule galaxie de la Voie lactée. Imaginez, un milliard - pas un million - d'autres «planètes paradisiaques». Mais c'est un paradis perdu si rien n'y vit pour s'émerveiller devant les couchers de Soleil dans un ciel bleu azur. Et, comme le pensait le philosophe du 19e siècle Thomas Carlyle, «… quel gaspillage d'espace».
Cela donne à réfléchir que notre planète natale soit le seul endroit connu de l'Univers où la vie telle que nous la connaissons existe et prospère. Et ainsi, nous regardons vers les étoiles, emprisonnés par l'espace et le temps, dans une solitude cosmique. C'est pourquoi les scientifiques se consacrent à la construction de télescopes toujours plus grands pour rechercher des planètes potentiellement habitables. Mais comment sauront-ils que la vie est présente sans y voyager et sans regarder les créatures marcher, voler ou se glisser autour ?
Une façon est de sonder l'atmosphère d'une planète. Une atmosphère avec le bon mélange d'éléments chimiques est nécessaire pour nourrir et rendre la vie possible. L'atmosphère terrestre comprend de l'oxygène, de l'azote, du méthane et du dioxyde de carbone qui ont contribué à soutenir la vie pendant des milliards d'années. L'abondance d'oxygène de la Terre, en particulier, est un indice que la teneur en oxygène de notre atmosphère est reconstituée par des processus biologiques.
Les astronomes ont utilisé une variété de télescopes terrestres et spatiaux pour analyser l'apparence des ingrédients de l'atmosphère terrestre depuis l'espace, en utilisant notre planète comme intermédiaire pour étudier les atmosphères des planètes extrasolaires. Ils espèrent éventuellement comparer la composition atmosphérique de la Terre avec celles d'autres mondes pour noter les similitudes et les différences. Profitant d'une éclipse lunaire totale, les astronomes utilisant le télescope Hubble ont détecté de l'ozone dans l'atmosphère terrestre en regardant la lumière de la Terre reflétée sur la Lune. Notre Lune s'est avérée utile comme miroir géant dans l'espace.
L'ozone est un ingrédient clé de l'atmosphère de notre planète. Il se forme naturellement lorsque l'oxygène est exposé à de fortes concentrations de lumière ultraviolette, ce qui déclenche des réactions chimiques. L'ozone est la couverture de sécurité de la Terre, protégeant la vie des rayons ultraviolets mortels.
C'est la première fois qu'une éclipse lunaire totale est capturée aux longueurs d'onde ultraviolettes et à partir d'un télescope spatial. Cette méthode simule la manière dont les astronomes rechercheront des preuves circonstancielles de la vie au-delà de la Terre en recherchant des biosignatures potentielles sur des planètes extrasolaires.
L'utilisation d'un télescope spatial pour les observations d'éclipse reproduit les conditions dans lesquelles les futurs télescopes mesureraient les atmosphères des planètes extrasolaires qui passent devant leurs étoiles. Ces atmosphères peuvent contenir des signatures chimiques très similaires à la Terre, et piquer notre curiosité pour se demander si nous ne sommes pas seuls dans l'Univers.
Hubble observe l'éclipse lunaire totale (illustration de l'artiste) Crédits : M. Kornmesser (ESA/Hubble), NASA, and ESA
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comètes C/2019 O3 (Palomar), C/2020 N2 (ATLAS), C/2019 Y5 (PANSTARRS), P/2020 O1 (Lemmon-PANSTARRS), C/2020 O2 (Amaral), P/2020 O3 (PANSTARRS)
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C/2019 O3 (Palomar) Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde, trouvé dans les images prises le 26 Juillet 2019 avec la caméra Zwicky Transient Factory sur le télescope Oschin Schmidt de 1.2-m f/2.4 du Mt. Palomar, et ayant reçu la désignation de A/2019 O3, a montré des caractéristiques cométaires dans les images CCD du Canada-France-Hawaii Telescope obtenues le 21 Mai 2020.
Les éléments orbitaux hyperboliques de la comète C/2019 O3 (Palomar) indiquent un passage au périhélie le 07 Mai 2021 à une distance d'environ 8,8 UA du Soleil.
C/2020 N2 (ATLAS) Un nouvel objet, signalé comme un possible géocroiseur par l'équipe ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System) découvert sur les images CCD obtenues le 13 Juillet 2020 avec le télescope de 0.5-m de Mauna-Loa, a revélé sa nature cométaire lors d'observations de suivi après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center.
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2020 N2 (ATLAS) indiquent un passage au périhélie le 23 Août 2020 à une distance d'environ 1,8 UA du Soleil.
C/2019 Y5 (PANSTARRS) Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde, trouvé dans les images prises le 28 Décembre 2019 par Pan-STARRS 1, Haleakala, et ayant reçu la désignation de A/2019 Y5, a montré par la suite des caractéristiques cométaires lors d'observations de suivi. Des observations antérieures à la découverte, obtenues par Pan-STARRS 1 en 2019 les 11 et 18 Septembre, le 14 Octobre, le 10 Novembre, et le 10 Décembre, ont été identifiées.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète C/2019 Y5 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 18 Août 2019 à une distance d'environ 4,9 UA du Soleil.
P/2020 O1 (Lemmon-PANSTARRS) Un nouvel objet, présenté comme astrométrie accessoire par le Mt. Lemmon Survey le 19 Juillet 2020, a été signalé indépendamment par Pan-STARRS 1 le 20 Juillet et peu de temps après a suggéré qu'il s'agissait d'une possible comète.
Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par de nombreux observateurs. Des observations antérieures à la découverte, obtenues le 27 Juin 2020 par Pan-STARRS 1, ont également été identifiées.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète P/2020 O1 (Lemmon-PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 03 Mai 2020 à une distance d'environ 2,3 UA du Soleil, et une période d'environ 4,3 ans pour cette comète de la ceinture principale (MBC).
C/2020 O2 (Amaral) Leonardo Scanferla Amaral a signalé la découverte d'une comète sur les images CCD obtenues le 23 Juillet 2020 avec le télescope de 0.3-m f/4 de l'Observatorio Campo dos Amarais. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux observateurs ont confirmé la nature cométaire de l'objet.
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2020 O2 (Amaral) indiquent un passage au périhélie le 23 Août 2021 à une distance d'environ 4,9 UA du Soleil.
P/2020 O3 (PANSTARRS) R. Weryk, pour le compte de Pan-STARRS 1, a signalé la découverte d'une comète dans les images CCD prises le 28 Juillet 2020 avec le télescope Ritchey-Chretien 1.8-m à Haleakala. Des images antérieures à la découverte, obtenues le 20 Juillet par Pan-STARRS 2, ont été identifiées par la suite. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux observateurs ont confirmé la nature cométaire de l'objet.
Les éléments orbitaux elliptiques de la comète P/2020 O3 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 31 Décembre 2020 à une distance d'environ 4,1 UA du Soleil, et une période d'environ 10,1 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
de Michel ORY
Michel Ory, chasseur d'astéroïdes, nous raconte un monde qu'il connait bien : celui de ces petits objets célestes, tout là-haut, et de ceux qui les observent, ici-bas.
Non seulement les astéroïdes, ces « mini planètes » ont, chacun, leur histoire, mais le livre nous entraîne également à la rencontre de ceux qui les observent : un petit monde qui, lui aussi, gagne à être connu ! Un monde en voie d'extinction…
Avec quelques astronomes amateurs, Michel Ory fait en effet partie des derniers Mohicans célestes, dont la vie est rythmée par l'observation du ciel. Car aujourd'hui, force est de constater que le reste de l'humanité ne vit plus en symbiose avec la voûte céleste.
Et pourtant, au-delà des écrans et du virtuel, le ciel étoilé est un patrimoine à préserver, comme le tigre du Bengale ou les grandes pyramides d'Égypte. C'est aussi un formidable terrain d'aventures, à redécouvrir de toute urgence.
Astronome amateur, Michel Ory parcourt inlassablement le ciel depuis près de vingt ans à la recherche de petits corps du système solaire, astéroïdes ou comètes. Ce chasseur infatiguable a découvert, à lui seul, plus de 200 astéroïdes et 2 comètes.
- 144 Pages - 16,00 € - ISBN : 978-2-7465-1782-0 - Dimensions : 17 x 24 cm - Date de parution : 20/02/2019
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