L'Échelle de Turin a été
créée par le Professeur Richard P. Binzel (Department
of Earth, Atmospheric, and Planetary Sciences) au Massachusetts
Institute of Technology (MIT). La première version, appelée
"Near-Earth Object Hazard Index" (Indice de Danger d'Objets
Circumterrestres), a été présentée à
une conférence des Nations Unies en 1995 et a été
publiée par le Professeur Binzel dans les rapports ultérieurs
de conférences (Annals of the New York Academy of Sciences,
volume 822, 1997).
Une version révisée
de "l'Indice de Danger" a été présentée
en Juin 1999 à la Conférence Internationale sur les
Objets Circumterrestres qui s'est tenue à Turin, Italie.
Les participants à la conférence ont voté pour
adopter la version révisée, où le nom accordé
"Echelle de Turin" reconnaît l'esprit de coopération
internationale montrée à cette conférence vers
des efforts de recherche pour comprendre les dangers posés
par les objets circumterrestres.
Afin de fournir des informations
compréhensibles pour le public sur les risques de collision
d'astéroïdes et des comètes avec la Terre, l'Echelle
de Turin a été récemment révisée
d'après cette récente publication : Morrison,
D., Chapman, C. R., Steel, D., and Binzel R. P. "Impacts and
the Public: Communicating the Nature of the Impact Hazard"
In Mitigation of Hazardous Comets and Asteroids,(M.J.S. Belton,
T.H. Morgan, N.H. Samarasinha and D.K. Yeomans, Eds), Cambridge
University Press, 2004.

Copyright (c) 1999 Richard P. Binzel, Massachusetts
Institute of Technology.
Pour un objet faisant une approche
étroite à la Terre, sa catégorisation sur l'échelle
de Turin dépend de son emplacement dans ce tracé montrant
l'énergie cinétique en regard de la probabilité
de collision (une MT = 4.3 x 10^15 J). La légende de gauche
indique également les tailles approximatives pour les astéroïdes
ayant des vitesses typiques de rencontre. Pour un objet qui fait
de multiples approches sur un ensemble de dates, une valeur sur
l'échelle de Turin est déterminée pour chaque
approche. Il n'y a aucune valeur fractionnaire ou de valeurs décimales
utilisées dans l'Échelle de Turin.
L'ÉCHELLE
DE TURIN DE DANGER D'IMPACT |
Aucun Danger
(Zone Blanche)
|
TS-0
|
La probabilité
d'une collision est de zéro, ou est
si basse qu'elle est en réalité
de zéro. S'applique aussi aux petits
objets comme les météores
et les corps qui brûlent dans l'atmosphère
aussi bien que les chutes de météorites
peu fréquentes qui causent rarement
des dégâts. |
Normal
(Zone Verte)
|
TS-1
|
Une découverte
ordinaire dans laquelle un passage près
de la Terre est prévu qui ne pose
aucun niveau inhabituel de danger. Des calculs
actuels montrent que la chance de collision
est très peu probable avec aucune
raison pour l'attention du public ou l'inquiétude
du public. Des nouvelles observations télescopiques
conduiront très probablement à
la mutation au Niveau 0. |
Méritant
l'attention des astronomes
(Zone Jaune)
|
TS-2
|
Une découverte,
qui peut devenir ordinaire avec des recherches
étendues, d'un objet faisant un quelconque
rapprochement, mais pas de passage fortement
inhabituel près de la Terre. Tandis
que méritant l'attention des astronomes,
il n'y a aucune cause pour l'attention du
public ou l'inquiétude du public
puisqu'une collision réelle est très
peu probable. Des nouvelles observations
télescopiques conduiront très
probablement à la mutation au Niveau
0. |
TS-3
|
Une rencontre
proche, méritant l'attention des
astronomes. Des calculs actuels donnent
une chance d'un pour cent ou plus de collision
capable de destructions localisées.
Plus probablement, de nouvelles observations
télescopiques conduiront à
la mutation au Niveau 0. L'attention par
le public et par les fonctionnaires publics
est méritée si la rencontre
est à moins d'une décennie.
|
TS-4
|
Une rencontre
proche, méritant l'attention des
astronomes. Des calculs actuels donnent
une chance d'un pour cent ou plus de collision
capable de destructions régionales.
Plus probablement, les nouvelles observations
télescopiques conduiront à
la mutation au Niveau 0. L'attention par
le public et par des fonctionnaires publics
est méritée si la rencontre
est à moins d'une décennie.
|
Menace
(Zone Orange)
|
TS-5
|
Une rencontre
proche posant une menace sérieuse,
mais toujours incertaine de dévastation
régionale. L'attention critique des
astronomes est nécessaire pour déterminer
définitivement si vraiment une collision
se produira. Si la rencontre est à
moins d'une décennie, le plan d'urgence
gouvernemental peut être justifié.
|
TS-6
|
Une rencontre
proche par un grand objet posant une menace
sérieuse mais toujours incertaine
d'une catastrophe mondiale. L'attention
critique des astronomes est nécessaire
pour déterminer définitivement
si vraiment une collision se produira. Si
la rencontre est à moins de trois
décennies, le plan d'urgence gouvernemental
peut être justifié |
TS-7
|
Une rencontre
très proche par un grand objet, laquel
si elle survenait ce ce siècle, pose
une menace sans précédent
mais toujours incertaine de
castastrophe mondiale. Pour une telle
menace dans ce siècle, la mise sur
pied de plans d'urgence internationale est
justifiée, particulièrement
pour déterminer en urgence et définitivement
si vraiment une collision se produira. |
Collisions
certaines
(Zone Rouge) |
TS-8
|
Une collision
est certaine, capable de causer des destructions
localisées pour un impact sur Terre
ou probablement un tsunami si à proximité
des côtes. De tels événements
arrivent en moyenne entre une fois tous
les 50 ou une fois tous les 1.000 ans. |
TS-9
|
Une collision
est certaine, capable de causer des dévastations
régionales sans précédent
pour un impact terrestre ou la menace d'un
tsunami majeur pour un impact océanique.
De tels événements arrivent
en moyenne entre une fois tous les 10.000
ou une fois tous les 100.000 ans. |
TS-10
|
Une collision
est certaine, capable de causer une catastrophe
climatique mondiale qui peut menacer l'avenir
de la civilisation que nous connaissons,
en cas d'impact sur Terre ou dans l'océan.
De tels événements arrivent
en moyenne tous les 100.000 ans, ou moins
souvent. |
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Le calcul de la probabilité
d'impact implique les disciplines de la dynamique orbitale, de la
théorie d'évaluation, et de l'analyse numérique.
L'orbite d'une comète ou d'un astéroïde est déterminée
à partir d'un ensemble d'observations (ascension droite/déclinaison).
Les observations sont en général précises à
0.5 arcseconde, bien que celles-ci puissent varier légèrement
selon la taille des pixels utilisés dans les détecteurs
CCD : quelques observatoires ont une exactitude de seulement 1.0
arcseconde.
Parce qu'il existe quelques erreurs
dans les observations, il y a des incertitudes dans la détermination
orbitale de l'objet. L'incertitude dans les éléments
orbitaux dépend également du nombre d'observations
et de la période couverte par celles-ci. Plus nous avons
d'observations, et plus la période est longue, moins grandes
sont les incertitudes, et plus l'orbite devient plus précise.
Ainsi, pour un objet nouvellement
découvert, les incertitudes tendent à être grandes
au commencement. Avec l'obtention de nouvelles observations sur
la position de l'objet, les incertitudes sont réduites, et
les potentialités d'impact sont éventuellement éliminées
dans la majorité des cas.
Note :
À plusieurs reprises au cours d'une année,
un objet nouvellement découvert monte rapidement sur l'échelle
de danger potentiel, comme 2003 QQ47 l'a fait en Septembre 2003.
Certains sont éliminés assez rapidement des pages
de risque, comme 2003 CR20 au bout d'environ trois semaines, tandis
que d'autres restent plus longtemps, comme 2003 EE16 qui était
resté pendant près de trois mois au niveau 1 de l'échelle
de Turin.
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