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Nuages noirs sur Ciel des Hommes : Si vous souhaitez que Ciel des Hommes vive et continue d'ouvrir chaque jour pour vous une nouvelle fenêtre sur l'Univers, n'hésitez pas à apporter votre aide de façon très concrète, en souscrivant des « abonnements de soutien ».
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Hubble regarde un mégamaser cosmique : Cette galaxie
a une classification beaucoup plus passionnante et futuriste que la plupart
- elle accueille un mégamaser. Les mégamasers sont intensément
lumineux, environ 100 millions de fois plus brillants que les masers trouvés
dans les galaxies comme la Voie Lactée. La galaxie entière agit
essentiellement comme un laser astronomique qui diffuse l'émission micro-ondes
plutôt que la lumière visible (d'où le «m» remplaçant
le «l»).
Auréolé de lumière : La lumière
du Soleil est vraiment venue au pôle nord de Saturne. Toute la région
du nord est baignée de la lumière solaire dans cette vue de la
fin de 2016, même si cette lumière dans la lointaine région
de Saturne est assez faible. Le jet de forme hexagonale est entièrement
éclairé ici.
La mission NEOWISE de la NASA aperçoit une comète,
peut-être deux : La mission NEOWISE de la NASA a récemment
découvert quelques objets célestes traversant notre voisinage,
dont un sur la ligne floue entre astéroïde et comète. Un
autre - certainement une comète - pourrait être vu avec des jumelles
la semaine prochaine.
NGC 6357: cosmique pays des merveilles 'hivernal' : Bien
qu'il n'y ait pas de saisons dans l'espace, cette vue cosmique évoque
un paysage hivernal glacial. C'est, en fait, une région appelée
NGC 6357 où le rayonnement des étoiles chaudes et jeunes stimule
le gaz plus froid dans le nuage qui les entoure.
Le beau désordre de naissance d'étoiles :
Une nouvelle image publiée par l’Observatoire Gemini offre une vue profonde
révélant une pépinière stellaire active. La vue
infrarouge détache des couches de gaz obscurcissant et la poussière
pour décomposer le fonctionnement interne de la formation d'étoiles
et le chaos qui accompagne le processus joliment désordonné de
naissance stellaire.
Nuages mystérieux de Titan : Cette comparaison de
deux vues de la sonde Cassini de la NASA, prises assez rapprochées dans
le temps, illustre un étrange mystère : Pourquoi les nuages
sur la lune de Saturne Titan seraient visibles dans certaines images, mais pas
dans d'autres ? Même si ces vues ont été prises à
différentes longueurs d'onde, les chercheurs s'attendraient au moins
qu'une trace de nuages apparaîsse dans l'image du haut.
Pandora en gros plan : Cette image de la sonde Cassini
de la NASA est une des vues de la plus haute résolution jamais prises
de la lune Pandora de Saturne. Pandora est de 84 kilomètres de diamètre
et orbite autour de Saturne juste à l'extérieur de l'anneau F.
Exploration de Pluton et un milliard et demi de kilomètres
au-delà : Il y a exactement deux ans, nous venions de prendre New
Horizons à la sortie de sa croisière en hibernation pour commencer
les préparatifs pour le survol de Pluton. Et dans exactement deux ans
à partir de maintenant nous serons en approche finale pour notre prochain
survol, qui culminera avec une approche au plus près d'un petit objet
de la Ceinture de Kuiper (KBO) appelé 2014 MU69 - un peu plus d'un milliard
et demi de kilomètres plus loin que Pluton - le 1er Janvier 2019.
Proxima liée à Alpha Centauri : notre plus proche voisine est une étoile triple
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Une équipe d'astronomes menée par P. Kervella (CNRS/U. de Chile/Observatoire de Paris/LESIA) vient de montrer que Proxima, l'étoile la plus proche du Soleil, est liée gravitationnellement à ses deux voisines Alpha Centauri A et B. Le système stellaire le plus proche de la Terre est donc une étoile... triple ! Proxima possède par ailleurs une planète tellurique identifiée en 2016 dans sa zone habitable. Le fait que Proxima et Alpha Cen soient liées, implique que les quatre objets (Alpha Cen A, B, Proxima et Proxima b) sont âgés d'environ 6 milliards d'années.
Alpha Centauri et Proxima sont nos plus proches voisines stellaires, à respectivement 4,37 et 4,24 années-lumières, soit un peu plus de 40,000 milliards de kilomètres. Alpha Centauri est composée de deux étoiles similaires au Soleil (A et B) orbitant en 80 ans. Proxima est une naine rouge de très faible masse (1/8ème de la masse du Soleil, et 1/6ème de son rayon) autour de laquelle orbite une planète tellurique tout juste découverte [1] dans sa zone habitable (Proxima b, Anglada-Escudé et al. 2016, Nature, 536, 437).
Depuis la découverte de Proxima en 1915 par l'astronome écossais Robert Innes, sa proximité avec Alpha Centauri et la similitude de leurs distances par rapport au Soleil, ont conduit les astronomes à soupçonner qu'elles sont gravitationnellement liées. Mais pour établir ce lien de manière certaine, il faut mesurer la vitesse relative de Proxima par rapport à Alpha Centauri avec précision. Si cette vitesse est trop élevée, alors Proxima s'échappera du voisinage d'Alpha Centauri. Si elle est suffisamment faible, elle restera en orbite. La vitesse limite entre ces deux scénarii est la vitesse de libération.
La faible vitesse de Proxima relativement à Alpha Centauri demande une grande précision de mesure. Il est maintenant possible de l'atteindre grâce aux spectrographes de très haute stabilité utilisés pour rechercher des exoplanètes par effet Doppler (comme Proxima b). La vitesse de Proxima par rapport à Alpha Centauri est de 309 +/- 55 m/s, soit 1100 km/h. La vitesse de libération d'Alpha Centauri à la distance de Proxima étant de 545 +/- 11 m/s, supérieure à la vitesse mesurée. Proxima et Alpha Centauri sont donc bien liées gravitationnellement.
L'orbite calculée de Proxima a une très longue période de 550 000 ans, et une excentricité modérée de 0,50. Proxima se trouve actuellement à 13 000 fois la distance Terre-Soleil d'Alpha Centauri. Projetée sur le ciel, l'orbite présente une très grande taille angulaire de plus de 3 degrés. Le satellite européen Gaia donnera en 2017 une mesure très précise de la distance et du mouvement propre de Proxima, ce qui permettra d'affiner son orbite.
La détermination de l'âge d'une naine rouge est difficile, car ces minuscules étoiles évoluent lentement et ne changent pratiquement pas d'apparence au cours de leur très longue existence (plusieurs milliers de milliards d'années).
Pour cette raison, l'âge de Proxima était jusqu'à présent inconnu. Le fait que Proxima et Alpha Centauri soient liées implique très probablement qu'elles se sont formées ensemble et qu'elles ont le même âge (sauf si Proxima a été capturée par Alpha Centauri).
L'âge d'Alpha Centauri, estimé entre 5 à 7 milliards d'années, nous donne donc aussi l'âge de Proxima et de sa planète tellurique Proxima b. Cette planète, potentiellement habitable, est donc plus âgée que la Terre (4,6 milliards d'années) d'environ un à deux milliards d'années. Proxima b est une cible prioritaire pour de futures sondes interstellaires, comme le projet Breakthrough Starshot [2].
Le travail a été mené par Pierre Kervella (CNRS /U. de Chile /Observatoire de Paris/LESIA), Frédéric Thévenin (Laboratoire Lagrange, Observatoire de la Côte d'Azur/CNRS/Université Nice Sophia Antipolis) et Christophe Lovis (Observatoire Astronomique de l'Université de Genève, Suisse).
Notes : [1] Consulter le communiqué de presse scientifique de l'ESO, 24/08/16 [2] Le projet Breakthrough Starshot
Pour en savoir plus : - Consulter l'annonce de l'ESO, 22/12/16
Référence : La Lettre est à paraître dans la revue Astronomy & Astrophysics, et est disponible sur le site arXiv.org
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
VLA et ALMA s'associent pour jeter un premier regard sur les
berceaux de la plupart des étoiles actuelles : Les astronomes ont
obtenu leur premier coup d'oeil là exactement où la plupart des
étoiles d'aujourd'hui sont nées. Pour ce faire, ils ont utilisé
le Karl G. Jansky Very Large Array (VLA) de la National Science Foundation et
l'Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) pour regarder les galaxies
lointaines, vues telles qu'elles étaient il y a environ 10 milliards
d'années.
Les fluctuations de rayons gamma extragalactiques révèlent
deux classes de sources mais aucune matière noire : Des chercheurs
du Max Planck Institute for Astrophysics et de l'University of Amsterdam GRAPPA
Center of Excellence viennent de publier l'analyse la plus précise jusqu'à
présent des fluctuations dans le fond de rayonnement gamma.
Les petits creux qui grandissent sur Mars peuvent devenir des
«araignées» : Les fosses sculptées par l'érosion
qui poussent et se ramifient pendant plusieurs années martiennes peuvent
être des versions infantiles de caractéristiques plus importantes
connues sous le nom d'araignées martiennes, qui sont des canaux à
motifs radiaux trouvés uniquement dans la région polaire sud de
Mars
Comètes C/2016 U1 (NEOWISE), C/2016 X1 (Lemmon)
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C/2016 U1 (NEOWISE) Joseph R. Masiero et James M. Bauer (Jet Propulsion Laboratory) ont signalé qu'une comète avec une nette chevelure avait été détectée dans les images infrarouges prises les 21 et 22 Octobre 2016 avec NEOWISE (Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer). En se basant sur les observations cométaires passées de WISE et de NEOWISE, sa magnitude a été estimée à 19. Les images additionnelles de NEOWISE de la comète prises les 27, 28 et 29 Octobre la montrent d'un éclat similaire et encore remarquablement étendue.
Après publication sur les pages NEOCP (NEO Confirmation Page) et PCCP (Possible Comet Confirmation Page) du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été également confirmée par d'autres astrométristes.
Les éléments orbitaux paraboliques préliminaires de la comète C/2016 U1 (NEOWISE) indiquent un passage au périhélie le 14 Janvier 2017 à une distance d'environ 0,3 UA du Soleil.
C/2016 X1 (Lemmon) Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde découvert sur les images obtenues dans le cadre du Mt. Lemmon Survey par G. J. Leonard le 08 Décembre 2016 a montré une légère apparence cométaire signalée par d'autres astrométristes CCD après publication sur la page PCCP du Minor Planet Center. La comète a été également identifiée sur les images CCD obtenues avec le télescope Pan-STARRS1 de 1.8-m à Haleakala antérieurement à la découverte, à savoir le 26 Novembre 2016.
Les éléments orbitaux elliptiques préliminaires de la comète C/2016 X1 (Lemmon) indiquent un passage au périhélie le 02 Mai 2019 à une distance d'environ 7,5 UA du Soleil pour cette comète de type Chiron (TJupiter > 3 et a > aJupiter).
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Première lumière pour la bande 5 d'ALMA
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De nouveaux récepteurs améliorent la capacité d'ALMA à détecter la présence d'eau au sein de l'Univers
Le Vaste Réseau (Sub-)Millimétrique de l'Atacama (ALMA) au Chili vient de débuter ses observations dans une nouvelle région du spectre électromagnétique. Cette évolution fait suite à l'installation, sur les antennes du télescope, de nouveaux récepteurs capables de détecter des signaux radio dont la longueur d'onde s'étend de 1,4 à 1,8 millimètres – un domaine jusque-là inexploité par ALMA. Cette mise à niveau permet aux astronomes de capter les faibles signatures de la molécule d'eau au sein de l'Univers proche.
Le système de galaxies en fusion ARP 220 vu par ALMA et Hubble - Crédit : ALMA(ESO/NAOJ/NRAO)/NASA/ESA and The Hubble Heritage Team (STScI/AURA)
ALMA capte les ondes radio de basse énergie – situées à l'une des extrémités du spectre électromagnétique – en provenance de l'Univers. Grâce à l'installation de récepteurs de bande 5, la gamme de fréquences radio accessibles à ALMA s'est étendue, ouvrant par là-même de nouvelles possibilités, en termes d'observation.
Leonardo Testi, scientifique en charge du programme ALMA, explique tout l'intérêt de cette mise à niveau : “Les nouveaux capteurs faciliteront la détection, au sein du Système Solaire ainsi que dans des régions plus éloignées de notre galaxie, voire au-delà, des molécules d'eau dont la présence conditionne la vie telle que nous la connaissons. Ces détecteurs nouvellement installés permettront en outre à ALMA de rechercher les traces de carbone ionisé au sein de l'Univers primordial.”
L'exceptionnelle localisation d'ALMA, à quelque 5000 mètres d'altitude sur le plateau aride de Chajnantor au Chili, rend possible ce type d'observations. L'atmosphère terrestre étant partiellement composée de molécules d'eau, les observatoires implantés au sein d'environnements caractérisés par une élévation et une aridité plus faibles rencontrent davantage de difficultés pour identifier l'origine des émissions en provenance de l'espace. La formidable sensibilité d'ALMA, doublée d'une résolution angulaire élevée, lui permettent désormais de détecter, à la longueur d'onde désirée, les traces d'eau les plus infimes au sein de l'Univers local [1].
Le récepteur de bande 5 a été conçu par le Groupe de Développement de Récepteurs Avancés (GARD) de l'Observatoire Spatial Onsala, Université de Technologie Chalmers en Suède. Il a été testé sur l'instrument SEPIA qui équipe le télescope APEX. Ces observations ont par ailleurs permis de sélectionner les cibles appropriées aux premiers tests des récepteurs sur ALMA.
Les premiers récepteurs ont été produits et livrés à ALMA au cours du premier semestre 2015 par un consortium composé de l'Ecole de Recherche en Astronomie des Pays-Bas (NOVA), de GARD, et de l'Observatoire National de Radioastronomie (NRAO) responsable de l'oscillateur local. Les récepteurs sont à présent installés et seront bientôt prêts à être utilisés par la communauté des astronomes.
Afin de tester les récepteurs nouvellement installés, des observations de divers objets parmi lesquels figurent les galaxies en collision Arp 220, une région massive de formation d'étoiles située à proximité du centre de la Voie Lactée et une supergéante rouge et poussiéreuse sur le point d'exploser en supernova, ont été effectuées [2].
Afin de traiter les données et de s'assurer de leur qualité, des astronomes ainsi que des spécialistes techniques de l'ESO et du Centre Régional Européen d'ALMA (ARC), se sont réunis à l'Observatoire Spatial Onsala en Suède, dans le cadre d'une “Semaine dédiée à la Bande 5” organisée par la branche nordique de l'ARC [3]. Les résultats finaux viennent d'être mis à disposition de la communauté internationale des astronomes.
Robert Laing, l'un des membres de l'équipe à l'ESO, se montre optimiste quant aux perspectives d'observation d'ALMA dans la bande 5 : “Les premiers résultats obtenus au moyen d'un nombre limité d'antennes sont très encourageants. A l'avenir, la sensibilité et la résolution angulaire élevées du réseau ALMA dans son intégralité nous permettront de précisément cartographier l'eau contenue au sein d'un vaste échantillon d'objets parmi lesquels : les étoiles en formation et les étoiles évoluées, le milieu interstellaire et les régions situées à proximité de trous noirs supermassifs.”
Notes : [1] Une signature spectrale clé de la molécule d'eau appartient à cet intervalle étendu. Elle se situe à la longueur d'onde de 1,64 millimètre.
[2] Les observations ont été effectuées et rendues possibles par l'équipe d'Extension des Capacités d'ALMA au Chili.
[3] L'équipe de vérification des résultats scientifiques obtenus dans la bande 5 à l'ESO est composée de : Elizabeth Humphreys, Tony Mroczkowski, Robert Laing, Katharina Immer, Hau-Yu (Baobab) Liu, Andy Biggs, Gianni Marconi and Leonardo Testi. L'équipe chargée du traitement des données était compose de : Tobia Carozzi, Simon Casey, Sabine Koenig, Ana Lopez-Sepulcre, Matthias Maercker, Ivan Marti-Vidal, Lydia Moser, Sebastien Muller, Anita Richards, Daniel Tafoya et Wouter Vlemmings
Plus d'informations : Le Vaste Réseau (Sub-)Millimétrique de l'Atacama (ALMA), une installation astronomique internationale, est le fruit d'un partenariat entre l'ESO, la U.S. National Science Foundation (NSF) et le National Institutes of Natural Sciences (NINS) du Japon en coopération avec le Chili. ALMA est financé par l'Observatoire Européen Austral (ESO) pour le compte de ces Etats membres, la NSF en coopération avec le National Research Council du Canada (NRC), le National Science Council of Tawain (NSC) et le NINS en coopération avec l'Academia Sinica (AS) in Taiwan et le Korea Astronomy and Space Science Institute (KASI).
La construction et la gestion d'ALMA sont supervisées par l'ESO pour le compte de ses Etats membres, par le National Radio Astronomy Observatory (NRAO), dirigé par Associated Universities, Inc (AUI) en Amérique du Nord, et par le National Astronomical Observatory of Japan (NAOJ) pour l'Asie de l'Est. L'Observatoire commun ALMA (JAO pour Joint ALMA Observatory) apporte un leadership et un management unifiés pour la construction, la mise en service et l'exploitation d'ALMA.
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.
Liens :
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Découverte d'une étoile géante dont la composition chimique intrigue
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Des astronomes
de l'Institut UTINAM (Observatoire des sciences de l'univers THETA
de Franche-Comté Bourgogne, CNRS, Université de Franche-Comté)
ont découvert une étoile, 2M16011638-1201525 ayant
une composition chimique très particulière.
Les astronomes considèrent que l'étoile
particulière 2M16011638-1201525 a pu s'échapper d'un
tel amas, ou bien qu'elle est un fossile d'un amas aujourd'hui disloqué.
Depuis, environ une douzaine d'étoiles similaires ont été
découvertes, mais aucune n'a une composition aussi extrême.
Cette découverte aide les astronomes, à mieux comprendre le processus de formation des étoiles, et elle pourrait leur fournir des informations précieuses sur la physique atomique.
Notes : [1] Site du Sloan Digital Sky Survey IV [2] Site de l'ESO
Référence : Ce résultat est sous presse dans la revue internationale Astrophysical Journal. 1 - Discovery of a Metal-Poor Field Giant with a
Globular Cluster Second-Generation Abundance Pattern,
J. G. Fernández-Trincado et al. (2016), The Astrophysical
Journal, Volume 833, Number 2, 13 décembre 2013
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Des nébuleuses festives illuminent le satellite de la galaxie de la Voie lactée
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Deux nébuleuses rougeoyantes dans le Petit Nuage de Magellan, une galaxie naine qui est un satellite de notre Voie lactée, ont été observées par le télescope spatial Hubble de la NASA. Les jeunes étoiles brillantes au centre de chaque nébuleuse réchauffent l'hydrogène, provoquant la rougeur de ces nuages de gaz et de poussière. L'image fait partie d'une étude appelée Small Magellanic Cloud Investigation of Dust and Gas Evolution (SMIDGE). Les astronomes utilisent Hubble pour sonder le satellite de la Voie lactée pour comprendre comment la poussière est différente dans les galaxies qui ont une quantité beaucoup plus faible d'éléments lourds nécessaires pour créer de la poussière.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Colossal cratère sur la planète naine Cérès
: Le cratère Occator sur la planète naine Cérès
attire vraiment l'oeil : avec un diamètre de 92 kilomètres,
il est plus grand que le cratère Tycho sur la Lune, qui apparaît
comme une tache lumineuse quand on le voit à l'œil nu. Les parois abruptes
du cratère Occator se dressent à plus de 2000 mètres, plus
haut que la face nord de l'Eiger dans les Alpes bernoises. Et les points lumineux
à l'intérieur ont déclenché un débat au sujet
de leur nature et leur origine entre scientifiques du monde entier.
Dernières paroles de Rosetta : science en descendant
vers une comète : Le 30 Septembre 2016, à 11:19:37 UTC dans
le contrôle de mission de l'ESA, le signal de Rosetta est devenu linéaire,
confirmant que l'engin spatial a achevé son incroyable mission à
la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko quelque 40 minutes
plus tôt et à 720 millions de km de la Terre. Rosetta a travaillé
jusqu'à la fin, collectant des tonnes de données scientifiques
alors qu'elle descendait vers une région de fosses dans la région
de Ma'at sur la tête de la comète.
Juno capture les "perles" de Jupiter : Cette
image, prise par l'imageur JunoCam sur la sonde Juno de la NASA met en évidence
la septième des huit caractéristiques formant un "collier
de perles" sur Jupiter - des tempêtes massives tournant dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre qui apparaissent comme des ovales blancs
dans l'hémisphère sud de la géante gazeuse.
Composition de roches sur Mars comme un plus pour l'habitabilité
: Le rover Curiosity de la NASA a grimpé sur une montagne martienne en
couches et a trouvé des preuves de la façon dont les lacs anciens
et les environnements souterrains humides ont changé, il y a des milliards
d'années, créant des environnements chimiques plus diversifiés
qui ont affecté favorablement la vie microbienne.
Une preuve décisive apportée au modèle
hiérarchique de formation des galaxies : Comprendre la formation
des galaxies géantes telles que la Voie lactée est l'un des grands
enjeux de l'astrophysique contemporaine. Deux modèles sont en compétition,
dont le modèle hiérarchique qui stipule que les disques géants
se forment par coalescence avec des galaxies plus petites et riches en gaz.
Celui-ci vient d'être encore renforcé par les travaux d'une équipe
scientifique française menée par une jeune astrophysicienne de
l'Observatoire de Paris au laboratoire Galaxies, étoiles, physique et
instrumentation – GEPI (Observatoire de Paris/CNRS/Université Paris Diderot).
Ces travaux paraissent dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical
Society, le 13 décembre 2016. [Télécharger le communiqué de presse]
L'aspiration d'une étoile par un trou noir en rotation explique la survenue d'un phénomène super lumineux
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Des télescopes de l'ESO permettent de réinterpréter une brillante explosion
Une source de lumière ponctuelle et extraordinairement intense détectée au sein d'une lointaine galaxie et baptisée ASASSN-15lh fut récemment assimilée à la plus brillante des supernovae détectées à ce jour. De nouvelles observations effectuées au moyen de divers instruments, qui pour certains équipent des observatoires de l'ESO, viennent toutefois questionner cette classification. Une équipe d'astronomes propose en effet que cette source de lumière résulte d'un événement bien plus extrême et particulièrement rare : la dislocation d'une étoile passant à trop grande proximité d'un trou noir en rotation rapide.
Zoom sur une étoile située à proximité d'un trou noir supermassif (vue d'artiste) - Crédit : ESO, ESA/Hubble, M. Kornmesser
En 2015, le sondage automatisé du ciel en quête de supernovae (ASAS-SN) a détecté la survenue d'un événement baptisé ASASSN-15lh, qui fut alors assimilé à la plus brillante des supernovae jamais observées, et catalogué parmi les supernovae superlumineuses – ou explosions de vieilles étoiles extrêmement massives. Cet événement était deux fois plus brillant que la précédente détentrice du record, son pic de luminosité s'avérant 20 fois supérieur à la quantité de lumière émise par la Voie Lactée dans son intégralité.
Une équipe internationale d'astronomes pilotée par Giorgos Leloudas de l'Institut Weizmann des Sciences en Israël et du Centre de Cosmologie Noire du Danemark, vient d'effectuer de nouvelles observations de cette galaxie distante de quelque 4 milliards d'années lumière de la Terre, au sein de laquelle cette explosion s'est produite. L'équipe a proposé un nouveau scénario explicatif de cet événement extraordinaire.
« Nous avons observé la source de lumière au cours des 10 mois succédant à l'événement. Il est apparu que la probabilité qu'il s'agisse d'une supernova extrêmement brillante est très faible. Nos résultats suggèrent que cet événement résulte vraisemblablement de la dislocation d'une étoile de faible masse par un trou noir supermassif en rotation rapide », explique Giorgos Leloudas.
Un trou noir supermassif et une étoile déchiquetée (vue d'artiste) - Crédit : ESO, ESA/Hubble, M. Kornmesser
Dans ce scénario, l'attraction gravitationnelle d'une intensité extrême qu'exerce un trou noir supermassif situé au centre de la galaxie hôte a provoqué la dislocation de l'étoile de type Soleil qui s'en est trop approchée – un phénomène baptisé perturbation de marée qui, à ce jour, n'a fait l'objet que d'une dizaine d'observations. Au cours de ce processus, l'étoile a été transformée en spaghetti, les collisions entre les débris ainsi que la chaleur libérée lors de l'accrétion ont généré un sursaut de lumière. L'événement a ainsi pris l'aspect d'une explosion en supernova particulièrement intense, bien que l'étoile en question ne soit pas dotée d'une masse suffisante pour exploser en supernova.
L'équipe a basé ses nouvelles conclusions sur des observations effectuées au moyen de divers télescopes – opérant depuis le sol pour certains, depuis l'espace pour d'autres. Parmi ces instruments figurent le Very Large Telescope (VLT) de l'Observatoire de Paranal de l'ESO, le New Technology Telescope (NTT) installé à l'Observatoire de La Silla de l'ESO, et le Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA [1]. Les observations avec le NTT ont été menées dans le cadre du Sondage Spectroscopique Public des Objets Transitoires de l'ESO (PESSTO).
« Certains éléments, totalement indépendants des observations, plaident en faveur d'une perturbation de marée plutôt que d'une supernova super lumineuse » ajoute Morgan Fraser de l'Université de Cambridge au Royaume-Uni (aujourd'hui à l'University College de Dublin en Irlande), co-auteur de cette étude.
Les données ont notamment révélé la succession de trois phases distinctes au cours des 10 mois d'observations de suivi. En outre, ces données semblent en meilleure adéquation avec la survenue d'une perturbation de marée qu'avec l'explosion d'une supernova super lumineuse. La détection d'un sursaut ultraviolet ainsi que l'augmentation de température rendent un peu moins probable un événement de type supernova. Enfin, la localisation même de l'événement – une galaxie rouge, massive et passive – n'est pas propice à une explosion en supernova super lumineuse, qui généralement se produit au sein de galaxies naines de couleur bleue, caractérisées par un taux de formation stellaire élevé.
Bien que l'équipe considère peu plausible toute origine de type supernova, elle n'écarte pas la possibilité que l'événement résulte d'un phénomène autre que la classique perturbation de marée. Nicholas Stone de l'Université Columbia aux Etats-Unis, membre de l'équipe, précise : « La perturbation de marée que nous suggérons ne vaut que si le trou noir supermassif est en rotation. Nous soutenons que l'événement ASASSN-15lh résulte d'une perturbation de marée générée par un type de trou noir très particulier. »
Considérant la masse de la galaxie hôte, le trou noir central supermassif doit peser quelque cent millions de Soleils. En temps normal, un trou noir de cette masse ne peut disloquer une étoile située à l'extérieur de son horizon des événements – frontière en deçà de laquelle rien n'échappe à son attraction gravitationnelle. Toutefois, si ce trou noir est doté d'une vitesse de rotation élevée – il fait alors partie des trous noirs de type Kerr, la situation est différente. Cette limite ne s'applique plus.
“L'ensemble des données collectées ne nous permet pas d'affirmer avec certitude que l'événement baptisé ASASSN-15lh consistait en une perturbation de marée » conclut Giorgos Leloudas. « Toutefois, cette explication est de loin la plus plausible ».
Notes : [1] En complément des données issues du Very Large Telescope de l'ESO, du New Technology Telescope de l'ESO et du Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA, l'équipe a utilisé les résultats d'observations des télescopes suivants : - Las Cumbres Observatory Global Telescope (LCOGT), - Australia Telescope Compact Array, - ESA's XMM-Newton, - Wide-Field Spectrograph (WiFeS) , - Magellan Telescope.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé “The Superluminous Transient ASASSN-15lh as a Tidal Disruption Event from a Kerr Black Hole”, par G. Leloudas et al., à paraître au sein de la nouvelle revue Nature Astronomy.
L'équipe est composée de G. Leloudas (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israel; Niels Bohr Institute, Copenhagen, Denmark), M. Fraser (University of Cambridge, Cambridge, UK), N. C. Stone (Columbia University, New York, USA), S. van Velzen (The Johns Hopkins University, Baltimore, USA), P. G. Jonker (Netherlands Institute for Space Research, Utrecht, the Netherlands; Radboud University Nijmegen, Nijmegen, the Netherlands), I. Arcavi (Las Cumbres Observatory Global Telescope Network, Goleta, USA; University of California, Santa Barbara, USA), C. Fremling (Stockholm University, Stockholm, Sweden), J. R. Maund (University of Sheffield, Sheffield, UK), S. J. Smartt (Queen's University Belfast, Belfast, UK), T. Krühler (Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik, Garching b. München, Germany), J. C. A. Miller-Jones (ICRAR - Curtin University, Perth, Australia), P. M. Vreeswijk (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israel), A. Gal-Yam (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israel), P. A. Mazzali (Liverpool John Moores University, Liverpool, UK; Max-Planck-Institut für Astrophysik, Garching b. München, Germany), A. De Cia (European Southern Observatory, Garching b. München, Germany), D. A. Howell (Las Cumbres Observatory Global Telescope Network, Goleta, USA; University of California Santa Barbara, Santa Barbara, USA), C. Inserra (Queen's University Belfast, Belfast, UK), F. Patat (European Southern Observatory, Garching b. München, Germany), A. de Ugarte Postigo (Instituto de Astrofisica de Andalucia, Granada, Spain; Niels Bohr Institute, Copenhagen, Denmark), O. Yaron (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israel), C. Ashall (Liverpool John Moores University, Liverpool, UK), I. Bar (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israel), H. Campbell (University of Cambridge, Cambridge, UK; University of Surrey, Guildford, UK), T.-W. Chen (Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik, Garching b. München, Germany), M. Childress (University of Southampton, Southampton, UK), N. Elias-Rosa (Osservatoria Astronomico di Padova, Padova, Italy), J. Harmanen (University of Turku, Piikkiö, Finland), G. Hosseinzadeh (Las Cumbres Observatory Global Telescope Network, Goleta, USA; University of California Santa Barbara, Santa Barbara, USA), J. Johansson (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israel), T. Kangas (University of Turku, Piikkiö, Finland), E. Kankare (Queen's University Belfast, Belfast, UK), S. Kim (Pontificia Universidad Católica de Chile, Santiago, Chile), H. Kuncarayakti (Millennium Institute of Astrophysics, Santiago, Chile; Universidad de Chile, Santiago, Chile), J. Lyman (University of Warwick, Coventry, UK), M. R. Magee (Queen's University Belfast, Belfast, UK), K. Maguire (Queen's University Belfast, Belfast, UK), D. Malesani (University of Copenhagen, Copenhagen, Denmark; DTU Space, Denmark), S. Mattila (University of Turku, Piikkiö, Finland; Finnish Centre for Astronomy with ESO (FINCA), University of Turku, Piikkiö, Finland; University of Cambridge, Cambridge, UK), C. V. McCully (Las Cumbres Observatory Global Telescope Network, Goleta, USA; University of California Santa Barbara, Santa Barbara, USA), M. Nicholl (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, Cambridge, Massachusetts, USA), S. Prentice (Liverpool John Moores University, Liverpool, UK), C. Romero-Cañizales (Pontificia Universidad Católica de Chile, Santiago, Chile; Millennium Institute of Astrophysics, Santiago, Chile), S. Schulze (Pontificia Universidad Católica de Chile, Santiago, Chile; Millennium Institute of Astrophysics, Santiago, Chile), K. W. Smith (Queen's University Belfast, Belfast, UK), J. Sollerman (Stockholm University, Stockholm, Sweden), M. Sullivan (University of Southampton, Southampton, UK), B. E. Tucker (Australian National University, Canberra, Australia; ARC Centre of Excellence for All-sky Astrophysics (CAASTRO), Australia), S. Valenti (University of California, Davis, USA), J. C. Wheeler (University of Texas at Austin, Austin, USA), et D. R. Young (Queen's University Belfast, Belfast, UK).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.
Liens : - Communiqué de presse ESA/Hubble
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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L'avenir du Système solaire à portée de
télescope : L2 Puppis est une vieille étoile qui s'apparente
à ce que pourrait être notre Soleil en fin de vie. Des travaux
récents menés, au sein d'une équipe scientifique internationale,
par un astronome de l'Observatoire de Paris, ont mis au jour l'existence d'une
planète dans son environnement. Cela donne un aperçu de ce qu'il
adviendrait aux planètes du Système solaire dans cinq milliards
d'années. Ces travaux, paraissent dans la revue Astronomy & Astrophysics
du 8 décembre 2016.
John Glenn, 1921-2016 : L'ancien astronaute et sénateur
américain John Glenn, âgé de 95 ans, est décédé
jeudi 08 Décembre 2016 à l'Ohio State University Wexner Medical
Center à Columbus. John Glenn, qui a rempli quatre mandats comme sénateur
américain de l'Ohio, était l'un des sept astronautes d'origine
de Mercury de la NASA. Son vol sur Friendship 7, le 20 février 1962,
a montré au monde que l'Amérique était un concurrent sérieux
dans la course à l'espace avec l'Union soviétique.
Pemières images depuis la nouvelle orbite de Cassini
: La sonde Cassini de la NASA a envoyé à la Terre ses premières
vues de l'atmosphère de Saturne depuis le début de la dernière
phase de sa mission. Les nouvelles images montrent des scènes du haut
de l'hémisphère nord de Saturne, y compris l'intriguant jet stream
en forme d'hexagone de la planète.
La galaxie distante émet des étoiles à
un rythme remarquable : Des astronomes ont utilisé l'Observatoire
des rayons X Chandra de la NASA et d'autres télescopes pour montrer qu'une
galaxie récemment découverte connaît un extraordinaire essor
de construction stellaire. La galaxie est à 12,7 milliards d'années-lumière
de la Terre, observée à un stade critique de l'évolution
des galaxies environ un milliard d'années après le Big Bang.
Vol au dessus de Mawrth Vallis : Avec environ 600 kilomètres
de long et jusqu'à deux kilomètres de profondeur, Mawrth Vallis
est un canal d'écoulement asséché sur notre voisine planétaire
Mars. La caméra stéréo haute résolution (HRSC),
exploitée par le Deutscher Zentrum für Luft und Raumfahrt (DLR)
à bord du vaisseau spatial Mars Express de l'ESA, a imaginé la
vallée en haute résolution. Des scientifiques de la Freie Universität
Berlin ont créé une simulation d'animation du survol le long de
la vallée à partir du modèle de terrain numérique
calculé au DLR Institute of Planetary Research.
La matière noire pourrait être plus homogène qu'attendu
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L'analyse détaillée d'une vaste zone du ciel photographiée par le VST révèle un curieux résultat
Cartographie de la matière noire déduite du sondage KiDS au sein de la région G12 - Crédit : Kilo-Degree Survey Collaboration/H. Hildebrandt & B. Giblin/ESO
Une équipe internationale d'astronomes [1] menée par Hendrik Hildebrandt de l'Institut d‘Astronomie Argelander de Bonn en Allemagne, et Massimo Viola de l'Observatoire Leiden aux Pays-Bas, a analysé les images du sondage KiDS (Kilo Degree Survey) acquises au moyen du VST, le Télescope de Sondage installé sur le VLT de l'ESO au Chili. Pour les besoins de cette analyse, l'équipe a utilisé des images du sondage relatives à cinq zones du ciel, couvrant une surface totale équivalant à 2200 fois la superficie de la pleine Lune [2] et constituées de quelque 15 millions de galaxies.
L'exceptionnelle qualité d'image qu'offre le VST sur le site de Paranal, combinée à l'utilisation de logiciels informatiques novateurs, a permis à l'équipe de mesurer, avec une précision rarement égalée, les effets du cisaillement cosmique. Il s'agit d'une subtile variante de l'effet de lentille gravitationnelle faible, soit de cette légère déviation que subit la lumière en provenance de lointaines galaxies lors de son passage à proximité de grandes quantités de matière, tels des amas de galaxies.
Le cisaillement cosmique résulte de l'action gravitationnelle, non pas d'amas de galaxies, mais de structures situées à plus grande échelle de l'Univers. La lumière s'en trouve également déviée, mais d'un facteur réduit. Pour pouvoir mesurer le très faible signal de cisaillement cosmique et en déduire la distribution spatiale de matière gravitationnelle, les astronomes doivent utiliser les données issues de sondages vastes et profonds à la fois, tel KiDS. Cette étude repose sur la cartographie d'une région très étendue du ciel – la plus étendue à ce jour à être analysée au moyen de cette technique.
Curieusement, les résultats de cette analyse semblent en désaccord avec les données d'observation du satellite Planck de l'Agence Spatiale Européenne, une mission spatiale phare dédiée à l'étude des propriétés fondamentales de l'Univers. A titre d'exemple, les mesures effectuées par l'équipe KiDS attribuent à la matière qui compose l'Univers un degré de morcellement – un paramètre cosmologique clé –nettement inférieur à celui déduit des données de Planck [3].
Massimo Viola d'expliquer : “Ce dernier résultat suggère que la matière noire qui compose la toile cosmique et représente le quart du contenu de l'Univers, est moins grumeleuse que nous le pensions.”
La matière noire résiste à toute détection. Seuls ses effets gravitationnels suggèrent son existence. Des études telle que celle-ci constituent le meilleur moyen, à l'heure actuelle, de déterminer la forme, l'échelle ainsi que la distribution spatiale de cette matière invisible.
Le surprenant résultat de cette étude questionne par ailleurs notre compréhension actuelle de l'Univers et de son évolution au cours des quelque 14 derniers milliards d'années. Un tel désaccord avec les résultats bien établis de Planck oblige les astronomes à revoir leur compréhension de certains des aspects fondamentaux de l'évolution de l'Univers.
Hendrik Hildebrandt ajoute : “Nos résultats permettront d'affiner les modèles théoriques retraçant l'évolution de l'Univers depuis sa création jusqu'à nos jours.”
L'analyse KiDS des données acquises par le VST constitue une étape importante. Toutefois, les télescopes à venir permettront d'effectuer des sondages toujours plus étendus et profonds du ciel.
Catherine Heymans de l'Université d'Edimbourg au Royaume-Uni et co-autrice de l'étude, ajoute : “Découvrir ce qui s'est passé depuis le Big Bang représente un défi complexe. Mais en poursuivant l'étude du ciel profond, nous pourrons mieux connaître le processus d'évolution de notre Univers.”
“Une étrange discordance avec la cosmologie de Planck se fait jour. Les missions à venir telle la mission spatiale EUCLID ou bien encore le Grand Télescope de Sondage Synoptique nous permettront de réitérer ces mesures et de mieux comprendre ce que l'Univers nous raconte réellement” conclut Konrad Kuijken (Observatoire Leiden, Pays Bas), principal instigateur du sondage KiDS.
Notes : [1] L'équipe internationale KiDS est composée de chercheurs exerçant en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Australie, en Italie, à Malte et au Canada.
[2] Cette surface équivaut à quelque 450 degrés carré, ce qui correspond à 1% de la totalité du ciel.
[3] Le paramètre mesuré est noté S8. Sa valeur résulte de la combinaison de la taille des fluctuations de densité au sein d'une section de l'Univers et de la densité moyenne de cette même section. Les grandes fluctuations dans les régions de l'Univers caractérisées par une densité moindre ont des effets semblables à ceux générés par des fluctuations de plus faible amplitude au sein de régions plus denses, et les deux types de fluctuations ne peuvent être différenciées au moyen d'observations de l'effet de lentille faible. Le chiffre 8 se réfère par convention à la taille d'une cellule de 8 mégaparsecs.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé “KiDS-450: Cosmological parameter constraints from tomographic weak gravitational lensing”, par H. Hildebrandt et al., à paraître au sein des Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
L'équipe est composée de H. Hildebrandt (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), M. Viola (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), C. Heymans (Institut d'Astronomie, Université d'Edimbourg, Edimbourg, Royaume-Uni), S. Joudaki (Centre d'Astrophysique & de Calcul Numérique, Université de Technologie Swinburne, Hawthorn, Australie), K. Kuijken (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), C. Blake (Centre d'Astrophysique & de Calcul Numérique, Université de Technologie Swinburne, Hawthorn, Australie), T. Erben (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), B. Joachimi (University College de Londres, Londres, Royaume-Uni), D Klaes (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), L. Miller (Département de Physique, Université d'Oxford, Oxford, Royaume-Uni), C.B. Morrison (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), R. Nakajima (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), G. Verdoes Kleijn (Institut Astronomique Kapteyn, Université de Gröningen, Gröningen, Pays-Bas), A. Amon (Institut d'Astronomie, Université d'Edimbourg, Edimbourg, Royaume-Uni), A. Choi (Institut d'Astronomie, Université d'Edimbourg, Edimbourg, Royaume-Uni), G. Covone (Département de Physique, Université Federico II de Naples, Naples, Italie), J.T.A. de Jong (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), A. Dvornik (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), I. Fenech Conti (Institut des Sciences Spatiales et d'Astronomie (ISSA), Université de Malte, Msida, Malte; Département de Physique, Université de Malte, Msida, Malte), A. Grado (INAF – Observatoire Astronomique de Capodimonte, Naples, Italie), J. Harnois-Déraps (Institut d'Astronomie, Université d'Edimbourg, Edimbourg, Royaume-Uni; Département de Physique et d'Astronomie, Université de Colombie Bitannique, Vancouver, Canada), R. Herbonnet (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), H. Hoekstra (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), F. Köhlinger (Observatoire Leiden, Université de Leiden, Leiden, Pays-Bas), J. McFarland (Institut Astronomique Kapteyn, Université de Gröningen, Gröningen, Pays-Bas), A. Mead (Département de Physique et d'Astronomie, Université de Colombie Britannique, Vancouver, Canada), J. Merten (Département de Physique, Université d'Oxford, Oxford, Royaume-Uni), N. Napolitano (INAF – Observatoire Astronomique de Capodimonte, Naples, Italie), J.A. Peacock (Institut d'Astronomie, Université d'Edimbourg, Edimbourg, Royaume-uni), M. Radovich (INAF – Observatoire Astronomique de Padoue, Padoue, Italie), P. Schneider (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), P. Simon (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), E.A. Valentijn (Institut Astronomique Kapteyn, Université de Gröningen, Gröningen, Pays-Bas), J.L. van den Busch (Institut Argelander dédié à l'Astronomie, Bonn, Allemagne), E. van Uitert (University College de Londres, Londres, Royaume-Uni) et L. van Waerbeke (Département de Physique et d'Astronomie, Université de Colombie Britannique, Vancouver, Canada).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.
Liens :
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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De nouvelles preuves d'un passé humide sur Mars il y a 3,8 milliards d'années
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La planète rouge a connu quelques millions d'années d'humidité. Une équipe internationale, comprenant des chercheurs du Laboratoire de planétologie et de géodynamique de Nantes (CNRS/Université de Nantes/Université d'Angers) et de l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris-Sud), a identifié sur Mars des strates sédimentaires d'origine lacustre. Leurs caractéristiques impliquent qu'un climat favorable à l'eau liquide se soit longuement maintenu sur la planète rouge il y a 3,8 milliards d'années. Ces travaux ont été publiés dans Journal of Geophysical Research-Planets.
Les chercheurs s'accordent sur une ancienne présence
d'eau liquide sur Mars, mais ni sur sa durée ni sa stabilité.
Les sondes Mars Express de l'ESA et Mars Reconnaissance Orbiter
de la NASA ont cependant fourni de nouvelles preuves d'une activité
aqueuse prolongée. Depuis leur orbite, elles ont analysé
le sol de plaines situées au nord du bassin de Hellas, un
des plus grands cratères d'impact de tout le système
solaire. Par analogie aux « mers lunaires », ces plaines
étaient considérées comme ayant une origine
volcanique. Or, les instruments indiquent la présence de
larges volumes de roches sédimentaires. La caméra
HRSC [1] a fourni une couverture régionale de la zone, tandis
que HiRISE [2] a permis une observation plus fine de la teinte et
de la texture des sédiments, profitant de zones d'érosion.
Les spectro-imageurs OMEGA [3] et CRISM [4] ont de leur côté
analysé la composition des terrains et confirmé la
présence de strates riches en minéraux argileux. Ces
derniers ne se retrouvent pas dans les coulées de lave et
proviendraient au contraire de dépôts lacustres ou
de plaines alluviales.
Télécharger le communiqué
de presse
Notes : [1] High Resolution Stereo Camera, embarquée
sur de Mars Express.
Référence : A sedimentary origin for intercrater plains north
of the Hellas basin: implications for climate conditions and erosion
rates on early Mars.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie |
Première mise en évidence de la déformation
de Saturne par les effets de marée : En utilisant plusieurs milliers
d'images des lunes de Saturne délivrées par la sonde Cassini (NASA/ESA),
une équipe internationale menée par un astronome de l'Observatoire
de Paris au sein de l'Institut de mécanique céleste et de calcul
des éphémérides (Observatoire de Paris/CNRS/UPMC/Université
Lille) , en collaboration avec des chercheurs du CEA, parvient à mettre
en évidence de toutes petites fluctuations du champ gravitationnel de
la planète. Paru dans la revue Icarus, ce résultat d'une extrême
finesse émane d'une série de travaux menés par la même
équipe sur l'écosystème de Saturne, dont elle renouvelle
la vision en profondeur. Portée à l'image par les chercheurs,
celle-ci est à découvrir, dès aujourd'hui, avec une animation de 8 minutes sur la chaîne dailymotion
de l'Observatoire de Paris .
Les premières vues de Mars montrent le potentiel du
nouvel orbiteur de l'ESA : Le nouvel orbiteur ExoMars de l'ESA a testé
sa suite d'instruments en orbite pour la première fois, laissant entendre
un grand potentiel pour les futures observations. Le Trace Gas Orbiter, ou TGO,
une entreprise conjointe entre l'ESA et Roscosmos, est arrivé auprès
de Mars le 19 Octobre.
L'embryonnaire amas de galaxies plongé dans un géant
nuage de gaz froid : Des astronomes étudiant un amas de protogalaxies
encore en formation vu comme il était il y a plus de 10 milliards d'années
ont trouvé qu'une galaxie géante dans le centre de l'amas se forme
d'une soupe étonnamment dense de gaz moléculaire.
Singularité cosmique : De nouvelles observations
du télescope spatial Hubble de la NASA/ESA ont révélé
la structure complexe de la galaxie NGC 4696 en plus de détails qu'auparavant.
La galaxie elliptique est une belle singularité cosmique avec un noyau
brillant enveloppé dans le système de sombres filaments filiformes
tourbillonnants.
Premiers signes de l'étrange propriété quantique du vide ?
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Des observations d'une étoile à neutrons effectuées au moyen du VLT pourraient confirmer une hypothèse relative au vide cosmique formulée voici plus de 80 ans
L'analyse, au moyen du Very Large Telescope de l'ESO, de la lumière émise par une étoile à neutrons caractérisée par une extrême densité et un puissant champ magnétique, a peut-être conduit une équipe d'astronomes à mettre en évidence les toutes premières preuves de l'existence d'un étrange effet quantique, envisagée au cours des années 1930. La polarisation de la lumière observée suggère que l'espace vide situé en périphérie de l'étoile à neutrons est l'objet d'un effet quantique baptisé biréfringence du vide.
La polarisation de lumière émise par une étoile à neutrons - Crédit : ESO/L. Calçada
Une équipe pilotée par Roberto Mignani de l'INAF Milan (Italie) et de l'Université de Zielona Gora (Pologne) a utilisé le Very Large Telescope (VLT) de l'ESO installé à l'Observatoire de Paranal au Chili pour observer l'étoile à neutrons RX J1856.5-3754 distante de quelque 400 années-lumière de la Terre [1].
Bien qu'elle figure parmi les étoiles à neutrons les plus proches de la Terre, RX J1856.5-3754 se caractérise par une luminosité extrêmement faible. Pour pouvoir observer cette étoile dans le domaine visible, les astronomes ont donc été contraints d'utiliser l'instrument FORS2 qui équipe le VLT, poussant le télescope à sa limite technologique.
Les étoiles à neutrons constituent les vestiges des noyaux extrêmement denses d'étoiles massives – de masse supérieure à 10 masses solaires – qui ont explosé en supernovae à la fin de leur vie. Elles sont par ailleurs dotées de champs magnétiques extrêmes, des milliards de fois plus puissants que celui du Soleil, qui transpercent leur enveloppe externe et baignent leur environnement proche.
Du fait de leur intensité, ces champs affectent les propriétés de l'espace vide situé en périphérie de l'étoile. En règle générale, le terme vide désigne un espace totalement vierge, que la lumière peut traverser sans subir la moindre perturbation. En électrodynamique quantique (QED) toutefois, cette théorie quantique qui décrit l'interaction entre particules de lumière et corpuscules chargés tels les électrons, l'espace est rempli de particules virtuelles qui apparaissent et disparaissent à chaque instant. Les champs magnétiques très intenses sont susceptibles de modifier cet espace, et donc de modifier la polarisation de la lumière qui le traverse.
Mignani de préciser : “Selon la QED, un vide fortement magnétisé se comporte à l'image d'un prisme vis à vis de la propagation de la lumière, et produit un effet baptisé biréfringence du vide.”
La QED a donné lieu à la formulation de nombreuses hypothèses qui se sont avérées exactes. Toutefois, le concept de biréfringence du vide n'a pour l'instant pas trouvé le moindre écho expérimental. Les expériences de laboratoire menées ces 80 dernières années – depuis sa formulation au sein d'un article co-signé par Werner Heisenberg (auteur du célèbre principe d'incertitude) et Hans Heinrich Euler – n'ont effectivement pas permis de le mettre en évidence.
“Cet effet ne se manifeste qu'en présence de champs magnétiques extrêmement puissants, tels ceux qui règnent en périphérie d'étoiles à neutrons. Ce qui témoigne, là encore, des formidables laboratoires d'étude des lois fondamentales de la nature que constituent les étoiles à neutrons” précise Roberto Turolla (Université de Padoue, Italie).
Après avoir effectué l'analyse minutieuse des données du VLT, Mignani et son équipe ont détecté un effet de polarisation linéaire – d'environ 16%, ce qui est significatif – qu'ils ont interprété comme la résultante directe de la biréfringence du vide qui se produit au sein de l'espace vide situé en périphérie de RX J1856.5-3754 [2].
Vincenzo Testa (INAF Rome, Italie) d'ajouter : “Il s'agit de l'objet le plus faiblement lumineux dont la polarisation du rayonnement qu'il émet a jamais été mesurée. Cette mesure a requis l'utilisation de l'un des télescopes les plus grands et les plus performants au monde, le VLT, ainsi que l'emploi de techniques d'analyses de données très précises, capables d'amplifier le signal en provenance d'une étoile si peu brillante.”
“Nos modèles ne peuvent rendre compte de la polarisation linéaire élevée que nous avons mesurée au moyen du VLT, qu'à la condition d'y inclure les effets de biréfringence du vide prédits par la QED”, précise Mignani.
“Cette étude réalisée avec le VLT apporte le tout premier élément de preuve observationnelle en faveur de ces types d'effets QED censés se produire au sein de champs magnétiques extrêmement puissants” ajoute Silvia Zane (UCL/MSSL, Royaume Uni).
Mignani est enthousiaste à l'idée que la prochaine génération de télescopes contribue à des avancées dans ce domaine de recherche : “Les mesures de polarisation effectuées au moyen de télescopes plus perfectionnés, tel l'E-ELT, l'European Extremely Large Telescope de l'ESO, pourraient permettre de tester les prédictions de la QED relatives aux effets de la biréfringence du vide dans la périphérie d'un plus grand nombre d'étoiles à neutrons”.
“Cette mesure, effectuée pour la toute première fois en lumière visible, ouvre la voie à de semblables détections dans le domaine des rayons X”, conclut Kinwah Wu (UCL/MSSL, Royaume-Uni).
Notes : [1] Cet objet fait partie intégrante d'un ensemble d'étoiles à neutrons baptisé Les Sept Magnifiques. Ce sont des étoiles à neutrons isolées (INS), dépourvues de tout compagnon stellaire, qui n'émettent aucun rayonnement radio (à la différence des pulsars) et ne sont pas environnées de matière issue d'une supernova.
[2] D'autres processus peuvent polariser la lumière stellaire au cours de son déplacement. L'équipe a soigneusement examiné ces autres hypothèses – la polarisation résultant de la diffusion par les grains de poussière par exemple – avant de les éliminer une à une, aucune d'elles ne leur apparaissant susceptible d'avoir généré le signal observé.
Plus d'informations : Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé "Evidence for vacuum birefringence from the first optical polarimetry measurement of the isolated neutron star RX J1856.5-3754", par R. Mignani et al., à paraître au sein de la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
L'équipe est composée de R.P. Mignani (INAF – Institut d'Astrophysique Spatiale et de Physique Cosmique de Milan, Milan, Italie; Institut d'Astronomie Janusz Gil, Université de Zielona Góra, Zielona Góra, Pologne), V. Testa (INAF – Observatoire Astronomique de Rome, Monteporzio, Italie), D. González Caniulef (Laboratoire de Science Spatiale Mullard, University College de Londres, Royaume Uni), R. Taverna (Département de Physique et d'Astronomie, Université de Padoue, Padoue, Italie), R. Turolla (Département de Physique et d'Astronomie, Université de Padoue, Padoue, Italie; Laboratoire de Science Spatiale Mullard, University College de Londres, Royaume Uni), S. Zane (Laboratoire de Science Spatiale Mullard, University College de Londres, Royaume Uni) et K. Wu (Laboratoire de Science Spatiale Mullard, University College de Londres, Royaume Uni).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.
Liens :
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les premières images de la caméra CaSSIS à
bord de la sonde ExoMars TGO : La caméra CaSSIS [Colour and stereo
surface imaging system, système d'imagerie de surface couleur et stéréo],
embarquée à bord de la sonde européenne ExoMars Trace Gas
Orbiter, a capturé ses premières images à haute résolution
de la surface de Mars depuis sa mise en orbite le 19 octobre. Elles ont été
obtenues lors du passage de la sonde à proximité du canyon Valles
Marineris et des grands volcans martiens. Conçue en grande partie à
l'Université de Berne sous la férule de Nicolas Thomas, CaSSIS
permet des prises de vue couleur en stéréo et utilise les deux
images obtenues en même temps pour reconstruire la topographie. Ce premier
lot d'images va permettre d'améliorer la qualité des prochaines
prises de vue. Fruit d'une collaboration entre de nombreux laboratoires européens,
ces travaux ont également mobilisé des chercheurs CNRS du Laboratoire
de planétologie et géodynamique de Nantes (LPGN/OSUNA, CNRS /
Université de Nantes / Université d'Angers).
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