Les Draconides en 2021... des conditions d'observation excellentes |
Comme chaque année à pareille époque, la Terre croise sur sa trajectoire entre le 06 et le 10 Octobre les nuages plus ou moins importants de particules de poussières laissées par la comète 21P/Giacobini-Zinner lors de ses approches au Soleil. Le maximum de l'essaim des Draconides, qui sont souvent appellées Giacobinides d'après le nom de la comète d'origine, survient actuellement vers le 08 Octobre, lors du passage de la Terre à la Longitude Solaire de 195,40°, à partir d'un radiant moyen situé aux coordonnées de RA = 262°, DEC = +54°.
En 2021, le maximum d'activité devrait se situer vers 18h400 UTC le 08 Octobre. Les spécialistes de l'IMO (International Meteor Organization) prévoient en 2021 une activité plutôt "normale" avec un ZHR estimé à environ 10.
Le taux horaire moyen au zénith est généralement très faible, mais des sursauts de centaines ou de milliers de météores par heure se sont produits à plusieurs reprises au cours du 20e siècle. En effet, de spectaculaires et brèves tempêtes météoritiques ont eu lieu à deux reprises au siècle dernier, en 1933 et 1946, lors de la rencontre avec la traînée de poussières éjectée en 1900, et des taux plus faibles ont été enregistrés en d'autres occasions (ZHRs ~20–500+).
La plupart des pluies détectées se sont produites lors du retour au périhélie de la comète périodique à l'origine de l'essaim, ce qui se produit tous les 6,6 ans environ. Les derniers retours au périhélie de la comète 21P/Giacobini-Zinner ont eu lieu en Février 2012, et Septembre 2018. Le prochain retour au périhélie est prévu pour le 25 Mars 2025.
Des sursauts d'activité récents se sont produits en 2011 (ZHR ˜ 300) et de manière totalement inattendue en 2012 (principalement des météores très faibles, détectés principalement par le système radar météorologique canadien CMOR). Le retour de 2018 a donné un ZHR d'environ 150 d'une durée d'environ 4 heures, bien supérieur aux valeurs prédites.
Pour 2021, aucune rencontre avec une traînée de poussières n'est annoncée.
Cependant, comme pour la majeure partie des essaims, il est fortement recommandé d'observer les nuits entourant la date du maximum d'activité, au cas où quelque chose d'inattendue se produirait.
Le 08, jour du maximum d'activité prévu, le fin croissant de Lune (NL le 06 et DQ le 13) n'est pas dérangeant pendant les heures du soir qui sont les meilleures pour les observations des Draconides.
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Le radiant de l'essaim des Draconides (GIA) est situé au nord de l'étoile beta Draconis, connue sous le nom de Rastaban, dans la tête du Dragon (Draco). Les météores des Draconides sont exceptionnellement lents (V = 20 km/s), une caractéristique qui permet de séparer les membres véritables des météores sporadiques s'alignant accidentellement avec le radiant, et lumineux (r = 2.6), ce qui les rend particulièrement reconnaissables.
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Emplacement du radiant de l'essaim météoritique des Draconides, également appelées Giacobinides, (RA = 262°, DEC = +54°) le jour du maximum
Le radiant des Draconides est circumpolaire depuis de nombreux endroits de l'hémisphère nord, ce qui signifie en théorie que l'on peut observer des Draconides tout au long de la nuit. Cependant, il est préférable d'observer les membres de cet essaim au cours de la première moitié de la nuit, car le radiant est alors situé plus haut dans le ciel.
Emplacement du radiant de l'essaim météoritique des Draconides (GIA)
le 08 Octobre à 20h00 UTC (indiqué pour Paris - France).
DRA = Draconides; STA = Taurides Sud; ANT = Source Antihéliaque
Uranus (magV 5,7) est visible dans la constellation du Bélier (Aries) |
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Neptune (magV 7,8) se montre dans la constellation du Verseau (Aquarius) |
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Jupiter (magV -2,7) brille dans la constellation du Verseau (Aquarius) |
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Saturne (magV 0,5) est observable dans la constellation du Capricorne (Capricornus) |
La découverte de la pluie de météorites des Draconides résulte des prédictions par plusieurs astronomes annonçant que la comète périodique 21P/Giacobini-Zinner pourrait produire un radiant au début d'Octobre.
Le premier à faire une telle prédiction était M. Davidson, qui, en 1915, a examiné les comètes périodiques observées depuis 1892 pour isoler celles qui pourraient être capables de produire des pluies de météores. Une des comètes qui répondait aux critères établis était 21P/Giacobini-Zinner. Davidson a constaté que l'orbite de la comète serait assez proche de la Terre le 10 Octobre 1915, et prédit que, si les débris de cette comète s'étaient propagés vers l'extérieur d'environ trois millions de kilomètres, un essaim ayant radiant situé dans la constellation du Dragon (Draco) pourrait être actif aux coordonnées RA = 267°, DEC = +50°. C'était environ deux ans après le passage de la comète parent au périhélie. Durant la première moitié d'Octobre, William F. Denning a enregistré un certain nombre de météores depuis RA = 267°, DEC = +49°.
Davidson a révisé sa prévision en 1920 (principalement en raison d'une erreur trouvée dans sa prédiction antérieure), en disant que la distance entre les orbites de la comète et la Terre s'élève à 8,8 millions de kilomètres. Il a ensuite suggéré que le maximum devrait très probablement se produire le 09 Octobre à partir de RA = 251,5°, DEC = +55,9°. Plus tard cette même année, Denning est devenu le premier observateur à faire une observation précise de ce nouvel essaim, lorsqu'il a observé cinq météores de RA = 268°, DEC =+53° entre le 06 et le 09 Octobre. Ces météores ont été décrits comme lents. La comète Giacobini-Zinner était passée à son périhélie au cours du printemps 1920.
La comète était attendue prochainement au périhélie à la fin de 1926, et des prédictions pour une pluie de météorites en Octobre de cette année ont été faites par Davidson et A. C. D. Crommelin. Les deux hommes ont donné le 10 Octobre comme jour prévu du maximum, et ils ont donné les radiants similaires de RA = 261°, DEC = +53,5° et RA = 265°, DEC = +54°, respectivement. Les orbites de la comète et de la Terre se croisaient en 1926, même si l'essaim devrait se produire 70 jours avant que la comète passe à ce point de son orbite. Vers le 10,4 Octobre, des observateurs en Angleterre ont été mis au courant qu'une activité inhabituelle était présente.
Ce qui a attiré l'attention de nombreux observateurs le 09 Octobre 1926 était l'apparition d'une boule de feu. L'événement a été noté par des centaines d'observateurs dans les îles britanniques et 35 rapports ont permis la détermination du radiant comme étant aux coordonnées de RA = 262°, DEC = +55°. Le météore se déplaçait lentement et illuminé le ciel. Une traînée persistante a duré environ 30 minutes "durant lesquelles elle a subi de curieux changements de forme et montré une dérive parmi les étoiles."
Plusieurs autres radiants ont été déterminés en 1926, qui ont servi à confirmer les prédictions de Davidson et Crommelin. J. P. M. Prentice (Stowmarket, England) a observé pendant 3 heures centrée sur le 9,9 Octobre, et a détecté 16 météores depuis RA = 263°, DEC = +54°. Il a décrit les météores comme lents et a estimé le diamètre du radiant à 6 degrés. Il a affirmé que le taux horaire pouvait être proche de 17 si ses observations avaient été en continu. Les observations faites par A. King (Ashby) and Denning (Bristol) ont donné un radiant de RA = 255°, DEC = +56°.
Les années après 1926 ont été surveillées de près par quelques observateurs essayant d'entrevoir l'essaim des Draconides. Durant la période 1927-1932, Prentice a observé longuement autour du 9-10 Octobre, mais aucune activité n'a été détectée.
La comète 21P/Giacobini-Zinner est passée au périhélie le 15 Juillet 1933, et, au moment du maximum prévu le 09 Octobre, la Terre a traversé le secteur du nœud descendant de la comète seulement 80 jours après la comète. Les astronomes n'étaient pas préparés à ce qui la surprise qui les attendait, mais, lorsque le crépuscule du soir est tombé sur l'Europe, les observateurs ont noté les débuts de quelque chose d'inhabituel. En seulement quelques heures le nombre de Draconides est monté en flèche, et, à 20h00 UTC, l'un des meilleurs spectacles du 20ème siècle se déroulait. Voici certaines des statistiques les plus impressionnantes :
Comme on peut le déduire de ces rapports (et de beaucoup d'autres ne figurant pas ici), le taux maximal de l'essaim a atteint 100 par minute, soit environ 6.000 par heure, vers 20h15 UTC le 09 Octobre. Les météores étaient lents, en général faibles et étaient généralement de couleur jaune.
A la suite de l'apparition de 1933, les Draconides sont redevenues inexistantes. La date suivante au périhélie de la comète était le 17 Février 1940, et il y avait de nombreuses prédictions d'un possible fort retour en Octobre 1939. Toutefois, la Terre a traversé l'orbite de la comète 136 jours en avance sur la comète ce qui signifiait de mauvaises nouvelles pour les amateurs d'étoiles filantes, car aucune tempête --- ou même petite pluie --- n'a eu lieu.
Durant la période de 1940 à 1945, l'activité a continué à être absente, mais les astronomes faisaient déjà des prévisions pour le retour très favorable de 1946. Cette année-là, la comète était attendue au périhélie pour le 18 Septembre, aussi la Terre devait traverser l'orbite de la comète seulement 15 jours après la comète !
Le Draconides étaient bien placées pour les observateurs de l'hémisphère occidental au cours de la nuit du 9/10 Octobre, avec un excellent nombre de météores venant non seulement de partout aux États-Unis, mais du Canada et même du Vénézuela. Les observateurs européens ont détecter des Draconides, mais le radiant était très bas sur l'horizon et, bien que spectaculaire, c'était au moins un quart en intensité de ce qui était observé en Amérique. Des observations ont également été faites en Tchécoslovaquie pendant un peu plus d'une heure avant le crépuscule du matin. Certaines des observations les plus intéressantes sont les suivantes :
Ce qui peut avoir été le point culminant de cet événement a été l'apparition d'une grande boule de feu de couleur blanc-bleuté sur la Californie du Sud à 03h38 UTC. Selon Forsyth, elle a laissé une traînée jaune qui a perduré plus de trois minutes. Lorsque le traînée a dérivé et est devenue diffuse, elle a pris la forme d'un fer à cheval.
L'événement 1946 a marqué un étape importante pour l'astronomie des météores --- la détection d'une pluie de météorites par radar. Dans les seuls Etats-Unis, 21 systèmes radar ont fonctionné à des fréquences de 100, 600, 1200, 3000 et 10000 Mc/sec. De ces instruments seul le radar opérant à 100 Mc/s a détecté des échos de météores. La majorité de toute l'activité météoritique s'est produite entre 03h00 et 04h30 UTC le 10 Octobre. D'autres équipements radar ont opéré à Londres et en Union Soviétique fonctionnant à des fréquences entre 3,5 Mc/sec and 212 Mc/sec et ont confirmé que le maximum s'est produit entre 03h00 et 04h00 UTC. Le plus intéressant était un enegistrement obtenu par J. A. Pierce, qui a utilisé un sondeur ionosphérique pulsé 3,5 Mc/sec et a constaté que les météores étaient si nombreux qu'une ionosphère temporaire s'est formée à une altitude de 90 km. L'ionosphère météoritique a duré trois heures et a été confirmée d'autre part.
Après 1946, les deux techniques visuelles et par écho radio ont été utilisées dans les recherches pour cette essaim au cours de la période 1947 à 1951. Les observateurs visuels n'ont détecté aucun météore éventuellement associé aux Draconides, tandis que les observations par écho radio de Jodrell Bank n'ont détecté "aucune activité durant l'époque des Giacobinides dépassant le taux sporadique de fond (c'est-à-dire, pas plus de 4 ou 5 par heure)."
Une douche possible était prévue pour le 09 Octobre 1952. Différents calculs ont révélé que la Terre devait traverser l'orbite de la comète avec 193 jours d'avance sur la comète. En plus, la distance minimale entre les orbites de la Terre et 21P/Giacobini-Zinner était très semblable à celle de 1933, soit environ 0,0057 UA; cependant, en cette occasion, l'orbite de la comète passerait effectivement à l'intérieur de l'orbite terrestre. Les observations visuelles réalisées par des observateurs britanniques ont révélé seulement la trace d'activité minimum peu après le coucher du Soleil le 09/10, mais, quelques heures plus tôt, des observations du jour avaient été faites en utilisant l'équipement radio-écho de Jodrell Bank en Angleterre.
L'équipe du Jodrell Bank a d'abord noté le taux des Draconides s'élevant au-dessus de celui du fond sporadique à 14h20 UTC le 09 Octobre. Les échos de météores ont été comptés pendant des intervalles de 10 minutes : 3 ont été observées à 15h00, il y en avait 6 à 15h10, 10 à 15h20, 11 à 15h30 et 17 apparus à 15h40. Les taux les plus élevés ont eu lieu à 15h50, quand un taux de 29 en 10 minutes a été signalé --- indiquant un taux horaire de 174. Le déclin suivant de l'activité a été très rapide, et une demi-heure après le taux maximal en 10 minutes avait chuté à seulement 3. Le dernier signe définitif d'activité a eu lieu à 16h40, lorsque le taux était de 2. Les observateurs du Jodrell Bank ont conclu que le maximum s'était produit à une longitude solaire de 196,25 degrés aux coordonnées de RA = 262 deg, DEC = +54 deg.
Le retour de 1959 de 21P/Giacobini-Zinner était très favorable et, puisque la Terre était arrivée à l'orbite de la comète juste 21,6 jours avant que la comète soit passée à travers la région, certains croyaient qu'une tempête de météores allait se produire. Toutefois, la distance au périhélie de la comète l'avait amené plus près du Soleil aussi la distance la plus proche entre les orbites de la Terre et de la comète était de 0,058 UA. Par la suite, aucune douche n'a été observée. Le retour de la comète en 1966 a également échoué à produire des météores en raison de conditions géométriques défavorables.
La comète 21P/Giacobini-Zinner est passée à seulement 0,5769 UA de Jupiter le 23 Septembre 1969, ce qui a eu pour conséquent d'augmenter sa distance périhélie à 0,99 UA --- des pluies de Draconides ont de nouveau été possibles. Des recherches d'activité ont commencé durant Octobre 1971, avec la Terre croisant l'orbite de la comète 309 jours avant la comète. Aucune activité notable n'a été observée durant la période du 07 au 10 Octobre par les membres de l'American Meteor Society, car le taux horaire est resté voisin de un.
Les Draconides en 1972 ont été cherchées avec beaucoup d'anticipation. Non seulement la Terre traversait l'orbite de la comète 58,5 jours après la comète, mais les deux orbites étaient séparées par seulement 0,00074 UA ! Malheureusement, malgré ces statistiques prometteuses, la douche était assez décevante. Les observateurs des États-Unis ont obtenu les taux visuels les plus élevés lorsque 10 à 15 météores par heures ont été détectés le 8/9 Octobre. Le maximum avait été prévu pour 17h00 UTC le 08 Octobre, ce qui faisait du Japon le meilleur emplacement pour les observations. Malheureusement, les observateurs japonais ont rencontré un ciel nuageux. Malgré cette gêne, la Direction Hiraiso du Radio Research Laboratory a exploité un radar à 27,1 MHz. Un pic de 84 retours en 10 minutes a été remarqué à 16h10 UTC le 08 Octobre suivi d'un pic secondaire de 69 retours en 10 minutes à 21h00 UTC. Les prédictions suivantes pour les pluies de Draconides en 1978-1979 et 1985-1986 ne réservèrent rien de spectaculaire.
Des prédictions ont été publiées dans toutes les publications majeurs d'astronomie parlant de la possibilité d'un sursaut d'activité des Draconides. Bien qu'il était difficile à cerner l'heure exacte du maximum, le temps généralement accepté devrait être vers 19-21 heures, Ttemps Universel, le 08 Octobre, qui était le moment où la Terre serait la plus proche du croisement de l'orbite de la comète 21P/Giacobini-Zinner. Fait intéressant, le spectacle précédent des Draconides indiquaient que le sursaut pourrait se produire dès 17 heures UTC le 08 ou aussi tard que 12 heures UTC le 10. Cette année-là, il existait la possibilité que la courbe de pleine activité des Draconides serait tracée pour la première fois, non seulement en raison d'un réseau très actif dans le monde entier d'observateurs visuels couvrant le ciel nocturne, mais aussi en raison de nombreux systèmes radio en opération professionnels et amateurs destinés à compiler les échos de météores au cours des heures diurnes et nocturnes à la fois.
L'activité a été normale le 07 Octobre et pendant la plupart de la première moitié du 08 Octobre, mais un certain nombre d'heures avant toute prévision d'activité, les observations visuelles en Chine indiquaient que les Draconides arrivaient.
JiJin Zhu (Beijing Astronomical Observatory) observait avec ses amis Yaohua Li, Xiaosong Liu, Xiangyang Li, Xiaoming Teng, et Xianzhong Zheng en commençant à 11h43 UTC le 08 Octobre. Les conditions du ciel n'étaient pas bonnes, avec une magnitude limite estimée à 4,2. Les observations ont continué jusqu'à 12h27 UTC, lorsque la Lune et les nuages ont presque complètement dégradés les conditions déjà pauvres. Jin Zhu a rapporté qu'il a vu 26 Draconides durant cette période, tandis que 12 autres ont été notées par ses amis.
Hashimoto Takema (Japon) rapporte que plusieurs observateurs ont détecté des taux visuels élevés le 08. Ils indiquent qu'un pic de plus de 100 par heure était noté entre 13h00 et 14h00 UTC. Encore plus intéressant est que la Lune était alors au-dessus de l'horizon !
Petr Pridal utilisait l'équipement radar rétrodiffusion à l'Observatoire Ondrejov (République tchèque), qui a permis des observations aussi bien le jour que la nuit. Les taux avait été normaux pendant plusieurs heures, mais entre 11 et 12 heures UTC le taux horaire normal de météores d'environ 80 a bondi à environ 140. Les taux horaires ont continué d'augmenter à environ 340 au cours de la période 12-13 heures UTC. Les taux ont culminé à environ 500 par heure pendant la période 13-14 heures UTC, puis a chuté à près de 330 vers 14-15 heures UTC, 180 à 15-16 heures UTC et 100 à 17-18 heures UTC. Les taux sont revenus à la normale par la suite.
Fait intéressant, Werfried Kuneth (Autriche)
a commencé à surveiller le signal porteur TV VHF à
53,760 et 62,250 MHz à 13h20 UTC pour surveiller
Avec la nuit tombant à travers l'Europe, le spectacle visuel avait considérablement diminué, avec des observateurs expérimentés ne donnant généralement que des taux horaires de 3 à 7.
Globalement, les Chinois et les Européens indiquent que les Draconides étaient riches en météores faibles, avec des observateurs visuels indiquant généralement que la plupart des météores allaient de la 3ème à la 4ème magnitude. (Aucun des observateurs européens n'a signalé des météores plus brillants que la magnitude 2.)
En Octobre 2005, lors du précédent retour au périhélie de la comète 21P/Giacobini-Zinner, un sursaut en grande partie inattendu, observé depuis l'Asie et des longitudes géographiques est de l'Europe, s'est produit près du moment du croisement du noeud de la comète, vers LS = 195,40°–195,44°, probablement dû au matériel éjecté en 1946. Les ZHRs visuels étaient d'environ 35, bien que les détections par radar aient suggéré un taux estimé beaucoup plus élevé, plus proche d'environ 150. Le pic a été trouvé également dans les résultats par radio, mais il n'a pas été enregistré aussi fortement par ce moyen.
En 2011, les prévisionnistes s'attendaient à une nouvelle pluie importante de météores avec la nouvelle rencontre de la Terre avec un certain nombre de traînées de poussières laissées entre 1873 et 1907, dont celle plus importante de 1900. Malgré quelques petites divergences entre spécialistes sur les heures annoncées pour les pics d'activité, il semblait évident pour les spécialistes mondiaux en la matière que les Draconides devraient nous gratifier pour ce nouveau retour d'un magnifique spectacle entre 17h00 et 21h00 UTC le 08 Octobre. Et ce fut le cas ! En 2011, le ZHR maximum des Draconides a été estimé à 304 (basé sur 6948 météores rapportés, en supposant un index de population de r = 2.8, par 128 observateurs répartis dans 28 pays).
En 2012, un important sursaut d'activité de l'essaim des Draconides a été enregistré vers 16h00-17h00 UTC le 08 Octobre dans la période du maximum d'activité de l'essaim par des radars opérant au Canada. Selon Bill Cooke du Meteoroid Environment Office de la NASA, le taux était d'environ 1000 météores par heure, et par conséquent plus élévé que le sursaut de l'année précédente. Toutefois, puisque les radars sont sensibles aux très petits météroïdes, il est possible que cette importante activité ne concerne que la détection par radio et ne se traduise pas par des météores détectables visuellement.
Bien que la comète d'origine 21P/Giacobini-Zinner soit passée au périhélie en Février 2012, aucune activité exceptionnelle n'était prévue cette année-là. Le prévisionniste russe Mikhail Maslov avait toutefois noté pour 2012 deux rencontres possibles avec des flots de particules, la première vers 15h37 UTC avec la traînée laissée par 21P/Giacobini-Zinner en 1966, la seconde vers 16h22-16h54 UTC avec la traînée de 1959, mais dans les deux cas, avec une activité négligeable.
L'analyse préliminaires des données, recueillies par l'IMO (International Meteor Organization), obtenues par 18 observateurs dans 10 pays et portant sur 157 Draconides observées en 81 intervalles, indique qu'une activité assez importante a été observée le 08 Octobre à partir de 16h15 UTC (ZHR estimé à 333 ±86), et jusqu'à environ 17h00 UTC (ZHR évalué à 223 ±48), et que le maximum d'activité s'est produit vers 16h40 UTC avec un ZHR de 558 ±132, en supposant un index de population de r = 2,9. Les observations visuelles au moment du pic d'activité ont été rapportées par deux observateurs à la fois très expérimentés et fiables, l'un en Ukraine (16h00-18h00 UT), l'autre en République Tchèque (17h00-19h10 UT). Cependant, le petit nombre d'observateurs, combiné à des conditions d'observation pas vraiment idéales en Ukraine (magnitude limite 4,9), rendent l'estimation du ZHR résultant incertaine à l'heure actuelle. Bien que les deux observateurs ont détecté une nette augmentation de l'activité des Draconides, les estimations du ZHR déduites des observations en visuel peuvent être surestimées.
Les données de la campagne d'observation de l'IMO pour 2018, recueillies auprès de 42 observateurs pour un total de 57 sessions d'observation différentes réparties en 372 périodes d'observation, indiquent un ZHR maximum de 120,12, s'étant produit le 08 Octobre à 23h19 UTC lors du passage à la Longitude Solaire de 195.368°, en se basant sur 2059 Draconides observées, en supposant un indice de population de r=2.4.
La comète Giacobini-Zinner a été découverte par Michel Giacobini en 1900. En 1907, elle ne put être observée. Ernst Zinner la redécouvre en 1913, mais le passage de 1920, aussi défavorable que celui de 1907, n'a pas permis de revoir l'objet. En 1926, Arnold Schwassmann redécouvre celle-ci pratiquement à l'endroit prédit. En 1926, elle fut retrouvée par Schwassmann à Bergedorf; en 1993, par Schorr au même Observatoire; en 1939, par Van Biesbroeck à Williams-Bay et en 1946 par Jeffers à l'Observatoire Lick. Hormis en 1953, où les conditions d'observation n'étaient pas favorables, la comète a été revue à chacun de ses retours, le dernier ayant eu lieu en 2005. Son prochain retour au périhélie est prévu pour Février 2012.
En 1985, 21P/Giacobini-Zinner est devenue la première comète à être survolée par une sonde spatiale. En effet, la sonde américaine ICE (International Cometary Explorer), survola le noyau le 11 Septembre 1985 à une distance d'environ 8.000 km. La sonde fut ensuite dirigée vers la comète de Halley, qu'elle observa le 28 Mars 1986 à 31 millions de km.
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L'observation des essaims de météores peut s'apprécier sans matériel spécifique, l'observation à l'oeil nu étant le moyen le plus simple de profiter du spectacle. Toutefois, pour ménager vos vertèbres cervicales, il est préférable de s'allonger à même le sol, d'utiliser une chaise longue ou un siège réglable, ce qui vous permettra ainsi de scruter le ciel dans de meilleures conditions.
Un carnet vous sera également indispensable si vous souhaitez noter vos observations, surtout si vous avez la chance de voir passer un bolide. Enfin, une paire de jumelles sera utile si vous souhaitez observer les traînées lumineuses laissées par les bolides.
Une manière efficace d'observer visuellement les météores est la méthode du comptage, où l'observateur note les météores vus sur un papier ou enregistre le comptage sur un magnétophone en donnant la magnitude estimée du météore et l'appartenance à l'essaim observé. Cette méthode très simple à mettre en oeuvre permet d'établir par la suite un rapport d'observation.
exemple : August 8, 2007 Lieu d'observation (Ville, Pays) Longitude 000 degrees 00' 00" East, Latitude 00 degrees 00' 00" North. UT Period Field Teff F LM PER KCG SPO 7:44-8:47 60N 1.01 1.0 6.51 3 2 9 Note : La première colonne (UT Period) fait référence à la période d'observation, en Temps Universel. Le seconde colonne (Field) est le secteur du ciel où le champ visuel a été concentré. La troisième colonne (Teff) représente le temps effectif d'observation, c'est-à-dire en tenant compte des pauses ou du temps non passé à observer le ciel. La colonne (LM) est la magnitude limite moyenne à l'oeil nu, déterminée à partir d'au moins trois champs d'étoiles. Les colonnes suivantes indiquent le nombre de météores pour chaque essaim observé.
Total Meteors: 14 Magnitude Distributions: Shower -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 PER 1 1 1 KCG 1 3 SPO 1 1 2 4
Note : La magnitude -4 est comparable à l'éclat
de la planète Vénus, la magnitude -1 à la brillante
étoile Sirius, La majorité des étoiles visibles
à l'oeil nu sont de magnitude +2 à +3. Les plus faibles
étoiles que l'on peut voir à l'oeil nu sous un ciel
bien sombre sont de magnitude +6 à +7. La table contient les magnitudes de tous les météores observés, et la moyenne (dernière colonne) pour l'essaim.
L'oeil nu peut détecter des météores jusqu'à approximativement la magnitude +7 dans d'excellentes conditions à proximité du centre du champ visuel. Les techniques vidéo permettent la détection des météores à la magnitude +8, et les observations de météores par radar ou avec un télescope peuvent permettre la détection de météores faibles, jusqu'à la magnitude +11. Si la détection au moyen de la photographie peut difficilement concurrencer ces deux dernières méthodes de recherche de météores qui réclament d'avantage de technique, elle est en revanche moins onéreuse et en conséquence plus facilement abordable pour l'astronome amateur.
L'observation vidéo a quelques avantages par rapport à d'autres méthodes d'observation, et peut être combinée avec l'observation visuelle, photographique ou télescopique. En utilisant un système vidéo vous avez la puissance d'un observateur visuel ou même télescopique, mais une exactitude beaucoup plus élevée. Vous pouvez déterminer tous les paramètres importants des météores tels que l'heure, le temps d'observation, la position, l'éclat, et la vitesse.
Les météores peuvent également être détectés par radio. En pénétrant dans l'atmosphère terrestre, le météore crée derrière lui une ionisation locale, qui à la propriété de réfléchir les ondes électromagnétiques du spectre radio. Le moyen le plus simple "d'entendre" cet écho radio est de rechercher une fréquence de la bande FM (88-108MHz) où habituellement aucune radio ne diffuse. Le passage d'un météore engendrera la diffusion d'un signal radio sporadique là où il n'y avait qu'un bruit de fond. Cependant, la majorité des échos sont très difficilement discernables car très rapides et presque noyés dans le bruit de fond. Des techniques un peu plus sophistiquées peuvent être mises en oeuvre au moyen d'une radio, d'un ordinateur, et d'un logiciel de détection, par toute personne intéressée par cette technique simple de radioastronomie.
Vous avez observé, lors d'une soirée d'observation ou tout à fait par hasard, un impressionnant météore d'une magnitude inférieure à -3, autrement dit un "bolide"... alors n'hésitez pas à remplir le formulaire (en français) : http://fireballs.imo.net/members/imo/report_intro
Rien de plus facile ! Un appareil photo (type reflex) muni d'un objectif grand-angle ouvert à f/d 2 réglé sur l'infini, un bon trépied stable et un déclencheur manuel pour éviter les vibrations. De bons résultats peuvent également être obtenus avec un 50mm ouvert au maximum.
Choisissez de préférence un film rapide de 400 ou 800 ISO.
Quelle que soit la position du radiant, visez de préférence au zénith, vous aurez ainsi plus de chance de capturer le passage d'étoiles filantes.
N'hésitez pas à faire des poses d'environ 3 à 5 minutes avec une pellicule 400 ISO, surtout si vous êtes loin de toutes lumières parasites. Evitez cependant d'avoir la Lune dans le champ de l'objectif, ou à proximité en raison des reflets secondaires. Si vous souhaitez privilégier la prise de vue des traînées persistantes, utilisez de préférence une pellicule de 800 ISO, avec un temps de pose compris entre 30 et 60 secondes.
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