Pour le plus grand plaisir des amateurs de ce genre de spectacle, l'année 2018 accueille trois éclipses partielles de Soleil (15 Février, 13 Juillet, 11 Août) et deux éclipses totales de Lune (31 Janvier, 27 Juillet). L'Eclipse Totale de Lune du 27 Juillet, seconde éclipse totale de Lune et quatrième éclipse de l'année, est visible depuis l'Amérique du Sud, l'Europe, l'Afrique, l'Asie, l'Australie.

Le maximum de cette éclipse totale intervient à 20h21 UTC, soit seulement une quinzaine d'heures après son passage à l'apogée (27 Juillet à 05h45 UTC) et deux heures avant le passage au noeud descendant de son orbite (27 Juillet à 22h39 UTC). Par conséquent, le diamètre apparent du disque lunaire, de seulement 29'25'', est très proche de son minimum.

Cette éclipse totale est centrale, ce qui signifie que le disque lunaire traverse en fait l'axe du cône d'ombre de la Terre. La magnitude ombrale de l'éclipse est de 1,6087 et la magnitude pénombrale est de 2,6792. Parce qu'elles sont si profondes, de telles éclipses ont généralement les plus longues phases de totalité. L'éclipse du 27 Juillet a une durée exceptionnellement longue de 103 minutes. Il s'agit de la plus longue éclipse totale de Lune du 21è siècle.

Le spectacle de l'éclipse, d'une durée totale de pratiquement 06 heures et 14 minutes, se produit sur fond d'étoiles de la constellation du Capricorne (Capricornus). La planète Mars à l'opposition le jour même est en conjonction géocentrique en longitude avec la Pleine Lune, et se tient à un peu plus de 6° au sud de l'astre éclipsé.

Cette éclipse totale de Lune, la première éclipse visible en Europe depuis le 28 Septembre 2015, est visible en France métropolitaine au ras de l'horizon est-sud-est au coucher du Soleil.

 Ce spectacle est visible de tous les points de la Terre où la Lune est présente dans le ciel au moment de l'éclipse.

Zone de visibilité de l'Eclipse Totale de Lune du 27 Juillet 2018

L'éclipse du 27 Juillet 2018 est visible depuis l'ensemble de l'Océan Indien qui est tourné vers la Lune lors de cette éclipse. Les observateurs d'Afrique centrale et orientale verront l'intégralité de l'éclipse. Il en est de même pour ceux situés en Asie centrale.

L'éclipse sera partiellement visible depuis la côte est de l'Amérique du Sud à mesure du lever de la Lune. Au nord-ouest de l'Afrique et en Europe, et par conséquent en France, les observateurs seront dans une situation similaire. Les premières étapes de l'éclipse ne sont pas visibles en France métropolitaire, la Lune se tenant encore sous l'horizon.

Les premières phases de l'éclipse seront visibles depuis l'Asie du sud-est et l'Australie, aux premières heures du matin heure locale, avant le lever du Soleil.

Le meilleur endroit de la planète pour observer cette éclipse est l'île de la Réunion, la Lune se tenant pratiquement au zénith de l'île au moment du maximum. En Nouvelle-Calédonie, la Lune se couche au début de la totalité. Aux Antilles, les observateurs ne pourront voir qu'une éclipse pénombrale. En Polynésie française, le phénomène n'est pas observable.

L'entrée dans la zone pénombrale débute à 17h13 UTC. Le disque lunaire va progressivement perdre son bel éclat pour prendre une teinte légèrement grisâtre au fur et à mesure de son entrée sous le voile de pénombre. Le disque sélène est entièrement drapé de la faible pénombre environ 70 minutes plus tard. L'entrée dans l'ombre terrestre débute à 18h24 UTC. C'est le début de la phase partielle. Alors que sa partie encore éclairée se réduit à un fin croissant, la Lune offre un aspect terne nuancé par de subtiles teintes de gris.

L'éclipse totale commence à 19h29 UTC, et pendant environ 103 minutes le disque n'est plus éclairée directement par le Soleil en raison de l'interposition de la Terre. Alors partiellement éclairée par les rayons du Soleil filtrés par l'atmosphère terrestre, la Lune revêt une robe aux tons rouges et cuivrés, caractéristiques des éclipses totales de Lune. La configuration géométrique de l'éclipse amène notre satellite naturel pratiquement au centre du cône d'ombre et le disque lunaire devrait paraître en cette occasion extrêmement sombre au milieu de la totalité à 20h21 UTC.

Au milieu de la phase de totalité de l'éclipse, la Lune se tient au zénith d'un lieu situé dans l'Océan Indien aux coordonnées géographiques de 18°58' Sud et 56°10' Est, pratiquement au zénith de l'Ile Maurice et de l'Ile de la Réunion.

Eclipse Totale de Lune du 28 Octobre 2004

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La sortie de l'ombre commence à 21h13 UTC et notre satellite naturel va reprendre progressivement son aspect initial en passant successivement par de subtiles teintes, dans l'ordre inverse de celles que nous avons pu admirer avant la phase de Totalité.

La sortie complète de la Lune du cône d'ombre terrestre intervient à 22h19 UTC. Le disque sélène, baignant encore dans la faible lumière pénombrale, amorce alors sa sortie de la zone de pénombre terrestre pour recevoir désormais directement les rayons du Soleil. Le disque complet de Lune retrouve tout son éclat à 23h30 UTC avec la fin de la phase pénombrale de l'éclipse.

Du fait de l'inclinaison de 5°17' sur l'écliptique, une éclipse de Lune ne peut avoir lieu que si la Lune est suffisamment proche du point d'intersection de son plan orbital et de celui de la Terre (ligne des noeuds). Pour cette nouvelle éclipse totale de Lune, la Lune est très proche de son passage au noeud descendant (l'un des deux points d'intersection de son plan orbital et de celui de la Terre), puisque ce passage a lieu le 27 Juillet à 22h39 UTC.

L'éclipse totale se produit lorsque la Lune, suffisamment proche de l'écliptique pour être bien alignée, traverse le cône d'ombre de la Terre.

Cette éclipse totale a lieu peu après le passage de la Lune à l'apogée (le point de son orbite le plus éloigné de la Terre) qui se produit le 27 Juillet à 05h45 UTC à une distance de 406.222 km. La Lune, située à 406.097 km de la Terre au moment du maximum de l'éclipse totale, présentera un diamètre apparent de 29'25''.

L'éclipse Totale de Lune du 27 Juillet 2018 est la 38ème éclipse du Saros 129, une série de 71 éclipses couvrant une période de 1262,1 ans allant du 10 Juin 1351 au 24 Juillet 2613, et débutant par une série de 10 éclipses pénombrales suivie de 21 partielles, de 11 totales, puis à nouveau de 21 partielles et s'achevant par une nouvelle série de 8 éclipses pénombrales. Toutes les éclipses dans ce saros se produisent lors du passage de la Lune au noeud descendant de son orbite.

Lors d'une éclipse totale, la Lune ne devient pas invisible mais conserve un faible éclat, et apparaît souvent rougeâtre au moment du maximum.

La distance Terre-Lune, la position de la Lune par rapport au cône d'ombre, ou encore la transparence de notre atmosphère qui filtre la lumière bleue du Soleil tandis qu'elle dévie les rayons rouges et jaunes vers la surface lunaire, sont autant de facteurs qui déterminent les variations d'éclat et de teintes que peuvent prendre la Lune au cours d'une éclipse totale.

Les nuages et les particules (poussières et cendres d'éruptions volcaniques ou de feux de forêts) en suspension dans notre atmosphère affectent également la coloration de la Lune en filtrant plus ou moins la lumière solaire déviée.

La Lune dans sa course traverse l'Ombre de la Terre lors de l'Eclipse

et prend une coloration rougeâtre.

La lune affiche une large gamme de profondeurs d'ombre pendant la totalité, de sorte que son apparence va changer considérablement au fil du temps. Cependant les variations d'éclat et de luminosité sont difficiles à prévoir et changent en permanence au cours d'une même éclipse, aussi les observateurs sont invités à estimer la valeur de Danjon à différents moments pendant la totalité. Il peut également être nécessaire d'assigner des valeurs différentes de Danjon à différentes parties de la Lune (par exemple, au nord par rapport au sud).

La luminosité résiduelle et la coloration de la Lune lors d'une éclipse totale peuvent être quantifiées selon le classement proposé par l'astronome André Danjon (1890-1967), directeur de l'Observatoire de Paris de 1945 à 1963.

La photographie des éclipses de Lune ne pose, à priori, pas trop de problème. Le diamètre apparent de la Lune est suffisamment important pour permettre la photographie avec un appareil équipé d'un objectif standard de 50 mm, muni d'un déclencheur souple et fixé sur un bon trépied stable.

Les possesseurs de petits objectifs (28 ou 50 mm) peuvent essayer de photographier, en surimpressions successives, les différentes phases de l'éclipse sur une seule et même photographie. Cette technique, difficile à mettre en oeuvre, nécessite de cadrer la Lune dans la partie gauche du viseur de l'appareil, et d'anticiper son déplacement apparent sans avoir à déplacer l'appareil. La prise de vue, à intervalle régulier, vous permettra d'obtenir un chapelet de Lune du plus bel effet.

Eclipse Totale de Lune du 16 Mai 2003

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L'utilisation d'objectifs à plus longue focale, 200 ou 300 mm par exemple, est délicate mais permet d'obtenir un cadrage plus serré sur la Lune. En effet, si les temps de pose sont rapides pendant les phases partielles, lors de la phase de totalité, les temps de pose nécessaires pour obtenir une photo de bonne qualité impliquent l'utilisation d'une monture équatoriale motorisée pour compenser l'effet de rotation de la Terre, sous peine d'obtenir une photo floue sans intérêt.

La photo au foyer d'une lunette ou d'un télescope motorisé est l'idéal pour obtenir un cadrage très serré sur la Lune pour faire ressortir les différentes nuances de couleurs des phases de l'éclipse. Le diamètre apparent de la Lune, voisin de 30 minutes d'arc, implique cependant de ne pas dépasser une longueur focale de 1 600 mm si l'on souhaite que la Lune reste dans le champ de la photo au format 24x36.

Dans tous les cas, privilégiez l'utilisation d'une pellicule couleur. Une pellicule de sensibilité moyenne, 100 ou 200 ISO, est plutôt conseillée pour immortaliser les phases avant ou après la totalité, tandis qu'une pellicule de sensibilité plus élevée est souhaitable pour la phase de Totalité afin de réduire le temps d'exposition.

La prochaine éclipse de Lune, la troisième d'une série d'éclipses totales consécutives, se produit le 21 Janvier 2019.

L'éclipse est visible sur une grande partie de la Terre, et concerne les observateurs du nord-ouest de l'Afrique, d'Europe, et du continent Américain.

Notre satellite naturel pénètre dans la partie septentrionale du cône d'ombre de la Terre, donnant lieu à une éclipse totale d'une durée de 62 minutes.

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Contact : Gilbert Javaux