Comète P/2012 S2 (La Sagra)
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Une nouvelle comète a été découverte sur les images CCD prises le 23 Septembre 2012 par l'équipe de l'Observatoire OAM de La Sagra (S. Sanchez, J. Nomen, M. Hurtado, J. A. Jaume, W. K. Y. Yeung, P. Rios, F. Serra, et T. Valls) avec le télescope de 0,45-m f/2.8. La nature cométaire de l'objet a été confirmée par D. T. Durig Cordell-Lorenz Observatory, Sewanee), H. Ryan, E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton), K. Nishiyama, S. Okumura, N. Hashimoto (Bisei Spaceguard Center--BATTeRS), G. Masi, F. Nocentini. Measurers G. Masi, U. Masi (Ceccano), . Masek, J. Cerny, J. Ebr, M. Prouza, P. Kubanek, M. Jelinek (Pierre Auger Observatory, Malargue), T. H. Bressi (LPL/Spacewatch II), H. Sato (via RAS Observatory, Mayhill), J. Camarasa (Paus Observatory, Sabadell), et P. Birtwhistle (Great Shefford).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète P/2012 S2 (La Sagra) indiquent un passage au périhélie le 19 Août 2012 à une distance d'environ 1,3 au du Soleil, et une période d'environ 10,5 ans.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 18 Août 2012 à une distance d'environ 1,3 UA du Soleil, et une période d'environ 9,3 ans.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un coup
d'oeil sur la matière tournoyant autour d'un trou noir. Articles
marquants dans le Science du 28 septembre 2012
(Source : EurekAlert/American Association for the Advancement of Science)
: Des scientifiques ont pu observer la petite région où la matière
tournoie autour d'un trou noir indique une nouvelle étude. On pense qu'un
trou noir supermassif se trouve au centre de la plupart des galaxies. Dans certains
cas, ces monstres lancent des jets de particules qui accélèrent
à des vitesses proches de celles de la lumière et voyagent sur
des centaines d'années lumières à travers toute la galaxie.
Ces jets sont créés par tout le gaz et la poussière qui
sont attirés vers le trou noir sous l'effet de sa forte attraction gravitationnelle.
Cette matière tournoie autour du trou noir comme l'eau qui s'écoule
autour de la bonde d'une baignoire. Les champs magnétiques qui courent
à travers cette matière sont déformés dans le mouvement.
Les électrons et les autres particules chargées se déplacent
le long des lignes de champ magnétique, sont pris dans un flux en spirale
puis éjectés vers l'extrémité de la ligne de champs
qui s'enroule autour du trou noir.
Les astronomes font depuis longtemps l'hypothèse que les trous noirs
et la matière qui tournoie autour d'eux sont responsables des jets vus
dans certaines galaxies, mais aucun télescope n'avait été
assez puissant jusqu'à présent pour le démontrer. En produisant
un télescope virtuel qui associe les coupoles radio de Hawaii et de Californie,
Sheperd Doeleman et ses collègues ont pu atteindre le grossissement suffisant
pour voir la base d'un jet dans la galaxie M87. Ils ont observé que la
taille du point de départ du jet est très petite, si petite que
le trou noir devait tourner et la matière autour de lui aussi dans la
même direction pour pouvoir l'observer. Les jets relativistes sont des
processus importants pour retraiter la matière et l'énergie du
centre des galaxies et la restituer à l'univers. Connaître comment
l'énergie est extraite du trou noir pour former un jet pourrait doper
notre compréhension de la croissance des galaxies.
Références :
- « Jet Launching Structure Resolved Near the Supermassive Black Hole in M87 » par S.S. Doeleman, V.L. Fish, D.E. Schenck, C. Beaudoin, C. Lonsdale, A.E.E. Rogers, D.L. Smythe, J. SooHoo et M. Titus du MIT Haystack Observatory à Westford, MA. Pour une liste complète des auteurs, voir le manuscrit.
Les riches couleurs d'une Mouette cosmique
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Cette nouvelle image provenant de l'Observatoire de La Silla de l'ESO montre une partie d'une nurserie stellaire surnommée la nébuleuse de la Mouette. Ce nuage de gaz, officiellement appelé Sharpless 2-292 semble former la tête d'une mouette et rougeoie de manière éclatante à cause du rayonnement énergétique provenant de jeunes étoiles très chaudes cachées en son cœur. Cette vue détaillée a été réalisée par la caméra WFI (Wide Field Imager) sur le télescope de 2,2 mètres MPG/ESO.
Gros plan de la tête de la nébuleuse de la Mouette - Crédit : ESO
Les nébuleuses sont parmi les objets les plus impressionnants visuellement dans le ciel nocturne. Ce sont des nuages interstellaires de poussière, de molécules, d'hydrogène, d'hélium et d'autres gaz ionisés dans lesquels naissent les nouvelles étoiles. Bien qu'elles soient de différentes formes et de différentes couleurs, nombreuses sont celles qui partagent une caractéristique commune : quand on les observe pour la première fois, leurs formes bizarres et évocatrices déclenchent l'imagination des astronomes et conduisent à des noms curieux. Cette spectaculaire région de formation d'étoiles, qui s'est vu attribuer le surnom de nébuleuse de la Mouette n'est pas une exception.
Cette nouvelle image réalisée avec la camera WFI (the Wide Field Imager) sur le télescope de 2,2 mètres MPG/ESO à l'Observatoire de La Silla de l'ESO au Chili, montre la tête de la nébuleuse de la Mouette [1]. Il ne s'agit que d'une partie de la nébuleuse connue plus officiellement en tant qu'IC 2177. Elle déploie ses ailes sur une envergure de plus de 100 années-lumière et ressemble à une mouette en plein vol. Ce nuage de gaz et de poussière se trouve à environ 3700 années-lumière de la Terre. L'oiseau tout entier ressort mieux sur les images à grand champ.
La nébuleuse de la Mouette se situe à la frontière entre les constellations de la Licorne et du Grand Chien et est proche de Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel nocturne. La nébuleuse se trouve plus de quatre cents fois plus loin de la Terre que ne l'est cette étoile bien connue.
Le complexe de gaz et de poussière qui forme la tête de la mouette rougeoie de manière éclatante dans la ciel à cause du puissant rayonnement ultraviolet provenant en majorité d'une jeune étoile brillante – HD 53367 [2]- que l'on peut repérer au centre de l'image et pourrait être prise pour l'œil de la Mouette.
Le rayonnement des jeunes étoiles fait briller d'une riche couleur rouge l'hydrogène environnant et devient une région HII [3]. La lumière de l'étoile chaude bleuâtre est aussi diffusée par les minuscules particules de poussière de la nébuleuse créant une brume bleue qui contraste à certains endroits de l'image.
Bien qu'une petite concentration lumineuse dans le complexe de la nébuleuse de la Mouette ait été observée pour la première fois par l'astronome germano-anglais Sir William Herschel à la fin 1785, il a fallu attendre l'invention de la photographie, environ un siècle plus tard, pour découvrir la partie que nous voyons ici.
Par chance cette nébuleuse se trouve à proximité de la nébuleuse du Casque de Thor (NGC 2359), qui a remporté le récent concours de l'ESO « Choisissez ce que le VLT observe » (ann12060). Cette nébuleuse, avec sa forme caractéristique et son nom peu commun, a été le tout premier objet jamais choisi par les membres du public pour être observé par le très grand télescope (VLT) de l'ESO. Ces observations feront partie des célébrations du 5 octobre 2012, jour du 50e anniversaire de l'ESO. Les observations seront diffusées en direct depuis le VLT à Paranal. Restez connectés !
Note : [1] Au fil du temps, cet objet à reçu beaucoup d'autres noms tels que Sh 2-292, RCW 2 et Gum 1. Le nom Sh 2-292 signifie que cet objet est le #292 dans le second catalogue Sharpless des régions HII, publié en 1959. Le numéro RCW fait référence au catalogue compilé par Rodgers, Campbell et Whiteoak et publié en 1960. Cet objet était également le premier dans une liste de nébuleuses australes répertoriées par Colin Gum et publiée en 1955.
[2] HD 53367 est une jeune étoile de vingt masses solaires. Elle est répertoriée en tant qu'étoile de type Be, qui est un type d'étoiles B avec une importante raie d'émission d'hydrogène dans leurs spectres. Cette étoile a une compagne de 5 masses solaires avec une orbite très elliptique.
[3] Les régions HII sont ainsi nommées, car ce sont des régions d'hydrogène (H) ionisé dans lesquels les électrons de sont plus liés aux protons. HI est le terme utilisé pour l'hydrogène non ionisé ou neutre. L'éclat rouge des régions HII se produit, car les protons et les électrons se réassemblent et au cours du processus ils émettent de la lumière à des longueurs d'onde ou couleurs spécifiques bien définies. Une de ses importantes transitions (appelée hydrogène alpha ou H-alpha) produit cette forte couleur rouge.
Plus d'informations L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Photos du télescope de 2,2 mètres MPG/ESO - D'autres photos prises avec le télescope de 2,2 mètres MPG/ESO
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Hubble va à l'extrême pour assembler la vue la plus éloignée de l'Univers
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Comme des photographes assemblant un portfolio des meilleurs clichés, les astronomes ont assemblé un nouveau portrait amélioré de la vue toujours plus profonde de l'Univers de l'humanité. Appelé eXtreme Deep Field, or XDF, la photo a été assemblée en combinant 10 ans de photographies du télescope spatial Hubble prises d'une partie du ciel au centre de l'original Hubble Ultra Deep Field. Le XDF est une petite fraction du diamètre angulaire de la pleine Lune. Le Hubble Ultra Deep Field est une image d'une petite zone de l'espace dans la constellation du Fourneau (Fornax), créée à l'aide des données du télescope spatial Hubble en 2003 et 2004. En collectant la faible lumière pendant de nombreuses heures d'observation, il a révélé des milliers de galaxies, à la fois proches et très éloignées, ce qui en fait la plus profonde image de l'Univers jamais prise à ce moment-là. La nouvelle image couleur XDF atteint des galaxies beaucoup plus faibles et comprend des expositions très profondes dans la lumière rouge de la nouvelle caméra infrarouge d'Hubble, permettant de nouvelles études sur les premières galaxies dans l'Univers. Le XDF contient environ 5.500 galaxies au sein même de son champ de vision plus petit. Les plus faibles galaxies sont d'un dix-milliardième de la luminosité de ce que l'oeil humain peut voir.
Crédit : NASA, ESA, G. Illingworth, D. Magee, and P. Oesch (University of California, Santa Cruz), R. Bouwens (Leiden University), and the HUDF09 Team
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2012 S1 (ISON)
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Une nouvelle comète a été découverte par Vitali Nevski (Vitebsk, Belarus) et Artyom Novichonok (Kondopoga, Russia) sur des images obtenues le 21 Septembre 2012 avec le télescope Santel de 0.4-m f/3 de l'International Scientific Optical Network (ISON), près de Kislovodsk, en Russie . Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par W. H. Ryan et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), H. Sato (via RAS Observatory, Mayhill), O. Burhonov (Majdanak), P. Birtwhistle (Great Shefford), l'équipe de LINEAR, E. Guido, G. Sostero, N. Howes, et N. E. Pritchett (via RAS Observatory, Mayhill), D. T. Durig (Cordell-Lorenz Observatory, Sewanee), R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), et G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton).
Des images prises antérieurement à la découverte, obtenues le 28 Décembre 2011 par R. A. Kowalski dans le cadre du Mt. Lemmon Survey et le 28 Janvier 2012 par l'équipe de Pan-STARRS 1 à Haleakala, ont été identifiées.
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 S1 (ISON) indiquent un passage au périhélie le 28 Novembre 2013 à une distance d'environ 0,012 au du Soleil. La comète, après un passage auprès de la planète Mars le 01 Octobre 2013 à une distance d'environ 10,875 millions de km (0,0726 au), s'approchera à une distance d'environ 63,200 millions de km (0,429 au) de notre planète le 26 Décembre 2013.
Comme d'usage avec les comètes, les évaluations d'éclat doivent être considérées avec prudence, et seules les observations ultérieures nous en diront plus sur cette comète qui s'annonce prometteuse. Actuellement, si l'orbite est confirmée, la comète C/2012 S1 (ISON) serait visible à l'oeil nu en Novembre et Décembre 2013, et au plus près du Soleil, elle pourrait devenir extrêmement brillante.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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L'astéroïde
Vesta est riche en hydrogène. Articles marquants dans le Science du 21 septembre 2012
(Source : EurekAlert/American Association for the Advancement of Science)
: Une nouvelle analyse des données de la sonde Dawn suggère que
Vesta, le second plus gros astéroïde du système solaire,
est riche en hydrogène. Contrairement à la plupart des autres
astéroïdes, qui sont les fragments d'objets autrefois plus grands,
Vesta est considérée comme ayant survécu en tant que protoplanète
depuis les débuts de la formation du système solaire et l'on pensait
qu'elle était à ce titre dépourvue d'hydrogène.
Avec des données obtenues par le détecteur de rayons gamma et
de neutrons à bord de la sonde Dawn, Thomas Prettyman et ses collègues
ont eu la surprise de trouver beaucoup d'hydrogène dans la plus ancienne
partie de Vesta. Dans une autre étude, Brett, Denevi et ses collègues
ont recherché l'origine du sol singulièrement plein de cratères
en utilisant des images à haute résolution fournie par la sonde.
Leurs résultats présentent des preuves de la présence de
chondrites carbonatées riches en eau. Globalement, ces travaux donnent
de nouvelles informations sur la distribution d'eau dans notre système
solaire. Un article Perspective commente ces résultats.
Références :
- « Elemental Mapping by Dawn Reveals Exogenic H in Vesta's Regolith » par Thomas H. Prettyman, David W. Mittlefehldt, Naoyuki Yamashita, David J. Lawrence, Andrew W. Beck, William C. Feldman, Timothy J. McCoy, Harry Y. McSween, Michael J. Toplis, Timothy N. Titus, Pasquale Tricarico, Robert C. Reedy, John S. Hendricks, Olivier Forni, Lucille Le Corre, Jian-Yang Li, Hugau Mizzon, Vishnu Reddy, Carol A. Raymond, Christopher T. Russell
- « Pitted Terrain on Vesta and Implications for the Presence of Volatiles » par B. W. Denevi, D. T. Blewett, D. L. Buczkowski, F. Capaccioni, M. T. Capria, M. C. De Sanctis, W. B. Garry, R. W. Gaskell, L. Le Corre, J.-Y. Li, S. Marchi, T. J. McCoy, A. Nathues, D. P. O’Brien, N. E. Petro, C. M. Pieters, F. Preusker, C. A. Raymond, V. Reddy, C. T. Russell, P. Schenk, J. E. C. Scully, J. M. Sunshine, F. Tosi, D. A. Williams, D. Wyrick
- « A Golden Spike for Planetary Science » par R. P. Binzel du Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, MA.
Nouvelle définition de l'unité astronomique : 149 597 870 700 mètres exactement
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Lors de son assemblée générale tenue à Pékin, du 20 au 31 août 2012, l'Union astronomique internationale (UAI) a adopté une nouvelle définition de l'unité astronomique, unité de longueur utilisée par les astronomes du monde entier pour exprimer les dimensions du Système solaire et de l'Univers. La décision résulte en particulier de discussions menées en 2010 et 2011 dans le cadre des Journées "Systèmes de référence spatio-temporels", une rencontre scientifique internationale organisée à l'initiative d'astronomes du département Systèmes de référence Temps-Espace - SYRTE [1] à l'Observatoire de Paris.
La résolution redéfinissant l'unité astronomique a été proposée à l'UAI par le Groupe de travail de l'UAI "Numerical Standards for Fundamental Astronomy" ("Valeurs numériques pour les constantes de l'astronomie fondamentale") dans lequel des chercheurs de l'Observatoire de Paris ont joué un rôle majeur.
L'unité astronomique - abrégée par au - est approximativement égale à la distance Terre-Soleil. Elle est bien connue des chercheurs professionnels, des amateurs et même du grand public pour exprimer les distances astronomiques, en particulier dans le Système solaire. La définition qui était en vigueur jusqu'à présent reposait sur une expression mathématique impliquant la masse du Soleil (MS), la durée du jour (D) et une constante k (dite de Gauss) dont la valeur numérique était fixée conventionnellement. Fondée sur un concept newtonien, son but original était de permettre de donner des valeurs exactes de distances relatives dans le Système solaire à une époque où il n'était pas possible d'estimer des distances en mètres avec une grande précision. Or, l'exactitude des mesures modernes de distances au sein du Système solaire a rendu inutile l'utilisation de cette démarche.
Par ailleurs, jusqu'ici, sa valeur en mètres était déterminée expérimentalement de sorte qu'elle dépendait des modèles et des observations utilisées, ainsi que du système de référence choisi. Cette valeur était utilisée pour déduire celle en unités SI (Système international d'unités) du paramètre de masse solaire [2], qui n'était ainsi déterminée que de façon indirecte. Or, l'astronomie dynamique contemporaine exige de se placer dans le cadre de la relativité générale et d'utiliser un ensemble cohérent d'unités et de constantes.
La définition de l'unité astronomique nécessitait donc une révision. C'est chose faite avec la Résolution UAI 2012 B2 qui a été adoptée officiellement le 30 août 2012. L'unité astronomique est désormais définie comme égale à 149 597 870 700 mètres exactement, valeur conventionnelle choisie pour être compatible avec celle du système de constantes astronomiques en vigueur depuis 2009.
Avec cette définition, le paramètre de masse solaire devient une grandeur à déterminer expérimentalement, ce qui donne un accès direct à la mesure de ses variations liées aux variations de masse de notre étoile.
L'unité astronomique étant d'usage courant en astronomie, cette résolution concerne l'ensemble des sciences de l'Univers. Toutefois, ce changement concerne principalement le domaine de la dynamique de haute précision du Système solaire. En effet, bien que l'unité astronomique définisse le parsec [3], autre unité utilisée par les astronomes pour exprimer les distances dans l'Univers, la différence relative entre les deux définitions (ancienne et nouvelle) ne dépasse pas 10-10. Autrement dit : un dix-milliardième ou 0,000 000 01 %. Le choix de la valeur numérique de l'unité astronomique a été effectué par les spécialistes afin de garantir la continuité des références.
Bien que cette nouvelle définition n'aura pas d'effet significatif, compte tenu des erreurs relatives des distances cosmiques en dehors du Système solaire, les astronomes du monde entier disposent maintenant d'une unité parfaitement définie, cohérente avec la relativité générale et directement rattachée au Système international d'unités (SI) via le mètre.
Pour en savoir plus : - Le texte de la résolution est disponible
en français sur cette page : http://syrte.obspm.fr/IAU_resolutions/IAUResol_2012.html
Notes : [1] Le SYRTE est un département de l'Observatoire
de Paris et une unité mixte de recherche (UMR 8630)
Résolution UAI 2012 B2: Version française
Proposée par le Groupe de travail UAI sur
les « Standards numériques en Astronomie fondamentale
»
Notant 1. que le Système UAI 1976 de constantes astronomiques de l'Union astronomique internationale précise les unités pour la dynamique du système solaire, comprenant le jour (D=86400 s), la masse du Soleil, MS, et l'unité astronomique de longueur, ou unité astronomique, dont la définition [i] est fondée sur la valeur de la constante de Gauss, 2. que le but de la définition de l'unité astronomique était de donner des valeurs exactes des distances relatives dans le système solaire à une époque où il n'était pas possible d'estimer des distances avec une grande exactitude, 3. que, pour évaluer le paramètre de masse solaire, GMS, appelée précédemment constante héliocentrique de la gravitation, dans le Système International d'unités (SI) [ii], on utilise la constante de Gauss k, ainsi qu'une valeur de l'unité astronomique déterminée par l'observation, 4. que le Système UAI 2009 de constantes astronomiques (Résolution UAI 2009 B2) a conservé la définition UAI 1976 de l'unité astronomique, en définissant k comme une “constante auxiliaire de définition” avec comme valeur numérique celle qui est donnée par le Système UAI 1976 de constantes astronomiques, 5. que la valeur, compatible avec le Temps dynamique barycentrique (TDB), de l'unité astronomique donnée dans la Table 1 du Système UAI 2009 (149 597 870 700 m ± 3 m), est une moyenne (Pitjeva and Standish 2009) d'estimations récentes de l'unité astronomique définie par k, 6. que la valeur de GMS compatible avec TDB, donnée dans la Table 1 du Système UAI 2009, qui a été calculée en utilisant la valeur de l'unité astronomique ajustée sur les éphémérides DE421 (Folkner et al. 2008), est cohérente avec la valeur de l'unité astronomique de la Table 1 dans la limite des incertitudes estimées; et
Considérant 1. le besoin de disposer d'un ensemble cohérent d'unités et de valeurs numériques de constantes pour leur utilisation en astronomie dynamique moderne dans le cadre de la relativité générale [iii] 2. que l'exactitude des mesures modernes de distances rend inutile l'utilisation de distances relatives, 3. que les éphémérides planétaires modernes peuvent déterminer GMS directement en unités SI et que cette quantité peut varier avec le temps, 4. le besoin d'une unité de longueur qui est approximativement égale à la distance Terre-Soleil, et 5. que différents symboles sont actuellement en usage pour désigner l'unité astronomique,
Recommande 1. que l'unité astronomique soit re-définie comme une unité conventionnelle de longueur égale à 149 597 870 700 m exactement, selon la valeur adoptée dans la Résolution UAI 2009 B2, 2. que cette définition de l'unité astronomique soit utilisée avec toutes les échelles de temps telles que TCB, TDB, TCG et TT, etc. 3. que la constante de Gauss k soit supprimée du système de constantes astronomiques, 4. que la valeur du paramètre de masse solaire, GMS, soit déterminée en unités SI par l'observation, et 5. que le seul symbole “au” soit utilisé pour l'unité astronomique.
Références - Capitaine, N., Guinot, B., Klioner, S., 2011, Proposal for the re-definition of the astronomical unit of length through a fixed relation to the SI metre, Proceedings of the Journées 2010 Systèmes de référence spatiotemporels, N. Capitaine (ed.), Observatoire de Paris, pp 20-23 - Fienga, A., Laskar, J., Morley, T., Manche, H. et al., 2009, INPOP08: a 4D-planetary ephemeris, A&A 507, 3, 1675 - Fienga, A., Laskar, J., Kuchynka, P., Manche, H., Desvignes, G., Gastineau, M., Cognard, I., Theureau, G., 2011, INPOP10a and its applications in fundamental physics, Celest. Mech. Dyn. Astr., Volume 111, on line edition (http://www.springerlink.com/content/0923-2958). - Folkner, W.M., Williams, J.G., Boggs, D.H., 2008, Memorandum IOM 343R-08-003, Jet Propulsion Laboratory - International Astronomical Union (IAU), Proceedings of the Sixteenth General Assembly," Transactions of the IAU, XVIB, p. 31, pp. 52-66, (1976) - International Astronomical Union (IAU), Proceedings of the Twenty Seventh General Assembly," Transactions of the IAU, VXVIIB, p. 57, pp. 6: 55-70 (2010) - Klioner, S., 2008, Relativistic scaling of astronomical quantities and the system of astronomical units, A&A 478, 951 - Klioner, S., Capitaine, N., Folkner, W., Guinot, B., Huang, T.-Y., Kopeikin, S. M., Pitjeva, E., Seidelmann P.K., Soffel, M., 2009, Units of relativistic time scales and associated quantities, in Proceedings of the International Astronomical Union, IAU Symposium, Volume 261, p. 79-84 - Luzum, B., Capitaine, N., Fienga, A., Folkner, W., Fukushima, T., Hilton. J., Hohenkerk, C., Krasinsky, G., Petit, G., Pitjeva, E., Soffel, M., Wallace, P., 2011, The IAU 2009 system of astronomical constants: the report of the IAU working group on numerical standards for Fundamental Astronomy, Celest. Mech. Dyn. Astr., doi: 10.1007/s10569-011-9352-4 - Pitjeva, E.V. and Standish, E.M., 2009, Proposals for the masses of the three largest asteroids, the Moon-Earth mass ratio and the astronomical unit, Celest. Mech. Dyn. Astr., 103, 365, doi: 10.1007/s10569-009-9203-8 - Standish, E.M., 2004, The Astronomical Unit now, in Transits of Venus, New views of the Solar System and Galaxy, Proceedings of the IAU Colloquium 196, D. W. Kurtz ed., 163
Notes : [i] La définition UAI 1976 est: « L'unité
astronomique de longueur ou unité de distance (A) est la
longueur pour laquelle la constante de Gauss (k) prend la valeur
0.017 202 098 95 quand les unités de mesure sont les unités
astronomiques de longueur, de masse et de temps. Les dimensions
de k2 sont celles de la constante de la gravitation (G), c.-à-d.
L3M-1T-2 ». Bien que cette définition soit la première
définition officielle explicite de l'unité astronomique,
l'utilisation de k pour définir l'unité astronomique
a été en usage depuis le XIXè siècle
avant
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les photographies astronomiques de l'année : L'Observatoire
royal du Royaume-Uni a élu les meilleurs photographes d'astronomie de l'année 2012.
Les grands gagnants sont exposés dès aujourd'hui dans l'Observatoire,
à Londres (Astronomy Photographer of the Year 2012 : exposition du
20 Septembre 2012 au 12 Février 2013).
Les télescopes remarquent la galaxie ultra-lointaine au milieu de l'Age sombre cosmisque
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Grâce à la puissance combinée des télescopes spatiaux Spitzer et Hubble, mais aussi à un effet de grossissement cosmique, les astronomes ont repéré ce qui pourrait être la galaxie la plus lointaine jamais vue. La lumière de la jeune galaxie capturée par les observatoires en orbite a brillé d'abord lorsque notre Univers âgé de 13,7 milliards d'années avait 500 millions d'années. La galaxie lointaine existait dans une époque importante lorsque l'Univers commencait à transiter du soi-disant âge des ténèbres cosmiques. Durant cette période, l'Univers est passé d'une étendue sombre sans étoiles à un cosmos reconnaissable pleins des galaxies. La découverte de la faible petite galaxie ouvre une fenêtre sur les plus profondes, les plus reculées époques de l'histoire cosmique.
Crédit : NASA, ESA, W. Zheng (JHU), M. Postman (STScI), and the CLASH Team
Dans la grande image de gauche, les nombreuses galaxies de l'amas massif MACS J1149+2223 dominent la scène. L'effet de lentille gravitationnelle par l'amas géant a amplifié la lumière de la galaxie récemment découverte, connue sous le nom MACS1149-JD, d'environ 15 fois. En haut à droite, un zoom partiel montre MACS1149-JD plus en détail, et un zoom plus profond apparaît à la partie inférieure droite.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Des matériaux organiques dans la météorite « Paris » similaires à ceux observés dans le milieu interstellaire
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Une équipe de chercheurs de l'Institut d'Astrophysique Spatiale (IAS/CNRS-Université Paris Sud) a pu mettre en évidence, en scrutant la météorite "Paris", la présence d'éléments organique similaires à ceux du milieu interstellaire.
La météorite "Paris" est une chondrite carbonée [1] de type CM [2] présentant deux lithologies dont l’une plus altérée que l’autre. Cette météorite de 1.2 kg a été acquise récemment par le Laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie (LMCM/MNHN-CNRS).
Bien que les circonstances de la chute de "Paris" soient inconnues, elle semble avoir été préservée de façon remarquable de l’environnement terrestre et en particulier pour ce qui concerne sa matière organique originelle. En effet, des matériaux organiques similaires à ceux observés dans le milieu interstellaire ont été mis en évidence.
Une dizaine de mg nous ont été fournis par B. Zanda du MNHN. Quelques échantillons d’une cinquantaine de microns ont été prélevés et analysés sur la ligne SMIS (Spectroscopy and Microscopy in the Infrared using Synchrotron) du synchrotron SOLEIL [3] (CNRS-CEA) qui, grâce à sa forte brillance couplée à une résolution spatiale qui peut atteindre 6 µm, nous a permis de détecter des petites inclusions très riches en matière organique possédant des signatures spectroscopiques dans l’infrarouge absolument similaires à celles observées dans certains nuages moléculaires du milieu interstellaire.
La figure ci-contre (Fig.2) compare les signatures infrarouges d’un fragment de "Paris" (nommé frag2) à celles de deux sources infrarouges, objets protostellaires où se forment les étoiles et les systèmes planétaires, en direction du centre galactique, GCS3 et SgrA*, obtenus par l’instrument SWS (Short Wavelength Spectrometer) du satellite ISO (Infrared Space Observatory) dans la région 3.4 µm (figure du haut) et dans la région autour de 6 µm (figure du bas).
Cette découverte permet à nouveau de relancer le débat sur la primitivité chimique de certaines météorites et le rôle des processus chimiques à l’œuvre dans les nuages moléculaires qui ont pu ensuite entraîner la production d’importantes quantités de matériaux organiques d’origine abiotique, nécessaires ensuite au passage à la chimie prébiotique dans les objets du Système Solaire telle que la Terre.
Notes : [1] Les chondrites carbonées constituent une classe de météorites primitives provenant d’un corps parent non différencié. Elles contiennent des chondres qui sont des particules submillimétriques, généralement sphériques, formées en microgravité par la cristallisation de liquides silicatés lors de leur condensation.
[2] Les chondrites carbonées sont classées selon leur teneur en carbone et en eau.
Références : S. Merouane, Z. Djouadi, L. Le Sergeant d’Hendecourt, B. Zanda and J. Borg, “Hydrocarbon materials of likely interstellar origin from the Paris meteorite”, Astrophysical Journal, 756, 154 (2012).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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ISS: retour sur terre de deux cosmonautes et un astronaute
: Deux cosmonautes et un astronaute de la Station spatiale internationale ISS
ont atterri tôt lundi matin dans les steppes du Kazakhstan. L'Américain
Joe Acaba et les Russes Guennadi Padalka et Sergeï Revine sont revenus
sur terre à bord d'un vaisseau Soyouz suspendu à un large parachute
blanc. Les trois hommes ont immédiatement été pris en charge
par des médecins. "Les trois membres d'équipage sont en bonne
santé et sont en train de se réadapter à la pesanteur",
indique la Nasa. Une Américaine, Suni Williams, un Japonais, Aki Hoshide
et un Russe Youri Malenchenko sont encore à bord de l'ISS. Ils doivent
être rejoints par un nouvel équipage le 17 octobre.
Mars:
le robot américain Opportunity révèle un mystère
géologique : Opportunity, le robot américain le plus longtemps
en fonctionnement sur Mars, a transmis une image montrant une formation "d'objets"
sphériques sur le sol qui constitue une véritable énigme
géologique pour les scientifiques. Ces "objets" sphériques,
qui mesurent jusqu'à trois millimètres de diamètre, sont
concentrés sur un affleurement rocheux qu'Opportunity a atteint la semaine
dernière. Ils diffèrent de plusieurs façons des sphérules
riches en fer, baptisées "myrtilles", que le robot avait trouvées
sur son site d'amarsissage début 2004 ainsi que dans de nombreux autres
lieux visités, et qui sont des agrégats formés par l'action
de l'eau sur des minéraux dans des roches sédimentaires.
Comètes P/2006 Q2 = 2012 R1 (LONEOS) et P/2005 V1 = 2012 P2 (Bernardi)
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P/2006 Q2 = 2012 R1 (LONEOS) La comète P/2006 Q2 (LONEOS), découverte initialement le 29 Août 2006 dans le cadre du programme LONEOS et observée pour la dernière fois à la mi-Octobre 2006, a été retrouvée le 11 Septembre 2012 par V. Nevski, D. Ivanov, A. Novichonok, et I. Kondratenko (ISON-Kislovodsk Observatory). Les observations effectuées par R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield) ont confirmé la redécouverte.
Les éléments orbitaux de la comète P/2006 Q2 = 2012 R1 (LONEOS) indiquent un passage au périhélie le 22 Août 2012 à une distance d'environ 1,33 UA du Soleil, et une période d'environ 5,96 ans.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2006 Q2 = 2012 R1 (LONEOS) a reçu la dénomination définitive de 267P/LONEOS en tant que 267ème comète périodique numérotée.
P/2005 V1 = 2012 P2 (Bernardi) La comète P/2005 V1 (Bernardi), découverte initialement le 01 Novembre 2005 par Fabrizio Bernardi (University of Hawaii Asteroid Search project) et observée pour la dernière fois le 15 Juin 2007, a été retrouvée les 13 et 16 Août 2012 par D. J. Tholen, M. W. Buie, M. Micheli, M. Ishii, et T. Fujiyoshi (Mauna Kea).
Les éléments orbitaux de la comète P/2005 V1 = 2012 P2 (Bernardi) indiquent un passage au périhélie le 27 Avril 2015 à une distance d'environ 2,4 UA du Soleil, et une période d'environ 9,76 ans.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2005 V1 = 2012 P2 (Bernardi) a reçu la dénomination définitive de 268P/Bernardi en tant que 268ème comète périodique numérotée.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Courants stellaires dans le halo galactique: le cas de Palomar
5 : Une équipe internationale d'astronomes incluant deux chercheurs
du GEPI a étudié à l'aide de simulations N-corps sur GPU
les caractéristiques et l'origine des queues de marée de l'amas
globulaire Palomar 5, formées dans le potentiel galactique le long de
son orbite. Ce travail reproduit pour la première fois les inhomogénéités
observées le long des queues de marée. Il met en évidence
le mécanisme à l'origine de leur formation.
Un balai de sorcière céleste ?
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Une nouvelle image de la nébuleuse du Crayon
La nébuleuse du crayon est représentée sur une nouvelle image de l'Observatoire de La Silla au Chili. Ce curieux nuage de gaz brillant fait partie d'un gigantesque anneau de résidus, vestiges d'une explosion de supernova qui a eu lieu il y a environ 11 000 ans. Cette vue détaillée a été réalisée par la caméra WFI (Wide Field Imager) sur le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres.
Crédit : ESO
Malgré la tranquillité et la beauté apparemment immuable d'une nuit étoilée, l'Univers est loin d'être un long fleuve tranquille. Les étoiles naissent et meurent au long d'un cycle sans fin et, parfois, la mort d'une étoile peut créer un paysage d'une incroyable beauté, alors que sa matière est propulsée dans l'espace et forme des structures étranges dans le ciel.
Cette nouvelle image réalisée avec la camera WFI (Wide Field Imager) sur le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres à l'Observatoire de la Silla de l'ESO au Chili montre la nébuleuse du crayon [1] sur un arrière-plan riche en étoiles. Ce nuage à la forme bizarre, également connu sous la dénomination NGC 2734, est une petite partie des vestiges d'une supernova [2] dans la constellation australe des Voiles. Ces filaments brillants ont été créés par la mort violente d'une étoile qui a eu lieu il y a 11 000 ans. La partie la plus lumineuse ressemble à un crayon, d'où son nom, mais la structure dans sa globalité ressemble plus à un traditionnel balai de sorcière.
Le reste de la supernova de Vela est une enveloppe de gaz en expansion née de l'explosion de la supernova. Initialement, l'onde de choc se déplaçait à des millions de kilomètres par heure, mais en s'étendant dans l'espace, elle a pénétré le gaz interstellaire qui l'a ralentie considérablement et a créé des plis de nébulosités aux formes étranges. La nébuleuse du Crayon est la partie la plus brillante de cette énorme enveloppe.
Cette nouvelle image montre de grandes et fines structures filamenteuses, de plus petites concentrations de gaz brillants et des zones de gaz diffus. L'apparence lumineuse de la nébuleuse vient des régions denses en gaz qui ont été heurtées par l'onde de choc de la supernova. Alors que l'onde de choc voyage dans l'espace, elle percute la matière interstellaire. Au début, le gaz a été chauffé à des millions de degrés, mais par la suite il s'est refroidi et continue d'émettre cette faible lumière capturée sur cette image.
En regardant les différentes couleurs de la nébuleuse, les astronomes ont été capables de cartographier la température du gaz. Certaines régions sont encore tellement chaudes que l'émission est dominée par les atomes d'oxygène ionisé qui brillent en bleu sur l'image. D'autres régions plus froides émettent une lumière rouge, due à l'émission de l'hydrogène.
La nébuleuse du Crayon mesure environ 0,75 année-lumière de long et se déplace dans le milieu interstellaire à environ 650 000 kilomètres par heure. Remarquablement, même à cette distance d'environ 800 années-lumière de la Terre, cela signifie qu'elle changera sensiblement de place par rapport aux étoiles en arrière-plan au cours de la durée d'une vie humaine. Ainsi, même après 11 000 ans, l'explosion de la supernova continue de changer la physionomie du ciel nocturne.
Note : [1] La nébuleuse du Crayon, aussi connue sous la dénomination NGC 2736 et parfois surnommée le Rayon d'Herschel, a été découverte par l'astronome britannique John Herschel fin 1835 quand il était en Afrique du Sud. Il la décrivit comme « un extraordinairement long et étroit rayon de lumière excessivement faible ».
[2] Une supernova est une violente explosion stellaire, résultant de la mort d'une étoile très massive ou d'une naine blanche dans un système d'étoiles doubles proches. La structure résultant de l'explosion est appelée le reste de la supernova. Il s'agit de matière éjectée s'étendant à des vitesses supersoniques dans le milieu interstellaire environnant. Les supernovae sont la source principale d'éléments chimiques lourds dans le milieu interstellaire, qui vont ensuite conduire à l'enrichissement chimique des nouvelles générations d'étoiles et de planètes.
Plus d'informations L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Photos du télescope de 2,2 mètres MPG/ESO - D'autres photos prises avec le télescope de 2,2 mètres MPG/ESO
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un autre flash sur Jupiter !
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Des astronomes amateurs ont repéré un bref sursaut de lumière le long du limbe orientale de Jupiter. Maintenant, il faut attendre de voir si la planète arbore une cicatrice d'impact sur le site.
C'est le parfait moment pour observer Jupiter. La reine des planètes brille fortement dans le ciel nocturne — et cela signifie que beaucoup d'yeux et de caméras sont tournés sur elle chaque nuit depuis environ minuit jusqu'à l'aube. Tout cet examen a payé tôt dans la matinée du 10 Septembre, lorsque deux astronomes amateurs ont capturé un éclair bref mais spectaculaire au milieu de Jupiter près de son limbe orientale.
Le premier rapport est venu de Dan Petersen de Racine, dans le Wisconsin, qui observait avant l'aube avec un télescope Meade LX200 de 12 pouces et une tête binoculaire. Travaillant à 400× il a repéré un brillant éclat d'une durée de 2 secondes à 11:35:30 Temps Universel le 10 Septembre le long du limbe est de Jupiter, juste à l'intérieur de la bordure sud de la sombre ceinture équatoriale nord de la planète. Il a estimé l'éclat à environ magnitude 6 et situé à +12° de latitude et 335° de longitude dans le Système I, même si une analyse de l'image par Sean Walker de Sky & Telescope donne des valeurs plus proches de +0,5° et 340°.
"Je pensais à l'imagerie de Jupiter ce matin, mais j'ai décidé à la place de l'observer", note Petersen dans un message à CloudyNights.com. "Si j'avais fait de l'imagerie je suis sûr que je l'aurais manqué entre l'adaptation des paramètres de la webcam et la concentration sur chaque avi [video clip]."
Le rapport de Petersen a rapidement atteint l'Association of Lunar and Planetary Observers et la British Astronomical Association, et de là allait dans un réseau d'observateurs professionnels. Tout le monde espérait une image pour confirmer son observation, et qui est venue de George Hall de Dallas, au Texas. Observant depuis son allée - et également en utilisant un télescope Meade LX200 de 12-pouces - Halll a capturé le flash en une seule image de sa caméra CCD.
Il n'est pas encore clair si l'éclat, sans doute de l'impact d'un petit noyau d'une comète ou d'un astéroïde, laissera derrière lui une sombre trace de combustion dans la haute atmosphère de la planète. Des explosions similaires en Juillet 2009 et Juin 2010 ont laissé peu à voir aux observateurs par la suite. En se basant sur l'image de Hall, l'astronome planétaire Imke de Pater (University of California, Berkeley) estime que la boule de feu était très semblable à celle observée en 2010 - "extrêmement intéressante, mais très probablement sans aucun débris".
Mais cela ne veut pas dire que vous ne devriez pas regarder ! Le milieu de Jupiter tourne en 9 heures 50,5 minutes (appelée période de rotation du Système I) - légèrement plus rapide que les vitesses de rotation des régions bien loin de l'équateur (Système II) ou de l'intérieur de la planète (System III). Cela aurait mis l'emplacement de l'impact approximativement centré sur le disque le 10 Septembre à 23h00 UT, mais Sky & Telescope n'a pas reçu de mot de confirmations au cours de cette fenêtre. Il a été centré à nouveau le 11 Septembre vers 09h02 UT (favorisant l'Amérique du Nord) et le sera à nouveau à 18h52 UT (Europe de l'Est et Asie occidentale).
D'autres moments prévus du passage du site au méridien central (dates et heures exprimées en Temps Universel) : le 12 Septembre : 04h43, 14h33; le 13 Septembre : 00h24, 10h14, 20h05; le 14 Septembre : 05h55, 15h46; le 15 Septembre : 01h36, 11h27.
Comme toutes marques sur Jupiter, le site sera plus proche du méridien central de Jupiter que vers le limbe pendant 50 minutes avant et après ces heures. Jupiter se lève actuellement vers 22h00 TU, soit vers minuit heure locale pour l'Europe, est bien haute quelques heures plus tard, et est observable tout le reste de la nuit.
Cet événement marque la sixième
fois que nous voyons quelque chose percuter Jupiter, en commençant
par une boule de feu enregistrée par la sonde Voyager 1,
lorsqu'elle a survolé en 1979 et le célèbre
impact de la comète Shoemaker-Levy 9 en 1994. "Même
si ce flash finit par être 'juste un météore'
", écrit Franck Marchis (SETI Institute) dans son blog à propos de l'événement,
"il est remarquable que les astronomes amateurs sont aujourd'hui
en mesure de surveiller presque en permanence la planète
Jupiter."
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les argiles martiennes n'ont pas toutes été formées par l'action de l'eau liquide
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Découvertes en 2005, les argiles de l'hémisphère sud de Mars sont souvent considérées comme une preuve de l'existence d'eau liquide sur la planète rouge à une époque très reculée comprise entre 4,5 et 4 milliards d'années. Mais les travaux d'une équipe franco-américaine menés par des chercheurs de l'Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (CNRS/ Université de Poitiers)[1] remettent en cause cette interprétation. Dans un article à paraître le 9 septembre sur le site de la revue Nature Geosciences, ils montrent que ces argiles ont vraisemblablement une origine magmatique. Les nombreuses similitudes entre les argiles martiennes et celles d'origine volcanique récoltées sur l'atoll de Mururoa soutiennent leur hypothèse.
Sur l'hémisphère Sud de Mars se trouvent les roches les plus anciennes de la planète : la croûte de cette région s'est formée il y a entre 4,5 et 4 milliards d'années. C'est là qu'ont été découvertes, en 2005, des argiles riches en fer et en magnésium. La présence de ce type de minéraux, considérés comme issus de la décomposition de roches par l'action de l'eau liquide, laissait penser que cette dernière était présente sur la surface martienne dès cette époque reculée. Or, une équipe de chercheurs vient de montrer que l'origine de ces argiles est très probablement magmatique.
Les scientifiques ont remarqué que le magma martien réunissait toutes les conditions, en particulier une haute teneur en eau et en chlore, pour que ce processus ait pu produire des argiles en abondance sur la surface basaltique de Mars. Par ailleurs, on sait que peu après sa formation, Mars, tout comme la Terre primitive, était recouvert d'un océan magmatique. Durant cette période, les argiles ont pu se former. Mais ce n'est pas tout : ils ont aussi montré que le spectre infrarouge des argiles martiennes mesuré par les orbiteurs Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter, est identique à celui des argiles de Mururoa.
Ces travaux pourraient avoir des conséquences sur la recherche de marqueurs de la vie sur Mars. En effet, si la présence d'eau liquide aux alentours de -3 milliards d'années est avérée par les traces de rivières, lacs et cônes alluviaux, rien ne suggère qu'elle ait pu exister à des périodes aussi reculées que -4,5 ou -4,0 milliards d'années, comme on a pu le croire jusqu'à présent. La période de temps favorable à l'émergence de la vie sur Mars pourrait avoir été beaucoup plus courte que prévu. La mission Curiosity, qui va explorer sur Mars une partie du cratère Gale dont les formations sédimentaires témoignent de la présence de l'eau liquide à une époque beaucoup plus récente, devrait permettre de lever un certain nombre d'incertitudes.
Notes : [1] Ces travaux impliquent également en France le Centre de biophysique moléculaire (CNRS).
Références : Magmatic precipitation as a possible origin of Noachian clays on Mars. Alain Meunier, Sabine Petit, Bethany L. Ehlmann, Patrick Dudoignon, Frances Westall, Antoine Mas, Abderrazak El Albani and Eric Ferrage, Nature Geosciences, En ligne le 9 septembre 2012.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Drôle de couple de galaxies en voyage dans l'espace
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Deux galaxies très différentes dérivent à travers l'espace en même temps dans cette image prise par le télescope spatial Hubble. La curieuse paire de galaxies est appelée Arp 116. Arp 116 est composée d'une galaxie elliptique géante connue sous le nom de Messier 60 (ou M60) et d'une beaucoup plus petite galaxie spirale, NGC 4647. La galaxie spirale bleue pâle NGC 4647 est d'environ les deux-tiers de M60 en taille et beaucoup plus faible en masse - environ la taille de notre galaxie, la Voie lactée.
M60 se tient à approximativement 54 millions d'années-lumière de la Terre; NGC 4647 est éloignée d'environ 63 années-lumière. Cette image combine des expostions des instruments ACS (Advanced Camera for Surveys) et WFPC2 (Wide Field and Planetary Camera 2) de Hubble.
Crédit : NASA, ESA, and the Hubble Heritage (STScI/AURA)-ESA/Hubble Collaboration
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Le cratère Hadley donne un aperçu en profondeur de la géologie martienne
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Récemment engagé
dans le soutien à l'atterrissage réussi du vagabond
Curiosity de la mission Mars Science Laboratory de la NASA, Mars
Express de l'ESA est maintenant revenu à sa mission première
d'étude de la géologie variée et de l'atmosphère
de la «planète rouge» depuis l'orbite.
Crédit : ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
Plus tôt cette année, le vaisseau spatial a observé le cratère Hadley de 120 km de large, fournissant un aperçu excitant dans la croûte martienne. Les images montrent de multiples impacts ultérieurs au sein de la paroi du cratère principal, atteignant des profondeurs allant jusqu'à 2600 m au-dessous de la surface environnante.
Cette région imagée le 9 Avril 2012 par l'instrument HRSC (High Resolution Stereo Camera) sur Mars Express montre le cratère qui se trouve à l'ouest de Al-Qahira Vallis dans la zone de transition entre les anciennes montagnes du sud et les plus jeunes plaines du nord.
Hadley est nommé d'après l'avocat britannique et météorologue George Hadley (1685-1768) dont le nom a également été accordé à la «cellule de Hadley», un système de circulation dans l'atmosphère terrestre, qui transporte de la chaleur et de l'humidité des tropiques jusqu'à des latitudes plus élevées.
Les images montrent que le cratère Hadley a été frappé à plusieurs reprises par de grands astéroïdes et/ou comètes après sa formation initiale et s'est rempli par la suite de lave et de sédiments.
Certains de ces impacts ultérieurs ont également été partiellement enterré, avec des indices subtiles d'un certain nombre de bords de cratère à l'ouest (en haut), et des crêtes de rides vers le nord (côté droit) du plancher du cratère principal, comme indiqué dans l'image.
Encore une fois, dans l'image, du côté sud (à gauche), le cratère apparaît moins profond que du côté opposé. Cette différence peut être expliquée par un processus d'érosion connu comme mouvement de masse. C'est où les matériaux de surface se déplacent sur une pente sous la force de gravité.
Les mouvements de masse peuvent être au départ déclenchés par une série de processus, dont les tremblements de terre, de l'érosion à la base de la pente, la séparation de la glace ou de l'eau des roches introduites dans le matériau en pente. Dans ce cas, il n'y a aucune indication claire du processus qui l'a causé, ou dans quel délai cela aurait eu lieu.
D'un intérêt particulier pour les scientifiques qui étudient la géologie de Mars sont les éjectas de cratères plus petits au sein de Hadley. Deux d'entre eux, un à l'ouest (en haut), et le plus profond au milieu de l'image, montrent des traces de substances volatiles, éventuellement de la glace d'eau sous la surface.
Avec l'impact qui forme les cratères, cette glace se mélangerait avec les matériaux environnants pour former une sorte de «boue», qui serait ensuite répartie sur la surface comme les éjectas.
Les scientifiques pensent que ces volatiles qui ont été exhumés par les impacts, peuvent indiquer la présence de glace sur une profondeur de quelques centaines de mètres, ceci étant la différence de profondeur entre la surface et les profondeurs des deux cratères.
Cette vue profonde dans la croûte martienne dans les murs du cratère Hadley fournit aux scientifiques un aperçu de l'histoire de Mars. Une histoire que les vagabonds comme ceux qui sont actuellement sur la planète rouge et d'autres qui suivront continueront sans doute à étudier.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Dawn a quitté l'astéroïde géant Vesta
: Les contrôleurs de mission ont reçu la confirmation que le vaisseau
spatial Dawn s'est échappé de la discrète emprise gravitationnelle
de l'astéroïde géant Vesta. Dawn est maintenant officiellement
en route vers sa seconde destination, la planète naine Cérès.
Dawn est parti de Vesta à environ 06h26 UTC le 05 Septembre 2012. Les
communications avec le vaisseau spatial via le réseau Deep Space ont
confirmé le départ et que la vaisseau spatial voyage maintenant
en direction de Cérès. Dawn s'est éloigné de Vesta
aussi discrètement qu'il l'avait abordé, et devait atteindre sa
seconde destination, la naine Cérès, début 2015.
Comètes P/2006 U5 = 2012 P1 (Christensen) et C/2012 Q1 (Kowalski)
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P/2006 U5 = 2012 P1 (Christensen) La comète P/2006 U5 (Christensen), découverte initialement le 27 Octobre 2006 par Eric Christensen dans le cadre du Catalina Sky Survey, et qui avait été observée pour la dernière fois fin avril 2008, a été retrouvée lors d'observations les 15 et 27 Août 2012 par O. Burhonov et A. Novichonok (Majdanak Observatory).
Les éléments orbitaux de la comète P/2006 U5 = 2012 P1 (Christensen) indiquent un passage au périhélie le 31 Août 2013 à une distance d'environ 2,3 UA du Soleil, et une période voisine de 6,6 ans.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 01 Septembre 2013 à une distance d'environ 2,3 UA du Soleil, et une période d'environ 6,63 ans.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2006 U5 = 2012 P1 (Christensen) a reçu la dénomination définitive de 266P/Christensen en tant que 266ème comète périodique numérotée.
C/2012 Q1 (Kowalski) Une nouvelle comète a été découverte le 28 Août 2012 par Richard A. Kowalski dans le cadre du Mt. Lemmon Survey. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par P. Birtwhistle (Great Shefford), R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), et par P. Miller, P. Roche, A. Tripp, R. Miles, R. Holmes, S. Foglia, et L. Buzzi (via Siding Spring-Faulkes Telescope South).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2012 Q1 (Kowalski) indiquent un passage au périhélie le 28 Novembre 2015 à une distance d'environ 8,5 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 29 Janvier 2012 à une distance d'environ 9,4 UA du Soleil, et une période d'environ 134 ans.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un amas avec un secret
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Une nouvelle image réalisée à l'Observatoire de La Silla de l'ESO au Chili montre le spectaculaire amas d'étoiles Messier 4. Cette « boule » composée de dizaines de milliers d'étoiles âgées est l'un des amas globulaires les plus proches de la Terre et parmi les plus étudiés. Une récente étude a révélé que l'une de ses étoiles a des propriétés étranges et inattendues, possédant apparemment le secret de la jeunesse éternelle.
Crédit : ESO Acknowledgement: ESO Imaging Survey
Plus de 150 amas globulaires datant du lointain passé de l'Univers sont en orbite autour de La Voie Lactée, notre galaxie (eso1141). L'amas Messier 4 (aussi appelé NGC 6121), dans la constellation du Scorpion, est l'un des plus proches de la Terre. Cet objet lumineux peut facilement être observé avec des jumelles, à proximité de la lumineuse étoile rouge Antarès et avec un petit télescope d'amateur on peut voir quelques-unes de ses étoiles.
Cette nouvelle image de l'amas réalisée avec la caméra WFI (Wide Field Imager) sur le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres à l'Observatoire de La Silla de l'ESO révèle bien plus d'étoiles parmi les dizaines de milliers de l'amas, présenté sur cette image avec en arrière-plan la Voie Lactée.
Les astronomes ont également étudié de nombreuses étoiles de l'amas de manière individuelle en utilisant des instruments du VLT de l'ESO. En décomposant la lumière des étoiles dans ses différentes couleurs, ils peuvent déduire leur composition chimique et leur âge.
Les nouveaux résultats concernant les étoiles dans Messier 4 ont été surprenants. Les étoiles des amas globulaires sont âgées et ne sont de ce fait pas supposées être riches en éléments chimiques les plus lourds [1]. C'est effectivement ce qui a été trouvé, mais dans une récente campagne d'observation, une des étoiles s'est également révélé avoir bien plus de lithium, un élément léger rare, que ce que l'on attendait. L'origine de ce lithium est mystérieuse. Normalement, cet élément est progressivement détruit au cours des milliards d'années de la vie de l'étoile, mais cette étoile parmi des milliers semble avoir le secret de la vie éternelle. Elle a soit réussi à conserver son lithium original, soit trouvé un moyen de s'enrichir en lithium récemment conçu.
Cette image de la caméra WFI donne une large vue de l'amas et de son riche environnement. Une image complémentaire et plus détaillée de la seule région centrale, réalisée par le télescope spatial NASA/ESA Hubble, a également été diffusée cette semaine dans le cadre de la série « l'image de la semaine d'Hubble ».
Note : [1] La plupart des éléments chimiques plus lourds que l'hélium sont créés dans les étoiles puis dispersés dans le milieu interstellaire à la fin de leur vie. Cette matière enrichie forme alors les briques élémentaires des futures générations d'étoiles. Par conséquent, les très vieilles étoiles telles que celles des amas globulaires stellaires, qui se sont formées avant que l'enrichissement conséquent du milieu interstellaire ne se produise, ont une plus faible quantité d'éléments les plus lourds si on les compare aux étoiles telles que le Soleil qui se sont formées plus tard.
Plus d'informations L'année 2012 marque le 50e anniversaire de la création de l'Observatoire Européen Austral (ESO). L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - L'article scientifique à propos de l'étoile de Messier 4 étonnamment riche en lithium (Monaco et al.) - Photos du télescope MPG/ESO de 2,2 mètres - D'autres photos prises avec le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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La photochimie de Vénus: une évolution très
rapide : Une équipe d'astronomes de l'Observatoire de Paris vient
de mettre en évidence une très rapide variation du dioxyde de
soufre (SO2) à la surface de Vénus. La cartographie
de Vénus a été faite dans l'infrarouge avec le télescope
de la NASA IRTF et avec le spectromètre imageur TEXES en janvier 2012.
Elle a mis en evidence de très fortes variations de SO2 à
l'echelle de 24h, alors qu'il il n'y a pas de variation dans la carte de l'eau
(H2O). La raison est sans doute liée à la très
courte durée de vie photochimique de SO2 comparée à
celle de H2O. Cette découverte permettra de mieux comprendre
la photochimie et la dynamique de l'atmosphère de Vénus, toujours
mal comprises. Les données sont très complémentaires de
celles de Vénus Express.
Deux
étoiles pour deux planètes. Articles marquants dans le Science du 31 août 2012
(Source : EurekAlert/American Association for the Advancement of Science)
: Les astronomes savaient que certaines planètes peuvent tourner autour
d'une paire d'étoiles au lieu d'une. Maintenant, de nouvelles données
fournies par le télescope spatial Kepler montrent qu'un tel système
binaire peut aussi héberger un système planétaire complet.
Jérome Orosz et ses collègues rapportent la détection de
Kepler-47, un système de deux petites planètes orbitant autour
d'une paire d'étoiles de faibles masses. Les rayons des planètes
internes et externes sont respectivement 3,0 et 4,6 fois celui de la Terre,
tandis que la paire d'étoiles consiste en une étoile comparable
au Soleil et un companion qui fait environ le tiers de sa taille. Selon les
chercheurs, la planète interne tourne autour du système binaire
en 49,5 jours et la planète externe en 303,2 jours. Celleci est très
probablement une géante gazeuse, donc impropre à la vie, bien
que les chercheurs disent qu'elle se trouve dans la « zone habitable »
où de l'eau liquide pourrait exister. La découverte de Kepler-47
remet en cause les modèles traditionnels de formation des planètes
et démontre que des systèmes peuvent se former et persister autour
de systèmes binaires d'étoiles malgré leur environnement
chaotique.
Référence : « Kepler-47: A Transiting Circumbinary Multi-Planet System
» par J.A. Orosz, W.F. Welsh, D.R. Short et G. Windmiller de la San Diego
State University à San Diego, CA.
Découverte d'une forte dissipation d'énergie
à l'intérieur de Saturne : Observés depuis le milieu
du XVIIe siècle, on pensait les mouvements des principaux satellites
de Saturne parfaitement connus. Pourtant, en utilisant plus d'un siècle
d'observations précises, une équipe internationale menée
par des chercheurs de l'Observatoire de Paris, de l'UPMC, du CEA/IRFU et de
l'Université Paris Diderot a mis en évidence de petites accélérations
associées aux effets de marées produits par chacun des satellites
sur Saturne. Jusqu'alors considérés comme faibles, ces effets
de marées s'avèrent dix fois plus forts que prévu, expliquant
probablement l'origine des geysers observés par la mission CASSINI sur
le satellite Encelade. Mais ces résultats ébranlent du même
coup certaines de nos connaissances concernant ce système, telles que
les mécanismes physiques en action à l'intérieur de la
planète ou encore le processus de formation même des satellites.
Ces résultats sont publiés dans les numéros de juin 2012
des revues The Astrophysical Journal et Astronomy & Astrophysics et dans
le numéro de décembre de la revue Icarus.
Les gagnants du SpaceLab YouTube observent
leurs expériences en direct de l'espace : Le 13 septembre, les gagnants
du SpaceLab YouTube auront l'occasion d'observer un astronaute effectuer leurs
expériences à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS).
L'astronaute de l'ESA, Frank De Winne, participera, en direct, à l'évènement
retransmis dans le monde entier via YouTube.
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