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Le ciel d'Halloween inclut le survol d'une comète morte
: La grande roche de l'espace qui passera à toute allure auprès
de la Terre pour Halloween est probablement une comète morte qui, dignement,
ressemble étrangement à un crâne. Les scientifiques observant
l'astéroïde 2015 TB145 avec l'Infrared Telescope Facility (IRTF)
de la NASA sur le Mauna Kea, à Hawaii, ont déterminé que
l'objet céleste est plus que probablement une comète morte qui
a perdu ses éléments volatils après de nombreux passages
autour du Soleil. L'astéroïde 2015 TB145 survolera notre planète,
sans risque de collision, à un peu moins de 1,3 distances lunaires, soit
environ 486 000 kilomètres, le jour d'Halloween (31 octobre) à
17h00 UTC.
Le plus jeune cratère sur Charon ? : Les scientifiques
de New Horizons ont découvert un contraste saisissant entre l'un des
cratères récents sur la plus grande lune de Pluton Charon et un
cratère voisin criblant l'hémisphère de la lune tourné
vers Pluton.
Le geyser de la lune de Saturne brille dans les vues de survol
proche : La sonde Cassini de la NASA a commencé à transmettre
ses dernières images de la glacée et géologiquement active
lune Encelade de Saturne acquises au cours du spectaculaire survol du 28 0ctobre
où la sonde passait à environ 49 kilomètres au-dessus de
la région polaire sud de la lune. La sonde continuera à transmettre
ses données de la rencontre au cours des prochains jours.
Voyager 1 permet de résoudre le mystère du milieu
interstellaire : Le vaisseau spatial Voyager 1 de la NASA est entré
dans l'histoire en 2012 en entrant dans l'espace interstellaire, laissant les
planètes et le vent solaire derrière. Mais les observations de
la sonde pionnière étaient curieuses en ce qui concerne le champ
magnétique autour d'elle, car elles différaient de ce que les
scientifiques ont déduit des observations par d'autres engins spatiaux.
Les spirales dans la poussière autour de jeunes étoiles peuvent trahir la présence de planètes massives
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Une équipe d'astronomes propose que d'énormes motifs en spirale vus autour d'étoiles naissantes, âgées de seulement quelques millions d'années (environ un pour cent de l'âge de notre Soleil), peuvent constituer une preuve de la présence de géantes planètes invisibles. Cette idée ouvre non seulement la porte à une nouvelle méthode de détection de la planète, mais aussi pourrait offrir un regard sur les premières années de formation de naissance de la planète. Bien que les astronomes aient répertorié des milliers de planètes en orbite autour d'autres étoiles, les tout premiers stades de la formation des planètes sont insaisissables parce les planètes naissantes sont nées et intégrées à l'intérieur de vastes disques en forme de crêpe de poussière et de gaz entourant les étoiles naissantes. La conclusion que les planètes peuvent trahir leur présence en modifiant les disques circumstellaires sur de grandes échelles est basée sur la modélisation informatique détaillée de comment les disques de gaz et de poussière évoluent autour d'étoiles qui viennent de naître.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Première détection d'oxygène moléculaire à proximité d'une comète
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La sonde Rosetta de l'ESA a effectué la première détection in situ de molécules d'oxygène s'échappant d'une comète, une observation surprenante qui suggère que ces molécules ont été incorporées à la comète pendant sa formation.
Rosetta observe la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko depuis plus d'un an, et la sonde a détecté une quantité importante de gaz différents qui s'échappent de son noyau. La vapeur d'eau, le monoxyde et le dioxyde de carbone sont les plus abondants, et une grande variété de gaz à base de nitrogène, de soufre, de carbone et même des gaz nobles ont également été détectés.
L'oxygène est le troisième élément le plus abondant dans l'Univers, mais la version moléculaire la plus simple de ce gaz, O2, s'est révélée étonnamment rare à trouver, même dans les nuages de formation d'étoiles, parce qu'il est très réactif, et se casse rapidement pour se lier avec d'autres atomes et molécules.
Retrouvez l'article complet ici (en anglais).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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VISTA découvre une nouvelle composante de la Voie Lactée
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Grâce au télescope VISTA installé à l'Observatoire de Paranal de l'ESO, des astronomes ont découvert une composante jusque-là inconnue de la Voie Lactée : un disque constitué de jeunes étoiles et masqué par la présence d'épais nuages de poussière dans le bulbe galactique. Ce nouvel élément est apparu en cartographiant les emplacements d'étoiles variables de type Céphéides.
Le sondage Variables VISTA dans la Voie Lactée (VVV) [1] est un programme public de l'ESO qui consiste à régulièrement capturer, au moyen du télescope VISTA de l'Observatoire de Paranal, de multiples images des régions centrales de la galaxie à diverses longueurs d'ondes infrarouges [2]. Ce sondage a permis la découverte d'un vaste ensemble de nouveaux objets parmi lesquels figurent des étoiles variables, des amas ainsi que des étoiles en phase explosive (eso1101, eso1128, eso1141).
Une équipe d'astronomes dirigée par Istvan Dékány de l'Université Catholique Pontificale du Chili a utilisé les données acquises par ce sondage entre 2010 et 2014, et effectué une remarquable découverte – celle d'une composante jusque-là inconnue de notre propre galaxie, la Voie Lactée.
“Le bulbe central de la Voie Lactée est censé être peuplé d'un grand nombre d'étoiles âgées. Toutefois, les données de VISTA ont permis de mettre au jour quelque chose de nouveau – et de très récent à l'échelle astronomique !” confie Istvan Dékány, auteur principal de la nouvelle étude.
L'analyse des données du sondage a conduit les astronomes à la découverte de 655 étoiles variables, vraisemblablement de type Céphéides. Ces étoiles présentent la particularité de se dilater et se contracter périodiquement – au long d'un cycle pouvant s'étendre de quelques jours à plusieurs mois, ce qui se traduit par des variations significatives de leur luminosité.
La durée d'un cycle est d'autant plus longue que l'étoile Céphéide est brillante. Cette relation pour le moins précise, découverte en 1908 par l'astronome américaine Henrietta Swan Leavitt, permet d'utiliser les étoiles de type CéphéIdes pour estimer la distance ainsi que la position d'objets lointains – situés à l'intérieur, voire au-delà de la Voie Lactée.
Cependant, toutes les Céphéides ne se ressemblent pas : elles se répartissent en deux classes qui diffèrent l'une de l'autre selon leurs âges respectifs. Ainsi, l'équipe a-t-elle identifié, au sein de l'échantillon de 655 étoiles, 35 membres du sous-groupe baptisé Céphéides classiques. Ce sont de jeunes étoiles brillantes, nettement distinctes de celles, beaucoup plus âgées, qui peuplent en majorité le bulbe central de la Voie Lactée.
L'équipe a rassemblé des informations relatives à leur brillance, à leur périodicité et estimé les distances des 35 Céphéides classiques. Leur périodicité, intimement liée à leur âge, a révélé leur surprenante jeunesse.
“Les 35 Céphéides classiques découvertes sont toutes âgées de moins de 100 millions d'années. La plus jeune d'entre elles n'excède sans doute pas les 25 millions d'années. Peut-être même existe-t-il d'autres Céphéides, bien plus jeunes et plus brillantes” ajoute Dante Minniti de l'Université Andres Bello de Santiago, Chili, second auteur de l'étude.
Le jeune âge de ces Céphéides classiques apporte l'irréfutable preuve de la création ininterrompue, ces cent derniers millions d'années, de nouvelles étoiles dans les régions centrales de la Voie Lactée. Mais les données du sondage ont été sources d'une autre découverte tout aussi remarquable ...
En cartographiant les Céphéides nouvellement découvertes, l'équipe a mis au jour l'existence d'une toute nouvelle structure au sein de la Voie Lactée : un mince disque de jeunes étoiles au travers du bulbe galactique. Parce qu'elle se trouve masquée par d'épais nuages de poussière, cette nouvelle composante de notre galaxie est demeurée invisible dans les sondages précédents et donc inconnue. Sa découverte montre tout le potentiel de VISTA, spécifiquement conçu pour étudier les structures profondes de la Voie Lactée au moyen d'une imagerie haute résolution et champ large à des longueurs d'ondes infrarouges.
“Cette étude constitue une parfaite démonstration des capacités du télescope VISTA à sonder les plus sombres régions galactiques – un potentiel unique, qui le distingue des sondages en cours et à venir”, précise Istvan Dékány.
“Cette zone de la galaxie était totalement inconnue avant le sondage VVV”, conclut Dante Minniti.
De plus amples investigations permettront de déterminer l'exact lieu de naissance de ces Céphéides. Connaître leurs propriétés fondamentales, leurs interactions ainsi que leur évolution constitue le préalable à une meilleure compréhension de l'évolution de la Voie Lactée et du processus évolutif des galaxies dans leur ensemble.
Notes :
[1] Le sondage VVV consiste à observer les régions centrales de notre galaxie dans cinq bandes de longueurs d'ondes situées dans le proche infrarouge. La surface totale du sondage, de 520 degrés carrés, abrite au moins 355 amas ouverts et 33 amas globulaires. Le sondage VVV est régulièrement effectué, dans le but de détecter un nombre élevé d'objets variables. A terme, il fournira plus d'une centaine de clichés soigneusement espacés dans le temps de chacune des zones du ciel observées. Un catalogue constitué d'un milliard de points sources dont un million d'objets variables sera constitué. En résultera une carte tridimensionnelle du bulbe de la Voie Lactée.
[2] Les nuages de poussière situés dans l'espace interstellaire absorbent et diffusent très efficacement la lumière visible, au point de les rendre opaques. A des longueurs d'ondes plus élevées toutefois, telles celles observées par VISTA, les nuages paraissent davantage transparents, permettant aux régions situées en arrière-plan d'être sondées.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé “The VVV Survey reveals classical Cepheids tracing a young and thin stellar disk across the Galaxy's bulge”, par I. Dékány et al., à paraître au sein de la revue Astrophysical Journal Letters.
L'équipe est composée de I. Dékány (Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili; Université Catholique Pontificale du Chili, Santiago, Chili), D. Minniti (Université Andres Bello, Santiago, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique MAS et Basal CATA, Santiago, Chili; Observatoire du Vatican, Cité-Etat du Vatican), D. Majaess (Université Sainte Mary, Halifax, Nova Scotia, Canada; Université du Mont Saint Vincent, Halifax, Nova Scotia, Canada) , M. Zoccali (Université Catholique Pontificale du Chili, Santiago, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili), G. Hajdu (Université Catholique Pontificale du Chili, Santiago, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili), J. Alonso-García (Université Catholique Pontificale du Chili, Santiago, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili), M. Catelan (Université Catholique Pontificale du Chili, Santiago, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili), W. Gieren (Université de la Conception, Concepción, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili) et J. Borissova (Université de Valparaíso, Valparaíso, Chili; Institut Milenio d'Astrophysique, Santiago, Chili).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Pages Web dédiées au sondage VVV
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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New Horizons continue vers la cible potentielle de la ceinture
de Kuiper : La sonde New Horizons de la NASA a réalisé la
deuxième d'une série de quatre manœuvres la propulsant vers une
rencontre avec l'ancien objet de ceinture de Kuiper 2014 MU69, situé
1,6 milliards de kilomètres plus loin du Soleil que Pluton.
Hubble espionne les frontières du Big Bang : Les
observations par le télescope spatial Hubble de la NASA/ESA ont profité
de lentilles gravitationnelles pour révéler le plus grand échantillon
des galaxies connues les plus faibles et les plus anciennes dans l'Univers.
Certaines de ces galaxies se sont formées seulement 600 millions d'années
après le Big Bang et sont plus faibles que toute autre galaxie découverte
à ce jour par Hubble.
L'étoile détruite pleut sur le noir noir, les
vents soufflent en retour : De nouveaux détails sur ce qui arrive
quand un trou noir déchire une étoile ont été recueillies
par un trio de télescopes de rayons X en orbite, donnant aux scientifiques
une occasion extraordinaire pour comprendre l'environnement extrême autour
d'un trou noir.
Suzaku trouve la composition chimique commune à de plus
grandes échelles cosmiques : Une nouvelle enquête de chaud
gaz émettant des rayons X dans l'amas de galaxies de la Vierge montre
que les éléments nécessaires pour faire des étoiles,
des planètes et des gens ont été distribués uniformément
à travers des millions d'années-lumière au début
de l'histoire cosmique, il y a plus de 10 milliards d'années.
K2 de la NASA détecte une étoile morte vaporisant
une mini « planète » : Les scientifiques utilisant le
réorienté télescope spatial Kepler de la NASA, appelée
mission K2, ont découvert des preuves solides d'un minuscule objet rocheux
étant déchiré lorsqu'il tourne en spirale autour d'une
étoile naine blanche. Cette découverte confirme une théorie
de longue date que les naines blanches sont capables de cannibaliser de possibles
planètes restantes qui ont survécu au sein de son système
solaire.
GAIA : Une année d'observations scientifiques
: 272 milliards de mesures astrométriques (positions), 54,4 milliards
d'observations photométriques (luminosités apparentes) et 5,4
milliards de spectres : ceci est la moisson de Gaia en un an, depuis le
démarrage, le 21 août 2014, de ses observations
scientifiques avec le mode de balayage normal (balayage systématique du ciel).
La dernière des lunes de Pluton - la mystérieuse
Kerberos - révélée par New Horizons : Les images de
la minuscule lune Kerberos de Pluton prises par la sonde New Horizons de la
NASA - et seulement renvoyées sur Terre cette semaine - complètent
le portrait de famille des lunes de Pluton. Kerberos semble être plus
petite que prévu par les scientifiques et présente une surface
hautement réfléchissante, contrairement aux prédictions
avant le survol de Pluton en Juillet.
Les particules de poussière de l'espace : Quand
en 1990 la sonde solaire Ulysses a entamé son voyage de 19 ans d'exploration,
les chercheurs participants ont porté leur attention non seulement à
notre Soleil, mais aussi à des objets de recherche nettement plus petits:
les particules de poussière interstellaires progressant depuis la profondeur
de l'espace dans notre Solaire système. Ulysse a été la
première mission avec le but de mesurer ces petits visiteurs et a détecté
avec succès plus de 900 d'entre eux.
Site d'atterrissage recommandé pour ExoMars 2018
: Oxia Planum a été recommandé comme candidat principal
pour le site d'atterrissage de la mission ExoMars 2018. ExoMars 2018, comprenant
un rover et une plate-forme, est la seconde des deux missions qui composent
le programme ExoMars, une entreprise conjointe entre l'ESA et Roskosmos de la
Russie. Le lancement est prévu pour Mai 2018, avec l'atterrissage sur
la planète rouge en Janvier 2019.
De l'alcool éthylique et du sucre dans une comète !
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Une équipe internationale menée par des chercheurs français du CNRS et de l'Observatoire de Paris au sein du Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Observatoire de Paris / CNRS / UPMC / Université Paris Diderot) et du Laboratoire d'études du rayonnement et de la matière en astrophysique et atmosphères (Observatoire de Paris / CNRS / UPMC / Université de Cergy-Pontoise /ENS) annonce la première détection de l'alcool éthylique (C2H5OH) et du plus simple des sucres, le glycolaldéhyde (CH2OHCHO) dans la comète C/2014 Q2 (Lovejoy). L'étude paraît dans la revue en ligne Science Advances, le 23 octobre 2015.
Découverte en août 2014 par l'astronome amateur australien Terry Lovejoy, la comète C/2014 Q2 vient des régions les plus froides du Système solaire à près de 1 000 unités astronomiques (UA) du Soleil. Elle est issue du nuage d'Oort, un réservoir de comètes situé aux confins du Système solaire.
À son passage au plus près du Soleil et de la Terre en janvier 2015, elle est restée visible à l'œil nu pendant plus d'un mois. Depuis la comète Hale-Bopp en 1997, ce fut l'une des comètes intrinsèquement les plus actives à passer près de la Terre, éjectant plus de 20 tonnes de vapeur d'eau par seconde à son maximum d'activité.
Les comètes sont des vestiges de la formation du Système solaire qui ont conservé dans leurs glaces des informations sur la composition et les conditions physiques qui prévalaient dans la nébuleuse protoplanétaire, il y a 4,5 milliards d'années.
À l'approche du Soleil, leurs glaces se subliment et libèrent une atmosphère riche en molécules diverses, qui peut être sondée à distance grâce à des instruments au sol tels que le radiotélescope de 30 m de l'Institut de RadioAstronomie Millimétrique – IRAM, équipé de puissants systèmes de détection.
Précisément, des observations réalisées en janvier 2015 avec ce radiotélescope ont permis quantifier la production de 21 molécules dans la comète Lovejoy, dont l'alcool éthylique et le glycolaldéhyde, toutes deux présentes avec des abondances relatives à l'eau respectivement de 0,12% et 0,02%.
« La quantité d'alcool éthylique qui s'échappe chaque seconde des glaces de la comète Lovejoy au périhélie correspond à celle contenue dans 500 bouteilles de vin ! », précise Nicolas Biver, chercheur CNRS à l'Observatoire de Paris, premier auteur de l'étude.
Parmi les autres molécules détectées, plusieurs sont des molécules organiques complexes, comme l'éthylène glycol (utilisé comme antigel), le formiate de méthyle, l'acétaldéhyde (ou éthanal), la formamide, l'acide formique, et le formaldéhyde.
Ces molécules organiques ont une abondance relativement élevée, comparée aux abondances mesurées dans les régions de formation d'étoiles, ce qui est en accord avec une synthèse organique importante dans les régions extérieures de la nébuleuse protoplanétaire.
Cette découverte intervient au cours d'une année déjà particulièrement riche pour la science cométaire, avec la mission Rosetta de l'Agence spatiale européenne qui étudie in situ la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Un certain nombre des molécules détectées dans la comète Lovejoy ont été également identifiées à la surface de la comète 67P par les instruments de l'atterrisseur Philae (résultat publié dans la revue Science, le 31 juillet 2015).
Ces deux comètes ne proviennent pas du même réservoir : nuage d'Oort (à 10 000-100 000 UA du Soleil) pour Lovejoy, ceinture de Kuiper (à 30-50 UA) pour 67P. La comparaison de leur composition est donc très importante pour contraindre le lieu de formation de ces deux familles de comètes.
Les comètes ont certainement contribué à l'apport d'eau et d'autres composés sur Terre durant les premières centaines de millions d'années de son existence.
« La mise en évidence d'une complexité organique importante dans le matériau cométaire est un pas essentiel vers une meilleure compréhension des conditions qui prévalaient lors de l'apparition de la vie sur Terre. », précise Dominique Bockelée-Morvan, chercheur CNRS à l'Observatoire de Paris et coauteure de l'étude.
Les observations à l'IRAM ont été complétées par des mesures du dégazage de vapeur d'eau de la comète obtenues grâce au grand radiotélescope de la station de radioastronomie de l'Observatoire de Paris, à Nançay (Cher) et à l'observatoire spatial submillimétrique Odin sous coopération franco-suédoise.
L'équipe scientifique Ce résultat est le fruit d'une collaboration internationale comprenant des chercheurs de l'Observatoire de Paris au Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique – LESIA (Observatoire de Paris / CNRS / UPMC / Université Paris Diderot) et au Laboratoire d'études du rayonnement et de la matière en astrophysique et atmosphères – LERMA (Observatoire de Paris/CNRS/UPMC/Université de Cergy-Pontoise/ENS), de l'Institut de RadioAstronomie Millimétrique – IRAM (financé par l'INSU/CNRS (France), le Max-Planck-Gesellschaft (Allemagne) et l'Instiuto Geográfico Nacional (Espagne)), du Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux (CNRS / Université de Bordeaux), de l'Observatoire de Stockholm et de la NASA.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
De forts champs magnétiques cachés au cœur des étoiles dévoilés grâce à l'« astérosismologie »
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Une collaboration internationale d'astrophysiciens, impliquant le CEA, le CNRS et l'Université Paris-Diderot, est parvenue à déterminer la présence de forts champs magnétiques au cœur des étoiles géantes rouges qui vibrent comme le soleil. En étudiant les ondes générées à la surface de centaines d'étoiles géantes rouges, les scientifiques ont pu sonder l'intérieur des astres et reconstituer leurs structures (c'est le principe de l'astérosismologie), caractérisant en particulier les phénomènes magnétiques internes. Ils ont pu découvrir ainsi l'existence d'un champ magnétique interne jusqu'à 10 millions de fois plus élevé que celui généré au cœur de la Terre. Ces résultats permettront aux chercheurs de mieux comprendre l'évolution des étoiles où le champ magnétique joue un rôle fondamental. Ils sont publiés dans Science le 23 octobre 2015.
Les géantes rouges sont des étoiles plus âgées et plus grosses que notre Soleil. Les mouvements convectifs agitant leurs régions externes génèrent des ondes sonores qui interagissent avec des « ondes de gravité » [1], lesquelles pénètrent profondément dans les cœurs stellaires. De forts champs magnétiques peuvent perturber la propagation des ondes de gravité, qui restent alors piégées dans les couches internes de l'étoile selon un phénomène d'« effet de serre magnétique » (cf figure). Étudier les caractéristiques des ondes permet ainsi de reconstituer les propriétés magnétiques de l'intérieur de l'étoile.
Jusqu'à présent, les astrophysiciens ne pouvaient étudier que les champs magnétiques de la surface des étoiles et devaient recourir aux supercalculateurs pour tenter de simuler le champ magnétique interne et les comportements magnétiques sous-jacents. « Le champ magnétique interne de ces étoiles était totalement inconnu. Grâce aux mesures du satellite Kepler [2, nous venons d'ouvrir une nouvelle fenêtre sur le comportement magnétique dans le cœur des étoiles », explique Rafael García, chercheur au service d'Astrophysique du CEA-Irfu (Saclay), qui a participé à toutes les analyses sismiques de l'étude.
Les travaux qui viennent d'être publiés ont mis en évidence que le champ magnétique à l'intérieur des étoiles géantes rouges peut atteindre des valeurs 10 millions de fois plus importantes que celle du champ magnétique terrestre.
Bien qu'il s'agisse d'une technique d'observation indirecte des champs magnétiques internes, cette approche devrait à terme permettre de clore le débat animant la communauté scientifique sur l'origine des champs magnétiques intenses observés à la surface de certaines naines blanches et étoiles à neutrons, des corps stellaires qui se forment après la mort d'une étoile.
Note(s): [1] Les vaguelettes à la surface d'un lac, lorsqu'on jette une pierre, sont une manifestation d'ondes de gravité de surface par exemple.
[2] Le satellite Kepler de la NASA, mis en orbite en mars 2009, est destiné à la recherche des planètes autour des étoiles. Il peut mesurer des variations infimes de luminosité et permet donc de détecter, en plus, les vibrations des étoiles.
Pour en savoir plus : - Lire le communiqué de presse
Références : Asteroseismology can reveal strong internal magnetic fields in red giant stars, Jim Fuller, Matteo Cantiello, Dennis Stello, Rafael A. García & Lars Bildsten, Science, octobre 2015
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
L'irradiation solaire, moteur insoupçonné de
l'évolution de la matière organique extraterrestre : L'origine
de l'eau et de la matière organique sur Terre, ingrédients essentiels
à l'émergence de la vie, constituent une question majeure pour
la communauté scientifique. Pour retracer cette origine, il est nécessaire
de se plonger dans les « archives » de notre système solaire.
Parmi elles, la signature isotopique de l'hydrogène constitue une des
«empreintes digitales» des grands réservoirs chimiques du
système solaire. Des chercheurs de l'Université de Lille, de Sorbonne
Universités et du CNRS viennent de démontrer que l'irradiation
émise par le jeune Soleil a pu modifier la matière organique dans
le disque protosolaire. Cette étude est publiée dans la revue
Nature Communications du 13 octobre 2015.
Ultime baiser stellaire avant la catastrophe finale
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Le VLT découvre deux étoiles chaudes et massives au contact l'une de l'autre
Le système d'étoiles doubles VFTS 352 se situe à quelque 160 000 années-lumière de la Terre, au cœur de la Nébuleuse de la Tarentule [1]. Cette région du ciel abrite la pépinière d'étoiles la plus active de l'Univers proche et de nouvelles observations effectuées au moyen du VLT de l'ESO [2] ont révélé que cette paire de jeunes étoiles figure parmi les plus extrêmes et les plus étranges jamais découvertes.
VFTS 352 se compose de deux étoiles très chaudes, brillantes et massives qui orbitent l'une autour de l'autre en un peu plus de 24 heures. Les centres des deux étoiles sont distants d'à peine 12 millions de kilomètres [3]. Les étoiles sont en réalité si proches l'une de l'autre que leurs surfaces se chevauchent et sont reliées par un pont de matière. VFTS 352 n'est pas seulement le représentant le plus massif de la classe réservée des “binaires en contact” - au total, sa masse avoisine les 57 masses solaires ; il est également constitué des étoiles les plus chaudes connues à ce jour – leur température de surface dépasse les 40 000 degrés Celsius.
Des étoiles extrêmes telles celles qui composent VFTS 352 jouent un rôle déterminant dans l'évolution des galaxies et sont censées être les principaux producteurs d'éléments chimiques tel l'oxygène. Des étoiles doubles de ce type arborent par ailleurs des comportements étranges, voire exotiques. Citons, à titre d'exemple, les “étoiles vampires”, ces compagnons stellaires de modestes dimensions qui aspirent la matière située à la surface de leurs voisines de dimensions plus élevées (eso1230).
Dans le cas de VFTS 352 toutefois, l'une et l'autre étoile sont de semblables dimensions. En conséquence, la matière n'est pas aspirée par l'une ou l'autre étoile, mais plutôt partagée [4]. Il semble que les étoiles composantes de VFTS 352 mutualisent quelque 30% de leur capital matériel.
Observer un tel système est extrêmement rare car cette phase stellaire est particulièrement éphémère. Les étoiles sont si proches l'une de l'autre que, de l'avis des astronomes, d'importants effets de marée devraient précipiter le mélange de matière au sein des intérieurs stellaires.
“VFTS 352 constitue à ce jour le système d'étoiles doubles chaudes et massives le plus abouti en terme de mélange interne”, explique Leonardo A. Almeida de l'Université de Sao Paulo au Brésil, auteur principal de cette étude. “A ce titre, il constitue une découverte fascinante et importante à la fois”.
Les astronomes pensent que VFTS 352 s'achemine vers une issue fatalement tragique. Le premier scénario stipule que les deux étoiles fusionneront et donneront lieu à une étoile géante, peut-être magnétique, animée d'une rotation rapide. “Dans l'éventualité où cette rotation rapide se poursuivrait, elle achèverait son existence sous la forme de l'une des explosions les plus énergétiques de l'Univers, soit un sursaut gamma de longue durée”, précise Hugues Sana de l'Université de Leuven en Belgique, principal investigateur du projet [5].
Selma de Mink de l'Université d'Amsterdam, principal théoricien de l'équipe, expose le second scénario possible : “Si le mélange des deux intérieurs stellaires s'avère suffisant, l'une et l'autre étoiles demeureront compactes et le système VFTS 352 devrait échapper à la fusion. Alors, la trajectoire évolutive des deux objets différera notablement des scénarii classiques d'évolution stellaire. Les deux composantes de VFTS 352 devraient achever leurs existences en explosions de supernovae puis évoluer vers un système binaire de trous noirs rapprochés. Un objet si remarquable devrait constituer une importante source d'ondes gravitationnelles. »
Prouver l'existence de ce second chemin évolutif [6] constituerait une véritable percée dans le domaine de l'astrophysique stellaire. Mais quel que soit le destin de VFTS 352, ce système a d'ores et déjà offert aux astronomes de précieuses informations concernant les processus évolutifs des systèmes binaires constitués d'étoiles massives au contact l'une de l'autre.
Notes :
[1] La dénomination de cette étoile indique qu'elle a été observée dans la cadre du Sondage de la Tarantule effectué au moyen des instruments FLAMES et GIRAFFE qui équipent le Très Grand Télescope (VLT) de l'ESO. Ce sondage a permis d'étudier plus de 900 étoiles de la région 30 Doradus située au sein du Grand Nuage de Magellan (LMC). Il a déjà donné lieu à de nombreuses et importantes découvertes parmi lesquelles : l'étoile dotée de la rotation la plus rapide qui soit (eso1147), une étoile extrêmement massive en cours d'échappement ainsi qu'une étoile isolée très massive (eso1117). L'ensemble des données collectées permet de mieux comprendre les effets de la rotation et de la binarité sur les étoiles massives, ainsi que la dynamique des amas d'étoiles denses.
[2] Cette étude a également bénéficié des mesures de luminosité de VFTS 352 effectuées sur une période de douze ans dans le cadre du sondage OGLE.
[3] L'une et l'autre composantes sont des étoiles de type O. De telles étoiles sont typiquement dotées de masses comprises entre 15 et 80 masses solaires et caractérisées par des brillances équivalant à celle de millions de Soleils. Elles arborent une couleur bleue-blanche et leur température de surface dépasse les 30 000 degrés Celsius.
[4] Ces régions stellaires périphériques ont été baptisées lobes de Roche. Dans des systèmes binaires rapprochés tel que VFTS 352, les lobes de Roches des deux étoiles se trouvent emplis de matière.
[5] Les sursauts gamma (GRBs) consistent en des émissions de rayons gamma de haute énergie que certains satellites terrestres sont en mesure de détecter. Ces sursauts sont de deux types : ceux de courte durée (inférieure à quelques secondes) et ceux de longue durée (supérieure à plusieurs secondes). Les GRBs de longue durée sont les plus courants : ils sanctionnent la fin de vie des étoiles massives et sont associés à une classe d'explosions très énergétiques de supernovae.
[6] Prédites par la théorie de la relativité générale d'Einstein, les ondes gravitationnelles constituent des ondulations de l'espace-temps. D'importantes ondes gravitationnelles sont générées lorsque d'intenses champs gravitationnels subissent des variations extrêmes au cours du temps – lors de la fusion de deux trous noirs par exemple.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé “Discovery of the massive overcontact binary VFTS 352: Evidence for enhanced internal mixing”, par L. Almeida et al., à paraître dans la revue Astrophysical Journal.
L'équipe est composée de L.A. Almeida (Université Johns Hopkins, Baltimore, Maryland, Etats-Unis; Institut d'Astronomie, de Géophysique et des Sciences Atmosphériques, Université de São Paulo, Brésil), H. Sana (STScI, Baltimore, Maryland, Etats-Unis; KU Leuven, Belgique), S.E. de Mink (Université d'Amsterdam, Pays-Bas), F. Tramper (Université d'Amsterdam, Pays-Bas), I. Soszynski (Observatoire de l'Université de Varsovie, Pologne), N. Langer (Université de Bonn, Allemagne), R.H. Barba (Université de La Serena, Chili), M. Cantiello (Université de Californie, Santa Barbara, Etats-Unis), A. Damineli (Université de São Paulo, Brésil), A. de Koter (Université d'Amsterdam, Pays-Bas; Université de Leuven, Belgique), M. Garcia (Centre d'Astrobiologie (INTA-CSIC), Espagne), G. Gräfener (Observatoire Armagh, Royaume-Uni), A. Herrero (Institut d'Astrophysique des Canaries, Espagne; Université de La Laguna, Espagne), I. Howarth (Université College Londres, Royaume-Uni), J. Maíz Apellániz (Centre d'Astrobiologie (INTA-CSIC), Espagne), C. Norman (Université Johns Hopkins, Etats-Unis), O.H. Ramírez-Agudelo (Université d'Amsterdam, Pays-Bas) et J.S. Vink (Observatoire Armagh, Royaume-Uni).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Article publié dans l'Astrophysical Journal - Préprint de l'article en accès gratuit
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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La plupart des mondes semblables à la Terre sont encore à naître, selon une étude théorique
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Les astronomes mènent des observations approfondies pour estimer le nombre de planètes dans notre galaxie de la Voie Lactée pouvant être des demeures potentielles pour la vie. Celles-ci sont appelées collectivement "semblables à la Terre" - en d'autres termes, des mondes de la taille de la Terre qui sont à la bonne distance de leur étoile pour des températures modérées favorisant l'origine de la vie. La recherche de la vie extraterrestre intelligente dans l'Univers (SETI) est basée sur l'hypothèse qu'une fraction des mondes, où la vie voit le jour, continue pour élaborer des civilisations technologiques intelligentes. Jusqu'à ce que nous trouvons une telle preuve, la Terre est la seule demeure connue de la vie dans l'Univers. Mais l'Univers n'est pas seulement considérablement grand, il possède un grand avenir. Il y a tellement de gaz restant disponible de l'évolution des galaxies que l'Univers va poursuivre la fabrication d'étoiles et de planètes pour une très longue période à venir. En fait, la plupart des planètes comme la Terre potentiellement habitables sont encore à naître. Cette conclusion théorique est fondée sur une estimation de naissance d'étoiles à partir des données recueillies par le télescope spatial Hubble et d'enquêtes d'exoplanètes faites par l'observatoire spatial chasseur de planètes Kepler.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Curieux motifs et fosses de Pluton : Il semble que plus
nous voyons de Pluton, plus fascinante elle devient. Avec sa caractéristique
en forme de coeur, ses montagnes glacées et son terrain « peau
de serpent », Pluto a déjà surpris les scientifiques de
New Horizons avec la variété et la complexité de ses caractéristiques
de surface. Cette dernière image, du coeur de la fonctionnalité
en forme de cœur de Pluton, montrent maintenant un motif cellulaire énigmatique
de plaines ainsi que d'insolites groupes de petites fosses et de creux.
L'équipe de New Horizons publie le premier document
de recherche dans Science : De l'inhabituelle région en forme
de coeur de Pluton à son atmosphère étendue et ses intrigantes
lunes, New Horizons a révélé un degré de diversité
et la complexité du système de Pluton qui sont peu attendus dans
les confins glacés du Système solaire.
La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est un objet binaire
: Selon une étude présentée dans la revue scientifique
Nature, impliquant la participation de chercheurs de l'Observatoire de Paris,
issus du Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique,
la sonde Rosetta révèle que la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko
a un noyau formé par deux corps indépendants, chacun montrant
une accrétion par enveloppe à différentes stratifications.
Les plus proches vues du Nord de la lune Encelade de Saturne
: La sonde Cassini de la NASA a commencé à retourner ses meilleurs
vues à ce jour sur les extrémités nord de la lune glacée
Encelade de Saturne portant un océan. Le vaisseau spatial a obtenu
les images lors de son survol le 14 Octobre, passant à 1839 kilomètres
au-dessus de la surface de la lune.
D'énormes masses d'eau ont coulé à travers
Mangala Valles et Minio Vallis sur Mars : Au cours du « moyen-âge
» géologique de Mars - la période Hespérien - qui
a commencé il y a 3,7 milliards d'années et a duré jusqu'à
environ 3,1 milliards années, une forte activité volcanique était
présente sur notre planète voisine. Des volcans ont craché
de la lave à faible viscosité qui s'est répandue dans les
masses sur la surface et a donné lieu à de vastes plaines.
Comètes C/2015 T2 (PANSTARRS), P/2015 TO19 (Lemmon-PANSTARRS), P/2015 T3 (PANSTARRS), C/2015 T4 (PANSTARRS)
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C/2015 T2 (PANSTARRS) R. Weryk et E. Lilly rapportent qu'un objet ayant l'apparence d'un astéroide découvert dans quatre expositions en bande W prises avec le télescope Pan-STARRS1 de 1,8-m à Haleakala le 09 Octobre a été suivi d'observations avec le Canada-France-Hawaii Telescope de 3.6-m sur le Mauna Kea par R. J. Wainscoat et L. Wells le 10 Octobre, et par Wainscoat et C. Wipper (Mauna Kea) le 12 Octobre, qui ont montré un aspect cométaire. L'objet a également été suivi par J.-F. Soulier (Maisoncelles) le 11 Octobre.
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2015 T2 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 04 Avril 2017 à une distance d'environ 7,1 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 21 Mai 2017 à une distance d'environ 6,9 UA du Soleil.
P/2015 TO19 (Lemmon-PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte par les membres de l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) sur les images prises le 13 Octobre 2015 avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8m de Haleakala, Hawaii. Gareth Williams a ensuite trouvé une astrométrie antérieure dans la base de données du Minor Planet Center pour un objet ayant l'apparence d'un astéroïde observé par Catalina le 08 Octobre et par PanSTARRS le 12 Octobre, puis celle reliant à un objet trouvé via le Mount Lemmon Survey les 03 et 04 Octobre 2015 ayant reçu la désignation de 2015 TO19 en tant que planète mineure. Williams a alors également identifié des observations de cet objet par Pan-STARRS1 datant du 12 Septembre 2015.
Les éléments orbitaux de la comète P/2015 TO19 (Lemmon-PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 07 Mars 2016 à une distance d'environ 2,9 UA du Soleil, et une période d'environ 9,75 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
P/2015 T3 (PANSTARRS) Les membres de l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) ont découvert une nouvelle comète sur les images CCD obtenues le 13 Octobre 2015 avec le télescope Pan-STARRS1 de 1,8-m à Haleakala. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par les observations de T. H. Bressi (LPL/Spacewatch II), R. J. Wainscoat et C. Wipper (Mauna Kea), H. Sato (via iTelescope Observatory, Siding Spring), A. C. Gilmore et P. M. Kilmartin (Mount John Observatory, Lake Tekapo), P. Dupouy et J. B. de Vanssay (Observatoire de Dax) et A. Maury, J.-F. Soulier et J.-G. Bosch (CAO, San Pedro de Atacama).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète P/2015 T3 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 21 Décembre 2014 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil, et une période d'environ 9,0 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
C/2015 T4 (PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte par les membres de l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) sur les images CCD obtenues le 14 Octobre 2015 avec le télescope Pan-STARRS1 de 1,8-m à Haleakala. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par les observations de P. Dupouy et J. B. de Vanssay (Observatoire de Dax), F. Losse (St Pardon de Conques), A. Maury, J.-F. Soulier, J.-G. Bosch et T. Noel (CAO, San Pedro de Atacama), C. Jacques, E. Pimentel et J. Barros (SONEAR Observatory, Oliveira), H. Sato (iTelescope Observatory, Mayhill), W. H. Ryan et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), B. Lutkenhoner (via iTelescope Observatory, Siding Spring), et M. Mattiazzo (via iTelescope Observatory, Nerpio).
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2015 T4 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 2 Juin 2016 à une distance d'environ 1,5 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 19 Juin 2016 à une distance d'environ 2,3 UA du Soleil.
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Première découverte d'une étoile delta Scuti magnétique
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Coralie Neiner du Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique, LESIA (CNRS/Observatoire de Paris/UPMC/Université Paris Diderot) et Patricia Lampens (Observatoire Royal de Belgique) ont découvert la toute première étoile delta Scuti magnétique, grâce à des observations spectropolarimétriques effectuées au télescope CFHT à Hawaii. Les étoiles delta Scuti sont des étoiles pulsantes dont certaines montrent des signatures attribuées à un deuxième type de pulsations. La découverte montre qu'il s'agit en fait de la signature d'un champ magnétique. Ceci a des répercussions importantes sur la compréhension de l'intérieur de ces étoiles.
Deux types d'étoiles pulsantes existent parmi les étoiles ayant une masse entre 1.5 et 2.5 fois la masse de notre Soleil: les étoiles delta Scuti et les étoiles gamma Dor. Théoriquement, les étoiles qui ont une température entre 6900 et 7400 degrés Kelvin peuvent avoir les deux types de pulsations à la fois. Elles sont alors appelées "étoiles hybrides". Cependant, le satellite Kepler de la NASA a permis de détecter un grand nombre d'étoiles hybrides aussi à des températures plus froides ou plus chaudes. L'existence de ces étoiles hybrides sur un plus grand domaine de température est très controversée car elle remet en cause notre compréhension des étoiles pulsantes delta Scuti et gamma Dor.
Coralie Neiner du LESIA (CNRS/Observatoire de Paris/UPMC/Université Paris Diderot) et Patricia Lampens (Observatoire Royal de Belgique) ont donc recherché quel phénomène physique pourrait imiter les signatures des pulsations gamma Dor dans les étoiles delta Scuti, les faisant apparaître comme hybrides alors qu'elles ne le sont pas vraiment. Une explication pourrait être la présence d'un champ magnétique qui produirait des tâches à la surface de l'étoile: lorsque l'étoile tourne, le passage des tâches devant l'observateur imiterait la signature des pulsations de type gamma Dor. Cependant, aucun champ magnétique n'avait jamais été observé dans une étoile delta Scuti...
Ces travaux sont publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (MNRAS) d'Oxford Press, 454 (1): L86-L90, 14 octobre 2015.
Pour en savoir plus : - Article de la recherche MNRAS - Site du Télescope Canada France Hawaii, CFHT
Références : First discovery of a magnetic field in a main-sequence d Scuti star : The Kepler star HD 188774, MNRAS, 454 (1): L86-L90, 14 octobre 2015
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Cassini commence une série de survols avec des gros
plans de la lune Encelade de Saturne : La sonde Cassini de la NASA terminera
son temps dans la région des grandes lunes glacées de Saturne
avec une série de trois rencontres rapprochées avec Encelade à
partir de mercredi 14 Octobre. Les images devraient commencer à arriver
un à deux jours après le survol, lesquelles fourniront la première
occasion pour un gros plan sur la région polaire nord d'Encelade.
Un sac cosmique rempli de charbon noir
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Zoom sur une portion de la Nébuleuse du Sac de Charbon
Sur cette nouvelle image acquise par la caméra à grand champ du télescope MPG/ESO de 2,2 mètres installé à l'Observatoire de La Silla au Chili, des tâches de couleur sombre masquent en partie une région peuplée de nombreuses étoiles. Ces zones noircies composent la vaste nébuleuse sombre du Sac de Charbon, l'un des objets de ce type les plus proéminents visibles à l'œil nu. Dans plusieurs millions d'années, lorsqu'apparaîtront de nombreuses jeunes étoiles, diverses régions du Sac de Charbon s'enflammeront, à l'image de leurs homologues fossiles.
La Nébuleuse du Sac de Charbon se situe à quelque 600 années-lumière de la Terre, au sein de la constellation de la Croix du Sud. Aussi vaste que sombre, cet objet arbore une silhouette remarquable dont les contours se détachent nettement du fond du ciel étoilé constitué par la Voie Lactée. Pour cette raison, les peuples de l'hémisphère sud connaissent cette nébuleuse depuis toujours.
L'explorateur espagnol Vicente Yáñez Pinzón témoigna de l'existence de la Nébuleuse du Sac de Charbon dès son retour en Europe en 1499. Puis, en raison de son opacité, le Sac de Charbon fut surnommé Nuage Sombre de Magellan, par opposition aux deux brillants Nuages de Magellan qui constituent en réalité des galaxies satellites de la Voie Lactée. Ces deux galaxies lumineuses sont clairement visibles dans le ciel austral et attirèrent l'attention des Européens au cours du 16ème siècle, alors que Ferdinand Magellan menait diverses explorations. Toutefois, le Sac de Charbon n'est pas une galaxie. A l'instar des autres nébuleuses sombres, il consiste en un vaste nuage de poussière interstellaire dont l'épaisseur empêche la presque totalité de la lumière émise par les étoiles situées en arrière-plan de parvenir aux observateurs terrestres.
Un nombre significatif de particules de poussière des nébuleuses sombres est recouvert d'eau gelée, d'azote, de monoxyde de carbone et de quelques molécules organiques simples. Les grains qui en résultent empêchent une grande part de la lumière visible de traverser le nuage cosmique. Une étude réalisée dans des années 1970 par l'astronome finlandais Kalevi Mattila permet d'estimer la noirceur du Sac de Charbon : elle stipule en effet que sa luminosité n'excède pas dix pour cent de la luminosité de la portion environnante de la Voie Lactée. Une petite fraction de la lumière émise par les étoiles situées en arrière-plan parvient toutefois à traverser le Sac de Charbon, comme en témoignent cette nouvelle image de l'ESO ainsi que d'autres clichés, acquis par divers télescopes modernes.
Le peu de lumière qui transperce la nébuleuse subit toutefois quelque changement au cours de sa traversée. La lumière qui nous parvient apparaît plus rouge qu'elle ne devrait l'être, en effet. Ce rougissement s'explique par le fait que la lumière bleue émise par les étoiles est plus sensible que celle de couleur rouge aux phénomènes d'absorption et de diffusion causés par la poussière des nébuleuses sombres. En conséquence, les étoiles arborent des tonalités plus rougeâtres qu'elles ne le sont en réalité.
Dans quelques millions d'années, l'ère sombre du Sac de Charbon prendra fin. Les épais nuages interstellaires qui le composent renferment d'importantes quantités de poussière et de gaz – carburant nécessaire à la formation de nouvelles étoiles. A mesure que la matière contenue au sein du Sac de Charbon s'effondrera sous l'effet de sa propre gravité, des étoiles se formeront, et les pépites de charbon s'enflammeront, comme s'ils étaient au contact d'une flamme.
Plus d'informations : L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - Photos de l'Observatoire de La Silla de l'ESO - Photos du télescope MPG/ESO de 2,2 mètres - Photos acquises par le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Le portrait planétaire de Hubble capture de nouveaux changements dans la Grande Tache Rouge de Jupiter
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Les scientifiques à l'aide du télescope spatial Hubble de la NASA ont produit de nouvelles cartes globales de Jupiter - la première d'une série de portraits annuels des planètes externes du Système solaire du programme Outer Planet Atmospheres Legacy program (OPAL). Les deux cartes de Jupiter, représentant les rotations presque dos-à-dos de la planète le 19 Janvier 2015, montrent les mouvements des nuages et permettent de déterminer les vitesses des vents de Jupiter. Les observations de Hubble confirment que la Grande Tache Rouge continue de rétrécir et de devenir plus circulaire. En outre, un fin filament inhabituel est vu, couvrant presque toute la largeur du vortex. Ces constatations sont décrites dans un nouveau document publié en ligne dans le numéro d'Octobre de The Astrophysical Journal.
La collection de cartes à obtenir au fil du temps du programme OPAL aidera non seulement les scientifiques à comprendre les atmosphères de nos planètes géantes, mais aussi les atmosphères des planètes découvertes autour d'autres étoiles. Pour plus de visuels et d'informations sur cette étude, consultez le site: http://www.nasa.gov/hubble.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Grâce à Rosetta, la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko continue de livrer ses secrets
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Plusieurs équipes
de chercheurs français du LATMOS1, LPC2E2,
CRPG3, LAM4, IRAP5 impliqués
dans l'analyse des observations effectuées par les instruments
embarqués à bord de la sonde Rosetta (ESA) nous révèlent
l'absence de lien pour certains éléments chimiques
entre notre Terre et les atmosphères cométaires. Dans
le même temps, des chercheurs de l'Observatoire de la Côte
d'Azur ont montré que l'activité précoce de
la comète est dûe aux fortes variations de temperature
engendrées par les processus d'ombrage de la surface topographique.
Ces travaux sont parus dans les revues Science et The
Astrophysical Journal Letters, 810 :L22
L'eau, le carbone, l'azote terrestre ne seraient pas d'origine cométaire
L'instrument ROSINA développé par une équipe internationale sous la coordination de Kathrin Altwegg (Université de Berne, Suisse) et embarqué à bord de la sonde ROSETTA, analyse ainsi la composition des gaz de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko par spectrométrie de masse. Cet instrument permet l'analyse élémentaire et isotopique de ces gaz.
L'activité de la comète trahie par son ombre…
L'imageur NAVCAM a révélé de
façon inattendue que l'activité précoce de
67P, matérialisée par des jets de gaz et de poussières
et encore mal comprise, se produisait principalement dans la zone
concave du cou, entre les 2 lobes principaux (cf. Fig). Or, cette
région est la moins exposée au Soleil et devrait être
en moyenne plus froide, et donc moins propice à la
sublimation de la glace que les autres régions de la comète.
Notes : Les participants et laboratoires français de
l'expérience Rosina
Références : 6 - Altwegg, K et al. 2015. 67P/Churyumov-Gerasimenko, a Jupiter Family Comet
with a High D/H Ratio. Science 347: 1261952–1.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Les amas de galaxies laissent perplexes les cosmologistes
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Afin de réconcilier le modèle standard de la cosmologie avec la quantité d'amas de galaxies observés en rayon X, une équipe de chercheurs français montre que les masses des amas devraient être 70% supérieures aux estimations actuelles. Ces résultats confortent les résultats de Planck obtenus en 2013 en observant les amas dans les microondes dans l'univers plus lointain. Néanmoins, le sujet continue d'intriguer les cosmologistes et pourrait être l'indice d'une « nouvelle physique ».
Les amas de galaxies, les plus grandes structures qui se soient effondrées sur elles-mêmes sous l'action de la gravité, peuvent être observés avec une variété de techniques. Entre autres, celle de l'imagerie et de la spectroscopie en rayons X qui révèlent la présence et les propriétés d'un gaz chaud à une température de plusieurs dizaines de millions de degrés. Ils peuvent également être observés dans le domaine millimétrique et submillimétrique, en mesurant l'empreinte que ce gaz chaud laisse dans le rayonnement du fond diffus cosmologique : c'est l'effet Sunyaev-Zeldovich (« effet SZ »). Ces amas sont une précieuse source d'information sur notre Univers et son histoire, notamment par des mesures de leur abondance - le nombre d'amas par unité de volume. En effet, cette abondance résulte du nombre de structures qui ont eu le temps de se former par l'effondrement des fluctuations de matière dont l'origine se trouve dans l'Univers primordial.
Une trace de ces fluctuations primordiales se trouve dans le fond diffus cosmologique (FDC), cette « première image » de l'Univers. Son observation et analyse par le satellite Planck a fortement consolidé les fondements du modèle cosmologique standard : une constante cosmologique (ou énergie noire) représentant environ 70% de la densité de l'Univers et une composante de matière sombre froide en représentant 25%. Les 5% restant sont les atomes, seul contenu directement accessible aux observations des astronomes.
En connaissant l'amplitude des fluctuations primordiales (grâce au FDC), l'abondance d'amas de galaxies peut alors être prédite et comparée aux observations, et ainsi contraindre des modèles d'Univers. Or le satellite Planck a aussi observé l'abondance des amas grâce à leur empreinte par effet SZ dans le FDC. La comparaison menée par des chercheurs de l'IAS et présentée en 2013¹ montrait que, compte tenu des estimations de masses obtenues par le passé, basées sur l'application de l'équation de l'équilibre hydrostatique du gaz au sein des amas, la quantité d'amas observés est 3 à 4 fois plus faible que les valeurs attendues ! Pour réconcilier ces abondances avec le modèle standard, les masses des amas devraient être nettement supérieures, d'environ 70%, aux estimations antérieures basées sur les observations en rayon X. De nombreux cosmologistes ne sont pas prêts à franchir ce pas, ce qui impliquerait que le modèle cosmologique standard doit être révisé par exemple en invoquant l'existence de neutrinos massifs.
Une équipe française a étudié cette question avec une nouvelle approche². Dans un premier temps, ils ont repris les données qui permettent de déterminer l'abondance des amas (locaux/proches) détectés par leur émission en rayon X. Puis, ils ont évalué les masses que ces amas devraient avoir pour être en accord avec le modèle « ?CDM » tel qu'il nous apparaît à travers les fluctuations du fond cosmologique mesurées par Planck. Leurs résultats montrent alors un très bon accord avec les conclusions mentionnées précédemment : les masses des amas doivent être supérieures aux estimations antérieures d'environ 70%. Il y a donc une grande cohérence entre les conclusions tirées des observations en rayons X et celles obtenues à partir de l'échantillon « SZ » de Planck. La question de la masse réelle des amas reste donc un sujet débattu au sein des spécialistes : les masses d'amas obtenues par différentes méthodes d'observation directe sont-elles vraiment sous-estimées ou ces mesures sont-elles l'indice d'une « nouvelle physique » ? Le fait de disposer de mesures de masse d'amas précises et fiables apparaît donc plus que jamais comme un enjeu crucial pour la cosmologie. Ce sujet devrait connaître des progrès décisifs dans les années à venir grâce à la mise en service d'instruments dédiés à la réalisation de grands relevés de galaxies. Parmi eux on compte notamment le satellite Euclid, qui permettra en autres une mesure précise et fiable des masses des amas par effet de lentille gravitationnelle.
Les chercheurs français à l'origine de cette découverte sont issus de l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie, IRAP (CNRS, Université de Toulouse Paul Sabatier) et de l'Institut d'Astrophysique Spatiale, IAS (CNRS, Université Paris Sud, CNES). Ce travail a bénéficié également du soutien du LABEX OCEVU, financé par l'ANR, dans le cadre du programme "Investissements d'Avenir".
Ces résultats font l'objet d'une publication dans la revue Astronomy and Astrophysics, en date du 12 octobre 2015.
Notes : 1. Ces travaux ont été publiés en 2014, A&A 571, A20 2. Ces résultats ont fait l'objet d'une publication dans la revue Astronomy and Astrophysics, A&A 582, A79
Pour en savoir plus :
Référence : X-ray galaxy clusters abundance and mass-temperature scaling S. Ilic, A. Blanchard, M. Douspis, Astronomy and Astrophysics, A&A, 582, A79, 12 octobre 2015
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Comètes P/2015 R2 (PANSTARRS), C/2015 R3 (PANSTARRS), P/1998 QP54 = 2015 S1 (LONEOS-Tucker), P/2003 WC7 = 2015 T1 (LINEAR-Catalina)
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P/2015 R2 (PANSTARRS) Une nouvelle comète a été découverte le 09 Septembre 2015 par les membres de l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8m de Haleakala, Hawaii. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée grâce aux observations de R. J. Wainscoat, D. Woodworth, Y. Ramanjooloo, et D. J. Tholen (Mauna Kea), A. Maury et J. F. Soulier (CAO, San Pedro de Atacama), H. Sato (via iTelescope Observatory, Siding Spring), et K. Hills (Tacande Observatory, La Palma).
Les éléments orbitaux elliptiques préliminaires de la comète P/2015 R2 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 03 Juillet 2015 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil, et une période d'environ 7,0 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 09 Juin 2015 à une distance d'environ 2,4 UA du Soleil, et une période d'environ 9.5 ans.
C/2015 R3 (PANSTARRS) Les membres de l'équipe du programme de recherche Pan-STARRS (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) ont découverte le 12 Septembre 2015 une nouvelle comète avec le télescope Ritchey-Chretien de 1.8m de Haleakala, Hawaii. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée grâce aux observations de R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), R. J. Wainscoat et D. Woodworth (Mauna Kea), H. Sato (via iTelescope Observatory, Siding Spring), A. Maury et J.-F. Soulier (CAO, San Pedro de Atacama).
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2015 R3 (PANSTARRS) indiquent un passage au périhélie le 12 Février 2014 à une distance d'environ 5,2 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 11 Février 2014 à une distance d'environ 4,9 UA du Soleil.
P/1998 QP54 = 2015 S1 (LONEOS-Tucker) Une comète lègèrement floue trouvée par A. R. Gibbs sur les images CCD obtenues avec le télescope Schmidt de 0.68-m du Catalina le 30 Septembre 2015 a été signalée par Gibbs comme étant probablement une redécouverte de la comète P/1998 QP54 , laquelle n'avait pas été revue à l'occasion de son retour au périhélie de Mai 2007 et avait été observée pour la dernière fois le 14 Février 1999. Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée grâce aux observations de nombreux astrométristes.
1998 QP54 LONEOS-Tucker a été identifiée comme une comète par Roy A. Tucker (Tucson, AZ) tout en effectuant un programme d'astrométrie d'astéroïdes en CCD le 13 Septembre 1998 avec un Schmidt-Cassegrain de 0,36-m f/11 à l'Observatoire Goodricke-Pigott. Garreth V. Williams, du Minor Planet Center, a alors identifié la comète avec 1998 QP54, qui avait été rapportée par E. Bowell (observée par W. D. Ferris et mesurée par B. W. Koehn) à la suite de ses observations du 27 Août 1998 comme une planète mineure en apparence tout à fait ordinaire dans le cadre de LONEOS (Lowell Observatory Near-Earth Object Search). Williams a ensuite également identifié des observations d'une seule nuit effectuées le 28 août par LINEAR comme appartenant au même objet. Après publication sur la page NEOCP (NEO Confirmation Page) du Minor Planet Center, de nombreux observateurs ont confirmé la nature cométaire de cet objet. Des observations antérieures à la découverte, effectuées le 02 Août 1998 dans le cadre de LONEOS, ont également été identifiées. La comète, d'une période d'environ 8,6 ans avec un passage au périhélie le 06 Octobre 1998 à une distance d'environ 1,8 UA du Soleil, avait fait une approche auprès de Jupiter au début de 1992 (à 0,7 UA le 23 Mars).
Les éléments orbitaux de la comète P/1998 QP54 = 2015 S1 (LONEOS-Tucker) indiquent un passage au périhélie en date du 24 Décembre 2015 à une distance d'environ 1,8 UA du Soleil, et une période d'environ 8,6 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/1998 QP54 = 2015 S1 (LONEOS-Tucker) a reçu la dénomination définitive de 328P/LONEOS-Tucker en tant que 328ème comète périodique numérotée.
P/2003 WC7 = 2015 T1 (LINEAR-Catalina) R. Weryk, Institute for Astronomy, University of Hawaii, rapporte ce qui était apparemment la découverte d'une comète inconnue dans quatre expositions en bande W prises avec le télescope Pan-STARRS1 à Haleakala le 10 Octobre, notant qu'il existe des éléments de preuve d'une faible mais large queue, s'étendant vers l'angle de position de 70 degrés environ; dans son rapport, Weryk a fait observer que l'objet pourrait être une redécouverte de la comète P/2003 WC7. Suite à la publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, les observations par d'autres astrométristes ont confirmé l'identification avec P/2003 WC7, bien qu'aucun autre rapport d'aspect cométaire n'ait été reçu.
La comète P/2003 WC7 a été découverte en tant qu'astéroïde par le programme de surveillance LINEAR le 18 Novembre 2003 et a reçu la désignation officielle de 2003 WC7. L'objet a été indépendamment découvert par le télescope de surveillance Catalina le 31 Janvier 2004 et a fait l'objet d'une demande de confirmation. Les observations faites par J. Youg (Table Moutain) et par G. J. Garradd et R. H. McNaught (Siding Spring) ont révélé la nature cométaire de cet objet. La comète P/2003 WC7 (LINEAR-Catalina), d'une période d'environ 11,8 ans avec un passage au périhélie le 05 Février 2004 à une distance d'environ 1,65 UA du Soleil, avait été observée pour la dernière fois le 11 Avril 2004.
Les éléments orbitaux de la comète P/2003 WC7 = 2015 T1 (LINEAR-Catalina) indiquent un passage au périhélie le 05 Décembre 2015 à une distance d'environ 1,66 UA du Soleil, et une période d'environ 11,8 ans pour cette comète de la famille de Jupiter.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2003 WC7 = 2015 T1 (LINEAR-Catalina) a reçu la dénomination définitive de 329P/LINEAR-Catalina en tant que 329ème comète périodique numérotée.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
INTRUS 2015 TC25, un astéroïde de type Apollo
d'environ 4 mètres de diamètre observé pour la première
fois le 11 Octobre 2015 à 06h57 UTC dans le cadre du Catalina Sky Survey,
annoncé par la circulaire MPEC 2015-T62 du 11 Octobre 2015, passe le 13 octobre 2015
vers 07h33 UTC (<1mn) à une distance d'environ 104.490 km, soit environ
0,29 LD (1 LD = Distance moyenne Terre-Lune = 380.400 km), de la surface de
notre planète. Quelques heures plus tard, le 14 Octobre 2015 à
05h10 UTC (±1mn), l'astéroïde passera à une distance
d'environ 212.660 km (0,56 LD) de la surface de la Lune.
L'équipe du rover Curiosity confirme les anciens lacs
sur Mars : Une nouvelle étude de l'équipe de Mars Science
Laboratory/Curiosity de la NASA a confirmé que Mars était autrefois,
il y a des milliards d'années, capable de stocker de l'eau dans des lacs
sur une période de temps prolongée.
Rosetta voit les premiers jets en 3D : Pour la première
fois depuis son arrivée à la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko,
OSIRIS, le système d'imagerie scientifique à bord de la sonde
Rosetta de l'ESA, a observé un jet de poussières émis par
la comète dans un mode qui permet de créer un anaglyphe en trois
dimensions de la fonctionnalité. Le jet s'est produit à la veille
de son périhélie dans une phase de forte activité cométaire.
Nouveaux Horizons trouve un ciel bleu et de la glace d'eau
sur Pluton : Les premières images en couleurs des brumes atmosphériques
de Pluton, retournées par la sonde New Horizons de la NASA la semaine
dernière, révèlent que les brumes sont bleues. Les particules
de brume sont probablement grises ou rouges, mais la façon dont elles
diffusent la lumière bleue a retenu l'attention de l'équipe scientifique
de Nouveaux Horizons. « Cette frappante teinte bleue nous parle de la
taille et de la composition des particules de brume, » a déclaré
le chercheur de l'équipe scientifique Carly Howett, du SwRI.
Les petites lunes Nix et Hydra de Pluton : la planète
naine Pluton et sa plus grande lune Charon dansent l'une autour de l'autre,
faisant des cercles autour de leur centre de masse commun, qui se trouve dans
un espace vide entre elles. Autour de la danse du couple se trouvent quatre
petites lunes. Par ordre croissant de distance, leurs noms sont Styx (juste
au-delà de Charon), puis Nix, Kerberos et Hydra.
20 ans d'exoplanètes : Il a fallu des milliers d'années
aux humains pour trouver les sept autres planètes de notre Système
solaire, et, il n'y a pas longtemps, il semblait possible que c'était
la limite de ce que nous allions découvrir. Les exoplanètes, en
particulier celles comme la Terre, étaient de la science-fiction. Ensuite,
tout a changé.
La photométrie terrestre la plus profonde dans un champ
encombré : Compter résoudre des étoiles profondément
dans le champ encombré d'un amas globulaire est un défi de taille
pour les télescopes au sol. Toutefois, Paolo Turri (Université
de Victoria, Canada) et ses collègues ont utilisé l'optique adaptative
Gemini Multi-conjugué (GEMS) avec le Gemini Sud Adaptive Optics Imager
(GSAOI) pour faire exactement cela. Leurs données présentent la
photométrie en proche-infrarouge la plus précise et la plus profonde
d'un champ bondé depuis le sol.
Découverte de mystérieuses ondulations au travers d'un disque de poussière
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Des structures inédites repérées autour d'une étoile proche
En analysant des images acquises par le Très Grand Télescope de l'ESO ainsi que le Télescope Spatial Hubble NASA/ESA, les astronomes ont découvert l'existence, au sein d'un disque de poussière situé autour d'une étoile proche, de structures inconnues jusqu'alors. Semblables à des ondes animées d'un mouvement rapide, ces structures figurent dans le disque de l'étoile AU Microscopii. Elles ne ressemblent en rien à ce qui a pu être observé ou envisagé jusqu'à présent. L'origine ainsi que la nature de ces structures offrent donc aux astronomes un tout nouveau champ d'investigations. Les résultats de leurs observations font l'objet d'une publication au sein de l'édition du 8 octobre 2015 de la revue Nature.
AU Microscopii, abréviée AU Mic, est une étoile jeune, proche de notre système solaire et entourée d'un disque de poussière étendu [1]. L'étude de semblables disques de débris est susceptible de compléter notre connaissance des processus de formation planétaire à partir de telles structures.
Les astronomes ont recherché le moindre signe de structure déformée ou grumeleuse – témoignant de la possible existence de planètes – dans le disque de AU Mic. A cette fin, ils ont utilisé, en 2014, l'instrument SPHERE nouvellement installé sur le Très Grand Télescope de l'ESO. Aidés de ce puissant dispositif capable de discerner le moindre détail contrasté, ils ont fait une étrange découverte.
“Nos observations ont révélé quelque chose d'inattendu”, rapporte Anthony Boccaletti, chercheur CNRS au LESIA (Observatoire de Paris/CNRS/UPMC/Paris-Diderot), premier auteur de l'article. “Les images acquises par SPHERE laissent apparaître un ensemble de structures inexpliquées au sein du disque. Ces structures arborent une forme arquée, ou ondulée, bien différente de ce qui a déjà été observé par le passé.”
Sur les nouvelles images figurent, telles des vagues à la surface de l'eau, cinq arches formant globalement une structure ondulante à différentes distances de l'étoile. Après avoir repéré ces structures au moyen des données de SPHERE, l'équipe a consulté d'anciennes images du disque acquises, en 2010 et 2011, par le Télescope Spatial Hubble NASA/ESA [2]. Il est ainsi apparu, non seulement que ces structures figuraient sur les images d'Hubble, mais également qu'elles avaient changé au fil du temps. En fait, ces ondulations se déplacent – et à une vitesse très élevée ! [3]
“Après avoir effectué un nouveau traitement des images issues des données de Hubble, nous sommes parvenus à reconstituer les mouvements de ces étranges structures sur une période de quatre ans”, précise Christian Thalmann (ETH Zurich, Suisse). “Nous avons ainsi pu constater que les arches s'éloignaient de l'étoile à des vitesses pouvant atteindre les 40 000 km/h !”
Les structures les plus éloignées de l'étoile semblent se mouvoir à vitesse plus élevée que les plus proches. Trois des structures au moins se déplacent si rapidement qu'elles pourraient bien échapper à l'attraction gravitationnelle de l'étoile. L'existence de vitesses si élevées exclut l'hypothèse selon laquelle ces structures résulteraient de perturbations causées sur le disque par des objets – telles des planètes – en orbite autour de l'étoile. Un élément inconnu, et véritablement inhabituel, doit être à l'origine de l'accélération de ces ondulations et de leur vitesse si élevée.
“Cette découverte a apporté son lot de surprises” ajoute Carol Grady du Groupement Scientifique Euréka, Etats-Unis. “Et parce que rien de tel n'a été observé ou prédit par la théorie par le passé, nous ne pouvons que spéculer sur l'occurrence et l'origine du phénomène observé”.
L'équipe ne peut affirmer avec certitude la cause de ces mystérieuses ondulations autour de l'étoile. Elle a toutefois envisagé et écarté un ensemble de phénomènes possibles, telle la collision de deux objets massifs et rares semblables à des astéroïdes libérant d'importantes quantités de poussière, ou bien encore des ondes spirales générées par des instabilités gravitationnelles à l'intérieur du système.
D'autres hypothèses envisagées paraissent toutefois plus prometteuses.
“Il est possible que l'étrange structure présente un lien avec les flambées de l'étoile. AU Mic est une étoile très active – d'importants et brusques sursauts d'énergie se produisent à sa surface ou à proximité directe,” explique Glenn Schneider de l'Observatoire Steward, Etats-Unis, par ailleurs co-auteur de l'étude. “L'un de ces sursauts a pu déclencher quelque chose sur l'une des planètes – si planètes il y a : à titre d'exemple, une violente expulsion de matière qui se propagerait à présent au travers du disque, propulsée par l'intensité de l'éruption.
“ SPHERE n'est que dans sa première année de fonctionnement et il est déjà capable d'étudier un tel disque. On ne peut donc que se réjouir de ce résultat des plus prometteurs qui confirme les grandes capacités de l'instrument”, conclut Jean-Luc Beuzit, co-auteur de la nouvelle étude et co-concepteur de l'instrument SPHERE.
L'équipe ambitionne de continuer à observer le système AU Mic au moyen de SPHERE et d'autres instruments parmi lesquels ALMA, afin de comprendre les processus à l'œuvre. Pour l'instant toutefois, ces étranges structures demeurent un véritable mystère.
Notes : [1] AU Microscopii se situe à 32 années-lumière de la Terre seulement. Le disque est essentiellement constitué d'astéroïdes que les violentes collisions ont réduits à l'état de poussière.
[2] Les données ont été acquises par le Spectrographe Imageur du Télescope Spatial Hubble (STIS).
[3] Observer le disque par la tranche complique l'interprétation de sa structure tridimensionnelle.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé “Fast-Moving Features in the Debris Disk Around AU Microscopii” à paraître dans l'édition du 8 octobre 2015 de la revue Nature.
L'équipe internationale d'astronomes impliqués dans cette étude est composée de : Anthony Boccaletti (Observatoire de Paris, CNRS, France), Christian Thalmann (ETH Zürich, Suisse), Anne-Marie Lagrange (Université Grenoble Alpes, France; CNRS, IPAG, France), Markus Jansons (Université de Stockholm, Suède; Institut Max Planck dédié à l'Astronomie, Allemagne), Jean-Charles Augereau (Université Grenoble Alpes, France; CNRS, IPAG, France), Glenn Schneider (Université d'Arizona Tucson, Etats-Unis), Julien Milli (ESO, Chili; CNRS, IPAG, France), Carol Grady (Groupement Scientifique Eureka, Etats-Unis), John Debes (STScI, Etats-Unis), Maud Langlois (CNRS/ENS-L, France), David Mouillet (Université Grenoble Alpes, France; CNRS, IPAG, France), Thomas Henning (Institut Max Planck dédié à l'Astronomie, Allemagne), Carsten Dominik (Université d'Amsterdam, Pays-Bas), Anne-Lise Maire (INAF–Observatoire Astronomique de Padoue, Italie), Jean-Luc Beuzit (Université Grenoble Alpes, France; CNRS, IPAG, France), Joe Carson (Collège de Charleston, Etats-Unis), Kjetil Dohlen (CNRS, LAM, France), Markus Feldt (Institut Max Planck dédié à l'Astronomie, Allemagne), Thierry Fusco (ONERA, France; CNRS, LAM, France), Christian Ginski (Observatoire Leiden, Pays-Bas), Julien H. Girard (; CNRS, IPAG, France), Dean Hines (STScI, Etats-Unis), Markus Kasper (ESO, Allemagne; CNRS, IPAG, France), Dimitri Mawet (ESO, Chili), Francois Ménard (Université du Chili, Chili), Michael Meyer (ETH Zürich, Suisse), Claire Moutou (CNRS, LAM, France), Johan Olofsson (Institut Max Planck dédié à l'Astronomie, Allemagne), Timothy Rodigas (Institut Carnegie de Washington, Etats-Unis), Jean-Francois Sauvage (ONERA, France; CNRS, LAM, France), Joshua Schlieder (Centre de Recherches Ames de la NASA, Etats-Unis; Institut Max Planck dédié à l'Astronomie, Allemagne), Hans Martin Schmid (ETH Zürich, Suisse), Massimo Turatto (INAF–Observatoire Astronomique de Padoue, Italie), Stephane Udry (Observatoire de Genève, Suisse), Farrokh Vakili (Université de Nice-Sophia Antipolis, France), Arthur Vigan (CNRS, LAM, France; ESO, Chili), Zahed Wahhaj (ESO, Chili; CNRS, LAM, France) et John Wisniewski (Université d'Oklahoma, Etats-Unis).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les astéroïdes jugés être le principal
"approvisionneur en eau" de la Lune : Les réserves d'eau
trouvées sur la Lune sont le résultat d'astéroïdes
agissant comme des «véhicules de livraison» et non de la
chute de comètes comme on le pensait auparavant. À l'aide de simulations
sur ordinateur, les scientifiques du MIPT et du RAS Geosphere Dynamics Institute
ont découvert qu'un gros astéroïde peut en effet offrir plus
d'eau à la surface lunaire que la chute cumulée de comètes
sur une période d'un milliard d'années.
Les planètes comme la Terre autour de petites étoiles
ont probablement des champs magnétiques protecteurs, aidant la chance
pour la vie : Des planètes comme la Terre en orbite près de
petites étoiles ont probablement des champs magnétiques qui protègent
des radiations stellaires et aident à maintenir les conditions de surface
qui pourrait être propice à la vie, selon les recherches des astronomes.
La grande lune Charon de Pluton révèle une histoire
violente et colorée : La sonde New Horizons de la NASA a retourné
la meilleure couleur et les images de la plus haute résolution à
ce jour de la plus grande lune de Pluton, Charon - et ces photos montrent une
histoire étonnamment complexe et violente. Beaucoup de scientifiques
de New Horizons s'attendaient à ce que Charon soit un monde monotone
criblé de cratères; à la place, ils trouvent un paysage
recouvert de montagnes, de canyons, de glissements de terrain, des variations
de couleur en surface et plus.
Le forage de Curiosity et l'emplacement sont parfaits :
Le mardi 29 septembre, le rover Curiosity de la NASA a percé son huitième
trou sur Mars, et son cinquième après avoir atteint le Mont Sharp
il y a un an. Le forage du trou de 2,6 pouces (65 mm) de profondeur dans une
roche que l'équipe a nommé « Big Sky » fait partie
d'une séquence sur plusieurs jour en plusieurs étapes qui mènera
à l'analyse des ingrédients du rocher martien dans deux laboratoires
à bord du rover.
Amas Phoenix : une nouvelle perspective sur l'extraordinaire
amas de galaxies : De nouvelles observations de l'amas « Phoenix »
aux longueurs d'onde de rayons X, optiques et ultraviolets fournissent de nouveaux
détails sur ce système remarquable. L'amas Phoenix détient
plusieurs records pour les propriétés d'un amas de galaxies. Les
rayons X de Chandra révèlent des trous géants ou cavités,
dans les gaz chauds qui imprègnent l'amas.
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