Quatre éclipses partielles de Soleil et deux éclipses totales de Lune ont lieu en 2011. Cette combinaison 4-2 d'éclipses solaires et lunaires dans une seule année est plutôt rare avec seulement six cas au cours du 21ème siècle (en 2011, 2029, 2047, 2065, 2076 et 2094). Et comme à chaque fois dans ce cas, les première et dernière éclipses surviennent toujours en Janvier et Décembre.

La première de la série d'éclipses partielles de Soleil de 2011 s'est déroulée le 04 Janvier et concernait l'Europe, le nord de l'Afrique, le Moyen-Orient et le nord-ouest de l'Asie. La seconde éclipse solaire a lieu le 01 Juin et concerne les observateurs de l'est de l'Asie, du nord de l'Amérique du Nord, et de l'Islande. Deux semaines après son passage devant le disque solaire, notre satellite naturel s'offre en spectacle en traversant l'ombre de la Terre, nous donnant ainsi l'occasion d'assister à une éclipse totale de Lune en ce 15 Juin 2011.

Une troisième éclipse partielle de Soleil se produit le 01 Juillet et il faudra être au sud de l'Océan Indien pour observer un Soleil peu grignoté. La quatrième éclipse partielle de Soleil de l'année se déroulera le 25 Novembre. Cette dernière éclipse sera visible au sud de l'Afrique, en Antarctique, en Tasmanie, et en Nouvelle-Zélande.

La seconde éclipse totale de Lune de 2011 se déroulera le 10 Décembre, et une nouvelle fois, la France métropolitaine et l'Europe seront en limite de la zone de visibilité du phénomène. Aussi, seule la fin de cette éclipse sera visible au crépuscule en Europe.

La première éclipse lunaire de 2011 se produit lors du passage de notre satellite au nœud ascendant de son orbite. La Lune est visible alors dans le sud de la constellation d'Ophiuchus et à environ 7° de la nébuleuse de la Lagune (M8). La Lune passe profondément dans l'ombre de la Terre lors de cet événement un peu long. La durée totale du phénomène est de 5 heures et 39 minutes. La phase de totalité elle-même dure 100 minutes. Il s'agit de l'une des plus longues éclipses totales de Lune sur les cent dernières années. La dernière éclipse dépassant cette durée a eu lieu 16 Juillet 2000, avec une durée de 107 minutes.

 Ce spectacle est visible de tous les points de la Terre où la Lune est présente dans le ciel au moment de l'éclipse.

Zone de visibilité de l'Eclipse Totale du 15 Juin 2011

L'événement sera entièrement observable depuis la moitié orientale de l'Afrique, au Moyen-Orient, en Asie centrale et à l'ouest de l'Australie. Les observateurs situés en Europe vont rater le début de l'éclipse, car elle se produit avant le lever de la Lune. Heureusement, la phase de totalité sera vue depuis le continent, sauf au nord de l'Ecosse et au nord de la Scandinavie.

L'est de l'Asie, l'est de l'Australie et la Nouvelle-Zélande manqueront les dernières étapes de l'éclipse, car elles surviennent après le coucher de la Lune. Encore une fois, la phase de totalité sera vue depuis la plupart de ces régions.

Même les observateurs situés à l'est du Brésil, de l'Uruguay et d'Argentine seront témoins en partie de la phase de totalité. Par contre, la majorité des observateurs d'Amérique du Sud n'assisteront qu'aux phases finales de cette éclipse. Et malheureusement, nos amis d'Amérique Centrale et d'Amérique du Nord seront privés du spectacle.

Au milieu de l'éclipse, la Lune est proche du zénith pour les observateurs de la Réunion et de l'île Maurice.

L'entrée dans la zone pénombrale débute à 17h23 UTC. Le disque lunaire va progressivement perdre son bel éclat pour prendre une teinte légèrement grisâtre au fur et à mesure de son entrée sous le voile de pénombre. En près de soixante minutes, le disque sélène est entièrement drapé de la faible pénombre. L'entrée dans l'ombre terrestre débute à 18h22 UTC. C'est le début de la phase partielle. Alors que sa partie encore éclairée se réduit à un fin croissant, la Lune offre un aspect terne nuancé par de subtiles teintes de gris.

L'éclipse totale commence à 19h22 UTC, et pendant 100 minutes le disque n'est plus éclairée directement par le Soleil en raison de l'interposition de la Terre. Alors partiellement éclairée par les rayons du Soleil filtrés par l'atmosphère terrestre, la Lune revêt une robe aux tons rouges et cuivrés, caractéristiques des éclipses totales de Lune. La configuration géométrique de l'éclipse amène notre satellite naturel profondément à l'intérieur du cône d'ombre et le disque lunaire devrait en cette occasion nous montrer une teinte rouge fortement accentuée notamment sur la partie sud au plus fort de la phase de totalité à 20h12 UTC.

Eclipse Totale de Lune du 28 Octobre 2004

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La sortie de l'ombre commence à 21h03 UTC et notre satellite naturel va reprendre progressivement son aspect initial en passant successivement par de subtiles teintes, dans l'ordre inverse de celles que nous avons pu admirer avant la phase de Totalité.

La sortie complète de la Lune du cône d'ombre terrestre intervient à 22h02 UTC. Le disque sélène, baignant encore dans la faible lumière pénombrale, amorce alors sa sortie de la zone de pénombre terrestre pour recevoir désormais directement les rayons du Soleil. Le disque complet de Lune retrouve tout son éclat à 23h02 UTC avec la fin de la phase pénombrale de l'éclipse.

En Europe, les toutes premières phases de l'éclipse ne sont pas observables, la Lune étant encore masquée par l'horizon. Mais dès son apparition dans le ciel crépusculaire, les observateurs pourront admirer un disque sélène d'un rouge bien sombre typique d'une Lune traversant le cône d'ombre terrestre. Le maximum de l'éclipse intervient avec une Lune à seulement trois degrés au-dessus de l'horizon. Le spectacle d'un lever de Pleine Lune "normal" est déjà en soi l'un des plus beaux et fascinants spectacles que l'on puisse voir. Le disque lunaire semble à ce moment-là bien plus gros qu'en réalité et présente bien souvent des teintes jaune-oranges, parfois assez prononcées, selon la transparence de l'atmosphère terrestre. Par conséquent, ce lever de Lune au moment du maximum de la totalité à seulement 3 degrés au-dessus l'horizon devrait se révéler surprenant et ravira probablement les amateurs de rares et beaux spectacles. La Lune se trouve à environ 9 degrés de hauteur sur l'horizon lorsque la fin de la phase de totalité intervient.

Malheureusement pour nos amis d'Amérique Centrale et d'Amérique du Nord, l'éclipse intervient alors que la Lune n'est pas encore visible depuis ces régions.

Dans le Pacifique, et notamment en Nouvelle-Calédonie, les premières phases de l'éclipse interviennent lorsque la Lune s'apprête à disparaître derrière l'horizon, et malheureusement, le tout début de la phase de totalite se produit pratiquement au moment de la disparition de notre satellite naturel. Les observateurs de Nouméa pourraient bien assister au rare spectacle d'une Lune changeant de couleurs juste au ras de l'horizon.

Du fait de l'inclinaison de 5°17' sur l'écliptique, une éclipse de Lune ne peut avoir lieu que si la Lune est suffisamment proche du point d'intersection de son plan orbital et de celui de la Terre (ligne des noeuds). Pour cette nouvelle éclipse de Lune, la Lune est proche de son passage au noeud ascendant (l'un des deux points d'intersection de son plan orbital et de celui de la Terre), puisque ce passage a lieu le 15 Juin 2011 à 18h34 UTC.

L'éclipse totale se produit lorsque la Lune, suffisamment proche de l'écliptique pour être bien alignée, traverse le cône d'ombre de la Terre.

Cette éclipse totale a lieu trois jours après le passage de la Lune au périgée (le point de son orbite le plus proche de la Terre) qui se produit le 12 Juin 2011 à 02h04 UTC à une distance de 367.186 km. La Lune, située à 374.505 km de la Terre au moment du maximum de l'éclipse totale, présentera un diamètre apparent de 0,532° (31'54'').

L'éclipse totale de Lune du 15 juin est la 34ème éclipse du Saros 130, une série de 71 éclipses couvrant une période de 1262,11 ans allant du 10 Juin 1416 au 26 Juillet 2678, et débutant par une série de 8 éclipses pénombrales suivie de 20 partielles, de 14 totales, puis à nouveau de 22 partielles et s'achevant par une nouvelle série de 7 éclipses pénombrales.

Lors d'une éclipse totale, la Lune ne devient pas invisible mais conserve un faible éclat, et apparaît souvent rougeâtre au moment du maximum.

La distance Terre-Lune, la position de la Lune par rapport au cône d'ombre, ou encore la transparence de notre atmosphère qui filtre la lumière bleue du Soleil tandis qu'elle dévie les rayons rouges et jaunes vers la surface lunaire, sont autant de facteurs qui déterminent les variations d'éclat et de teintes que peuvent prendre la Lune au cours d'une éclipse totale.

Les nuages et les particules (poussières et cendres d'éruptions volcaniques ou de feux de forêts) en suspension dans notre atmosphère affectent également la coloration de la Lune en filtrant plus ou moins la lumière solaire déviée.

La Lune dans sa course traverse l'Ombre de la Terre lors de l'Eclipse

et prend une coloration rougeâtre.

Lors de cette éclipse, la Lune pénétre assez profondément dans le cône d'ombre de la Terre. A l'instant du maximum, la magnitude de l'éclipse atteindra 1,6998 lorsque le centre de la Lune passera à 5,3 minutes d'arc de l'axe de l'ombre. Le limbe sud de la Lune se tiendra à 54,2 minutes d'arc du bord de l'ombre tandis que le flanc nord sera à 22,3 minutes d'arc du bord de l'ombre. Ainsi, les régions du nord de la Lune apparaitront probablement plus claires que les régions du sud qui seront plus profondément dans l'ombre pendant pratiquement toute la durée de la phase de totalité. Cependant, les variations d'éclat et de luminosité sont difficiles à prévoir et changent en permanence au cours d'une même éclipse, aussi les observateurs sont invités à estimer la valeur de Danjon à différents moments pendant la totalité. Notez qu'il peut également être nécessaire d'attribuer différentes valeurs de Danjon aux différentes parties de la Lune (par exemple, au nord par rapport au sud).

La luminosité résiduelle et la coloration de la Lune lors d'une éclipse totale peuvent être quantifiées selon le classement proposé par l'astronome André Danjon (1890-1967), directeur de l'Observatoire de Paris de 1945 à 1963.

La photographie des éclipses de Lune ne pose, à priori, pas trop de problème. Le diamètre apparent de la Lune est suffisamment important pour permettre la photographie avec un appareil équipé d'un objectif standard de 50 mm, muni d'un déclencheur souple et fixé sur un bon trépied stable.

Les possesseurs de petits objectifs (28 ou 50 mm) peuvent essayer de photographier, en surimpressions successives, les différentes phases de l'éclipse sur une seule et même photographie. Cette technique, difficile à mettre en oeuvre, nécessite de cadrer la Lune dans la partie gauche du viseur de l'appareil, et d'anticiper son déplacement apparent sans avoir à déplacer l'appareil. La prise de vue, à intervalle régulier, vous permettra d'obtenir un chapelet de Lune du plus bel effet.

Eclipse Totale de Lune du 16 Mai 2003

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L'utilisation d'objectifs à plus longue focale, 200 ou 300 mm par exemple, est délicate mais permet d'obtenir un cadrage plus serré sur la Lune. En effet, si les temps de pose sont rapides pendant les phases partielles, lors de la phase de totalité, les temps de pose nécessaires pour obtenir une photo de bonne qualité impliquent l'utilisation d'une monture équatoriale motorisée pour compenser l'effet de rotation de la Terre, sous peine d'obtenir une photo floue sans intérêt.

La photo au foyer d'une lunette ou d'un télescope motorisé est l'idéal pour obtenir un cadrage très serré sur la Lune pour faire ressortir les différentes nuances de couleurs des phases de l'éclipse. Le diamètre apparent de la Lune, voisin de 30 minutes d'arc, implique cependant de ne pas dépasser une longueur focale de 1 600 mm si l'on souhaite que la Lune reste dans le champ de la photo au format 24x36.

Dans tous les cas, privilégiez l'utilisation d'une pellicule couleur. Une pellicule de sensibilité moyenne, 100 ou 200 ISO, est plutôt conseillée pour immortaliser les phases avant ou après la totalité, tandis qu'une pellicule de sensibilité plus élevée est souhaitable pour la phase de Totalité afin de réduire le temps d'exposition.

La prochaine éclipse de Lune, le 10 Décembre 2011, est une éclipse totale. Au moment du maximum de l'éclipse, la Lune est au zénith dans l'Océan Pacifique non loin de l'île de Guam et des îles Marianes du Nord. L'événement en entier est visible depuis l'Asie et l'Australie. Pour l'Amérique du Nord, l'éclipse se déroulant lors du coucher de la Lune, les observateurs situés les plus à l'ouest seront par conséquent favorisés pour observer une plus grande partie de l'éclipse. Les observateurs d'Europe et d'Afrique rateront les premières phases qui surviennent avant le lever de la Lune. La fin de la totalité est partiellement visible au crépuscule en Europe. L'éclipse n'est pas visible depuis l'Antarctique ou l'Amérique du Sud.

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Contact : Gilbert Javaux