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Un microquasar émetteur gamma découvert dans notre Galaxie
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Pour la première fois, une émission de rayons gamma de haute énergie en provenance d'un microquasar a pu être observée avec certitude grâce au satellite Fermi de la NASA. L'observation du microquasar Cygnus X-3 par les équipes françaises (CEA-IRFU (1), CNRS-INSU (2) et CNRS-IN2P3 (3) , Université Paris Diderot - Paris 7, Université Joseph Fourier) de la collaboration Fermi permet de mieux comprendre le fonctionnement de ces sources particulières, capables de propulser dans le milieu interstellaire l'équivalent de la masse de la Lune à une vitesse proche de celle de la lumière. Cette étude fait l'objet d'une publication dans la revue Science Express du 26 novembre 2009.
Les microquasars sont des couples d'étoiles composés d'un objet compact (étoile à neutrons ou trou noir) orbitant autour d'une étoile compagnon. Ces systèmes binaires sont également le siège de jets de matière très énergétiques, propulsés à des vitesses proches de celles de la lumière. Par illusion d'optique, ces projections, appelées « jets relativistes », paraissent même parfois dépasser la vitesse de la lumière. A l'échelle miniature, ils semblent la réplique exacte des quasars, cœurs de galaxies où de puissants jets sont propulsés par un trou noir géant, d'où leur nom de « microquasars » (4). Relativement proches de nous, ces quasars miniatures sont de parfaits laboratoires pour essayer de comprendre les phénomènes de jets qui affectent aussi les galaxies. Si, jusqu'ici, les astrophysiciens soupçonnaient les microquasars d'être des sources de rayons gamma de haute énergie, jamais ils n'avaient pu observer avec certitude une telle émission. Les observations faites grâce au télescope Fermi du microquasar Cygnus X-3, situé dans notre Galaxie à environ 20 000 années-lumière dans la direction de la constellation du Cygne, changent désormais la donne. La signature gamma du microquasar est cette fois-ci sans équivoque et clôt un débat ouvert dans les années 70.
Les observations sont formelles : « Trois preuves nous ont conduit à cette conclusion : la coïncidence parfaite entre la source gamma détectée par Fermi et la position du microquasar Cygnus X-3, la variation dans le temps de l'émission en fonction de l'orbite du système binaire (période de 4.8 heures) et enfin la connexion entre l'activité gamma et celle des jets relativistes observée par les radio-télescopes», explique Stéphane Corbel, professeur à l'Université Paris Diderot et membre de l'Unité Mixte de Recherche AIM (Astrophysique Interactions multi-échelles).
Les chercheurs ont pu en outre montrer la variabilité
de l'émission gamma : celle-ci apparaît juste avant
une forte émission radio, signe de l'allumage des jets relativistes.
Ces observations apportent donc de toutes nouvelles perspectives
pour comprendre l'accélération des particules et la
formation des jets relativistes.
Notes : (1) Institut de Recherches sur les lois Fondamentales
de l'Univers, Service d'Astrophysique.
Références : « Modulated High-Energy ? -ray emission from
the Microquasar Cygnus X-3 »
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un trou noir pris sur le fait en train de former la galaxie qu'il va habiter ?
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« La question de « la poule et de l'œuf », qui de la galaxie ou de son trou noir était là le premier, est un des sujets de l'astrophysique contemporaine les plus débattus » déclare David Elbaz, premier auteur de l'article scientifique présentant ce résultat. « Notre étude suggère que les trous noirs super-massifs peuvent déclencher la formation d'étoiles, « construisant ainsi leur propre galaxie hôte». Ce lien pourrait aussi permettre d'expliquer pourquoi les galaxies hébergeant les plus grands trous noirs ont plus d'étoiles. »
Pour obtenir une conclusion aussi extraordinaire, l'équipe d'astronomes a mené une importante campagne d'observation sur un curieux objet : le très proche quasar HE0450-2958 (voir le communiqué ESO PR 23/05 sur une précédente étude de cet objet), qui est le seul trou noir pour lequel les astronomes n'ont pas détecté de galaxie hôte [1]. HE0450-2958 est situé à quelques 5 milliards d'années-lumière de la Terre.
Jusqu'à maintenant, les astronomes supposaient que la galaxie hôte de ce quasar était cachée derrière une grande quantité de poussière. Aussi, les astronomes l'ont observé dans l'infrarouge moyen avec un instrument du très grand télescope (le VLT) de l'ESO [2]. A ces longueurs d'onde, les nuages de poussière brillent vivement et sont facilement détectables. « En observant à ces longueurs d'onde nous aurions pu détecter la poussière supposée cacher la galaxie hôte, » déclare Knud Jahnke, le responsable du programme d'observation réalisé au VLT. « Toutefois, nous n'en avons pas trouvé. A la place, nous avons découvert qu'une galaxie, apparemment sans aucun rapport, dans le voisinage immédiat du quasar, produisait des étoiles à un rythme effréné. »
Ces observations nous ont offert un nouveau regard surprenant sur ce système. Alors qu'aucune trace d'étoiles n'apparaît autour du trou noir, sa galaxie voisine est très riche en lumineuses et très jeunes étoiles. Elle forme des étoiles à un taux équivalent à environ 350 soleils par an, cent fois plus que dans les galaxies typiques de l'Univers local.
De précédentes observations avaient montré que cette galaxie se faisait en fait tirer dessus : le quasar est en train de déverser un jet de particules de très haute énergie sur la galaxie, accompagné par un flot de gaz très rapide. L'injection de matière et d'énergie dans la galaxie indique que le quasar lui-même doit provoquer la formation d'étoiles et ainsi créer sa propre galaxie hôte. Dans un tel scénario, les galaxies auraient évolué à partir de nuages de gaz frappés par les jets d'énergie émergeant des quasars.
« Ces deux objets vont fatalement fusionner dans le futur : le quasar se déplace à une vitesse de seulement quelques dizaines de milliers de kilomètres par heure par rapport à la galaxie et ils sont éloignés d'à peine 22 000 années-lumière. » précise David Elbaz. « Bien que le quasar soit encore « nu », il finira par être « vêtu » quant il fusionnera avec sa galaxie riche en étoiles. Il résidera finalement à l'intérieur d'une galaxie comme tous les autres quasars. »
De ce fait, cette équipe a identifié les jets des trous noirs comme des moteurs possibles de la formation des galaxies et pourraient également être le lien longtemps recherché expliquant pourquoi la masse des trous noirs est plus importante dans les galaxies contenant plus d'étoiles [3].
« Un prolongement logique de notre recherche est de trouver des objets similaires dans d'autres systèmes » déclare Knud Jahnke.
Les prochains instruments, comme ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), l'E-ELT (le télescope géant européen) et le télescope spatial NASA / ESA / CSA James Web seront capables de chercher de tels objets, à des distances encore plus lointaines de la Terre, prouvant le lien entre les trous noirs et la formations des galaxies dans les parties les plus lointaines de l'Univers.
Notes : [1] Les trous noirs super-massifs se trouvent au cœur des plus grandes galaxies. Contrairement au trou noir inactif et affamé situé au centre de la Voie Lactée, quelques uns sont dits actifs car ils dévorent d'énormes quantités de matière. Cette activité frénétique génère une importante libération d'énergie sur l'ensemble du spectre électromagnétique. Le cas des quasars, où le cœur brille de manière si puissante qu'il surpasse la luminosité de sa galaxie hôte, est particulièrement spectaculaire.
[2] Cette partie de l'étude est basée sur des observations réalisées dans l'infrarouge moyen avec le puissant instrument VISIR (VLT spectrometer and imager for de mid-infrared) au VLT, combinées avec des données complémentaires dont des spectres obtenus avec l'instrument FORS du VLT, des images prises dans le visible et l'infrarouge avec le télescope spatial ESA NASA Hubble et des observations radios avec le « Australia Telescope National Facility ».
[3] La plupart des galaxies de l'Univers local hébergent un trou noir super-massif avec une masse d'environ 1/700ème de la masse du bulbe stellaire. L'origine de la masse de ce trou noir en relation avec cette masse stellaire est un des sujets les plus débattus de l'astrophysique contemporaine.
Plus d'informations Cet article est présenté dans un article publié dans la revue Astronomy & Astrophysics: “Quasar induced galaxy formation: a new paradigm?” by Elbaz et al.,et dans l'Astrophysical Journal “The QSO HE0450-2958: Scantily dressed or heavily robed? A normal quasar as part of an unusual ULIRG” by Jahnke et al.
L'équipe est composée de David Elbaz (Service d'Astrophysique, CEA Saclay, France), Knud Jahnke (Max Planck Institute for Astronomy, Heidelberg, Allemagne), Eric Pantin (Service d'Astrophysique, CEA Saclay, France), Damien Le Borgne (Institut d'Astrophysique de Paris - Université Paris 6 et CNRS, France) et Géraldine Letawe (Institut d'Astrophysique et de Géophysique, Université de Liège, Belgique).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les splendides spectres de Herschel : L'ESA publie des
spectres obtenus par les instruments SPIRE, PACS et HIFI du télescope
spatial infrarouge Herschel durant la phase de vérification des performances.
Les vagues monstrueuses sur le Soleil sont réelles
: Les vaisseaux spatiaux jumeaux STEREO (Solar Terrestrial Relations Observatory)
ont observé à l'occasion d'une éruption solaire des vagues
géantes dans l'atmosphère du Soleil, confirmant ainsi l'existence
des "tsunamis solaires" que SOHO (Solar and Heliospheric Observatory)
avait découvert en 1997.
Les scientifiques du Caltech expliquent l'énigmatique
asymétrie des lacs sur Titan : Des chercheurs du Caltech suggèrent
que l'excentricité de l'orbite de Saturne autour du Soleil peut être
responsable de la distribution exceptionnellement irrégulière
des lacs de méthane et d'éthane sur les régions polaires
nord et sud de la plus grande lune de la planète, Titan. Sur Terre, le
similaire "forçage astronomique" du climat conduit à
des cycles de périodes glaciaires.
La météorite martienne livre de nouveaux secrets
de vie possible : De nouvelles analyses de la météorite ALH84001
provenant de la planète Mars, par la même équipe de la NASA
qui a fait la découverte initiale il y a 13 ans, apportent des arguments
en faveur d'une vie martienne. Les structures ressemblant à de petites
bactéries ne semblent pas pouvoir s'expliquer par des processus non biologiques.
Le télescope Fermi scrute profondément dans les
microquasars : Le télescope spatial de rayons gamma Fermi a réalisé
la première détection non ambiguë de rayons gamma de très
haute énergie en provenance de l'énigmatique système binaire
connu sous le nom de Cygnus X-3. Le système est composé d'une
chaude étoile massive et d'un objet compact - une étoile à
neutrons ou un trou noir - qui souffle des jets jumeaux émettant en radio
de matière dans l'espace à plus de la moitié de la vitesse
de la lumière. Les astronomes appellent ces systèmes des microquasars.
Atlantis se pose en Floride
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La navette spatial Atlantis s'est posée à 14h44 UTC sur la piste 33 du Kennedy Space Center, clôturant le cinquième et dernier vol de navette de l'année 2009. Au cours de la mission STS-129 de onze jours, la navette a délivré près de 15 tonnes de pièces de rechange et d'approvisionnements destinés à maintenir la Station spatiale internationale (ISS) opérationnelle après la mise hors service des navettes en 2010. La mission STS-129 incluait trois sorties extravéhiculaires et l'installation de deux plateformes au segment de la Station Spatiale Internationale.
Crédit : NASA TV
Outre les six membres d'équipage qui se sont envolés le 16 Novembre, à savoir le commandant Charles O. Hobaugh, le pilote Barry E. Wilmore et les spécialistes de mission Robert L. Satcher Jr., Mike Foreman, Randy Bresnik et Leland Melvin, la navette Atlantis ramène sur Terre l'astronaute américaine Nicole Stott qui vient de séjourner 91 jours dans l'espace. Nicole Stott a passé 87 jours à bord de la Station Spatiale et 80 jours en tant qu'ingénieur de vol de l'expédition 20/21. Elle aura été en Septembre le dernier membre d'équipage de l'ISS à gagner la Station à bord d'une navette.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Une météorite se désintègre
au-dessus de l'Afrique du Sud : Samedi 21 novembre 2009, aux alentours de
23 heures, les habitants de la province du Gauteng, en Afrique du Sud, ont pu observer une lumière aveuglante
liée à la désintégration d'une météorite
dans l'atmosphère terrestre. Les habitants de Johannesburg et de Pretoria
sont nombreux à avoir observé ce spectacle. Des webcams ont enregistré l'événement.
Une fouille cosmique révèle les vestiges de blocs élémentaires primordiaux de la Voie Lactée
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En scrutant au travers des épais nuages de poussière du « bulbe » de notre Galaxie (les myriades d'étoiles entourant son centre) et en révélant un nombre étonnant de détails, une équipe d'astronomes a dévoilé des étoiles d'une diversité peu habituelle dans le groupe d'étoiles appelé Terzan 5. Ce curieux cocktail d'étoiles, encore jamais observé dans le bulbe, laisse supposer que Terzan 5 est en fait un des blocs élémentaires primordiaux du bulbe, très probablement le vestige d'une galaxie naine ayant fusionné avec la Voie Lactée durant ses tous premiers jours.
Tels des archéologues, qui fouillent dans la poussière amoncelée sur les restes d'anciennes civilisations et déterrent des pièces cruciales de l'histoire de l'humanité, les astronomes ont concentré leur regard au travers des épaisses bandes de poussière interstellaire obscurcissant le bulbe de la Voie Lactée et ont dévoilé un vestige cosmique extraordinaire.
La cible de l'étude est l'amas d'étoiles Terzan 5. Les nouvelles observations montrent que cet objet, contrairement à la plupart des amas globulaires, n'héberge pas que des étoiles formées en même temps – ce que les astronomes appellent une « population unique » d'étoiles. Au lieu de cela, la multitude d'étoiles qui brillent dans Terzan 5 s'est formée au cours d'au moins deux périodes différentes, la première il y a probablement 12 milliards d'années, puis une seconde il y a six milliards d'années.
« Seul un autre amas globulaire avec une histoire aussi complexe de formation stellaire a été observé dans le halo de la Voie Lactée : Oméga du Centaure » précise Emanuele Dalessandro, membre de l'équipe. « C'est la première fois que nous voyons cela dans le bulbe. »
Le bulbe galactique est la région la moins accessible de notre galaxie pour les observations astronomiques : seule la lumière infrarouge permet de pénétrer les nuages de poussière et révéler ses myriades d'étoiles. « C'est uniquement grâce aux instruments exceptionnels installés sur le très grand télescope de l'ESO (le VLT) » déclare Barbara Lanzoni, une des co-auteurs de l'article, « que nous avons finalement été capables de « dissiper le brouillard » et d'obtenir une perspective nouvelle sur les origines du bulbe galactique lui-même. »
Un joyau technique se cache derrière cette découverte, à savoir, le « Multi-conjugate Adaptive optics Demonstrator » (MAD), un instrument de pointe qui permet au VLT de faire des images superbement détaillées dans l'infrarouge. L'Optique Adaptative est la technique avec laquelle les astronomes peuvent corriger les déformations provoquées par les turbulences atmosphériques de la Terre sur les images astronomiques réalisées avec des télescopes au sol. MAD est un prototype, encore plus puissant, des instruments d'optique adaptative de prochaine génération [1].
Grâce à l'œil perçant du VLT, les astronomes ont également découvert que Terzan 5 est plus massif que ce que l'on pensait : Il semblerait que ce système, avec sa composition complexe et l'histoire agitée de sa formation stellaire, soit les restes survivants d'une galaxie naine bouleversée qui a fusionné avec la Voie Lactée durant ses tous premiers stades, contribuant ainsi à former le bulbe galactique.
« Ce résultat pourrait être le premier d'une série de découvertes à venir qui nous permettra d'apporter des réponses à la question toujours vivement débattue de l'origine des bulbes galactiques » conclue Francesco Ferraro. « Plusieurs systèmes similaires peuvent être cachés derrière la poussière du bulbe : c'est dans ces objets que l'histoire de la formation de notre Voie Lactée est écrite. »
Note [1] Les télescopes terrestres souffrent de l'effet de brouillard dû à la turbulence atmosphérique. Ces turbulences provoquent le scintillement des étoiles qui enchante les poètes mais frustre les astronomes car il brouille les détails subtils des images. Toutefois, avec les techniques de l'Optique Adaptative, cette perturbation majeure peut être corrigée de telle sorte que les télescopes fournissent des images qui sont théoriquement aussi précises que possible, i.e. se rapprochant des conditions spatiales. Les systèmes d'optique adaptative fonctionnent au moyen de miroirs déformables contrôlés par ordinateur qui neutralisent les distorsions provoquées par les turbulences atmosphériques. Le principe repose sur des corrections optiques en temps réel calculées à une très grande vitesse (plusieurs centaines de fois par seconde) à partir de données d'image obtenues par un détecteur de front d'ondes (une caméra spéciale) qui contrôle la lumière à partir d'une étoile de référence. Les systèmes d'optique adaptative actuels peuvent seulement corriger les effets des turbulences atmosphériques sur une très petite région du ciel – généralement 15 secondes d'arc ou moins-la correction se dégradant très vite lorsque l'on s'éloigne de l'étoile de référence. Les ingénieurs ont donc développé de nouvelles techniques pour dépasser ces limites, l'une d'elles étant l'optique adaptative multi-conjuguée (multi-conjugate adaptive optics – MCAO) comme l'instrument « MAD » qui utilise jusqu'à trois étoiles guide au lieu d'une seule comme référence pour supprimer le brouillage provoqué par la turbulence atmosphérique, sur un champ trente fois plus grand qu'avec les techniques actuelles (ESO PR 19/07).
Plus d'informations Cette recherche est présentée dans un article publié dans l'édition du 26 novembre 2009 de Nature “The cluster Terzan 5 as a remnant of a primordial building block of the Galactic bulge”, by F. R. Ferraro et al.
L'équipe est composée de Francesco Ferraro, Emanuele Dalessandro, Alessio Mucciarelli et Barbara Lanzoni (Department of Astronomy, University of Bologna, Italie), Giacomo Beccari (ESA, Space Science Department, Noordwijk, Hollande), Mike Rich (Department of Physics and Astronomy, UCLA, Los Angeles, USA), Livia Origlia, Michele Bellazzini et Gabriele Cocozza (INAF – Osservatorio Astronomico di Bologna, Italie), Robert T. Rood (Astronomy Department, University of Virginia, Charlottesville, USA), Elena Valenti (ESO and Pontificia Universidad Catolica de Chile, Departamento de Astronomia, Santiago, Chili) et Scott Ransom (National Radio Astronomy Observatory, Charlottesville, USA).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les premiers trous noirs pourraient avoir incubé dans
des cocons géants : Selon une nouvelle étude conduite par
l'Université du Colorado à Boulder, les premiers grands trous
noirs dans l'Univers se sont probablement formés et ont grossi profondément
à l'intérieur de gigantesques cocons qui ont étouffé
leur rayonnement puissant de rayons X et ont empêché les gaz environnants
d'être soufflé.
Aurores boréales en mouvement : Une aurore, brillant
à haute altitude au-dessus de la partie nord de Saturne, se déplace
du côté nuit au côté jour de la planète dans
ce film enregistré par Cassini.
Premières franges d'ALMA, le plus grand projet d'interféromètre
millimétrique/submillimétrique astronomique au monde : Une
équipe d'astronomes et d'ingénieurs travaillant au développement
du projet de grand interféromètre millimétrique et submillimétrique
ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) vient d'obtenir le premier
signal sur site.
Comète C/2009 W2 (Boattini)
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Une nouvelle comète a été découverte le 23 Novembre 2009 par Andrea Boattini dans le cadre du Catalina Sky Survey. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par R. E. Hill (Mt. Lemmon Survey), par M. Andreev, A. Sergeev, N. Parakhin, et V. Kozlov (Terskol), par E. Sheridan (Kanab), par W. H. Ryan, et E. V. Ryan (Magdalena Ridge Observatory, Socorro), et par P. R. Holvorcem, et M. Schwartz (Tenagra II Observatory). Des observations antérieures à la découvertes faites par Catalina et datant du 21 Novembre ont également été identifiées.
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2009 W2 (Boattini) indiquent un passage au périhélie le 23 Mars 2010 à une distance d'environ 6,9 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 01 Mai 2010 à une distance d'environ 6,9 UA du Soleil.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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La Nébuleuse du Crabe, une icône cosmique
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La mort spectaculaire d'une étoile dans la constellation du Taureau (Taurus) a été observée sur Terre sous forme de la supernova de l'an 1054. Aujourd'hui, presque un millier d'années plus tard, un objet super dense - appelé une étoile à neutrons - laissé derrière par l'explosion est vu propulsant un blizzard de particules de haute énergie dans le champ de débris en expansion connu sous le nom de Nébuleuse du Crabe. Les données de rayons X de Chandra fournissent des indices significatifs sur le fonctionnement de cet imposant "générateur" cosmique, qui produit de l'énergie au rythme de 100.000 soleils.
Cette image composite utilise des données de trois des grands Observatoires de la NASA. L'image en rayons X de Chandra est montrée en bleu, l'image optique du télescope spatial Hubble est en rouge et en jaune, et l'image infrarouge du télescope spatial Spitzer est en pourpre. L'image de rayons X est plus petite que les autres parce que les électrons extrêmement énergétiques émettant des rayons X émettent leur énergie plus rapidement que les électrons de plus faible énergie émettant de la lumière optique et infrarouge. Accompagné de nombreux autres télescopes, Chandra a observé à plusieurs reprises la Nébuleuse du Crabe au cours de la durée de la mission. La Nébuleuse du Crabe est l'un des objets les plus étudiés dans le ciel, faisant de celui-ci une icône cosmique.
Crédit : X-ray: NASA/CXC/SAO/F.Seward; Optical: NASA/ESA/ASU/J.Hester & A.Loll; Infrared: NASA/JPL-Caltech/Univ. Minn./R.Gehrz
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Le télescope Spitzer observe une jeune naine brune
: Le télescope spatial Spitzer a contribué à la découverte
de la plus jeune naine brune jamais observée - une découverte
qui, si elle est confirmée, pourrait résoudre un mystère
astronomique sur comment ces marginaux cosmiques se sont formés.
Inauguration du site de la station sol Galileo de Kourou
: Le site d'une station sol du système global de navigation par satellite
européen "Galileo" a été inauguré le 19
novembre dernier dans l'enceinte du Centre spatial guyanais (CSG), près
de Kourou, en Guyane française.
Découvert
le 23 Novembre 2009 par le Catalina Sky Survey, l'astéroïde de type
Apollo 2009
WV51 dont le diamètre a été estimé à
environ 13 mètres, passe à environ 0,39 LD de la Terre (1 LD = Distance moyenne
Terre-Lune = 380.000 km), soit 150.750 km environ, le 24 Novembre 2009 vers
19h53 UTC (avec une incertitude d'environ 1 minute).
Découvert
le 18 Novembre 2009 par le Mt Lemmon Survey, l'astéroïde de type
Apollo 2009 WP6
dont le diamètre a été estimé à environ 15
mètres, est passé à environ 0,69 LD de la Terre (1
LD = Distance moyenne Terre-Lune = 380.000 km), soit 263.380 km environ, le
15 Novembre 2009 à 14h50 UTC (avec une incertitude d'environ 6 minutes).
L'astéroïde
2009 WQ6, un objet
de type Aten d'environ 5 mètres de diamètre découvert le
18 Novembre 2009 par le Mt. Lemmon Survey, est passé à la distance d'environ 351.480 km de la Terre, soit 0,91 LD
(1 LD = Distance moyenne Terre-Lune = 380.000 km), le 16 Novembre 2009 vers
18h34 UTC (avec une incertitude d'environ 1 minute).
Regarder le dîner d'une galaxie cannibale géante
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Une nouvelle technique utilisant des images prises dans le proche infrarouge, avec le « New Technology Telescope » (NTT) de 3,58 mètres de diamètre de l'ESO, a permis à des astronomes de voir à travers les bandes opaques de poussière de la galaxie cannibale géante Centaurus A, dévoilant son « dernier repas » avec une précision inégalée – une petite galaxie spirale, aujourd'hui tordue et déformée. Cette étonnante image montre également des milliers d'amas d'étoiles, éparpillés tels des pierres précieuses scintillantes, tournoyant à l'intérieur de Centaurus A.
Crédit : ESO/Y. Beletsky
Centaurus A (NGC 5128) est la galaxie elliptique géante la plus proche de la Terre, à une distance d'environ 11 millions d'années-lumière. C'est un des objets les plus étudiés du ciel austral. En 1847, son apparence unique a immédiatement attiré l'attention du célèbre astronome anglais John Herschel, qui a répertorié le ciel austral et réalisé une large liste de nébuleuses.
Toutefois, Herschel ne pouvait pas savoir que cette magnifique et spectaculaire apparence est due à une bande opaque de poussière qui couvre la partie centrale de la galaxie. On pense que cette poussière est le reste d'une fusion cosmique entre une galaxie elliptique géante et une plus petite galaxie spirale pleine de poussière.
Il y a entre 200 et 700 millions d'années, cette galaxie aurait consommé une plus petite galaxie spirale riche en gaz dont le contenu semble tournoyer dans le cœur de Centaurus A, engendrant de nouvelles générations d'étoiles.
Le premier aperçu des restes de ce dîner a été obtenu grâce aux observations du satellite ISO (Infrared Space Observatory) de l'ESA, qui révéla une structure large de 16 500 années-lumière très semblable à celle d'une petite galaxie barrée. Plus récemment, le télescope spatial Spitzer de la NASA a révélé la forme de parallélogramme de cette structure, qui peut être expliquée comme étant le reste d'une galaxie spirale riche en gaz tombant dans une galaxie elliptique et se tordant et se déformant dans le processus. La fusion de galaxies est le mécanisme le plus couramment utilisé pour expliquer la formation de telles galaxies elliptiques géantes.
Les nouvelles images de SOFI, obtenues avec le « New Technology Telescope » (NTT) de 3,58 mètres de diamètre de l'Observatoire de la Silla de l'ESO, ont permis aux astronomes d'avoir une vue encore plus précise de la structure de cette galaxie, sans aucune poussière obscurcissante. Les images originales, obtenue en observant dans le proche infrarouge à travers trois filtres différents (J,H,K), ont été combinées en utilisant une nouvelle technique qui supprime l'effet d'écran sombre de la poussière, fournissant une vue claire du centre de cette galaxie.
Ce que les astronomes ont trouvé était surprenant « Il y a un anneau clair d'étoiles et d'amas caché derrière les bandes de poussière et nos images nous en offrent une vue d'une précision inégalée, » déclare Jouni Kainulainen, premier auteur de l'article présentant ces résultats. « Les prochaines analyses de cette structure vont fournir d'importants indices pour expliquer comment le processus de fusion s'est produit et quel a été le rôle de la formation stellaire durant ce processus. »
L'équipe scientifique est enthousiasmée par les possibilités qu'apporte cette nouvelle technique. « Ce sont les premiers pas dans le développement d'une nouvelle technique qui a le potentiel d'observer les nuages de gaz géants dans d'autres galaxies en haute résolution et efficacement ». explique João Alves, un des co-auteurs de l'article. « Savoir comment ces nuages géants se forment et évoluent c'est comprendre comment les étoiles se forment dans les galaxies. »
Les nouveaux télescopes en cours de réalisation, aussi bien au sol que dans l'espace, sont attendus avec impatience, « cette technique est très complémentaire des données radio qu'ALMA collectera dans les galaxies proches et, en même temps, elle donne des pistes intéressantes de recherche pour les populations d'étoiles extragalactiques avec le futur télescope géant européen (European Extremely Large Telescope) et le télescope spatial James Webb (James Webb Space Telescope), puisque la poussière est omniprésente dans les galaxies » déclare Yuri Beletsky un des co-auteurs.
Les observations précédentes réalisées avec l'instrument ISAAC sur le VLT (ESO 04/01) avaient révélé qu'un trou noir super-massif se cache dans Centaurus A. Sa masse est d'environ 200 millions de fois la masse de notre Soleil, ou 50 fois plus massif que celui qui se trouve au centre de notre Voie Lactée. Contrairement à notre propre galaxie, le trou noir super-massif de Centaurus A est nourri en permanence par de la matière qui s'y déverse, rendant cette galaxie très active. Centaurus A est en fait une des sources radio les plus lumineuses dans le ciel (d'où le « A » dans son nom). Des jets de particules de haute énergie provenant du centre sont également observés sur les images radio et en rayons X.
Cette nouvelle image de Centaurus A est un excellent exemple pour montrer comment la recherche de pointe peut être combinée avec des aspects esthétiques. De magnifiques images ont été obtenues par le passé avec le très grand télescope de l'ESO (le VLT) (ESO PR Photo 05b/00) et avec la caméra WFI (Wide Field Imager) du télescope MPG/ESO de 2,2 mètres à La Silla.
Plus d'informations Cette recherche est présentée dans un article dans d'Astronomy and Astrophysics (vol. 502): “Uncovering the kiloparsec-scale stellar ring of NGC5128”, by J.T. Kainulainen et al.
L'équipe est composée de J. T. Kainulainen (University of Helsinki, Finlande, et MPIA, Allemagne), J. F. Alves (Calar Alto Observatory, Espagne, et University of Vienna, Autriche), Y. Beletsky (ESO), J. Ascenso (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, USA), J. M. Kainulainen (TKK/Department of Radio Science and Engineering, Finlande), A. Amorim, J. Lima, et F. D. Santos (SIM-IDL, University of Lisbon, Portugal), A. Moitinho (SIM-IDL, University of Lisbon, Portugal), R. Marques et J. Pinhão (University of Coimbra, Portugal), et J. Rebordão (INETI, Amadora, Portugal).
L'ESO - l'Observatoire Européen Austral - est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 14 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. A Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant – l'E-ELT- qui disposera d'un miroir primaire de 42 mètres de diamètre et observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil tourné vers le ciel » le plus grand au monde.
Liens Article scientifique : http://www.aanda.org/10.1051/0004-6361/200912624 En savoir plus sur Cen A: http://www.mpe.mpg.de/~hcs/Cen-A/
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un projet de radioastronomie unique pour quadriller le ciel avec une précision extrême
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Des astronomes combinent la plus grande panoplie de radiotélescopes de la planète en un instrument unique pour améliorer la précision du système de référence utilisé pour mesurer les positions de tous les objets célestes. Le projet est co-organisé par le Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux (INSU-CNRS, Université de Bordeaux 1) et coordonné par le Service VLBI International pour la Géodésie et l'Astrométrie.
Pendant 24 heures, à partir du mercredi 18 novembre et jusqu'au jeudi 19 novembre, 35 radio télescopes situés sur 7 continents différents vont observer 243 quasars aux confins de l'Univers. Les quasars, des galaxies avec des trous noirs super massifs en leur centre, sont si distants que leurs déplacements dans le ciel sont indétectables. Ils constituent de fait des phares idéaux pour quadriller le ciel et repérer les positions des objets célestes, à l'instar des longitudes et latitudes utilisées pour le positionnement à la surface de la Terre.
Carte montrant la localisation des 35 radiotélescopes qui vont participer à l'observation de 243 quasars les 18 et 19 novembre. Crédit : INSU/CNRS
Les données de tous les radiotélescopes seront combinées, comme si elles provenaient d'un radio télescope géant ayant la taille de la Terre, permettant de mesurer les positions des quasars avec une précision inégalée. La technique, appelée radio-interférométrie à très longue base (VLBI) n'est pas nouvelle, mais jamais autant de radio télescopes n'avaient été mis en commun pour observer autant d'objets, durant une même session. Le précédent record était de 23 télescopes.
Lors d'une réunion au Brésil en juillet dernier, l'Union Astronomique Internationale a adopté un nouveau système de référence qui sera mis en œuvre à partir du 1er janvier. Ce nouveau système de référence est basé sur un jeu de 295 quasars fondamentaux qui permettent d'ancrer le système dans le ciel. Toutefois, même avec 35 radiotélescopes, la couverture du ciel reste incomplète, d'où la possibilité d'observer seulement 243 de ces quasars dans l'observation à venir.
En observant autant d'objets durant une même session, nous n'avons plus besoin de relier les positions d'une session à l'autre, affirment les astronomes. Le résultat sera une grille de référence plus précise. Des télescopes situés en Asie, en Australie, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Antarctique et dans le Pacifique vont participer à cette observation.
L'amélioration de la précision du système de référence permettra de mieux mesurer les positions et mouvements de tous les objets du ciel. Comme les astronomes aujourd'hui utilisent de plus en plus des télescopes observant à différentes longueurs d'onde (optique, radio, infrarouge, etc...), cette amélioration va aussi permettre de mieux superposer les différentes images.
Enfin, l'amélioration du système de référence céleste va aussi renforcer le système de référence terrestre utilisé pour les recherches en géophysique. Des mesures géodésiques plus précises permettent notamment de mieux comprendre des phénomènes tels que le mouvement des plaques tectoniques, les marées, et les processus qui affectent l'orientation de la Terre dans l'espace.
L'événement s'accompagne d'activités grand public pour célébrer l'Année Mondiale de l'Astronomie. Une page web publique permettant de suivre l'observation en direct est disponible sur le site du Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux ; des webcams sont également disponibles pour certains des radiotélescopes.
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Comète C/2009 W1 (Hill)
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Rik Hill a découvert une nouvelle comète le 18 Novembre 2009 dans le cadre du Catalina Sky Survey. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par T. Kryachko et B. Satovski (Engelhardt Observatory, Zelenchukskaya Station), par M. Andreev, A. Sergeev, N. Parakhin, V. Kozlov (Terskol), par F. Fratev (Zvezdno Obshtestvo Observatory, Plana), par G. Hug (Sandlot Observatory, Scranton), et par A. R. Gibbs (Mt. Lemmon Survey).
Les éléments orbitaux de la comète C/2009 W1 (Hill) indiquent un passage au périhélie le 26 Juin 2009 à une distance d'environ 2,4 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent qu'il s'agit d'une comète périodique avec un passage au périhélie le 02 Octobre 2009 à une distance d'environ 2,9 UA du Soleil. La comète P/2009 W1 (Hill) a une période d'environ 9,5 ans.
P/2009 W1 = 1999 XO188 (Hill) : F. Manca (Bosisio Parini) a identifié la comète P/2009 W1 avec l'objet découvert par LINEAR portant la désignation de 1999 XO188 qui avait été détecté à l'origine les 12 et 15 Décembre 1999 et le 02 Janvier 2000. Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 01 Octobre 2009 à une distance d'environ 2,9 UA du Soleil, et une période d'environ 9,5 ans.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2009 W1 (Hill) a reçu la dénomination définitive de 232P/Hill en tant que 232ème comète périodique numérotée.
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L'astéroïde
2009
WJ6, un objet de type Apollo d'environ 11 mètres de diamètre
découvert le 19 Novembre 2009 par le Catalina Sky Survey, passe à
la distance
d'environ 177.320 km de la Terre, soit 0,47 LD (1 LD = Distance moyenne
Terre-Lune = 380.000 km), le 20 Novembre 2009 vers 11h09 UTC.
Galaxie de profil
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La magnifique galaxie NGC 4710 est vue inclinée presque de profil depuis la Terre. Cette perspective permet aux astronomes de distinguer facilement le bombement central d'étoiles de son disque plat d'étoiles, de poussières, et de gaz. Ce qui est frappant dans l'image est un fantomatique motif d'étoiles en forme de "X". Cette photo en couleurs naturelles a été prise avec l'instrument ACS (Advanced Camera for Surveys) du télescope spatial Hubble le 15 Janvier 2006.
Crédit: NASA, ESA, and P. Goudfrooij (STScI)
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Dawn entre dans la ceinture d'astéroïdes.. pour
de bon : Le vaisseau spatial Dawn, dont la mission consiste a examiner Cérès
et Vesta, a pénétré de nouveau dans la ceinture principale
d'astéroïdes le 13 Novembre 2009, et cette fois-ci y restera. Dawn
était entré une première fois dans la ceinture d'astéroïdes
en Juin 2008 pour un séjour de 40 jours.
La "caméra qui a sauvé Hubble" va au
Smithsonian Museum : L'instrument WFPC2 (Wide Field and Planetary Camera
2), ainsi que la lentille COSTAR (Corrective Optics Space Telescope Axial Replacement),
qui a corrigé le défaut du miroir primaire du télescope
spatial Hubble, sont désormais exposés au National Air and Space
Museum du Smithsonian à Washington. Les astronautes de la dernière
mission de service en Mai 2009 ont remplacé l'instrument WFPC2 par une
nouvelle caméra plus performante, et ont rapporté sur Terre la
célèbre caméra qui avait permis de sauver le télescope
Hubble.
Comètes SOHO : C/2009 O5, P3, P4, P5, Q6, Q7, Q8
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Sept nouvelles comètes découvertes sur les images archivées prises par le satellite SOHO (SOHO-LASCO coronographe C3) ont été mesurées et annoncées par les circulaires MPEC 2009-W09 et MPEC 2009-W10. Toutes ces comètes appartiennent au groupe de Kreutz.
C/2009 O5 (SOHO) Bo Zhou C/2009 P3 (SOHO) Michal Kusiak C/2009 P4 (SOHO) Bo Zhou C/2009 P5 (SOHO) Bo Zhou
C/2009 Q6 (SOHO) Zhijian Xu C/2009 Q7 (SOHO) Michal Kusiak C/2009 Q8 (SOHO) Masanori Uchina
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Le tic-tac d'une bombe à retardement stellaire détecté
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Des astronomes ont trouvé un premier suspect pour une supernova de Type Ia
En utilisant le très grand télescope de l'ESO (le VLT) et sa capacité à obtenir des images aussi précises que si elles étaient prises depuis l'espace, des astronomes ont réalisé le premier film accéléré d'une enveloppe plutôt peu ordinaire éjectée par une « étoile vampire » qui, en novembre 2000 est entrée en éruption après avoir dévoré une partie de la matière de son compagnon. Les astronomes ont ainsi pu déterminer la distance et la luminosité intrinsèque de l'objet en éruption. Il apparaît que ce système d'étoiles double est le premier candidat à être l'un des « géniteurs », longtemps recherchés, de ces étoiles qui explosent et que l'on appelle des supernovae de Type Ia, essentielles pour étudier l'énergie noire.
« Un des plus importants problèmes de l'astronomie moderne est le fait que nous ne sachions toujours pas quelles sortes de systèmes stellaires donneront, en explosant, des supernovae de type Ia » déclare Patrick Woudt de l'Université de Cape Town et premier auteur de l'article présentant ces résultats. « Comme ce type de supernovae joue un rôle crucial pour montrer que l'expansion de l'Univers est actuellement en accélération, poussée par une mystérieuse énergie noire, c'est relativement embarrassant ».
Crédit : ESO/P.A. Woudt
Les astronomes ont étudié de manière très détaillée l'objet appelé V445 dans la constellation de la Poupe (Puppis). V445 Puppis est la première nova et jusque là la seule, à ne montrer aucune trace d'hydrogène. Elle fournit le premier témoignage d'une éruption à la surface d'une naine blanche dominée par l'hélium. « C'est essentiel, étant donné que nous savons que les supernovae de type Ia n'ont pas d'hydrogène, » précise Dany Steeghs, de l'Université de Warwick, au Royaume Uni, un des auteurs de l'article, « et le compagnon stellaire, dans le système V455 Pup, est en parfaite adéquation car il ne présente également aucune trace d'hydrogène et, à la place, déverse principalement de hélium sur la naine blanche. »
En novembre 2000, ce système est devenu une nova en éruption, devenant 250 fois plus lumineux qu'auparavant et éjectant une grande quantité de matière dans l'espace.
Cette équipe d'astronomes a utilisé l'instrument d'optique adaptative NACO du très grand télescope (le VLT) de l'ESO pour obtenir des images très précises de V445 Puppis, sur une durée s'étalant sur deux ans. Les images montrent une enveloppe bipolaire, avec une ceinture très étroite au centre et deux lobes de chaque côté. Deux nœuds sont également visibles à chaque extrémité de l'enveloppe. Ils semblent se déplacer à environ 30 millions de kilomètres par heure. L'enveloppe, contrairement à tout ce qui a été observé précédemment pour une nova, est elle-même en mouvement à environ 24 millions de kilomètres par heure. Un épais disque de poussière, qui a du être produit lors de la dernière éruption, obscurcit les deux étoiles centrales.
« Si l'on peut voir des détails aussi incroyables que cela à une si petite échelle – environ cent milliarcsecondes, ce qui correspond à la taille apparente d'une pièce de un euro vue à environ quarante kilomètres- c'est uniquement grâce à la technologie de l'optique adaptative disponible sur les télescopes au sol comme le VLT de l'ESO,» dit Dany Steeghs.
Une supernova est une des façons pour une étoile de terminer sa vie, en explosant dans un déploiement de magnifiques feux d'artifice. Une famille de supernovae, appelée les supernovae de type Ia, présente un intérêt tout particulier en cosmologie car elles peuvent être utilisées comme des « chandelles standards » pour mesurer les distances dans l'Univers ainsi que pour évaluer l'accélération de l'expansion de l'univers générée par l'énergie noire.
Une caractéristique déterminante des supernovae de Type Ia est de ne pas avoir d'hydrogène dans leur spectre. Toutefois, l'hydrogène est l'élément chimique le plus répandu dans l'Univers. De telles supernovae se produisent généralement dans des systèmes composés de deux étoiles, une des deux étant le stade final de la vie d'une étoile semblable au Soleil, ou encore une naine blanche . Quand de telles naines blanches agissent comme des « vampires stellaires », suçant la matière de leur compagnon et devenant plus lourde qu'une certaine limite, elles deviennent instables et explosent.
Le processus de formation n'est pas simple. Alors que la naine blanche cannibalise sa proie, la matière s'accumule à sa surface. Si cette couche devient trop dense, elle devient instable et explose en nova. Ces minis-explosions contrôlées ré-éjectent dans l'espace une partie de la matière accumulée. La question cruciale est donc de savoir si la naine blanche peut arriver à grossir malgré l'éruption et, si elle conserve une partie de la matière prise à son compagnon, si elle pourra alors finalement devenir suffisamment lourde pour exploser en supernova.
En combinant les images de l'instrument NACO, avec les données obtenues avec plusieurs télescopes , les astronomes ont pu déterminer la distance du système, soit à environ 25 000 années-lumière du Soleil – et sa luminosité intrinsèque – plus de 10 000 fois celle du Soleil. Ceci implique que la naine blanche « vampire » de ce système a une masse importante, proche de sa limite fatale et qu'elle continue simultanément à se nourrir de son compagnon à un rythme important. « Il est encore difficile de savoir si V445 Puppis va finalement exploser en supernova, ou si l'actuelle nova en éruption a anticipé cette situation en éjectant suffisamment de matière dans l'espace, » précise Patrick Woudt. « Mais nous avons ici un suspect magnifique pour une future supernova de type Ia ! »
Plus d'informations Cette recherche est présentée dans un article publié dans l'édition du 20 novembre 2009 de l'Astrophysical Journal, vol. 706, p. 738 (“The expanding bipolar shell of the helium nova V445 Puppis”, by P. A. Woudt et al.).
L'équipe est composée de P. A. Woudt et B. Warner (University of Cape Town, Afrique du Sud), D. Steeghs et T. R. Marsh (University of Warwick, Royaume Uni), M. Karovska et G. H. A. Roelofs (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, Cambridge MA, USA), P. J. Groot and G. Nelemans (Radboud University Nijmegen, Pays-Bas), T. Nagayama (Kyoto University, Japon), D. P. Smits (University of South Africa, Afrique du Sud), et T. O'Brien (University of Manchester, Royaume Uni).
Liens Article scientifique: http://arxiv.org/abs/0910.1069
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Atlantis décolle pour une mission de onze jours
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La navette spatiale Atlantis, qui transporte six hommes d'équipage et près de 14 tonnes de matériel pour cette cinquième et dernière mission d'une navette cette année, a décollé ce lundi 16 Novembre 2009 à 19h28 UTC du pas de tir 39A du Centre Spatial Kennedy, en Floride. La mission STS-129, d'une durée de onze jours, est destinée à poursuivre l'aménagement de la Station spatiale internationale (ISS).
Crédit : Jim Grossman
La mission STS-129 est commandée par Charles O. Hobaugh et pilotée par Barry E. Wilmore. Les spécialistes de mission sont Robert L. Satcher Jr., Mike Foreman, Randy Bresnik et Leland Melvin. Wilmore, Satcher et Bresnik effectuent leur premier vol dans l'espace.
A son retour, Atlantis ramènera sur Terre l'astronaute américaine Nicole Stott.
Durant sa mission, l'équipage d'Atlantis effectuera trois sorties dans l'espace, notamment pour installer des antennes et remplacer un réservoir d'oxygène sur un sas.
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Le vaisseau
de transport russe Progress-M transportant le module de recherche Poïsk
(MIM-2) s'est arrimé le 12 Novembre 2009 à la Station spatiale
internationale (ISS). La procédure d'arrimage s'est déroulée
en régime automatique. L'arrivée de Poïsk
(MIM-2) porte à quatre le nombre des modules russes de l'ISS qui
comprend déjà les engins russes Zaria, Zvezda et Pirs. Poïsk
("recherche" en russe) est un module polyvalent au moyen duquel des
vaisseaux habités et des vaisseaux cargos russes pourront s'arrimer à
l'ISS. Le module servira également de sas de sortie dans l'espace. A
l'intérieur de Poïsk, les astronautes auront à leur disposition
3 m³ d'espace libre pour mener des expériences et ranger des appareillages.
(IAUC 9094, uniquement par souscription) Le nom de "Weywot"
a été assigné à la planète mineure transneptunienne
(50000) Quaoar I, découverte par M. E. Brown et T.-A. Suer, California
Institute of Technology, le 14 Février 2006. Le satellite de (50000) Quaoar, qui était de 5.6 +/- 0.2 mag plus
faible que le corps principal, a été trouvé à 0,35
arcsec (+/- 0".01) lors d'observations effectuées avec la caméra
haute résolution du télescope spatial Hubble (+ filtre F606W).
IAUC
8812
Weywot, dieu du ciel dans la mythologie du peuple Tongva, a été créé par Quaoar quant celui-ci chanta la chanson de la création.
Des quantités "importantes" d'eau gelée
ont été découvertes sur la Lune, a annoncé la Nasa. Celle-ci a souligné le
caractère "majeur" de cette découverte aux retombées
potentiellement exceptionnelles. "Nous avons trouvé de l'eau et
pas seulement un petit peu, mais des quantités importantes", a dit lors d'une
conférence de presse Anthony Colaprete, le responsable scientifique de
la
mission LCROSS (Lunar CRater Observation and Sensing Satellite) qui a permis
cette trouvaille.
Les contrôleurs
de mission ont confirmé que Rosetta a basculé par la Terre à 08h45 UTC comme
prévu, rasant notre planète pour acquérir un coup de
pouce gravitationnel pour son voyage épique pour rejoindre la comète
67P/Churyumov-Gerasimenko en 2014.
Première vue de la Terre lors de l'approche de Rosetta
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Cette spectaculaire image de notre planète a été capturée par l'instrument OSIRIS sur le chasseur de comète Rosetta de l'ESA plus tôt aujourd'hui lorsque le vaisseau spatial s'est approché de la Terre pour la troisième et dernière bascule par notre planète. L'approche au plus près a lieu à 08h45 CET le 13 Novembre 2009. Suivez la progression de Rosetta sur le site de l'ESA dédié à Rosetta et par l'intermédiaire du blog de Rosetta.
Crédit : ESA ©2009 MPS for OSIRIS Team MPS / UPD / LAM / IAA / RSSD / INTA / UPM / DASP / IDA
L'image a été acquise avec la caméra à champ restreint OSIRIS depuis une distance de 633.000 km le 12 Novembre 2009 à 13h28 CET. La résolution est de 12 km/pixel.
Trois images avec un filtre orange, vert, et bleu ont été combinées pour créer celle-ci. Le croissant illuminé est centré approximativement autour du Pôle Sud (le Sud au bas de l'image). Le contour de l'Antarctique est visible sous les nuages que forme le remarquable vortex polaire sud. La banquise devant le littoral avec sa réflexion spectaculaire forte est la cause des taches très lumineuses sur l'image.
L'instrument OSIRIS (Optical, Spectroscopic, and Infrared Remote Imaging System) est une caméra grand angle et une caméra à champ restreint pour obtenir des images en haute résolution du noyau de la comète et des astéroïdes que Rosetta rencontre dans son voyage vers la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Elle aidera en identifiant les meilleures sites d'atterrissage.
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Les exoplanètes percent le mystère de la curieuse chimie du Soleil
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Une étude révolutionnaire portant sur 500 étoiles, parmi lesquelles 70 sont entourées de planètes, a permis de révéler le lien entre le « mystère du Lithium » observé depuis longtemps dans le Soleil et la présence de planètes. En utilisant HARPS, le très fameux spectrographe de l'ESO, une équipe d'astronomes a mis en évidence que les étoiles semblables au Soleil hébergeant des planètes ont détruit leur lithium beaucoup plus efficacement que les étoiles sans planètes. Cette découverte n'apporte pas seulement un éclairage sur le manque de lithium de notre étoile, elle offre également aux astronomes une méthode très efficace pour découvrir des étoiles avec des systèmes planétaires.
« Nous essayons depuis près de dix ans de comprendre ce qui distingue les étoiles avec des systèmes planétaires des autres étoiles », explique Garik Israelian, premier auteur de l'article publié cette semaine dans la revue Nature. « Nous venons de découvrir que la quantité de lithium dans les étoiles semblables au Soleil dépend de la présence, ou non, de planètes. »
Le faible taux de cet élément chimique dans le Soleil en comparaison à celui des étoiles similaires a été constaté depuis plusieurs décennies et les astronomes étaient incapables d'expliquer cette anomalie. La découverte d'une tendance parmi des « étoiles à planètes » offre une explication naturelle à ce mystère de longue date. « Pour nous, l'explication de ce « puzzle » non résolu depuis 60 ans est assez simple. » ajoute Garik Israelian. « Le Soleil manque de lithium car il héberge des planètes. »
Cette conclusion est basée sur l'analyse de 500 étoiles parmi lesquelles 70 hébergent des planètes. La plupart de ces étoiles a été observée pendant plusieurs années avec le « High Accuracy Radial Velocity Planet Searcher » de l'ESO. Ce spectrographe, mieux connu sous le nom de HARPS, installé au foyer du télescope de 3,6 mètres de l'ESO, est le meilleur chasseur de planètes au monde. « C'est le meilleur échantillon disponible jusqu'à présent permettant de comprendre pourquoi les « étoiles à planètes » sont uniques » précise Michel Mayor, un des coauteurs de l'article.
Les membres de cette équipe ont plus particulièrement observé des étoiles semblables au Soleil, ce qui représente pratiquement un quart de l'échantillon. Ils ont constaté que la quantité de lithium de la majorité des « étoiles à planètes » ne dépassait pas 1% de la quantité observée dans les autres étoiles. « Comme dans le cas de notre Soleil, ces étoiles ont été très efficaces pour détruire le lithium dont elles ont hérité à la naissance » déclare Nuno Santos, un des membres de l'équipe. « En utilisant notre seul grand échantillon, nous pouvons aussi prouver que la raison de cette réduction de lithium n'est due à aucune autre caractéristique de l'étoile comme par exemple son âge.
Contrairement à la plupart des éléments plus légers que le fer, les noyaux légers du lithium, du béryllium et du bore ne sont pas produits en quantité importante dans les étoiles. En revanche, les astronomes pensent que le lithium, composé de simplement trois protons et de quatre neutrons, a été principalement produit juste après le Big Bang, il y a 13,7 milliards d'années. Les étoiles, dans leur majorité, devraient ainsi avoir la même quantité de lithium, à moins que cet élément ait été détruit à l'intérieur même de l'étoile.
Ce résultat révèle également aux astronomes une nouvelle et efficace méthode pour chercher des systèmes planétaires : en vérifiant la quantité de lithium d'une étoile, les astronomes pourront décider si elle est digne de faire l'objet d'une observation approfondie.
Maintenant que le lien entre la présence de planètes et le taux étonnamment faible de lithium a été établi, les astronomes vont tenter de comprendre les mécanismes physiques mis en cause dans ce processus. « Une planète peut perturber les mouvements internes de matière de son étoile de plusieurs manières et ainsi modifier la distribution des différents éléments chimiques et probablement causer la destruction du lithium. C'est maintenant aux théoriciens de découvrir quel est le scénario le plus probable », conclut Michel Mayor.
Plus d'informations
Cette recherche est présentée dans un article publié dans la revue Nature du 12 novembre 2009 (Enhanced lithium depletion in Sun-like stars with orbiting planets, by G. Israelian et al.).
L'équipe est composée de Garik Israelian, Elisa Delgado Mena, Carolina Domínguez Cerdeña, et Rafael Rebolo (Instituto de Astrofisíca de Canarias, La Laguna, Tenerife, Espagne), Nuno Santos et Sergio Sousa (Centro de Astrofisica, Universidade de Porto, Portugal), Michel Mayor et Stéphane Udry (Observatoire de Genève, Suisse), et Sofia Randich (INAF, Osservatorio di Arcetri, Firenze, Italie).
L'ESO - l'Observatoire Européen Austral -
est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie
en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde.
L'ESO est soutenu par 14 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la
Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie,
les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque,
le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux
programmes pour la conception, la construction et la gestion de
puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent
aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques.
L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion
et l'organisation de la coopération dans le domaine de la
recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation
uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal
et Chajnantor. A Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very
Large Telescope », l'observatoire astronomique observant
dans le visible le plus avancé au monde. L'ESO est le partenaire
européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire.
ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation.
L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation
d'un télescope européen géant –
Liens Plus d'informations: Exoplanet Media Kit Page project de G. Israelian: http://www.iac.es/proyecto/abuntest/framesetwelcome.htm Communiqué de presse de l'ESO 10/01
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les Grands Observatoires de la NASA examine la région centrale galactique
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Une vue inédite du coeur turbulent de notre galaxie de la Voie lactée est dévoilée par la NASA le 10 Novembre. Cet événement commémorera les 400 années depuis que Galilée a tourné pour la première fois son télescope vers les cieux en 1609. En célébration de cette Année Mondiale de l'Astronomie, la NASA publie des images de la région centrale galactique comme vue par ses grands observatoires pour plus de 150 planétariums, musées, centres de nature, bibliothèques, et écoles à travers les Etats-Unis.
Crédit: NASA, ESA, SSC, CXC, and STScI
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Une des lunes de Jupiter reçoit un nom
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Le Working Group on Planetary Science Nomenclature (WGPSN) de l'IAU a approuvé le nom suivant pour une des lunes de Jupiter :
Jupiter L = S/2003 S 17 Herse
Dans la mythologie Gréco-romaine, Hersé, déesse de la rosée, est la fille de Zeus et de Séléné la déesse de la Lune.
Par convention, les nouveaux satellites de Jupiter reçoivent un nom provenant de la Mythologie Gréco-romaine. Pour les satellites extérieurs (plus éloignés que les quatre principaux satellites), ceux dont l'orbite est dans le même sens que Jupiter (sens direct) reçoivent un nom (en général latin) se terminant en "a" tandis que ceux tournant dans le sens inverse de Jupiter (orbite rétrograde) reçoivent un nom (en général grec) finissant en "e". Themisto fait exception à la règle car ce satellite est séparé de ces deux groupes et est plus proche de Callisto.
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S/2009 S1, un nouveau satellite de Saturne
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Carolyn C. Porco, CICLOPS, Space Science Institute, Boulder; et les membres de l'équipe scientifique d'imagerie de Cassini ont rapporté la découverte d'un satellite orbitant dans l'anneau externe B de Saturne.
Le satellite, qui a reçu la dénomination de S/2009 S1, a été vu dans une image simple de l'appareil-photo à champ restreint de Cassini, prise avec une durée d'exposition de 820 millisecondes à travers le filtre clair le 26 Juillet 2009 (soit seize jours avant l'équinoxe vernal nordique de Saturne le 11 Août 2009), par la présence d'une ombre de 36 kilomètres de long qu'il projetait sur les anneaux. Sa distance radiale du centre de Saturne au moment de l'observation a été mesurée pour être de 117.000 kilomètres. A partir de la longueur de son ombre et de l'altitude du Soleil à l'heure de l'observation, il a été mesuré que le satellite dépassait au-dessus des anneaux d'une distance d'approximativement 150 mètres ; le diamètre déduit du satellite, en supposant une orbite coplanaire avec le matériel d'anneau, est par conséquent d'approximativement 300 mètres. (IAUC 9091)
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INTRUS L'astéroïde 2009 VA, un objet de type Apollo d'environ 6-7 mètres
de diamètre découvert aujourd'hui 06 Novembre 2009 à 06h11
UTC par le Catalina Sky Survey, est passé à la distance nominale
d'environ 0.0001366744 UA de la Terre, soit environ 20.400 km ou 0.053 LD (1
LD = Distance moyenne Terre-Lune = 380.000 km), vers 21h32 UTC (avec une incertitude
de 24 minutes), après un passage au plus près de la Lune à
une distance nominale d'environ 356.400 km, soit 0.0023827450383715 UA ou 0,94
LD, de notre satellite naturel, à 19h23 UTC (avec une incertitude de
26 minutes).
Terrain chaotique entre Kasei Valles et Sacra Fossae
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Mars Express a survolé la limite entre Kasei Valles et Sacra Fossae et a imagé la région, acquérant des vues spectaculaires du terrain chaotique dans le secteur.
Les images, obtenues par l'instrument HRSC (High Resolution Stereo Camera), sont centrées sur 12° Nord et 285° Est et ont une résolution au sol d'environ 21 mètres par pixel. Elles couvrent 225 x 95 km ou 21.375 kilomètres carrés, un secteur d'approximativement la moitié de la taille des Pays-Bas.
Crédit : ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
La partie supérieure de la bande d'image montre la marge orientale de Kasei Valles et la marge occidentale du plateau de Lunae Planum et de Sacra Fossae attenant. Kasei Valles est l'un des plus grands canaux d'écoulement sur Mars, s'étendant sur 3.000 kilomètres, du bassin de Chryse Planitia dans le nord à Echus Chasma au sud.
Sacra Fossae est un système de failles qui se prolonge sur plus de 1.000 kilomètres. Il est de plusieurs centaines de mètres de profondeur et sépare Kasei Valles au sud et à l'ouest de Lunae Planum. Il a été baptisé du nom d'Isola Sacra, une île à l'estuaire du fleuve Tibre en Italie.
Les images montre un vieux cratère d'impact de 35 km de diamètre dans le nord. Le bord sud-ouest du cratère est fortement érodé. L'érosion est provoquée en grande partie par l'eau d'écoulement. La source de l'eau a été localisée dans Echus Chasma, qui se tient approximativement à 850 kilomètres au sud-ouest.
Le plancher du cratère et la partie nord-ouest de la région imagée sont remarquablement plats et ont été formés par des sédiments et des écoulements de laves basaltiques provenant de la région volcanique de Tharsis.
La partie inférieure de l'image montre clairement la frontière entre la plaine fortement cribée de cratères et le secteur avec de nombreuses zones de fractures. La plupart des fractures le long de la frontière sont parallèles au bord du Lunae Planum.
Il est probable que la région entière ait subi des efforts tectoniques comme la 'subrosion' - un processus où des roches à fleur de terre sont dissoutes et ôtées par l'eau - faisant effondrer partiellement les strates sus-jacentes et formant le terrain chaotique.
Plusieurs zones de fractures sont également visibles dans la partie ouest. De vastes zones jusqu'à 10 kilomètres de large qui ont subi un 'affaissement' (tassement progressif et abaissement dû au poids des couches) sont encore intactes.
Des processus comparables qui forment un terrain chaotique ont été décrits dans un article antérieur sur Aram Chaos.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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L'image d'Hubble met en évidence la naissance d'étoiles dans M83, la 'Pinwheel' australe
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La spectaculaire nouvelle caméra installée sur le télescope spatial Hubble lors de la mission de service 4 (SM4) en Mai dernier a délivré la vue la plus détaillée de naissance d'étoiles dans les gracieux bras incurvés de la galaxie spirale voisine M83.
Surnommé la "Pinwheel" australe, M83 subit une formation d'étoiles plus rapide que notre propre galaxie de la Voie lactée, particulièrement en son noyau. L'oeil accéré de l'instrument WFC3 (Wide Field Camera 3) a capturé des centaines de jeunes amas d'étoiles, des anciens essaims d'amas globulaires d'étoiles, et centaines de milliers d'étoiles individuelles, pour la plupart des supergéantes bleues et des supergéantes rouges.
L'image de droite, prise en Août 2009, est la vue rapprochée d'Hubble de la myriade d'étoiles près du coeur de la galaxie, la région blanchâtre brillante à l'extrême droite. Une image de la galaxie entière, prise par l'instrument WFI (Wide Field Imager) de l'European Southern Observatory sur le télescope ESO/MPG de 2.2 mètres à La Silla, Chili, est montrée à gauche. La boîte blanche délimite la vue d'Hubble.
Crédit: NASA, ESA, R. O'Connell (University of Virginia), the WFC3 Science Oversight Committee, and ESO
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Une atmosphère de carbone découverte sur une étoile à neutrons
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Cette image de l'Observatoire de rayons X Chandra montre la région centrale du reste de supernova Cassiopeia A (Cas A, en abrégé), les restes d'une étoile massive qui a explosé dans notre galaxie. La preuve d'une fine atmosphère de carbone sur une étoile à neutrons au centre de Cas A a été trouvée. En dehors de résoudre un mystère vieux de dix ans sur la nature de cet objet, ce résultat fourni une démonstration éclatante de la nature extrême d'une étoile à neutrons. Une impression artistique de l'étoile à neutrons enveloppée de carbone est également montrée.
Crédit: X-ray: NASA/CXC/Southampton/W. Ho et al.; Illustration: NASA/CXC/M.Weiss
Découvert dans l'image "première lumière" de Chandra obtenue en 1999, le point de la source de rayons X au centre de Cas A était supposée être une étoile à neutrons, le reste typique d'une étoile qui a explosé, mais étonnamment n'a pas montré de preuve de rayons X ou de pulsations radio. En appliquant un modèle d'étoile à neutrons avec une atmosphère de carbone à cet objet, il a été trouvé que la région émettant des rayons X couvrirait uniformément une étoile à neutrons typique. Ceci expliquerait le manque de pulsations de rayons X parce que cette étoile à neutrons serait peu susceptible de montrer des changements dans son intensité lorsqu'elle tourne. Le résultat fournit également la preuve contre la possibilité que l'étoile effondrée contient la matière de quark étrange.
Les propriétés de cette atmosphère de carbone sont remarquables. Elle est seulement d'environ quatre pouces d'épaisseur, a une densité semblable au diamant et une pression de plus de dix fois celle trouvée au centre de la Terre. Comme avec l'atmosphère de la Terre, l'étendue d'une atmosphère sur une étoile à neutrons est proportionnelle à la température atmosphérique et inversement proportionnelle à la pesanteur à la surface. On estime que la température est de presque deux millions de degrés, beaucoup plus chaude que l'atmosphère de la Terre. Cependant, la pesanteur à la surface sur Cas A est 100 milliards de fois plus forte que sur Terre, ayant pour résultat une atmosphère incroyablement mince.
Référence : A Neutron Star with a Carbon Atmosphere in the Cassiopeia A Supernova Remnant Auteurs: Wynn C.G. Ho (U Southampton), Craig O. Heinke (U Alberta)
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Spitzer observe un système planétaire chaotique
: Le télescope spatial Spitzer a capturé l'image infrarouge d'un
halo géant de poussières très fines autour de la jeune
étoile HD 8799, une étoile plus jeune et plus massive que notre
Soleil ayant un système planètaire composé de trois planètes,
toute trois d'à peu près 10 fois la masse de Jupiter. Selon l'équipe
de Spitzer, le nuage géant de fines poussières autour du disque
est très inhabituel. Cette poussière doit provenir de collisions
entre de petits corps semblables à ceux des comètes ou des
corps glacés qui composent aujourd'hui les objets de la Ceinture de Kuiper
dans notre Système solaire. La gravité des trois grandes planètes
projettent les corps plus petits de sa route, les obligeant à migrer
autour et à entrer en collision les uns avec les autres. Les astronomes
pensent que les trois planètes pourraient encore avoir à atteindre
leur orbite stable finale, aussi d'autres violences pourraient encore avoir
lieu.
Des mesures de haute précision confirme la vision standard
des cosmologistes de l'Univers : Une équipe internationale a dévoilé
une image détaillée des germes de structures dans l'Univers. Ces
mesures du fond cosmique de micro-onde (CMB) - une relique faiblement rougeoyante
de chaud et dense jeune Univers - mettent des limites sur des alternatives proposées
pour le modèle standard cosmologique et fournissent davantage de soutien
pour ce modèle, confirmant que la matière foncée et l'énergie
sombre composent 95 pour cent de tout ce qui existe, alors que la matière
ordinaire compose juste cinq pour cent.
Le vaisseau spatial MESSENGER révèle plus du territoire caché sur Mercure
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Un troisième et dernier survol par le vaisseau spatial de la NASA de la planète Mercure donne aux scientifiques, pour la première fois, une vue presque complète de la surface de la planète et fournit de nouveaux résultats scientifiques sur cette planète relativement inconnue.
Le vaisseau spatial Mercury Surface, Space Environment, Geochemistry and Ranging , connu sous le nom de MESSENGER, a survolé Mercure le 29 Septembre 2009. La sonde a accompli une assistance gravitationnelle critique pour rester sur la trajectoire pour entrer en orbite autour de Mercure en 2011. En dépit de l'arrêt temporaire en raison d'un changement de système d'alimentation pendant une éclipse solaire, les caméras et les instruments du vaisseau spatial ont collecté des images en haute résolution et en couleurs dévoilant encore 6 pour cent de la surface de la planète jamais vu auparavant de si près.
Approximativement 98 pour cent de la surface de Mercure ont maintenant été imagés par le vaisseau spatial de la NASA. Quand MESSENGER sera en orbite autour de Mercure, il verra les régions polaires, qui sont les seuls secteurs non observés de la planète.
"Bien que le secteur vu pour la première fois par le vaisseau spatial était de moins de 560 kilomètres de large à l'équateur, les nouvelles images nous ont rappelé que Mercure continue à détenir des surprises," commente Sean Solomon, investigateur principal pour la mission et directeur du Department of Terrestrial Magnetism à la Carnegie Institution de Washington.
Beaucoup de nouveaux dispositifs ont été révélés lors du troisième survol, y compris une région avec un secteur lumineux entourant une dépression irrégulière, suspectée d'être d'origine volcanique. D'autres images ont révélé un bassin d'impact à double anneau d'approximativement 290 kilomètres de large. Le bassin est semblable à un dispositif que les scientifiques appellent le bassin Raditladi, qui a été vu au cours du premier survol de Mercure par la sonde en Janvier 2008.
"Ce bassin avec double anneau, vu en détail pour la première fois, est remarquablement bien préservé," note Brett Denevi, un membre de l'équipe d'imagerie de la sonde et chercheur post-doctoral à l'Arizona State University à Tempe. "Une similitude à Raditladi est son âge, qui a été estimé à approximativement un milliard d'années. Un tel âge est tout à fait jeune pour un bassin d'impact, parce que la plupart des bassins sont environ quatre fois plus vieux. Le plancher intérieur de ce bassin est encore plus jeune que le bassin lui-même et diffère en couleurs de ses environs. Nous pourrions avoir trouvé le plus jeune matériel volcanique sur Mercure."
Un des instruments du vaisseau spatial a conduit ses observations plus étendues jusqu'ici de l'exosphère de Mercure, ou fine atmosphère, lors de cette rencontre. Le survol a permis les premiers balayages détaillés au-dessus des pôles nord et sud de Mercure. La sonde a commencé également à révéler comment l'atmosphère de Mercure varie avec sa distance du Soleil.
"Une illustration saisissante de ce que nous appelons des effets 'saisonniers' dans l'exosphère de Mercure est que la queue neutre de sodium, si proéminente dans les deux premiers survols, est 10 à 20 fois moins intense en émission et sensiblement réduite en ampleur," ajoute le scientifique participant Ron Vervack, du Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory, ou APL, à Laurel, Md. "Cette différence est liée aux variations prévues de la pression du rayonnement solaire alors que Mercure se déplace sur son orbite et démontre pourquoi l'exosphère de Mercure est une des plus dynamiques dans le Système solaire."
Les observations montrent également que le calcium et le magnésium manifestent des changements saisonniers différents que le sodium. L'étude des changements saisonniers de tous les constituants exosphérique au cours de la phase orbitale de la mission fournira des informations majeures sur l'importance relative des processus qui produisent,maintiennent, et modifient l'atmosphère de Mercure.
Le troisième survol a également révélé de nouvelles informations sur les abondances de fer et de titane dans les matériaux de surface de Mercure. Les observations précédentes depuis la Terre et dans l'espace ont montré que la surface de Mercure a une concentration très basse de fer dans les minerais de silicate, un résultat qui conduit à la vision que la croûte de la planète est généralement faible en fer.
"Maintenant nous savons que la surface de Mercure a une abondance moyenne de fer et de titane qui est plus haute que la plupart d'entre nous prévoyait, semblable à quelques basaltes de mers lunaires," commente David Lawrence, un scientifique de l'APL participant à la mission.
Le vaisseau spatial a accompli presque trois quarts
de son voyage de 7,8 milliards de kilomètres pour entrer
en orbite autour de Mercure. Le voyage complet inclura plus de 15
voyages autour du Soleil. En plus de survoler Mercure, le vaisseau
spatial est passé près de la Terre en Août 2005
et de Vénus en Octobre 2006 et Juin 2007.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Un nouvel éclairage sur le squelette cosmique
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Des astronomes ont découvert un gigantesque regroupement de galaxies inconnu jusqu'alors, situé à pratiquement sept milliards d'années-lumière de la Terre. Cette découverte, rendue possible grâce à l'utilisation de deux des plus puissants télescopes au sol de la planète, est la première observation d'une telle structure galactique proéminente dans l'Univers lointain, fournissant des informations complémentaires sur la toile cosmique et sur la manière dont elle s'est formée.
« La matière n'est pas distribuée de manière uniforme dans l'Univers » explique Masayuki Tanaka scientifique à l'ESO et pilote de cette nouvelle étude. « Dans notre voisinage cosmique, les étoiles forment des galaxies qui se regroupent généralement en groupes et amas de galaxies. La théorie cosmologique la plus largement acceptée prédit qu'à plus grande échelle la matière se regroupe également dans ce que nous appelons la toile cosmique, dans laquelle les galaxies, imbriquées dans des filaments s'étirant entre des zones vides, créent une gigantesque structure fine ».
Ces filaments s'étendent sur des millions d'années-lumière et constituent le squelette de l'Univers : les galaxies se rassemblent autour d'eux et d'immenses amas de galaxies se forment à leurs intersections, se cachant telles des araignées géantes attendant d'absorber plus de matière. Les scientifiques tentent de comprendre avec acharnement comment ces filaments évoluent au cours du temps. Bien que des structures massives de filaments aient été souvent observées à des distances relativement peu éloignées de la Terre, des preuves solides de leur existence dans l'Univers plus lointain n'avaient jamais été apportées jusqu'à maintenant.
Masayuki Tanaka et son équipe ont découvert une grande structure autour d'un amas de galaxies lointain sur des images qu'ils ont obtenues précédemment. Ils ont donc utilisé deux grands télescopes terrestres pour étudier cette structure en détail et en ont réalisé une image tridimensionnelle en mesurant les distances de toutes ses galaxies. Ces observations spectroscopiques ont été réalisées avec l'instrument VIMOS sur le très grand télescope de l'ESO (le VLT) et l'instrument FOCAS sur le télescope Subaru, exploité par l'Observatoire Astronomique National du Japon.
Grâce à ce programme ainsi qu'à d'autres observations, ils ont été capables de réaliser une véritable étude démographique de cette structure et ont identifié plusieurs groupes de galaxies autour du principal amas de galaxies. Ils ont pu distinguer des dizaines de groupes de ce genre, chacun globalement dix fois plus massif que notre Voie Lactée - certains même mille fois plus massifs – alors qu'ils estiment que la masse de l'amas s'élève au moins à dix mille fois la masse de la Voie Lactée. Certains des groupes ressentent la fatale attraction gravitationnelle de l'amas et pourraient bien tomber dedans.
« C'est la première fois que nous avons observé une telle structure riche et proéminente dans l'Univers lointain, » précise Masayuki Tanaka. « Nous pouvons maintenant passer de la démographie à la sociologie et étudier comment les propriétés des galaxies dépendent de leur environnement, à une époque où l'Univers n'avait que les deux tiers de son âge actuel ».
Le filament est situé à environ 6,7 milliards d'années-lumière de la Terre et s'étend sur au moins 60 millions d'années-lumière. Cette structure qui vient d'être découverte s'étend très certainement plus loin, au-delà du champ exploré par cette équipe. Aussi, de prochaines observations ont d'ores et déjà été programmées afin d'obtenir une mesure précise de sa taille.
Plus d'informations Cette recherche a été présentée dans un article publié comme une lettre dans la revue Astronomy & Astrophysics: The spectroscopically confirmed huge cosmic structure at z = 0.55, par Tanaka et al.
L'équipe est composée de Masayuki Tanaka (ESO), Alexis Finoguenov (Max-Planck-Institute for Extraterrestrial Physics, Garching, Germany et University of Maryland, Baltimore, USA), Tadayuki Kodama (National Astronomical Observatory of Japan, Tokyo, Japan), Yusei Koyama (Department of Astronomy, University of Tokyo, Japan), Ben Maughan (H.H. Wills Physics Laboratory, University of Bristol, UK) et Fumiaki Nakata (Subaru Telescope, National Astronomical Observatory of Japan).
Liens Article scientifique : http://www.aanda.org/10.1051/0004-6361/200912929
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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