La première éclipse lunaire de 2012 est une éclipse partielle et se produit lors du passage de la Lune au noeud ascendant de son orbite. Le satellite naturel de la Terre est alors visible dans la constellation d'Ophiucus, à environ 6 degrés au nord-est d'Antarès (alpha Scorpii).

L'éclipse débute à 08h46 UTC lorsque la Lune entame sa progression dans la zone de pénombre. L'observation des changements de teintes est peu perceptible particulièrement pendant les étapes préliminaires et finales. Toutefois, lorsqu'au moins 50% du disque lunaire aura pénétré dans la zone obscurcie, les observateurs noteront un changement dans la luminosité diffusée par la Lune.

A 09h59 UTC, en pénétrant dans la zone d'ombre, l'astre sélène laissera apparaître une légère échancrure qui augmentera au fil des minutes. Le maximum intervient à 11h03 UTC, offrant au regard du spectateur une Lune tronquée dans sa partie sud sur environ un tiers de sa surface, masquée par l'ombre terrestre.

La phase partielle se termine à 12h07 UTC. Notre satellite naturel montrera de nouveau l'intégralité de son disque, un disque encore légèrement assombri par le voile de pénombre. Progressivement, la Lune reprendra sa blanche couleur, et à 13h19 UTC, lorsque l'astre sélène sera complètement sorti de la zone de pénombre, plus rien de laissera transparaître dans le ciel qu'il s'est déroulé un spectacle inhabituel.

 Ce spectacle est visible de tous les points de la Terre où la Lune est présente dans le ciel au moment de l'éclipse.

Zone de visibilité de l'éclipse partielle de Lune du 04 Juin 2012

Les lieux situés dans l'Océan Pacifique ou en bordure de l'océan sont favorisés pour l'observation de cette éclipse partielle. Dans la plupart des lieux situés sur le continent américain, l'événement pourra être suivi au coucher de la Lune avant la fin de l'éclipse tandis que l'est de l'Asie manquera le début de l'éclipse parce que celle-ci se produit avant le lever de la Lune.

Au moment du maximum de l'éclipse, la magnitude atteindra 0,3705 et la Lune sera alors au zénith pour les observateurs du Pacifique sud (latitude de 22° Sud, longitude de 166° Ouest). En dépit du fait que seulement un tiers de la Lune entre dans l'ombre, la phase partielle dure un peu plus de 2 heures (environ 128 minutes).

Favorablement placés pour observer l'éclipse dans de très bonnes conditions, les habitants des îles du Pacifique, et notamment ceux de la Nouvelle-Calédonie, bénéficient d'une Lune bien haute dans le ciel. A Nouméa, l'entrée dans l'ombre s'effectue avec un disque lunaire en plein ascension à 34 degrés au-dessus de l'horizon et à 65 degrés de hauteur au moment du maximum de l'éclipse. Au moment de la sortie de l'ombre, la Lune trône à 80 degrés au-dessus de l'horizon.

Du fait de l'inclinaison de 5°17' sur l'écliptique, une éclipse de Lune ne peut avoir lieu que si la Lune est suffisamment proche du point d'intersection de son plan orbital et de celui de la Terre (ligne des noeuds). Pour cette nouvelle éclipse de Lune, la Lune est proche de son passage au noeud ascendant (l'un des deux points d'intersection de son plan orbital et de celui de la Terre), puisque ce passage a lieu le 03 Juin 2012 à 20h37 UTC.

Cependant, la Lune n'est pas parfaitement alignée avec la Terre et le Soleil et traverse donc partiellement le cône d'ombre, donnant lieu à une éclipse partielle.

Cette éclipse partielle a lieu le lendemain du passage de la Lune au périgée (le point de son orbite le plus proche de la Terre) qui se produit le 03 Juin 2012 à 13h21 UTC à une distance de 358.483 km. La Lune, située à 359.246 km de la Terre au moment du maximum de l'éclipse partielle, présentera un diamètre apparent de 1965,15 secondes d'arc.

L'éclipse partielle de lune du 04 Juin 2012 est la 24ème éclipse du saros 140, selon Fred Espenak, NASA/GSFC et Jean Meeus, 2009.

La série, comprenant 77 éclipses, a débuté le 25 Septembre 1597 par une séquence de 20 éclipses pénombrales consécutives. Les 8 éclipses suivantes sont des éclipses partielles. La série se termine le 06 Janvier 2968 après avoir produit 28 éclipses totales, puis 7 partielles, et 14 éclipses pénombrales supplémentaires.

La photographie des éclipses de Lune ne pose, à priori, pas trop de problème. Le diamètre apparent de la Lune est suffisamment important pour permettre la photographie avec un appareil équipé d'un objectif standard de 50 mm, muni d'un déclencheur souple et fixé sur un bon trépied stable.

Les possesseurs de petits objectifs (28 ou 50 mm) peuvent essayer de photographier, en surimpressions successives, les différentes phases de l'éclipse sur une seule et même photographie. Cette technique, difficile à mettre en oeuvre, nécessite de cadrer la Lune dans la partie gauche du viseur de l'appareil, et d'anticiper son déplacement apparent sans avoir à déplacer l'appareil. La prise de vue, à intervalle régulier, vous permettra d'obtenir un chapelet de Lune du plus bel effet.

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L'utilisation d'objectifs à plus longue focale, 200 ou 300 mm par exemple, est délicate mais permet d'obtenir un cadrage plus serré sur la Lune. En effet, si les temps de pose sont rapides pendant les phases partielles, lors de la phase de totalité, les temps de pose nécessaires pour obtenir une photo de bonne qualité impliquent l'utilisation d'une monture équatoriale motorisée pour compenser l'effet de rotation de la Terre, sous peine d'obtenir une photo floue sans intérêt.

La photo au foyer d'une lunette ou d'un télescope motorisé est l'idéal pour obtenir un cadrage très serré sur la Lune pour faire ressortir les différentes nuances de couleurs des phases de l'éclipse. Le diamètre apparent de la Lune, voisin de 30 minutes d'arc, implique cependant de ne pas dépasser une longueur focale de 1 600 mm si l'on souhaite que la Lune reste dans le champ de la photo au format 24x36.

Dans tous les cas, privilégiez l'utilisation d'une pellicule couleur. Une pellicule de sensibilité moyenne, 100 ou 200 ISO, est plutôt conseillée pour immortaliser les phases avant ou après la totalité, tandis qu'une pellicule de sensibilité plus élevée est souhaitable pour la phase de Totalité afin de réduire le temps d'exposition.

La dernière éclipse lunaire de 2012 est une éclipse pénombrale profonde d'une magnitude de 0,9155. Le début et la fin d'une éclipse pénombrale ne sont pas visibles, et tant qu'environ les 2/3 du disque lunaire ne sont pas immergés dans la pénombre, l'avancée de l'ombre est difficilement détectable. L'éclipse devrait être facilement visible à l'oeil nu lorsque le voile sombre s'installera plus profondément dans la moitié nord de la Lune.

L'est du Canada et les Etats-Unis manqueront l'éclipse entièrement car celle-ci débute après le coucher de la Lune. Les observateurs de l'ouest du Canada et des Etats-Unis seront les mieux placés avec le coucher de la Lune se produisant après le milieu de l'éclipse. L'évènement pourra être suivi en entier depuis l'Alaska, Hawaï, l'Australie, Nouvelle-Zélande et Nouvelle Calédonie, et depuis l'est de l'Asie.

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Contact : Gilbert Javaux